Sweet like honey | ft Max et Skye

- SWEET LIKE HONEY -

Karma is the breeze in my hair on the weekend. Karma's a relaxing thought. Aren't you envious that for you it's not ? Sweet like justice, karma is a queen.

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Le soleil commence à disparaître de l'horizon, t'offrant un magnifique crépuscule depuis l'immense baie vitrée d'où tu l'observes. Immobile, (im)patiente. Le ronronnement de l'aquarium, à proximité, tempère tes pensées et tu imagines sans avoir besoin de poser ton regard dessus, tes 26 poissons exotiques en train de se frotter les uns aux autres. Languissant leur prochain repas. Le tien s'apprête à commencer.
Première fois que tu reçois du monde ici. Récent achat. Un peu compulsif. Assurément amoureux. Votre boîte aux lettres poétique pour en témoigner. Avec vos deux noms collés serrés comme vos deux corps, déterminés à rattraper la longue pause dramatique. Effacer la distance. Définitivement. Ce soir ne fera pas exception. Seulement vous ne serez pas seuls. Mélodie du portail retentit, tu te presses d'aller écraser ton index sur l'écran tactile.
"Pose la manette." Skye avachi au fond du canapé, ignorant la surprise que tu lui réserves. Une semaine à conserver le secret. "Éteins la télé." Skye en proie à la flemme ou la fatigue de ce dîner annoncé ce matin telle une épine enfoncée au creux de la main. "Ferme ta braguette." Skye vêtu d'une tenue sommaire malgré tes conseils avisés en la matière.
Il ne sait pas, qui vous recevez.
Il ne sait pas, qui vous attendez.
Enfin toi. Lui n'attend personne, espère certainement que tes invités se perdent en route afin de pouvoir relancer une partie de Pokémon puis enchaîner un épisode de Walking Dead. Hélas, ton plan fonctionne à merveille. Première convive arrivée, tu la réceptionnes dans ta combinaison rose bonbon (faisant assurément ressortir ton teint caramel). "Caroline !" c'est Coralie précise-t-elle et tu te demandes pourquoi elle pense devoir apporter la moindre précision quand tu n'as, de toute évidence, pas l'intention de retenir son prénom.

"Voici mon homme" un homme un enfant un vibro, le débat demeure ouvert mais pour elle, il est ton homme. Pas Skye. Pas Monsieur Lane. Pas bébou. Ta propriété comme cette robe et cette baraque.
Introduction expédiée en un temps record. Un record permis par tes manières désastreuses puisque tu ne prends pas la peine de présenter Cornaline à ton homme. Au contraire, tu la presses d'aller goûter votre succulent vin sur la terrasse. "Elle est bonne, t'en penses quoi ?" La question inattendue surgit de tes lèvres, percutant les globes de Skye redevenu Skye maintenant que vous êtes à nouveau tous les deux au milieu de votre salon. La question piège annonce le pire.
Un oui susciterait ta convoitise, un non ta contrariété. "C'est pas un plan à 3 t'inquiète." Il peut s'inquiéter car ta langue sournoise prépare d'ores et déjà la prochaine embûche, l'air de rien. "Sauf si tu voulais un plan à 3 ?" L'occasion de vérifier que Skye est toujours dévoué à t'aimer toi et seulement toi et entièrement toi et tes vices tordus et tes blagues salaces et tes crises existentielles. Un mélange parfaitement imparfait. Par chance, la sonnette le sauve d'un potentiel cataclysme. Mieux, un super-héros le sauve. The Defender habillé en civil (au gout discutable).
Heureusement, les cheveux californiens de Max rendent n'importe quelle chemise triste, tendance. "Je vous présente pas hein" une formalité inutile quand le plus important se trouve près de la table dressée par un domestique et du repas concocté par un chef. Tu as promis un double date à Max. Un double date mémorable. Un double date profitable.
Avec une fille normale. Seul problème, tu n'as pas la même définition que lui de la normalité. Mais tu penses avoir réussi à relever le défi. Et ce, grâce à ton enquête approfondie de Coraline.

"J'ai vérifié ses antécédents t'inquiète." En d'autres termes, pas de consommation excessive de stupéfiants. Le seul critère exprimé et requis par ton BFF, soucieux de son image solaire. Sa réputation à préserver. "Elle est seulement allée en taule pour avoir brûlé la voiture de son ex" et d'autres crimes passionnés qui prouvent sa merveilleuse capacité à se connecter à ses profondes émotions. Rien de grave. Faut seulement la canaliser ou la garder occupée avec des activités ludiques.
Tu recommandes une baise trois fois par jour. Au minimum.
De toute façon, tu n'acceptes ni échange ni remboursement considérant ton exploit : trouver une meuf célibataire après le nouvel an (elle est à son troisième divorce), liée de près ou de lien à Seraph (chroniqueuse mode ça compte), dans la même tranche d'âge (les rides cachées sous le bottox brésilien), aux compétences linguistiques attestées (par l'ensemble du service médiatique) et un minimum de QI (tu oses espérer).
Fière de ta trouvaille, tu te presser donc de la lui présenter. "Voici Corantine" c'est Coralie répète-t-elle et tu manques de peu d'attraper le plateau méditerranéen avec les apéritifs disposés dessus, désireuse de lui fendre la bouche en deux avant de te rappeler, que sa bouche, est justement l'une des raisons de ton choix. Une bouche experte, paraît-il. Une bouche pénible, trouves-tu.
Cora qu'importe la suite devrait s'estimer heureuse d'être là, chez toi. Chez vous. Le couple le plus barge fantastique de l'univers. Et tu retournes te prélasser au sein des bras de ton homme redevenu ton homme alors que tu vides ton verre de vin d'une traite, mâchoires un tantinet crispées de l'intervention un tantinet agaçante de votre invitée un tantinet mal polie. "On pourrait acheter un vignoble, non ?" Encore une question cosmique pour assommer davantage la conscience de ton partenaire.

@Skye LAne @Maximillian Grayson
JANVIER 2033 | RÉSIDENCE LANE-MARVELLA
(ICONS) VOCIVUS - (QUOTE) T.SWIFT

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Comme toujours, Max avait tendance à faire des arrivées particulièrement remarquées. L'explosion du mur du son d'abord. Des flashs et des lumières à l'atterrissage... et finalement le bruit de la sonnette fut un petit plus tout à fait ridicule et risible pour signaler officiellement sa présence sur le porche de la famille Lane.
Max regrettait déjà d'être venu avant même que la porte ne soit ouverte, à bien y réfléchir. Mais il avait promis à Hazel. Et comme toujours, lorsqu'il émettait une promesse, il s'efforçait de la tenir.
Les choses s'étaient déjà complexifiées quand il avait appris qu'il était invité à enfiler une tenue civile. Pas de costume de Super-Héros, sa seconde peau habituelle. Non. Il lui fallait enfiler une chemise. Un pantalon normal. Une veste classique. Et même une cravate.

L'effort vestimentaire était louable. Quoiqu’effroyablement cliché. Max portait encore du blanc. Un ensemble veste pantalon d'une blancheur immaculée. Bouton de manchette en or véritable. Petit griffe dorée discrète (non) soulignant qu'il s'agissait de la création d'un grand nom de la mode actuelle et qui s'était illustré lors de la dernière guerre mondiale en s'attelant au design les uniformes des méchants de l'histoire. Sacré Hugo. Le gilet était lui aussi blanc avec une petite chaînette ( dorée oui, tout le monde s'en doute.)

La chemise, elle, était sans doute la petite fantaisie du jour. Elle n'était pas blanche. Elle était était bleue, rappel parfait des yeux de celui qui la portait. Et un petit mouchoir de la même couleur dépassait légèrement de la poche de sa veste, pour un rappel. Parfaitement élégant donc. Ou presque.
Parce que le costume s'était pris plusieurs G dans le coin de la gueule durant le trajet en volant. Que le col partait un peu en sucette. Sa chevelure, idem. Et qu'il convenait d'avouer qu'en réalité, l'absence de cravate n'était pas un choix vestimentaire, mais une maladresse durant le trajet.

« Bonsoir ! » Qu'il lance avec un entrain qui n'avait rien de naturel lorsqu'il constate la tenue rose bonbon d'Hazel et celle de Skye derrière. Peut-être avait-il un peu trop cherché à s'habiller de manière décente ?

Il présenta un bouquet de fleurs – totalement défoncé par les 8G d'accélérations que les pétales s'étaient bouffé lorsque de son décollage, et la même chose lors de son arrêt, ainsi qu'une bouteille de vin. Pareil. Il espérait qu'Hazel allait le laisser décanter un peu avant de l'ouvrir. Avec la vitesse, il était possible qu'il ait réussi à inventer malgré lui une technique visant à transformer un Millésime incroyable en Muscador Marque Repère.

« J'ai ramené ça. »

Sagement, il s'enfonça dans l'habitation. Offrit un petit sourire avenant à Skye qu'il salua d'un petit geste de la tête avec ce qui ressemblait à une forme bizarre de timidité. Seulement, ça n'était pas de la timidité. C'était une forme d'appréhension que tous les hommes normalement câblés ressentaient à l'approche d'un traquenard en bonne et due forme. Il fit sagement l'effort d'aller serrer la main à Skye et ramena son attention sur l'hôte qui présentait le problème de la soirée via l'énoncé d'un casier judiciaire.

« Elle sort de taule ?! »

Interdit, il eut l'idée de chercher un peu de soutien du regard, mais se contenta de fixer l'aquarium. Oh la soirée allait être formidablement compliquée. Et ça ne faisait que commencer. La fameuse reprise de justice finit par faire son apparition, présentée à la méthode d'Hazel. Coralie. Elle s'appelait Coralie.

« Max. »

Qu'il lança en retour, pour des présentations qu'il espérait brèves maintenant qu'Hazel avait réussi à les rendre passablement gênantes.
Il aurait préféré, à bien y réfléchir, qu'elle lui mente sur le pedigree de la rouquine. Certes, il n'échappait pas vraiment à la caste des hommes clichés qui aiment les femmes avec un caractère incendiaire. Mais là, c'était sans doute un peu trop. Et voilà que l'hôte annonçait qu'elle songeait à acheter un vignoble. Max ne savait pas vraiment s'il s'agissait d'une tentative visant à démarrer une conversation ou une décision subite de la part de l'Enchanteresse, mais dans le doute... il embraya...

