I wanna be yours | ft Skye

- I wanna be yours -

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Tes envies pour contaminer Skye. Un toujours et à jamais prononcé dans une salle de bains dégueulasse au fin fond d'un hôtel immonde par-delà une nuit infiniment éprouvante. Les besoins de Skye pour te contaminer. Avancer la date, réclamer l'appartenance. Ton nom abandonné à l'autel, le sien adopté comme un diamant de 16 carats enfilé au doigt. Tu veux bien t'appeler Lane et te marier précipitamment à la mairie. En contre partie d'une totale dévotion de sa part. Un bon deal. Le plus rentable.
Manque seulement un élément important à votre plan parfait : la tête commandée. La tête du connard pouvant faire exploser votre bonheur étouffant. Une semaine que l'attente dure. Une semaine que ton sommeil est troublé. Votre sommeil. L'impatience en cause, l'excitation au sommet. Désireuse d'entamer le prochain chapitre de votre idylle. Du coup au moment de roupiller, tu te mets à cogiter.
De ta robe sublime à votre lune de miel sans oublier le costume de Skye et votre annonce sur Mirror mais aussi la cérémonie simple et le discours du marieur et le choix du bouquet et la tenue de ta sœur et tout un tas de trucs qui font voltiger tes neurones, saigner celles de ton fiancé en voie de devenir ton mari.
Déjà que ses nuits sont souvent rythmées par les insomnies. Voilà sept soirées qu'il les cumule grâce à toi, réclamant son attention en permanence.

Il devrait te remercier tu trouves. La venue d'un bébé implique une fatigue quasi permanente alors tu te contentes ni plus ni moins de le préparer au manque crucial d'énergie. Ta générosité, un intérêt majeur au sein de votre couple. Soucieuse de prendre soin de lui. Un amour de femme supra parfaite et supra investie et super savoureuse. Le meilleur combo de l'univers.
Ce matin-là, tu finis de te préparer devant ton miroir avec éclairage intégré pour une visibilité optimale des pores, quand une pensée surgit au milieu des autres. Alors tout naturellement, tu accélères l'étape maquillage et te dépêches de retrouver bébou en train de réfléchir au sens de la vie en compagnie d'un café noir XXL afin de lui exposer le fruit mûr de ta cognition fêlée. "J'me disais qu'on pourrait acheter un trampoline." Pas une question. Une affirmation. Une idée spontanée devenue, en un quart de seconde, une envie à combler.
Et tu oublies passablement le bonjour, le ça va, le je t'aime car vous avez passé la nuit éveillé ensemble pour le meilleur et surtout le pire. Les deux étant mélangés à l'heure actuelle. "Ça nous ferait un nouveau terrain de jeux." Le sous-entendu salace gigote sur le bout de ta langue parce que tu retiens uniquement le plaisir indécent du sexe avec des rebondissements pareils. "Tu imagines le délire ?" Le oui attendu ou un hochement de tête, n'importe quelle manifestation attestant qu'il écoute et valide la proposition.

Mais la sonnerie surgit au milieu de la conversation. Visite imprévue, l'écran tactile près de la porte d'entrée s'allume. Tu t'empresses d'aller voir, curieuse. Egalement intriguée de recevoir un colis d'un fan 7 heures du matin. Quand la silhouette de votre tueur à gages avale ton horizon. La livraison prévue à la maison. Enfin tu crois. Tu ne sais plus. Peut-être. Sinon comment aurait-il votre adresse ?
Portillon ouvert, Bunny gravit l'allée avant de débarquer sur le paillasson de votre nid douillet. "C'est pour toi chéri." Il entre, observe le parquet au sol, l'aquarium immense, la blancheur de ton crop top. Un monde complètement différent se dessine devant ses yeux minuscules et ses crocs immenses. Puis le monstre docile traverse la pièce à vivre, dépose le sac à dos bleu fermeture éclair grise, achevant de remplir sa part du contrat.
Instantanément, l'emprise d'Enchantress disparaît, le contrôle s'amenuise, l'esprit se libère. En effet, la mission est terminée. "Ouvre-le ! Dépêche qu'on vérifie." Pas de temps à perdre, tu presses Skye de passer à table. Dégager son croissant et inspecter le contenu de la bourse afin de confirmer l'identité de la victime. Tu es quelque peu pressée de rencontrer ton beau-père même si ce dernier est mort. Tu préfères beaucoup de gens morts de toute façon. Ta belle-soeur notamment. D'après toi, elle mettrait en valeur votre salon, accrochée au dessus de la télé fracassée et de la bite en verre couleur caraïbes.