« Tu devrais attendre. Les prix de l'immobilier sont en train de flamber. »

Pourquoi est-ce qu'il chercha à trouver l'assentiment de cette affirmation du côté de la pyromane de service ? Allez savoir. Une histoire de piètre choix de champs lexical, sans doute...

JANVIER 2033 | RÉSIDENCE LANE-MARVELLA
@Skye LAne @Hazel Lane

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Les doigts sont encore sur la braguette quand la porte s'ouvre. Dans l'encadrement, une fille ; rien qu'une salope envahissant son espace personnel. Une rousse sacrément bonne, avec des rides au coin des yeux et un sourire de vipère. Alors ses pupilles se plantent sur sa chair laiteuse, et sa bouche reste entrouverte sur le vide. Un néant intersidéral se loge dans son crâne quand les présentations sommaires sont faites.
Et puis, fatalement, ses rétines crament un peu sur son cul lorsqu'elle s'évade pour aller goûter un truc – il a déjà oublié quoi – sur la terrasse. Hazel lui indiquant le chemin, lui conseillant le fameux truc ; et lui revenant tout aussi vite. Hazel comme une houle terrible. Hazel pour lui poser des questions qu'il n'écoute pas. La frustration niquant une part de son intellect. La possibilité d'avoir Mew, évincée. Il aurait pu l'ajouter à son Pokédex. Mais il a fallu que la sonnerie retentisse, que Corine débarque. Hazel le forçant à émerger du canapé. Le monde en proie aux flammes.
Skye est en colère.
Et la sonnette hurle une seconde fois et c'en est trop. À ses tripes, l'acide. À sa gorge, l'irritation et sous son front, l'envie de fuir. Trop de monde, trop de sourires à faire, trop de gentillesse à mimer. Et des bonsoirs ou des bonjours à expulser.
Et l'angoisse grimpe encore d'un étage. Brutalement, l'univers se détraque. Après Carine, l'invité n'est autre que The Defender. Un putain de monstre dans son périmètre. The Defender toujours aussi blond. The Defender toujours aussi grand – trois millimètres de différence, ça compte.
Et ça parle et ça parle. Ça parle de Carine et son passif discutable mais ses bonnes proportions – ou peut-être pas. Ça s'insurge d'un bref passage en taule et ça certifie par après que ce n'est pas grave et qu'elle suce à merveille – ou peut-être pas.
Son attention dérive sur la chemise de The Defender et sur les doigts de The Defender et sur la bouche de The Defender. Une bouche qui chaque fois qu'il la voit de si près semble plus réelle sans l'être tout à fait. Se peut-il que la bouche de The Defender crache des bombes, se peut-il que les mains de The Defender fassent fondre leur baraque, se peut-il que-
Les présentations recommencent. Hazel en guide, Hazel en point d'attraction à ses sens.
La rousse est retrouvée et The Defender est trop proche.
Son parfum ou son déodorant qu'il peut renifler malgré la distance. Est-ce que The Defender est adepte de Hugo Boss ou Hermès ou Channel ou Walmart. Est-ce que The Defender utilise parfois une voiture ou vole à travers le temps et l'espace jusqu'à l'éternité, vers l'infini et l'au-delà comme Buzz.
– Voici Corantine, dit Hazel.
– C'est Caroline, rectifie la concernée.
– C'était pas Catherine ? S'interroge Skye.
– Max, achève... Max.
Les corps bougent, les corps trépignent.
L'inconfort d'une telle situation qui ne l'est plus tant. Hazel coulée entre ses bras, Hazel remuant contre son torse, Hazel frottant ses fesses contre sa bite. Autant de sensations magnifiques qui l'éradiquent de l'instant, lui percutent les sens, lui immolent l'âme.
Skye s'égare au paradis.
Hazel vide son verre de vin rouge et demande : on pourrait acheter un vignoble, non ?
– Tu devrais attendre. Les prix de l'immobilier sont en train de flamber, explicite Max.
– Ouais enfin on s'en branle, non ?
Du vin. Du raisin. Et du prix de l'immobilier, aussi.
– L'alcool, ça provoque près de 80 000 décès par an. Vous saviez ? C'est super triste.
Non. Mais il doit trouver des arguments. De bons arguments. Celui-ci, Skye le sait foireux.
Rayer cette idée de merde de la liste d'idées de merde d'Hazel. Une nécessité immédiate.
– En plus, le vin, c'est dégueulasse.
Comme le champagne, comme la vodka, comme la bière – surtout la bière, comme le whisky, comme-
– Vous avez fait d'la chirurgie ?
Question adressée à Carole.  
– C'est votre bouche, il explique. Elle est vachement grande, par rapport au reste.
Et le malaise bourgeonne et fait des fleurs et Skye se force à sourire – un sourire tendre, un sourire angélique qui lui fait quasiment grincer les mâchoires.
– Ça vous va super bien.
Puis ça doit être confortable, pour les pipes.
– Vous trouvez pas, Maximillian ?
La marée de Skye dégorge sur Max Maximillian The Defender. Le bleu des yeux dans le bleu des yeux.
Le vouvoiement obligatoire, le vouvoiement qu'il n'arrive pas à éviter.
Une très bonne éducation à laquelle Skye fait honneur.
– On mange quand ?
La question qui vaut toutes les autres questions. La seule qui vaille la peine de subir cette soirée. Museau glissé contre celui d'Hazel, l'envie de lui lécher l'oreille qu'il contient avec bravoure.
Ses prunelles perdues aux sillons cartilagineux, puis au lobe, puis au délicat et brun de sa nuque qu'il devrait mordre.
Le regard retourne vers Corantine et ses cheveux couleur de feuilles mortes.
– Peut-être qu'on devrait vous laisser un peu entre filles.
Parce que dans les films, il y a toujours un moment, comme celui-ci. Où les mecs vont avec les mecs et les filles avec les filles et tout le monde est super content et tout le monde sourit.
– Ouais, j'pense c'est mieux. Puis comme ça, vous pourrez faire les derniers préparatifs.
Même si Hazel a engagé des larbins. Qu'importe. On raconte que la place d'une femme, de toute façon, c'est à la cuisine.
Skye relâche Hazel et s'éloigne dans le jardin et enfonce sa main dans la poche arrière de son futal. Pantalon brun et triste et rêche.
– Viens Maximilli...
Le vouvoiement subitement disparu autant que la fin du prénom, dans l'inconséquence de la minute.
Le Samsung est extirpé et déjà son pouce pianote sur l'écran tactile.
Skye recherche un nouveau moyen d'obtenir Mew, ou, à défaut, un moyen de changer l'heure de sa version Pokémon ; et ce, afin de pouvoir retourner en arrière et prétendre au mode nuit quand il fera pourtant jour.
– Les roux, à ce qu'y paraît, ç'a pas d'âme, marmonne-t-il.
La face se relève, les yeux quittent l'écran tactile.
– Si j'étais toi, j'ferais attention. Surtout si c'est une putain d'mutante.
Parce qu'il ne l'est pas, lui. Parce qu'ils ne le sont pas. Parce que tout va pour le mieux. Parce que la fraicheur de l'océan souffle sur leurs visages radieux et remuent leurs cheveux.

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Max n'est pas franchement un habitué des soirées de ce genre, mais il s'imaginait qu'il devait avoir une sorte de sixième sens, un truc issu de ses origines extraterrestres pour deviner que ce qui se tramait actuellement n'était pas tout à fait normal et qu'ils foulaient déjà le sol du terrible domaine du cringe.

Alors Max se contente de baisser les yeux vers son verre. Cette histoire de vignoble n'est pas la plus intéressante, et elle tend même à tomber de nulle part. Alors finalement, peut-être que Skye est le seul à avoir une réponse adaptée ou presque à ce qui se dit.
Parce qu'effectivement, le vignoble... tout le monde s'en branle un peu.

Dommage qu'il y ajoute des arguments qui semblent tout droit sortir d'une de ces pubs un peu glauques.Un truc avec un fond bleu, des logos des agences de santé publique, des textes défilant, une petite musique ennuyante avec le message de prévention en grosses lettres capitales blanches. Le tout après une scène mal jouée où un sinistre inconnu se rend compte que l'alcool prend trop de place dans sa vie quand il choisit d'ouvrir une bouteille de vin plutôt que d'aller jouer au Baseball avec son môme.

« Je suis pas très vin non plus. »

Qu'il reprend. Sa manière à lui d'abonder dans le sens de Lane et de dire qu'effectivement, le vin c'était assez dégueulasse. L'alcool en général, même. S'il pouvait comprendre l'utilité d'une bière fraîche ou de certains cocktails dans des moments opportuns, il restait que la consommation de tout ce qui pouvait nuire au corps n'était clairement pas quelque chose qui l'intéressait. Un esprit sain dans un corps divin. C'était son mantra.

L'attention de l'assemblée dévie finalement sur Caroline/Corantine/Catherine/Coralie. Dans d'autres circonstances, ça aurait été plutôt plaisant. Attirer l'attention pour ses actions, pour son travail, pour une réussite de sa vie, voire éventuellement sur un détail agréable de sa tenue pour les plus superficiels du lot. Mais sur sa bouche ?

Le Solar resta un peu interdit un instant, avant de jeter quand même un œil, ramenant une paire d'yeux en plus sur les lèvres de la journaliste. Skye lui, continuait sur sa lancée, jusqu'à finir sur un compliment qui manqua de faire rire Max... jusqu'à ce qu'il se retrouve à être forcé de répondre. Et son regard abandonna la bouche de la rousse pour fixer Skye, non sans un petit coup d’œil vers Hazel dans l'espoir d'y trouver un semblant de soutien.

« Aucune chirurgie » qu'il affirma à la place de Caroline/Corantine/Catherine/Coralie. Parce que sa vision n'avait remarqué aucune trace d'ajout sous peau.