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Skye à la ramasse ce matin, la lenteur du corps traduisant le manque de sommeil mais à force d'en manquer, le manque s'annule n'est-ce pas ? Quasiment certaine de ta théorie, tu n'envisages pas de le laisser dormir quand le besoin se fait ressentir. Par contre, tu demeures attentive aux autres facteurs déterminants de son bonheur. Et tu sais la disparition de son père au premier plan.
Alors ton enthousiasme peut aisément remplacer le sien. Compter pour deux. Ainsi, tu le presses de vérifier que votre livraison faciale corresponde à votre commande passée. Il serait fâcheux de constater une erreur au niveau de la tête. Ou plutôt, de l'identité de la tête. Hélas le suspense s'éternise quand Skye décide de traiter l'information en catimini, te laissant dans l'ignorance totale. La solitudine également.
Parti poursuivre le lapin un peu plus loin.
Tu restes là, avec le sac à dos contenant la potentielle tronche de beau-papa. Sans pouvoir résister à l'envie de la prendre au creux de tes mains, t'amuser à palper la peau cadavérique, bouger le menton afin d'imiter un mouvement musculaire. Joie innocente concurrence le tumulte proche. Une presque tempête s'abat au sein du salon. Près de l'aquarium. Les vingt-six poissons exotiques collés à la vitre, espérant pouvoir goûter un morceau du dodu et savoureux invité du jour.

Tronche éclatée à même le plancher, cette fois Bunny ne cherche pas à mordre. Gentil petit animal docile s'écrase, se soumet, incapable de comprendre la raison de la rage dont il écope. Toi tu la connais, la devines. La tension nerveuse parcourant la nuque de ton homme. Jusqu'à la chute de ses reins. "Ta gueule" clôture ce bel échange, plein d'honnêteté qui attise ton instinct de prédation. Envie de voir la proie supplier pour sa vie. Mais le prédateur ne l'achève pas de suite.
Revient près de toi, en apparence.
En réalité, il s'active automatiquement. Tu le vois à sa gestuelle, elle trahit la présence du doute au sein de sa caboche, habituée à fuir la réalité lorsque le traumatisme ressurgit. Skye n'a pas besoin de prononcer le moindre mot mais Skye le fait, parvient à s'extirper de son silence avant d'y replonger. Les mains s'égarent aux contours de l'évier, se noient, chercher à éradiquer la crasse avec trop de liquide vaisselle.
Le coeur miaule, de l'observer dans cet état. La bonne nouvelle transformée en dommage collatéral. Tu décides d'intervenir afin de dissiper définitivement la zone d'ombre planant au dessus de vos existences entremêlées. "Je vais vérifier..." et tu saisis la chevelure grisonnante du cadavre, direction le tueur à gages.

Tu agites devant ses globes, le visage du mort défiguré par un excès de violence, rendant son identification difficile. "Est-ce que t'as buté le bon type ?" L'affirmatif, il répond par l'affirmatif mais la parole d'un gars rémunéré à liquider d'autres gars ne te suffit pas. La sérénité de votre avenir ne peut reposer exclusivement dessus.
Aussi, tu laisses ton alter ego se manifester.
Enchantress reprend le chemin emprunté la dernière fois et s'aventure au creux de son esprit, le contraignannt à cracher la vérité, rien d'autre. Même question posée, même résultat obtenu. Le cauchemar touche à sa fin, le rêve à trois débute. Votre enfant comme pièce maîtresse du décor imaginé, du futur en paradis. "Ok c'est lui !" Ta voix se répand un peu partout. Accompagné du sourire étirant tes lèvres. Satisfaction au sommet. Ne reste qu'un petit problème à régler : le bourreau.
Impossible de le laisser partir et condamner d'une façon ou d'une autre votre nouveau chapitre. Alors tu reposes la tête et retournes auprès de Skye, tes bras l'enlacent, tes mains le caressent, glissent sur le tissu du vêtement, passent dessous, touchent la peau, l'homme, agitent la bête. "Maintenant tu peux tuer Bunny." Un murmure, une promesse. Ton corps à son corps et ta tête posée contre son dos, respirant son odeur. Territoire en ta possession.