Au secours crient ses yeux. Ceux de la rousse aussi, d'ailleurs. À moins qu'ils ne crient braguette. Parce qu'elle avait quand même tendance à le regarder bizarrement.
Il supposa qu'elle devait simplement être impressionnée. C'était sûrement ça.

Pas le temps d'en dire plus, il est invité à l'écart. Son prénom est massacré dans la foulée, le vouvoiement dégage aussi, ce qui pour le coup est plutôt arrangeant, et les voilà entre hommes, où Skye y va de son commentaire sur l'âme et la rousseur de la pyromane du jour.
Une partie de Max est surtout inquiète de la laisser seule avec une Hazel qui pourrait à tout moment passer d'une idée de vignoble à quelque chose de beaucoup plus terrible.

« Parce que tu crois réellement à l'âme humaine ? »

Pas sûr d'avoir envie de connaître la réponse, à bien y réfléchir. Il fit quelques pas dans les jardins, admirant quand même les lieux. Il n'avait pas de jardin lui. Il avait... un plein pied trop grand pour lui, aseptisé et dont la seule customisation ajoutée était un gigantesque solarium. Pas de poisson. Pas de haie bien taillée. Pas de photos. Pas de bibelots. Quelques trophées tout au plus et peut être des statuettes dorées offertes.

« Tu n'aimes pas les metahumains ? »

La question le fait soulever un sourcil. Drôle de choix de partenaire pour la vie qu'Hazel, si on déteste les méta.
M'enfin... il paraît qu'il n'y a qu'un pas entre l'amour et la haine. Peut-être qu'au fond, il adorait Shield et Mantis alors, tiens !

« On devrait peut-être plutôt proposer de leur donner un coup de main plutôt que de les laisser tout faire, non ? » Qu'il se hasarde à suggérer. Parce qu'il se disait que c'était une question de vie ou de mort. Parce qu'il avait bien vu que Skye faisait une recherche sur une drôle d'histoire de Pokemon. Et sûrement parce que ça n'était pas très 2033 de laisser les nanas en cuisine.

JANVIER 2033 | RÉSIDENCE LANE-MARVELLA
@Skye LAne @Hazel Lane

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Ton idée de vignoble n’émoustille personne. Max fait son Max et te conseille d’attendre tandis que Skye fait son Skye et te suggère d’abandonner. C’est mignon cette petite entente entre les deux. Mais l’un comme l’autre se doutent, pour te connaître depuis des années, de ce qui va suivre. Tu écouteras ta profondeur intérieure, laquelle est particulièrement réceptive à tes envies passagères (notamment les plus merdiques).
Seule Corantine ne dit rien, un sourire déposé sur ses lèvres, attirant l’attention. Tu la soupçonnes également d’avoir cédé aux merveilles de la chirurgie. Toutes les femmes l’envisagent à un certain âge. Parce que vieillir c’est moche, c’est terrible. Voir sa peau se ramollir, son visage se déformer, sa poitrine s’évanouir. Quelle horreur. Plutôt mourir.
Les hommes s’en sortent mieux. En tout cas, ceux qui s’entretiennent. Tu comptes maintenir le tien en forme au fil des années. Ne surtout pas te retrouver avec un carambar tout mou au lit.
Max assure que sa bouche est naturelle mais Max ne peut pas le savoir car Max n’est pas un expert des bouches en plus Max n’a pas goûté cette bouche-là. Cependant, Max espère certainement que sa bouche soit naturelle alors pour faire plaisir à Max tu ne le contredis pas. Tu attendras demain matin.
“On mange quand” demande ton morfale et tu te retiens de dévorer sa bouche à lui. “Dans 5 minutes.” Le temps de récupérer les pains au toasteur. Délai trop long, besoin de s’aérer le cerveau après cette conversation chiante à mourir, Skye s’éloigne, emporte ton escorte de la soirée. Te laissant en compagnie de la très souriante et soporifique rouquine au décolleté suggestif.

Tu parviens, contre toutes attentes, à l’écouter sans l’interrompre. L’écouter fangirler devant le Defender, la chemise du Defender, la chevelure du Defender, la voix du Defender. Un blablabla incessant te donnant envie d'être violente. Encore une fois, tu te retiens de vriller.
Jusqu’à ce qu’elle te parle de toi, ta maison, ta famille. Te demande si tu comptes avoir des enfants, leur trouver des alias, leur concevoir des costumes. Aborde naïvement le plus épineux des sujets te concernant. “Tu veux voir mes piranhas ?” La question contient la réponse et tu l’entraînes, le verre rempli du nectar rosé, vers ton splendide aquarium contenant tes 26 magnifiques poissons exotiques.
Tu ne te lasses pas de les regarder. Ils sont fascinants quand ils se battent violemment en quête d'un morceau de viande, quand ils utilisent leurs dents affûtés, quand ils déchiquettent leur proie. “Regarde de plus près.” La tension palpable de ta prunelle assassine suffit à la convaincre de s’exécuter et tu attends que son visage se reflète sur la vitre pour le faire rebondir dessus. Ta force surhumaine à l'appui.
Un premier coup expulsant ta frustration présente en trop quantité. Un second caressant les pourtours de ton aura meurtrière. Un troisième se prépare, hélas ta victime s'effondre avant. Elle n'est pas morte. Juste assommée, à ton grand désarroi. [ résultat des dés ] Une résistance pathétique. A ton tour de sourire.
Ravie de ne plus l'entendre ouvrir sa grande (et fausse) bouche.
"Quoi ? Elle s'est cognée." Dis-tu à l'attention des garçons, de retour dans ton sillage. Alertés ou non par le bruit de ton infime écart de conduite. “Très fort.” Pas besoin d'en faire un drame, Cornaline respire non ? Donc tout va bien. Même que le toasteur vient de finir la cuisson des pains.

Tu t'apprêtes à partir les chercher lorsque la sonnerie du portillon retentit. "T'as invité quelqu'un ?" Tu interroges Max, non Skye car c'est bien le seul des deux au courant du plan de cette soirée. Laquelle ne se passe pas exactement comme prévue. Et tu te presses d'allumer l'écran tactile près de la porte pour voir qui est l'intrus en bas de chez vous.
"Son putain de frère, évidemment." Le frère chelou connu du service entier de Seraph Mode. Ils entretiennent, d'après les rumeurs, une relation particulière. Cringe. Voilà certainement la raison derrière le célibat actuel de la rousse évanouie au milieu du salon.
En plus d'avoir remué la merde en mentionnant ton incapacité présente à procréer, cette connasse s'est permise d'inviter, son connard à ton dîner au sein de ta baraque ? Tu aurais dû lui écrabouiller la tronche avec tes talons. L'hésitation sillonne les traits de ton faciès mais la silhouette de Max t'incite à ne pas déraper davantage. Dommage. Tu finis ton vin d'un coup sec avant de prendre la situation en main. "Occupez-vous d'elle, je me charge de l'autre débile." Tu laisses donc les complices de ton méfait se débrouiller ensemble le temps de partir à la rencontre de Corantin.
La voiture de sa soeur garée devant l'allée, il t'est impossible d'inventer un gros bobard afin de le persuader de déguerpir immédiatement. Tu dois l'écouter, fangirler d'abord (un grand fan d'Enchantress), te remercier ensuite de l'invitation ne venant pas de toi.
Il s'excuse de son retard quand tu le trouves un peu trop en avance et parviens à ralentir sa cadence avec ton talent inée d'actrice. Une chance étant donné que ton invité surprise est totalement insensible à ton envoûtement. [ résultat des dés ] Un léger détail dont tu as légèrement entendu parler au cours d'un léger échange.

@Skye LAne @Maximillian Grayson
JANVIER 2033 | RÉSIDENCE LANE-MARVELLA
(ICONS) VOCIVUS - (QUOTE) T.SWIFT

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– Parce que tu crois réellement à l'âme humaine ?
La question le tire loin de son écran. Ses deux billes remontent et scrutent celles contraires. La question comme une claque au travers du museau : évidemment, qu’il croit en l’âme humaine. Comme il croit en Dieu et toutes ces autres conneries qu’on lui a gravées dans le crâne, qu’il a fini par expérimenter lui-même. En goûtant au trépas sous divers aspects, en savourant son parcours de merde jusqu’à échouer ici même.
Alors, putain qu’il y croit, ouais.
Et ce gros con de Defender devrait en faire de même.
Car après tout, l’Amérique l’attend au tournant ; pour sûr, ces connards de puritains lui consacrent des messes.
– Tu n'aimes pas les metahumains ?
La seconde question à peine sortie de la bouche du blond le plus célèbre du monde, Skye est déjà retourné à sa traque de triches et astuces.
Sans décrocher son attention de son Samsung où défilent les liens et les annexes, il marmonne : Tu t’fous d’ma gueule… ?
Pas une question, celle-là. Une presque affirmation en reliefs de supposition, pour la politesse. La réponse sous la sauce de rejet qu’il ravale.
–  On devrait peut-être plutôt proposer de leur donner un coup de main plutôt que de les laisser tout faire, non ?
Seconde pause.
Le regard monte de nouveau vers celui du Defender. S’y attarde plus qu’il ne devrait. Skye se rappelle que ces yeux peuvent carboniser l’univers ; découper des gens, faire fondre l’os et…
– Tu peux gérer genre…
Les degrés. Peut-il gérer les degrés de ses globes oculaires. De sorte à pouvoir faire cuire des saucisses sans les cramer.
– Laisse tomber.
Hazel n’a pas prévu un putain de barbecue.
– T’sais, si tu rentres à nouveau…
Un rictus tord un coin de sa bouche, creuse sa joue mal rasée.
– J’veux dire, c’est un piège mec. T’avais pigé hein ? Que tu repartes avec ou sans Clotilde, ça va t’ajouter un trauma c’est sûr.
Pas que Corantine soit dégueulasse à mater, mais les sous-entendus et les plans foireux de sa belle amoureuse mettront en pièces des concepts tels que : l’amour-propre, l’égo, le politiquement correct et le respect - sous tous ses aspects. Personne - pas même lui - n’en réchappera.
– Enfin c’est toi qui décide, dans l’fond j’m’en fous… au pire, j’saurais enfin quelle taille fait ta…
Se taire, il faut se taire.
Haussement d’épaules, le portable rejoint la poche arrière du futal. Skye tourne le dos au gendre idéal de l'Amérique pour rejoindre les femelles de la soirée affairées à la cuisine.

La suite. La suite est sacrément merdique, à la vérité.
Coraline est à terre, la figure en sang, non loin de l’aquarium des poissons. Coraline salope le parquet. Taches et éclaboussures cramoisies sur son putain de parquet. Ce parquet qu'il adore.
Et Hazel joue la carte de l’innocence. Le toaster sonne puis le visiophone. Hazel questionne, Hazel s’insurge. Un invité surprise, dont la faute incombe dans un premier temps au Defender. Puis à Cornaline toujours au sol. Cornaline que Skye observe, les mains enfoncées dans les poches de son pantalon. De sa dextre dissimulée, il tente de remettre discrètement une couille en place.
– Son putain de frère, évidemment, dit Hazel en regardant le nouveau venu qui les attend au portillon.
Le vin du verre qu’elle n’a pas lâché termine son trajet dans son gosier et elle déclare : Occupez-vous d'elle, je me charge de l'autre débile.
– Non.
Non, il ne s’occupera pas de ses conneries. Donc non, il ne s’occupera pas de Coraline. Mais Hazel s’en balance, déjà partie retrouver le fameux frère dehors. Les laissant à trois - ou plus précisément à deux, devant un presque cadavre. Un cadavre en devenir.
Nouveau haussement d’épaules lorsque le Defender redevenu seulement Max lui jette un regard qu’il est incapable de traduire.
– Probablement qu’elle a critiqué la bouffe.
Une explication comme une autre. La plus probable qui lui vienne.
– Faut être conne aussi, d'critiquer un truc choisi par Hazel...
Les prunelles dérapent sur le corps inerte de la rousse. Se glissent malencontreusement dans son décolleté.
Mâchouillant l’intérieur de sa lèvre, Skye s’avance encore. Scrute la fille et remonte le nez en direction de l’entrée. De la porte qui accueillera bientôt son frère.
– J’pense que tu devrais abréger ses souffrances, dit-il finalement.
La face tournée vers Max, un soupir lui échappe.
– Sans déconner, tu crois sincèrement qu’après ça, elle sera capable de tenir une putain d’conversation ?
Commotion cérébrale assurée. Corinne devenue légume. Ça le fait marrer. Un bref rire, comme un éternuement. Et devant l’hésitation du Defender, une pensée parasite supplémentaire s'immisce. Comme une évidence : Merde, m’dis pas qu’ton délire c’est les handicapées.

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Il y a quand même quelque chose de fascinant à discuter avec Skye. Enfin discuter... c'est un bien grand mot. Max se rend compte qu'à part des regards qui peuvent vouloir dire tout et son contraire et des débuts de phrase qu'il est difficile de réellement interpréter, il n'y a pas grand-chose.
Il a juste l'air de subir un peu la situation, de n'avoir que très peu envie de participer à part pour soigner les apparences lorsqu'Hazel est dans le coin.

Dans le fond, c'est une stratégie plutôt fonctionnelle, à bien y réfléchir. Quoiqu'il aurait préféré juste quelques mots échangés, fussent-ils sur la chirurgie esthétique, la dangerosité des réseaux sociaux sur les plus jeunes ou les petits crève la dalle du tiers monde forcé de manger des sandwichs au sable, sans pain - bah ouais 'faut un pouvoir d'achat pour les tranches Harry's. Qu'importe si ça ne l'intéressait pas le moins du monde, pourvu que ça puisse ressembler à un vague rapport humain.

« Je peux genre ? »

Rien. Nada

« Ok... »

Il croise sagement les bras, attend que l'hôte passe le premier pour rentrer chez lui, puisqu'il se voyait mal le planter seul ici pour rejoindre les deux autres à l'intérieur sans rien dire de plus. Et le miracle se produit. Skye parle. Skye échange. Skye communique enfin.
Max prend le temps de lever les yeux vers le ciel. Pas de neige de prévu. Il n'y a même pas de nuage.

« J'ai l'habitude des pièges. Celui-là n'est pas le plus affreux du lot. »

De quel genre de trauma est-ce qu'il peut bien lui parler au juste d'ailleurs ? Il préfère évidemment éviter de rappeler qu'il est la star mondiale qui a débuté sa fulgurante ascension au rang de Chouchou de l'Humanité en étranglant son mentor sous les caméras du monde entier. En lui défonçant la trachée à la force de ses pouces et en le regardant droit dans les yeux s'éteindre. Qu'il a décapité Mantis après lui avoir brisé le visage dans l'étau de ses mains, et qu'il a arraché le bras de The Shield, avant de retirer son cœur de sa poitrine d'un coup de poing devant des millions de gens qui n'ont fait que l'aimer davantage.

Niveau trauma, il était plutôt blindé, il fallait bien l'avouer. Ce n'est pas une journaliste pyromane qui allait lui faire peur et...
Il s'arrêta net tandis qu'ils s'apprêtaient à rejoindre Hazel et Coralia-Corentine-Caroline-Clothilde.

« C'est... du sang ? »

L'odeur âcre et ferreuse que ses super-sens captaient, il voulait dire. Il se risqua à une petite grimace d'inquiétude, allongeant un peu la foulée pour trouver l'invitée à terre, la gueule fracassée. L'aquarium portait la marque de l'impact avec la tête. Là encore, sa super vision lui permit de remarquer les traces de fond de teint sur le verre, en plus du sang.
Le gros de l'hémorragie gouttait au sol, sur les lattes du parquet.

« Hazel... » gronde-t-il de désapprobation en allant rejoindre le corps vaguement animé de Machine pour poser un genou à terre. Il fronça les sourcils, visiblement plutôt tourmenté par la situation. Une grimace un peu plus marquée déforma ses traits. « C'est terrible... »
Oui, une pauvre innocente qui avait eu la mauvaise idée d'accepter une invitation d'Hazel. Pauvre petite... «... je viens de mettre du sang sur mon costume. » Ah. Oui. C'était terrible.
Il se frottait effectivement la cuisse, l'air un peu incommodé. L'avantage, c'est que le presque homicide lui avait fait totalement oublier cette histoire de taille de... piscine. Skye parlait obligatoirement de la taille de sa piscine.

Quoi d'autre, hein ?

« Je vais pas abréger ses souffrances. Elle est pas moribonde... » Enfin, il espérait. En changeant les filtres de sa vision, il eut une idée de la blessure. « Elle a une fracture et une petite hémorragie du lobe frontal. Ça ne devrait pas l'handicaper. Ou pas trop. » Mais il n'était pas vraiment neurologue, il faut dire. Il se souvenait de ce qu'on avait pu lui raconter, simplement. « Je crois que ça gère sa capacité à communiquer et à prendre des décisions raisonnables. »

Contredire Hazel alors qu'elle était en bonne santé avait justement été la preuve que sa capacité à raisonner n'était pas optimale. Les dégâts ne devraient pas être si terribles que ça.

« On devrait appeler une ambulance. Ou l'amener à l'hôpital... au lieu de débattre sur le fait d'aimer ou pas les handicapés. »

Et pourquoi est-ce qu'il avait la sale impression qu'Hazel s'apprêtait à faire quelque chose d'encore plus fucked up avec le frère.
Il prit la direction de l'entrée, en priant pour que le mal ne soit pas déjà fait... et en s'efforçant de ne pas se retrouver dans l'alignement de l'ouverture de la porte, parce que le sang de Clitorine se voyait quand même beaucoup sur son costume rouge.

« Fais le partir » murmura-t-il, pour insister. « Utilise tes pouvoirs... »

JANVIER 2033 | RÉSIDENCE LANE-MARVELLA
@Skye LAne @Hazel Lane

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Malgré les rumeurs circulant à propos de la condition metahumaine de Corantin - notamment sa résistance au chant des sirènes psychiques - tu tentes d'utiliser ton don de persuasion pour le dégager. Après tout, les bruits qui circulent à son sujet ne sont pas forcément vrais. Hélas, celui-ci l'est. En témoigne ta vaine tentative soldée par un rire cristallin. Laquelle te confronte à une évidence déplorable : ce n'est pas le véritable frère de Corantine.
Sinon cette dernière serait encore debout après ton petit dérapage. Seul un humain s'effondrerait ainsi. Tu te demandes alors si les deux prétendus frère et soeur sont véritablement roux ou si cette carnation artificielle fait aussi partie de la supercherie. Bien que tu meurs d'envie de découvrir la vérité, tes pensées ramènent au devant, un problème un peu plus important. A savoir, se débarrasser de l'intrus.
Il te faut donc réfléchir à une autre stratégie.
Heureusement, tu peux compter sur l'assistante de deux héros hors du commun. L'un très porté sur les questions sexuelles existentielles et les envolées lyriques, l'autre très axé sur les soins capillaires et les excès de patriotisme. En d'autres termes, tu n'as aucun souci à te faire. Ils se sont certainement déjà occupés du corps de Coralie. Ou presque. Peut-être. Tout dépend de leur esprit d'équipe. Tu t'apprêtes à le découvrir sous peu.