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Le choc de la nouvelle doit niquer un pan du cerveau de Skye. Tu le conçois assez facilement, malgré ton manque d'empathie ahurissant envers la race humaine. Heureusement, ton amoureux n'est pas de cette sous espèce. Comme toi, il appartient à la catégorie supérieure des prédateurs, de cette sainte terre promise.
Voilà pourquoi tu l'invites à exprimer la profondeur de ses émotions, par l'activité la plus commune de votre tranche : la chasse. Et la proie parfaite attend sagement au milieu du salon d'être tourmenter puis massacrée. Quand surgit, non un grognement animal mais un aboiement attendrissant. "J’suis pas un putain d’clébard." L'écho de vos six années romanesques jaillit entre ses dents comme un doux rappel de votre passé chaotique ayant mené à cet exact moment : un meurtre prémédité pour un avenir serein. Quelque chose inscrit là-haut, dans les astres. Une volonté cosmique.
Par conséquent, cela ne fait pas de vous des gros enculés. Seulement des êtres sensibles, suivant la trajectoire céleste tracée par l'univers lui-même. La spiritualité en argument adéquat peu importe la situation induit par votre comportement merdique.
"Tu claques des doigts et tu crois quoi ?" Malgré les signes évidents de fatigue largués sur la face de ton fiancé, tu n'envisages pas un instant que cette crise existentielle ait un lien avec quelques heures de sommeil loupés. Après tout, il est habitué aux nuits d'insomnies, véritable athlète de compétition. "Tu crois qu’c’est bon ?" Donc tu penches plutôt pour une raison à la fois sous-jacente et totalement évidente : la disparition de son père quand lui-même s'apprête à devenir père. De quoi faire tourner la tête de n'importe quel mec.

Rapprochement anéanti par le trop plein, il te dévisage, te questionne, te reproche un début de matinée merdique et tu le regardes, bras croisés sur la poitrine, langue sage et calme expire à peine un souffle tiède. "Bah ouais..." que tu balances avec une nonchalance étourdissante. Aucun filtre parasitant ta pensée.
"Tu m’donnes pas d’ordres." Plutôt des conseils avisés ou des préceptes religieux comme tout guide de vie qui se respecte. L'importance de t'écouter et d'accomplir une connerie par minute. Mais tu ne lui fais pas remarquer car il dit vrai; vous aviez convenu de garder la maison propre et pure. Eviter de saloper les murs de vos pulsions meurtrières. Les recouvrir uniquement de vos fluides afin de badigeonner les pièces de votre amour transcendant. "El…" un soupir ou un couinement auquel tu ne peux te montrer détachée quand l'épicentre de ton coeur est en souffrance.
Tu t'approches à nouveau, te raccroches à votre promesse.
"Je sais..." que vous devez respecter votre engagement et ne plus tuer personne à l'intérieur de la baraque au risque de passer la prochaine décennie à sauger chaque putain de recoin. "Bunny… il est en train d’se barrer." La tête pivote, le buste suit, le regard aperçoit la porte entre ouverte et sans un mot, tu embrasses ta nature. Prédatrice en action attrape son arme de prédilection. La bite en verre couleur caraïbes, laquelle te sert de projectile pour empêcher le lapin de sauter le portail. L'oeuvre d'art est lancée à une vitesse fulgurante.
Cortex touché, cible atteinte, s'effondre la seconde suivante. Dotée d'un talent pareil, tu as clairement raté une carrière de lanceuse de couteaux au cirque de Los Angeles dans un costume sexy.