Perron atteint, porte entrouverte, de retour à l'intérieur avec l'invité indésirable, la scène de crime est... similaire à tes souvenirs. Avec en supplément, Max tâché du sang de la victime et Skye en train de lui mater le décolleté. Une image qui ferait sensation sur ton compte Mirror. Tu n'as malheureusement pas le temps d'attraper ton téléphone et d'immortaliser le tableau, les choses dérapent très vite.
La panique prend d'assaut Clovis qui se précipite vers sa frangine, toujours dans les vapes et tu soupires de la voir prolongée sa sieste pour attirer l'attention des mâles de la pièce. Pathétique. Il ose à peine poser les mains sur son corps inerte alors qu'elle respire encore. Ça se voit clairement. Suffit d'ouvrir l'oeil. Mais la famille des faux roux aime en faire des tonnes et les indignations puis les reproches commencent à pleuvoir.
"Elle a dérapé c'est rien." Pas besoin d'en faire un drame. C'est simplement un incident causé par un plancher parfaitement lustré et des talons de mauvaise qualité induits par un goût plutôt discutable. Ironique pour une présumée pro de la mode. "A cause de ses chaussures, je crois." L'art de banaliser un fait grave d'un coup de langue, lequel dénote d'un niveau de conneries titanesque, ayant pris de l'ampleur au fil des années. Un regard vers tes deux complices avant d'observer le pleurnichard de service.

"Tu veux du vin ?" En voilà une idée absolument divine. Le rendre ivre au point de ne plus garder le moindre souvenir de cette soirée. Un blackout total. Et la quasi certitude d'avoir passé un moment super. Puis l'incertitude de la suite, le doute concernant la localisation de sa soeur, l'éventualité d'un abus de sa part. Ah c'est dur de survivre à la cité des anges où les démons intérieures reprennent souvent le dessus. 
L'addiction de Clito mis en cause. Celle cachée à son (faux) frère par désir de préserver son image. Une histoire parfaitement valide. Personne pour remettre en doute la version donnée par un primordial et un spartan. Ils incarnent la sécurité, la confiance, l'équilibre de ce monde et c'est justement vers eux que les pupilles dilatées de Clodo se lèvent à tour de rôle. Il s'aperçoit de leurs expressions faciales et de quelques détails anodins comme le sang salopant le costume du Defender.
Le chouchou de l'Amérique aux teintes du drapeau. Tu trouves cela super poétique. Hélas, tout le monde n'est pas de ton avis. "Espèce de monstre" et voilà que les insultes surgissent "vous lui avez fait du mal !" Tu te retiens de rire face à la présumé culpabilité du super-héros en raison d'un seul élément incriminant. "Je vous avais dit de vous occuper d'elle maintenant on va devoir tuer les deux." Pendant ce temps-là, les pains du toasteur crament...

@Skye LAne @Maximillian Grayson
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–  On devrait appeler une ambulance. Ou l'amener à l'hôpital... au lieu de débattre sur le fait d'aimer ou pas les handicapés.
Une réponse inadaptée à une situation inadaptée suite à une proposition inadaptée.
Maximillian Grayson aime donc niquer les handicapées, inconscientes de préférence. Perversion inassumée irradiant à travers actes et paroles.
Le sourire de Skye s’immisce à nouveau. Un sourire en coin. À peine visible. Un tic nerveux, quasiment. Une envie de se marrer qu’il retient sans trop savoir pourquoi. Le bon sens, ou un truc comme ça.
Abandonnant Clotilde à son sort, Max s’échappe vers l’entrée. Le laisse avec cette connasse à moitié morte qui bientôt leur pissera et chiera sur le parquet ; dernier soupir voletant dans les airs.
– Yo pourquoi-
Coupé sur sa lancée.
Max gronde ses ordres à Hazel sans dépasser d’un orteil le montant de la porte ouverte.
– Fais le partir, utilise tes pouvoirs...

Le retour est plus rapide qu’imaginé. Hazel n’en ayant rien eu à foutre des conseils en ordres en suppliques de Max qui n’est plus que Max et ne demeure Defender que dans les contours. Les couleurs. Peut-être le parfum.
Le frère de la presque morte débarqué et aussitôt jeté à ses côtés. Dans l’atmosphère, une vague odeur de merde.
– Elle a dérapé c'est rien, explique Hazel. À cause de ses chaussures, je crois.
– Ouais, ajoute Skye. J’ai tout vu, c’était grave rapide.
Car supporter la femme de sa vie, l’obsession de ses nuits, la bouche de toutes ses envies ; est une ligne directrice prospère et tranquille. Un chemin qu’il suit les yeux bandés et les mains dans les poches. Une constante, une règle ; le murmure de Dieu à ses oreilles, sa langue lui léchant les parois du crâne.
– Tu veux du vin ? demande-t-elle au frère agité.
Toujours à terre, à peloter sa sœur inconsciente ; et on ne touche pas sa putain de sœur au niveau des nichons, même pour lui vérifier le souffle ou les battements du cœur.
– Putain de consanguins, marmonne-t-il.
Dans la seconde, le regard du frère s’élève, s’accroche au sien. Puis dérive vers Max et revient vers lui et retourne vers Max. Parfait, ce gros con pense que l’insulte provient du phare de l’humanité.
– Espèce de monstre, jappe-t-il. Vous lui avez fait du mal !
– Alors en fait-
– Je vous avais dit de vous occuper d'elle maintenant on va devoir tuer les deux.
– Y a pas la place.
Pour deux foutus corps dans l’aquarium. Les poissons vont se faire péter le bide à vouloir bouffer le premier et vont éclater en mangeant le second. Restera des bouts partout, une flotte pareille à une grenadine géante et-
Le coup de semelle part avant même d’y avoir parfaitement songé. L’élan pris et donné dans une vulgaire tentative de le faire taire. La bouche du frère tellement déformée par la colère la haine ou la tristesse - les sentiments d’autrui, un putain de sac de nœuds dont il préfère anéantir le moindre débordement.
Le coup de godasse est rapide, efficace, cueille le frère encore à terre. Choc au plexus, il tressaille et crache un râle. Le second coup percute le visage - le nez ou la mâchoire, Skye l’ignore. S’en fout. Quelque chose craque, se brise ; esquilles d’os et échardes.
Corantin reste quelques secondes immobiles, et le silence s’étire. Observation attentive de ce qui s'ensuivra. Skye l’imagine virer cinglé, se métamorphoser comme un putain de Son Goku enragé. Au lieu de ça, Corantin finit par tousser une glaire écarlate, renifler sa morve ou sa cervelle et s’effondre sur sa sœur, l’occiput niché au moelleux de la poitrine qu’il compressait moins d’une minute plus tôt.
– J’le savais, marmonne Skye.
Figure penchée vers les deux invités inconscients.
– Il nique sa sœur. Même pas il fait preuve d’un peu d’respect, direct l’mec il se vautre sur ses nichons. Genre ventouse.
Les sourcils se lèvent. Du dégoût mêlé à sa désapprobation.
– Bon du coup…
Les paluches se renfoncent dans les poches du futal délavé.
– On peut les enterrer dans l’jardin.
Les yeux de Skye coulent et éclaboussent la face de Max.
– Pas moyen d'appeler les urgences... y a pas l'réseau, ici.
Mensonge largué avec décontraction, un mouvement d'épaules pour ponctuer l'ensemble.
– El, y a un truc qui crame.
L'odeur de cramé émergée de la cuisine, envahissant l'espace ouvert et lumineux du salon. Piquant les narines, agressant les poumons.

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Et le frangin rentre quand même, et Max sait que les choses ne font pas du tout bien se finir. Le Solar n'a pas besoin d'avoir un don de vision pour le deviner. Alors, légèrement renfrogné, il suit le futur blessé, grince des dents et croise les bras, comme si se tenir dans une posture neutre et vaguement sur la défensive suffirait à pouvoir se distancer de ce qui allait forcément se produire.

Alors il suit la scène des yeux, blasé d'avance en sachant que le frangin aussi allait finir par être envoyé dans un meuble au moindre mot un peu vulgaire. Au moins son qui ne conviendrait pas à Hazel. Parce qu'une rouquine au tapis avec la tête en sang, ça n'était pas suffisant.

Skye grommèle une insulte. Le frangin croit qu'elle vient de lui. Espèce de monstre qu'il dit. Ben voyons.
Max n'est plus désolé pour lui. Sa clémence à quand même quelques limites que la bêtise du consanguin du soir venait de franchir à l'instant même où il avait pu s'imaginer que le plus grand des héros pouvait s'abaisser à ce genre de commentaire.

Et puis, l'autre déborde et Skye lui assène un coup de pied en plein torse. La super ouïe de Max capte le bris de son sternum, l'enfoncement du plexus et une déchirure même de ce qu'il suppose être la plèvre... ou le péricarde. Des tissus internes importants, dans tous les cas. Il grimace. Second coup de godasse, en pleine tronche cette fois et pareil, la mélodie des os du visage qui se broient et se brise. La nuque surtout, a pris le coup de trop et il est mort avant même d'avoir ressenti la douleur du pied dans la gueule.

« Sérieusement... »

Voilà le frangin avec le nez dans le décolleté de sa sœur. Max aurait peut-être eu envie de rire au commentaire de Skye si la situation n'avait pas été aussi morbide.
Skye qui finit par lui expliquer qu'il n'y a pas de réseau ici. Le Solar est tenté de le coller au mur et de lui serrer la face dans une main au point de lui faire sauter les dents. Mais... on ne tape pas le toy boy d'Hazel sans son accord.

« Je ressens les ondes. »

Se contente-t-il de répondre en roulant les yeux vers le ciel et en décroisant les bras pour venir s'approcher des deux cadavres. Il n'a pas beaucoup d'égard pour la dépouille du frangin qu'il repousse d'un revers de main, sa force l'envoyant valser et glisser sur deux ou trois mètres sur le parquet dans un petit couinement. Difficile de dire si c'était les lattes merveilleusement bien cirées ou le sang. Il n'empêche que ça avait des allures de curling.

Sans balais. Sans glace. Et avec un putain de macchabée.

« Faites ce que vous voulez de son corps, je veux pas savoir. Elle, je vais l'amener à l'hôpital. Personne ne la croira de toute façon, si elle dit que c'est arrivé ici et qu'elle était avec nous. »

Il s'était penché sur le corps inerte, passant un bras derrière ses épaules et l'autre derrière ses genoux pour la hisser.
Un pas. Un pied qui glisse sur une trace de sang, perte d'équilibre, Corantine qui tombe. Corantine qu'il essaye de rattraper. Corantine que son réflexe repousse vers le sol. Corantine dont la tête percute à pleine vitesse le coin de la table basse. Corantine que la force involontairement appliquée par le Solar pousse un peu plus loin, et qui se voit le plateau de la table s'enfoncer dans sa bouche.
Corantine qui finit avec le visage presque arrachée en deux, comme si elle avait croqué la tête à pleines dents au point de l'avaler jusqu'aux oreilles, et plus loin encore. Skye avait raison, elle avait vraiment une grande bouche... surtout avec le visage déchiré en deux de cette manière
Torrents de sang. Hémorragie massive. Décès. Le classico.

« Bordel de merde ! »

Et le Defender qui ose tonner un juron, ce qui n'arrive jamais.

« Je vais jamais réussir à ravoir ce blanc ! »

Son costume ne l'est plus vraiment d'ailleurs, blanc. Il est rouge... sang, justement.

JANVIER 2033 | RÉSIDENCE LANE-MARVELLA
@Skye LAne @Hazel Lane

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La situation dérape assez vite. Car oui, la situation n'avait pas encore totalement dérapé. Elle était plus ou moins sous contrôle. Et en un instant, Corantin se mange une semelle, une fois, deux fois, trois fois, au bout d'un moment t'arrêtes de compter. Savourant seulement la scène pour t'imprégner de chaque fracas. Quelle mélodie suave.
Quel homme. Ton homme. Une prestance à couper le souffle quand il se déchaîne de la sorte, embrase ton bas ventre, enchaîne un peu plus ton cœur. "J’le savais, il nique sa sœur..." la tête penchée vers les deux corps entreposés l'un sur l'autre, tu en arrives à la même conclusion. Effectivement, c'est très incestueux comme pose. Mais bon, étaient-ils vraiment de la même fratrie ? Pas le temps de réfléchir à la question, la suite s'enchaîne rapidement.
"Bonne idée" de les enterrer dans le jardin, ensemble, collé serré afin de respecter la nature de leur relation. Ça va forcément émoustiller votre karma. La lucidité de Skye envoûte ton esprit, ravi de le voir prendre les choses en mains. Une attitude virile ultra excitante qui te donne envie de roucouler contre lui mais ton regard se pose sur Max dont tu sens la tension naître. Certainement très déçu de la tournure de la soirée. Le plan cul prévu, définitivement rayé du menu.

L'odeur du pain brûlé ambiance bientôt le salon et tu t'éclipses pour l'empêcher de se répandre à l'étage. Quelques minutes suffisent à régler le problème et revenir découvrir le carnage causé par ton invité d'honneur. "Mais non non non !" ce n'est pas possible de saloper ta belle pièce à vivre de la sorte "t'as mis du sang partout Max" même sur la table basse où une tête rousse est encastrée, un joli effet de style morbide "tu peux pas faire attention ?!" Le reproche dégouline de ta bouche, légèrement agacée du désordre. Et qu'il se préoccupe uniquement de son costume t'énerve davantage, en plus ce dernier le grossit donc c'est un mal pour un bien.
"Bon allez arrête de chouiner, récupère son corps" avant que l'intégralité de son jus ne se répande à même ton tapis beige "et toi le sien" participation requise de ton fiancé, un travail d'équipe visant à poursuivre leur rapprochement après ce double homicide "les pelles sont dans l'abri jardin" et avec l'humidité du soir, la terre sera facile à creuser. Timing parfait.
"Ah attends" tu te presses d'attraper un bras de Clito et l'arracher, soucieuse de nourrir tes 26 poissons exotiques en respectant leur régime alimentaire. La chair tendre, ils en raffolent. "C'est pour les piranhas" petite précision destinée à l'illustre héros que tu sens dubitatif. Ironique réaction considérant qu'il vient de tuer une innocente rouquine.

"je vais refaire cuir des pains..." pendant qu'ils font tranquillement disparaître les cadavres à l'arrière de la baraque. Une activité imprévue au programme dont tu espères des retombées positives. Ce serait une vraie aubaine que la décomposition permette à vos belles fleurs et vos jeunes arbustes de se développer plus vite.
Le bras toujours au creux de la main, salissant un peu plus le sol, tu t'approches de Max ronchon. "T'en fais pas, je vais te trouver un autre minou." Evidemment. Tu souhaites toujours le satisfaire et tenir parole, peu importe la tragédie causée par sa maladresse et non ton geste. Ah le déni de responsabilité, une vraie lubie. "T'as une préférence ?" Autant se rapprocher au maximum de ses attentes. Tu es quasiment certaine de pouvoir lui dégoter une perle d'ici maximum une heure, vous laissant profiter du repas ensemble avant son dessert personnalisé.
"J'ai une connaissance qui connaît un super proxénète" et cette simple phrase en dit long sur ta considération mirobolante de l'espèce humaine. Aucune sorte d'empathie à l'égard du sort des racoleuses et pour cause, tout le monde fait le tapin. Tout le monde est la pute de quelqu'un. Même les divins primordiaux se prostituent selon le bon vouloir de Seraph Inc.

@Skye Lane @Maximillian Grayson
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« Elle avait déjà saigné partout avant que ça n'arrive. Et lui aussi. » Se contente de faire remarquer Max, le cap du simple agacement déjà franchi à l'image de ses yeux habituellement bleus qui commençait à tirer sur le dorer et à ressembler à deux disques lumineux.

Ceci dit, il fallait se rendre à l'évidence, ils n'avaient pas vraiment d'autres choses que d'accepter de suivre le plan qui consistait à aller enterrer les deux frangins dans le jardin, comme si c'était la chose la plus naturelle qui soit. Presque aussi naturelle qu'arracher un bras pour le donner à manger à des poissons. Rien n'allait. Et la seule apparente problématique d'Hazel tournait autour des petits pains.
Et de sa volonté d'essayer de lui trouver quelqu'un. Le glamour du double date venait d'ailleurs en prendre un méchant coup en travers des gencives. Minou, préférence et proxénète. Il n'y a pas à dire, elle savait comment formuler les choses.

« C'est la dernière fois que je me laisse entraîner dans tes conneries, Hazel. »

Enfin, la dernière fois avant la prochaine. Il le savait. Elle le savait.

Il se contenta d'aller attraper le corps de Corentine, la tirant par la nuque pour la désencastrer de la table, avec une petite grimace un peu écœurée tandis qu'à bout de bras, par les vertèbres qu'il tenait encore il la tint droite et que la partie haute de sa tête, retenue simplement par une épaisse bande de peau au niveau de l'occiput, ne bascule en arrière.

« On dirait un distributeur de bonbons PEZ, nan ? »

Qu'il demanda avec un regard à Skye tout en essayant de venir recoller la tête convenablement. Il roula les yeux, et se traîna jusqu'au second corps qu'il chopa par la ceinture afin de transporter les deux défunts. Un ultime voyage entre les mains du Defender, et une dernière escale dans le jardin d'Enchantress. Poétique tiens.

« Bon... on creuse où exactement ? »

Les indications d'Hazel concernant les pelles étaient les bonnes. Pourquoi deux ? Il n'était pas sûr d'avoir envie de le savoir et pourtant une partie de lui le laissait imaginer qu'il avait sans doute déjà été question d'une soirée en amoureux à creuser des tombes. Ça expliquerait la pousse si rapide de certaines plantes.

Bref. L'outil entre les mains, il s'affaira à simplement suivre les explications, bien aidé par l'endurance, la force cosmique et les joies de sa métahumanité pour creuser vite et profondément histoire de conclure au plus vite cette sordide histoire.

« Retire tout ce qui est métallique sur eux. »

Parce que ce serait con de polluer les sols ou qu'une enquête future ne permette de les faire tous tomber à cause d'une broche de ceinture ou le bracelet d'une montre unique permettant d'identifier les cadavres.

« Et les plombages aussi. »

Par chance, Corentine avait une bouche gigantesque maintenant et un accès complet à sa pleine dentition. Le frangin en revanche serait plus difficile à gérer.

« On devrait pas les balancer comme ça, tout entier... »

Il avait sûrement regardé trop d'histoire de True Crime pour son propre bien.

« Je vais les débiter, on pourrait les éparpiller, qu'est-ce qu'en t'en penses ? »

En fait, il s'en foutait pas mal de ce que Skye en pensait. Il avait déjà attrapé la rouquine par le bras qui lui restait, s'attelant à l'aide de ses yeux, à faire des rondelles de chairs brûlées qu'il ne restait qu'à balancer au fond du trou.