Satisfaite du résultat, tu descends du perron récupérer ta quille à terre après ce magnifique strike et constates, sourire aux lèvres, le décès de Bunny. Un morceau du crâne visible, le sang dégoulinant sur sa veste en cuir. Au moins il ne salit pas votre parquet luisant. Un petit coup d'arrosage et les preuves incriminantes du crime auront disparu. Le plus chiant sera de passer l'aspirateur en quête des morceaux de verre de la défunte queue.
Tu zieutes le voisinage. Personne à l'horizon. Aussi tu profites de la tranquillité pour finir le travail, ramasser le corps et l'emmener de l'autre côté de la villa, où vos fleurs carnivores profitent d'un bain de soleil intime. Tu as clairement oublié les états d'âme de Skye durant ce petit aparté meurtrier. Seule la suite t'importe, désireuse de te débarrasser du problème, reprendre le cours de votre fabuleuse existence. Et tu retrouves ton amoureux pour lui poser la question la plus emblématique de la résidence Lane-Marvella...
"Jardin ou aquarium ?" Soit le lapin peut devenir un engrais très riche rendant votre terre encore plus fertile, soit il peut servir de repas à vos 26 poissons exotiques et les engraisser davantage. "Ah va falloir s'occuper de la tête de ton père aussi." Avant que l'odeur ne s'incruste un peu partout. Le mort c'est pas vraiment le parfum de l'année. "Sauf si tu tiens à la garder en souvenir." En dédommagement de la verge réduite à des fragments minables. "On peut la customiser et en faire un pot à cigarettes."
Tes idées merveilleuses toujours au rendez-vous. Un condensé débile de bonne humeur, à l'épreuve de toutes les merdes possibles. "Comme ça, on le fume jusqu'au bout. Tu captes le concept ?" Le pire, c'est que t'es fière de ta proposition.

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Ta blague n'est pas à chier. L'est un peu morbide, un peu décalée afin de restituer la beauté du geste. Tu viens de tuer un homme par amour bordel. Y'a t-il meilleur motif au monde ? Non. Mais comment ton amoureux pourrait apprécier la substance de ton humour quand il ne parvient à s'extraire de sa boîte noire. Elle lui fait forcément entrevoir les pires scénarios. Toi tu préfères les éclipser d'un battement de cils. Ça tombe bien, ce matin t'as testé un nouveau mascara. Tempête des îles. Tu te demandes si Skye a noté la différence. Est-ce que ton regard sauvage passion le fait davantage fondre ?
Pas l'opportunité de lui poser cette question supra importante. En proie à des angoisses inédits, il se met à secouer la dépouille gisant près de l'hibiscus. "Tu crois qu'il régénère ?" Vos questions existentielles ne sont clairement pas du même gabarit. "Non t'inquiète." Ton sourire pour crever son délire. Aucune chance que le lapin revienne. Ton éternelle confiance à l'épreuve de la réalité.
"Tu fous quoi ?" A trifouiller la caboche de ses huit doigts valides hormis douter de ta parole divine, bien sûr. "J'te préviens" mains posées sur les hanches appuient la déclaration "j'bouffe pas de la cervelle" humaine ou animale, peu t'importe la provenance "juste parce que c'est recommandé au bon développement du fœtus." Lu quelque part. Évincé de la liste des trucs à tester. Tous les régimes alimentaires ne se valent pas. Celui-ci en est un exemple parfait. Cependant, voir ta moitié enfoncer son poing dans le trou et l'agrandir et l'explorer te file un autre genre d'appétit.

Tu en oublies carrément qu'il malaxe des tissus nerveux. "Tu sais...le cerveau" est en fait un organe super excitant "mon cerveau" doit l'être encore plus. "J’crois qu’il avait coulé quand..." arrêt net du fantasme, le cauchemar investit l'esprit. Tu le fusilles alors du regard. Pourquoi ramener cette scène de l'horreur au devant ? Ta faim coupée en plein milieu du scénario. Le reste devient une mélodie lointaine et indistincte. Le béton, la tête, le plan.
Tu vois Skye se barrer et tu le soupçonnes de t'avoir caché d'autres trucs à propos de cette altercation. Tu vois Skye revenir et tu le soupçonnes de te cacher d'autres trucs de façon régulière. Un soupçon remontant le chemin de tes nasaux, cramer la totalité de tes neurones. "Faudra qu’t’ailles acheter des cactus, tout à l’heure." Nouvelle cargaison de plantes pour couvrir vos dérapages. Cette fois, c'est plutôt pour récompenser vos efforts. Enfin les tiens surtout. "Tiens lui la bouche ouverte." Le minois penche de côté et la main glisse sur la pelle, guidée par un trop plein émotionnel.
La bouche en cœur et le cœur qui remonte, prêt à tout engloutir au prochain battement. "J'ai pas envie non." Voilà ça commence doucement à rôtir. La température grimpe et la chaleur te rend véhémente. "T'as pas voulu m'aider à le tuer." Une réaction plutôt inadaptée considérant l'urgence du problème. "T'as pas non plus tenté de le rattraper." En fin de compte, Skye ne s'est pas comporté tel un mari aimant et un père protecteur. Par conséquent t'es en droit de lui balancer une quantité astronomique de reproches dans la gueule.

Ainsi, ta langue continue de vomir quelques notes acidulées tandis que ta dextre refermée sur le manche en bois de la pelle, la soulève pour mieux l'abattre la seconde suivante. Écrabouillant les restes du cadavre à chaque slave lâché. "Et t'as pas voulu me parler de ce qu'il s'est passé". Aucune précision donné. Le quand évincé du tableau. Le quand inutile, insultant à demander. Il se doute évidemment du quand. Ce quand ayant hanté ton sommeil durant des semaines. Ce quand ayant aussi niqué votre vie sexuelle quelques nuits d'affilée.
Un drame dont tu ne te remets guère.
"Donc tes cactus de merde" qui peuvent survivre sans une goutte d'eau car ils vivent d'amour et de soleil "tu iras les chercher" avant après pendant le boulot en compagnie de son bff ou en tournée solo "et les planter" façon poétique de sorte à former les initiales de vos prénoms "et tu te démerdes avec le reste." Sauf s'il souhaite intervenir la tronche éclatée à chaque nouveau coup par la sienne ?
Tu as déversé ta frustration dessus sans mesurer ta force et ne réalises absolument pas ton chef d'oeuvre macabre, laissant tomber l'outil de jardinage avant de tourner les talons. Sorte de diva. Retour imminent une minute plus tard. "J'allais oublier..." Un faux sourire défigurant le portrait contrarié, présageant le pire du vomito émotionnel. "VA TE FAIRE FOUTRE AVEC TES JE CROIS ET BAH MOI JE T'EMMERDE TU M'ENTENDS ?!" Tout le voisinage t'entend. Tout le voisinage est habitué à t'entendre malgré la distance entre les villas. Tes cris (orgasmiques et/ou colériques) ayant tendance à porter.

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Malgré ton exaspération évidente, Skye demeure calme. Trop calme à ton goût. Est-ce qu'il va bien ? La question se pose considérant son manque de réaction, lequel dure depuis ce matin très exactement. Et tu ne fais toujours pas le rapprochement avec les nuits périlleuses, pleines de tes envies, gluantes de tes émotions.
"Pourquoi tu cries ?" demande-t-il comme si la réponse ne crevait pas ses yeux plus bleus que le ciel et l'océan réunis. "Parce que tu me fais chier !" Ah le doux parfum de l'amour déborde de ta bouche savoureuse, parfumée à la mangue passion grâce au nouveau dentifrice, accordé à la période estivale. L'harmonie, un objectif de vie à respecter en toute occasion. "En plus on avait dit plus de gros mots." tu n'as absolument aucun souvenir de ça et aucune intention de débattre là-dessus "plus de mensonges surtout !" Honnêteté intégrale exigée pour la pérennité de votre relation et le maintien de cette dernière en dépit des embûches de la vie.
Cela fonctionne plutôt bien. La preuve, vous avez passé le cap des trois mois sans pauses ou ruptures malgré des situations désastreuses imprévues car vous les avez géré d'un commun accord. Et c'est bien connu, buter des gens ensemble solidifie les liens. "Si tu cries j’suis sûr qu’elle t’entend et tu veux pas qu’elle t’entende crier et en plus dire des trucs vraiment super affreux à son père." Soupir incroyablement bruyant précède le très gracieux et courtois ferme la que tu lui balances, évitant de te lancer dans un argumentaire au milieu de votre jardin en présence du voisinage capable de suivre la dispute considérant ton volume sonore.