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@Skye LAne @Hazel Lane

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Le macabre s’enroule à ses neurones et les lui fait péter un à un. Bulles de savon en suspension dans l’atmosphère un après-midi ensoleillé. Pour peu, un mioche hystérique sautille au milieu du bordel, les orteils sur l’herbe verte et grasse et les bras levés vers les cieux. Un jour rêvé pour un instant merveilleux. À ceci près que l’odeur de mort finira par se répandre et imprégner son si précieux parquet. Alors, il redescend sur Terre. Ses orbes cavalent au sol, puis dérivent sur Maximillian et sa morte - Corentine n’aura pas échappé au karma. Qui toujours frappe et écrase tel un Ronflex ensommeillé. Les sourcils haussés, le soupir niché dans la gorge. Le bruit du bras arraché l’éveille, happe de nouveau son attention fusillée sur l’autel du gore et du romantisme. Un entrelacs sordide dont la mélodie déraille de sa belle amoureuse jusqu’à leur lumineux invité ; son regard scintillant comme une ampoule qui n’aurait définitivement rien d’économique.
Le bras, explique-t-elle, pour nourrir les piranhas, évidemment.
– On dirait un distributeur de bonbons PEZ, nan ?
L’océanique se déverse sur la morte et sa tête défoncée. La sienne tombe sur la gauche tandis que l’intellect pulse. Sous son front, une mer de conneries prête à se déverser sur la rive de leur excès.
La bouche entrouverte, la réponse adéquate qui n’affleure pas. Defender traîne aussitôt la rousse à travers le salon puis récupère son gros baiseur de frère, va jusqu’à la baie vitrée et rejoint finalement le jardin.
Et la tâche ingrate est débutée sur les indications d’Hazel, toujours très attentive et profondément concernée par quelques projets d’embellissement de la pelouse et des compositions végétales. Plantes grimpantes, plantes piquantes, plantes tropicales il se peut - Skye s’attarde, le bout du manche de sa pelle enfoncée dans la paume de sa main moite et sale, à regarder le développement surprenant de leur dernière acquisition. Fetusca Glauca ‘intense blue’, était noté sur le pot. Et le bleu est effectivement incroyable, les tiges en feuilles pointant vers l’empyrée, et bordant l’horizon tout aussi bleu par-delà leur terrain et sa vue imprenable sur la côte.
– C’est fou nan-
– Retire tout ce qui est métallique sur eux.
Defender redevenu simplement Maximillian, accroupi et triturant les cadavres à quelques pas.  
– Et les plombages aussi.
Maximillian pour casser broyer exploser sa rêverie. Explorant la bouche de Coraline. Les doigts glissant sur sa langue et contre ses gencives.
Sourire torve creuse ses joues. Skye dérape, debout et accroché à sa pelle. Contemple le blond le plus aimé de l’Amérique nourrir ses fantasmes noirs.
Ce gros dégueulasse de Maximillian se vautre dans ses pulsions à l’abri du regard suintant les poisons d’Hazel - qui, il en est certain, n’aurait pas manqué de notifier l’index et le majeur trop longtemps pressés contre le moelleux du muscle lingual puis le petit doigt furtivement enfoncé jusqu’à la glotte.
En définitive, Maximillian n’a pas un faible pour les handicapées mais pour les mortes.
– On devrait pas les balancer comme ça, tout entier...
– Ouais.
L’esprit ailleurs, les considérations flânant au gré de ses observations. Skye paumé entre le bleu de la touffe d’herbe résistante aux températures ardentes de Californie et le rouge de la gorge charcutée de Clotilde.
- Je vais les débiter, on pourrait les éparpiller, qu'est-ce qu'en t'en penses ?
La seconde suivante, Caroline n’est plus qu’une saucisse braisée grandeur humaine. Les yeux-ampoules du Defendeur coupant la connasse en tranches.
L’affirmative en réponse qui n’était pas réclamée, qui n’aura jamais eu le temps de franchir la trachée de Skye. Skye dont les narines sitôt s’emplissent de la fragrance si caractéristique de chair carbonisée. Pourquoi l’homme sent-il le cochon grillé. Les morceaux de Carine sont foutus dans le trou creusé comme on enterre quelques promesses et sentiments au plus les années passent et s’enchevêtrent au triste de la vieillesse et-
Mémoire grésille, sursauts de conscience. Skye ne parvient plus à raccrocher ses perceptions aux minces fils du tangible. Les synapses tordues sous ses fantasmes horrifiques. Il a sensiblement la trique et des auréoles sous les bras, sa sueur lui dégouline le long des vertèbres et suinte à sa raie. Il ne sait plus tellement s’il doit baiser ou seulement se doucher. Préfère donc ne rien demander, se taire putain se taire et ne pas vomir quelques paroles qu’il pourrait regretter.
– J’touche pas les morts.
Mensonge gros mensonge énorme mensonge sorti tout droit de sa face d’angelot fracassé. La mine défaite par la chaleur et l’exercice d’une tombe à moitié creusée.
– J’veux dire, j’touche pas les mecs.
Il aurait pu toucher la rousse et lui palper le corps à la recherche des métaux qui obsèdent le Roi du Crime. Mais explorer le corps de son pervers de frère, c’est au-dessus de ses forces. Il l’a déjà tué, et c’est bien assez pour une putain de journée qui s’étire en soirée.
Quand est-ce que la nuit va tomber.
Le museau se relève, quitte les billes inquisitrices du Defender. Pas un nuage ni même un oiseau. La brise maritime en contrebas remonte en brusques bourrasques et lui envoie en plein nase les odeurs doucereuses de la terre fraichement retournée et des crevettes et des crabes cramant sur le sable.
– Puis avec tes yeux-néons là, j’suis sûr que tu vas capter plus vite où faut chercher. Après, s’il est en morceaux sérieux j’peux gérer.
Sourire illumine son visage, serpente jusqu’à ses pupilles qui retrouvent celles du Defender. Un coup de menton mangé de poils balancé vers le néant  ; deal accepté sans attendre l’avis du principal concerné.
Skye s’écarte du macchabée, plante la pelle dans le gazon et gueule à alerter les voisins :
– ON MANGE QUAND ?!
Voix de ténor diffusée dans le quartier.
Paluche enfoncée dans son futal. Il récupère dans sa poche son portable chauffé par son derche et pianote mécaniquement dessus. Trouve ce qu’il cherchait et tend l’écran à Maximillian tout à son œuvre.
– T’en penses quoi ?
Ce qu’il plantera sur les bouts des très regrettés rouquins. Grass Tree ou de grosses Agaves Parryi.
– J'crois que j’préfère l’agave… médite-t-il. La lèvre mâchouillée par les incisives. Ouais, l’agave ça niquera pas la vue sur mer tu vois.

- SWEET LIKE HONEY -

Karma is the breeze in my hair on the weekend. Karma's a relaxing thought. Aren't you envious that for you it's not ? Sweet like justice, karma is a queen.

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Atteinte d'un déni mirobolant, tu ignores allègrement les remarques désobligeantes de ton invité d'honneur. Non seulement Max se laissera entraîner dans ta prochaine connerie mais en plus, il va finir par y prendre goût. Un peu comme le BDSM. Au début, ça semble étrange puis avec la pratique c'est carrément addictif. Les fanfictions de Skye s'inspirent assurément de votre vie sexuelle. T'es un peu sa muse, quoi. Au grand bonheur de ses lecteurs, de plus en plus nombreux.
"Traînez pas !" Le bras arraché s'agite en guise d'encouragement et tu les regardes disparaître avec les restes des consanguins. Rien de mieux qu'un double homicide pour créer du lien. Maintenant, vous êtes liés par le sang. A la vie, à la mort. Satisfaite de cette tournure imprévue (oui totalement imprévue), tu portes sur ton visage un sourire béat.
L'esprit apaisé, tu vas nourrir vos adorables et très affamés poissons, balançant le morceau de viande après avoir soulevé le couvercle de l'aquarium depuis les escaliers. Ils se jettent dessus à vive allure, t'offrant un spectacle de toute beauté. Des mâchoires saillantes et des débris humains, le mélange parfait pour concocter de beaux rêves.
Puis tu t'affaires à la cuisine et enfournes les pains pendant que de nouvelles tombes sont creusées au sein de votre luxuriant jardin. Quelques minutes suffisent à la cuisson, juste le temps de trouver à Max un dessert savoureux avec qui tu échanges quelques sms dont certains contiennent des photos plutôt explicites. Car tu dois évidemment t'assurer du choix de la marchandise. Tu lui donnes donc rendez-vous ici dans très exactement une heure. Double date sauvé, promesse tenue
"C'EST PRÊT !" Tu hurles plus fort que ton amoureux à travers la baie vitrée afin de les motiver à terminer rapidement. "MAIS PENSEZ A VOUS LAVER LES MAINS" Que le plancher du salon soit dégueulasse et une partie du mobilier couvert de sang t'indiffère passablement. Skye se chargera de nettoyer le sang car Skye tient à ce plancher comme il tient à récupérer l'intégralité de ces pokémons comme il tient à garder un intérieur propre rempli de bonnes ondes et de votre substance langoureuse. 
Tu ramènes les toasts chauds à table ainsi que la bouteille de vin offerte par Max. Laquelle te donne très envie. Tu fais un effort considérable pour les attendre avant de boire une gorgée mais à trop réfléchir à la suite de cette soirée morbide et à ce que vous allez faire des voitures de vos victimes et à la version balancée aux flics s'ils venaient vous interroger au sujet de la mystérieuse disparition des (faux) jumeaux, tu finis par céder.
Sans savoir que la dite bouteille a subi un voyage inter-spatial.
"BORDEL DE MERDE MAX ! TU TE FOUS DE MOI ! " Aussitôt goûté aussitôt recraché. Le goût immonde de cette boisson bon marché ne pouvant décemment irriguer ton organisme des plus raffinés. Et tu continues de gueuler depuis la terrasse, alimentant la série tv des voisins cablés sur votre chaîne de force ou de gré. Au moins ils ne peuvent pas se plaindre du manque d'animation du quartier. "TU VEUX M'EMPOISONNER OU QUOI ?" Il cherche en tout cas, à t'offusquer d'une manière particulièrement vicieuse.

@Skye Lane @Maximillian Grayson
JANVIER 2033 | RÉSIDENCE LANE-MARVELLA
(ICONS) VOCIVUS - (QUOTE) T.SWIFT

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Les corps se retrouvent finalement sous terre, découpés, tassés, cachés pour l’éternité où ils auront enfin une utilité autre que faire perdre du temps à tout le monde à savoir : nourrir des plants d’agave. Visiblement, c’était de ça dont il serait question, à en juger par l’image montrée par Skye et…

« Ouais, cool. T’as une notif de Poke-Mania. »

Qui venait d’apparaître lors de son coup d’oeil vers l’écran. Max avisa une dernière fois la tombe des rouquins-pas-si-malins-que-ça avant que la voix d’Hazel ne les invite à passer à table, comme on l’aurait fait pour appeler deux types qui perdaient un peu de temps à contempler la mécanique parfaite de dieu sait quelle bagnole hors de prix et qui en oubliaient d’aller manger le barbecue.

Derrière, la dooooouce et mélodieuse voix d’Enchantress qui se fait entendre pour l’accuser d’avoir tenté de l’empoisonner. Ben voyons. De quoi elle était en train de causer, encore ?
D’humeur assez salée, il avait roulé les yeux et s’était dirigé vers l’intérieur pour découvrir la raison de ce drame qui n’en était même pas réellement un. En cause de tout ça : la bouteille de vin qu’il avait ramené au préalable.