"Tu devrais aller t’coucher, j’te sens contrariée." Et toi tu le sens tout mou. Mou comme un malabar fondu, comme une fleur fanée, comme un oreiller moelleux. Tu ne veux pas qu'il soit mou. Tu veux pas que sa mollesse se répandre à son membre le plus précieux et foute en l'air votre lune de miel. "Sans blague ?!" Ta mauvaise humeur contrecarrée par sa noble détermination à calmer le conflit voire l'éviter. Depuis quand Skye tente d'éviter une occasion de s'échauffer les muscles et s'hérisser les poils ? Perplexe, tu le juges en silence.
Les mains posées sur les hanches tandis qu'il brandit un sourire angélique ponctuée d'une douce attentionnée tel le dévoué fiancé futur mari total prisonnier. "Tu veux que j’te ramène des fraises avec les cactus ?" Mouvement de surprise traverse le visage, transforme la bouche, forme un non clair et audible. "J'veux des framboises" pour changer un peu "et des cacahuètes" drôle de mélange se passe du moindre commentaire considérant ta propension actuelle à t'enflammer "et de l'huile de massage" évidemment. Il va falloir éradiquer les tensions de ton corps avec son corps.
Mais surtout, envisager le prochain chapitre maintenant que votre histoire d'amour n'est plus menacée par personne (hormis Sparte et Seraph). "Tu savais toi qu'c'est la saison des baleines bleues ?" Clignement des paupières. Soulèvement de la poitrine. Profonde expiration s'en suit. Tu ne lui fais pas remarquer que toutes les baleines sont bleues donc c'est complètement débile de les appeler les baleines bleues car il n'existe pas de baleines roses contrairement aux dauphins roses. N'est-ce pas ?

A défaut de te montrer mâture, tu te focalises sur le positif et l'avenir. "Pose tes congés quand tu seras au boulot" puisque vous pouvez désormais courir à la mairie vous promettre de vous aimer à en crever et réserver un vol en première classe, direction un lieu magnifique à découvrir au rythme de vos baises fantastiques. "Et dis bien à Clay que les strip-teaseuses c'est ok mais pas les putes" une précision quasi inutile considérant la rigueur de son bff ayant désormais la lourde tâche d'organiser un enterrement de vie de garçon en un temps record. Parce que vous allez faire les choses dans l'ordre même si les étapes vont s'enchaîner comme des folies furieuses.
Tu en oublies le cadavre à vos pieds, la tête attendant patiemment son tour sur le comptoir de la cuisine, la dispute alimentée par ton aura de connasse. Tout ce à quoi tu penses c'est d'appeler la maison de couture Weiss afin de récupérer ta robe de mariée et surtout, d'appeler ton bff afin d'organiser ton enterrement de vie de jeune fille. Il doit être mémorable donc organiser par le plus mémorable des héros de l'histoire de la si peu mémorable humanité.
"Je vais téléphoner à Max du coup..." et lui annoncer la bonne nouvelle de votre mariage et de sa mission supra importante liée à son statut super spécial. Il ne peut y échapper car tu ne souhaites pas laisser Iris s'en charger et t'ennuyer à mourir en raison des goûts discutables de ta sœur. En plus, si elle apprend pour le bébé, tu vas te coltiner un vrai boulet tout au long de la soirée.