« Baisse d’un ton et sers toi de ta tête, tu veux ? »

Pas content, et pas spécialement enclin à vouloir s’écraser. Elle l’avait quand même amené à devenir complice d’un meurtre et il allait devoir carboniser son costume blanc parfait sitôt qu’il serait chez lui à cause des torrents de sang déversés un peu partout. Et tout ça était entièrement de la faute d’Hazel qui avait décrété qu’essayer de faire fusionner la tête d’une rouquine avec un coin d’aquarium était quelque chose de convenable à faire.

« Les gens civilisés qui savent ce qu’ils font mettent les vins à décanter avant de les boire. »

Surtout quand les vins en question ont voyagé. Des décennies à être pleine aux as et elle oubliait déjà les fondamentaux ?
Sans compter le fait qu’il trouvait que les ballons choisi pour consommer ce majestueux millésime étaient un peu trop étroit et allait condenser le vin sans lui permettre de s’aérer. Quoique ça puisse dire, d’ailleurs.

Il avait donné une petite impulsion pour décoller du sol, et c’est un planant qu’il avait enjambé la flaque de sang pour aller effectivement jusqu’à l’évier, afin de se laver les mains, couvertes de sang, de terre et de résidus de chairs carbonisées.
On frotte, on gratte, on savonne, on refrotte, on regratte, on s’assure que les cutticules soient en parfait état, on rince et on sèche. Bravo Maxou, t’es un grand.

Il revint dans le salon, d’une humeur vaguement plus agréable. Le vin aurait sûrement déjà meilleur goût. Et son regard s’attarda sur le son d’une sonnerie de téléphone qui indiquait un message. Son regard accusateur glissa sur Hazel.

«T’as invité quelqu’un d’autre.»

Ce n’était pas une question. Il la connaissait trop bien pour savoir que si elle avait décrété qu’il y aurait un double date, il y aurait un double date.
Par contre, il fallait bien avouer que ça l’emmerdait particulièrement de se dire qu’avant la fin de la soirée, il risquait d’avoir à retourner derrière, dans le jardin pour creuse un autre trou.

JANVIER 2033 | RÉSIDENCE LANE-MARVELLA
@Skye LAne @Hazel Lane

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Après les morts, un autre drame survient. Le vin. Le vin qui de toute façon quoiqu'on en fasse est et restera dégueulasse. L’alcool en horreur. L’alcool en vice niquant le cerveau - de ces saloperies dont il ne veut pas, plus. Qu’il fuit.
Maniaque du contrôle - le sien trop souvent lui échappe.
Alors c’est le pas trainant et une pelle dans chaque main qu’il revient à la baraque. Suit l’ombre de Defender en s’imaginant sa silhouette rayonner si fort qu’il pourrait, lui, d’un instant à l’autre, finir carbonisé sur la terrasse. Mais la terrasse est traversée autant que la salle à manger est envahie, puis la cuisine.
Et ça gueule d’un côté et ça grogne de l’autre. Maximillian justifie le vin devenu dégueulasse, explique le pourquoi au comment. Et ça parle de professionnalisme au milieu.
Haussement de sourcils, mine apathique.
Regard vide barbote de sa belle amoureuse au Phare de l’Humanité sans trop savoir qui suivre - c’est qu’il n’écoute pas un mot sur deux, trop occupé à lever bien haut les bras pour ne pas risquer de rayer le parquet. Le tranchant de la pelle pourrait faire des dégâts monstrueux dont il ne se remettrait pas avant un mois ou deux.
Finalement, la conversation s’arrête et les mains du Defender sont astiquées dans l’évier avec une telle frénésie qu’il fixe l’acte, impressionné. Moue appréciative. N’a que rarement pu observer une telle ferveur dans le nettoyage des mains. De ces nettoyages qu’il fait lui-même avec une application démesurée. On ne rigole pas avec l’hygiène de ses doigts.
Defender quitte l’évier, Skye dépose sur le plan de travail les pelles immondes. Tant pis pour la bouffe, puisque le plancher est sauf.

– T’as invité quelqu’un d’autre.
– … quoi ?
Débarquant à côté du Defender, un torchon rose cuisse de nymphe - selon les explications d’Hazel sans que personne ne sache à quoi ressemble une putain de nymphe car les putains de nymphes n’existent pas - entortillé entre les doigts.
– Encore !?
Dans le petit cri planqué sous le mot, le reproche et l’appel à l’aide. L’appel à l’aide envers une divinité supérieure - au-dessus encore d’Echantress et Defender - qui puisse figer l’instant, balayer les projets et le libérer de cette torture qui malgré vice et sang et trépas, ne trouve pas de fin.
– Pourquoi tu veux encore ramener une pu-
S’arrête en cours de route. Se rappelle avoir été éduqué. Qu’on ne dit pas des atrocités sur les femmes, même si elles le méritent un peu.
Skye dérive au salon et se vautre, à bout de force, sur le divan. Qu’il n’ait quasi rien branlé quant à la confection des tombes, ni même au découpage des macchabées, n’est évidemment pas le problème. L’épuisement est psychologique. Preuve en est l’alanguissement de son corps, sa chemise défaite et sale aux manches, le col entrouvert et humide et de travers.
– J’peux plus…
Non, il ne peut plus. Un soupir sort du tréfonds de son poitrail de bête à l’agonie.
– C’est trop…
Oui, tellement trop.
– T’avais dit-
Museau s’abaisse, pupilles cherchent l’incriminée - celle qui boude la pisse rouge dans son verre à la con.
– T’avais dit-
Ok, elle avait dit un repas entier supposant une soirée avec possibilité de débordement sur la nuit, quelques jeux en activité ludique qui sachent rapprocher les cœurs et les esprits. De ces activités chiantes comme la pluie, qui ne supposent pas de retirer ses fringues. Au mieux de chanter devant la télévision, ou pire, de boire jusqu’à ne plus voir clairement les chiffres inscrits sur les cartes.
Nouveau soupir, les yeux glissent jusqu’au plafond et le crâne s’abandonne sur le dossier du divan.
Un long et triste râle s’échappe de sa trachée, vide ses poumons.
– El c’est trop dur tout est trop dur… c’est si dur…
Parole en gémissement plaintif. Ses doigts enfoncés dans le col entrouvert de sa chemise tirent et tirent afin de ponctuer son supplice. L’étouffement. Ses frustrations en déraisons qui doivent sortir mais ne peuvent pas mais le doivent quand même.
Un tsunami émotionnel seulement retenu par cette chemise qui dangereusement l’asphyxie.
– On peut dire qu’j’suis malade, nan ?
Oui, voilà. Une bonne excuse. La plus universelle de toutes.
Un sursaut de conscience l’amène toutefois à remettre sa tronche dans le bon axe. Regard porté sur Maximillian toujours debout et toujours outragé que son vin n’est pas un meilleur accueil ou qu’une pute lui soit allouée sans qu’il ait pu en choisir les caractéristiques - difficile à dire.
– … c’pas contre toi, hein.

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La mauvaise foi de Max vient percuter la mauvaise foi de Skye. Et tu sens, oh oui, tu sens que le dîner va finir avant d'avoir débuté. Il attend pourtant d'être consommé. Les toasts chauds dans la panière, les verrines avocat/betterave à table. Pourquoi personne ne prête attention à tes verrines onctueuses ? Pourquoi personne ne remarque le mélange des couleurs ? Pourquoi personne ne veut goûter ce condensé de textures uniques ? Parce que les complaintes se poursuivent, après le super héros le super mec ayant la super loose.
Tu remercies d'un regard assassin ton invité pour son intervention, ô combien pertinente. Maintenant tu dois gérer l'émotionalité de ton amoureux, au bord de la crise existentielle. "Elle vient..." plus tard. Pas le temps de claquer une explication. Skye se renferme sur lui, se vautre sur le divan, moelleux.
Il peut l'être vu son utilisation régulière.
"Un repas oui." Avec entrée plat dessert et petit digestif. Rien de clinquant ou bruyant ou fatiguant. En somme, un bon compromis. Mais la perspective de poursuivre cette fantastique soirée semble lui filer des sueurs froides et après un mois sans éclaboussure (ou presque) au sein de votre belle maison, tu n'as pas forcément envie de saucer votre belle relation. Tu es donc prête à revoir tes attentes en cours de route et proposer une alternative satisfaisant les super dramaqueen du moment.
Quand soudain, nouveau coup de sonnerie.
"C'est pas vrai !" A l'interphone, une voix féminine. Le double date. Avec une heure d'avance. Ou une erreur de frappe. Cela ne change guère la situation, il faut (ré)agir rapidement. Sinon la pelouse va devenir un cimetière et la maison un dépotoir, trop de terre et de rayure. "Surprise" tu te retournes vers Max, t'approches, l'attrapes par le bras. Sourire agacé au milieu du museau, trop c'est trop. "Tu dois t'en débarrasser, raccompagne-la, saute-la, fais ce que tu veux." A ce stade, tu n'as plus grand espoir de le caser malgré tes nombreux efforts. "On s'occupera des voitures de clito et clodo." Autant éviter d'éveiller les soupçons en gardant ces preuves compromettantes devant votre baraque.
Comment vous allez vous débrouiller ? Aucune foutue idée. Soit Skye trouvera une idée fantastique, soit tu t'en remettras à ton instinct de prédation. Peut-être chargeras-tu les voisins d'accomplir cette mission de la plus haute importance. Après tout, c'est à ça qu'ils servent ? Peaufiner le décor, rendre service, admirer votre boîte aux lettres poétique.  
Tu mets légèrement Max à la porte mais très légèrement car ton attitude n'est pas du tout menaçante, non. Juste un peu directive. Et tu lui expliques brièvement les informations retenues à propos de son rencard - la taille de son bonnet, la durée de sa prestation - avant de refermer la porte sur une question digne d'intérêt. "Tu veux manger sur mon corps bébou ?" Il serait dommage de ne pas profiter des délicieux mets préparés par un grand chef alors naturellement et pour redonner le sourire à Skye, tu lui proposes une fin de soirée à la hauteur de vos appétits.
Le reste attendra l'explosion de saveurs...

@Skye Lane @Maximillian Grayson
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