- I'm starvin', darlin' -

Let me put my lips to something. Let me wrap my teeth around the world. Start carvin', darlin'. I wanna smell the dinner cookin'. I wanna feel the edges start to burn.

Une heure que cette comédie dure. Encore une fabuleuse idée du service marketing visant à tester tes limites mais tu es anormalement constituée alors tu tiendras toute la journée s'il le faut. Non sans trouver une façon de rendre ton défilé à l'hôpital plus amusant. Parce que t'en as strictement rien à foutre de la misère humaine. Pire, tu détestes les gens qui chouinent. Ils sont malades et alors ? Tu es malade à la vue d'une contrefaçon, en fais-tu une scène pour autant ? Parfois oui. Pas tout le temps. Donc tu ne comprends pas le privilège accordé à ces infirmes. En plus, s'ils vont vraiment crever, quel intérêt de perdre ton temps avec eux ? Autant parader dans les couloirs de SUCLA où les étudiants rêvent de devenir toi. Une version éloignée. Très éloignée. Car personne ne peut ressembler de près à Enchantress. "J'ai un appel super urgent à passer." Pause réclamée, excuse trouvée, tu t'éclipses du couloir de l'hécatombe, pars à la recherche d'un coin tranquille où fumer une clope et harceler ton mec. Lui rappeler ton existence criarde. Ton appétit vorace. Ta prose sublime. Aspergée son monde de ton aura insatiable. Réconciliation récente nécessite un maximum d'attention. Des nudes à lui retourner le cerveau et lui comprimer le caleçon. Languir le moment de vos retrouvailles.

Tu finis par arriver à l'étage supérieur, désert. Deux gardes à l'entrée te refusent l'accès. Comme si quelqu'un pouvait te refuser un truc. Ils ne sont pas de la maison. Peut-être des flics. Peut-être des agents Sparte. Le pourquoi de leur présence t'indiffère. Tu te contentes d'utiliser ta mutation pour forcer un passage. Trouver une fenêtre à ouvrir. Respirer l'air californien. Eviter de déclencher l'alarme incendie et tremper ta tenue. Ta chevelure. Ton tanga. Tu préfères attendre ce soir. Lorsque tu retrouveras Skye et ses doigts impatients et ses soupirs chauds et ses lèvres succulentes. "Quoi ?" Une tête apparaît, à proximité de la tienne. Dit quelque chose. Surement un truc intéressant. Tellement intéressant que t'as rien écouté. Alors elle répète. L'interdiction indiquée sur le panneau. Interdiction de fumer puis quoi encore, de baiser peut-être ? Les gens devraient plus baiser dans les hôpitaux, ça les rendrait carrément plus heureux. "Je vous emmerde." Non tu n'es pas vulgaire. Ni malpolie. Encore moins brutale. Tu te contentes de vomir tes ressentis. Et la connasse d'infirmière trace sa route, outrée de ton attitude. Voilà un exemple parfait d'une personne en manque de baise. Tu trouves qu'une action majeure devrait être effectuée. Par le gouvernement. Genre un message radio. Plein d'espoir. Des encouragements. Un site d'écoute aussi.

Au milieu de ton délire, plusieurs cris surviennent soudainement. Alors tu écrases ta cigarette contre un mur et suis la mélodie du bonheur. A ton arrivée, la porte d'une chambre est ouverte sur trois corps pratiquement déchiquetés. Les trois personnes croisées lors de ta balade. "Y'avait quoi là-dedans putain ?" Question adressée à la survivante. Se tenant près des dépouilles ensanglantées. Certainement un metahumain de mauvaise humeur. Un metahumain dangereux vu l'escorte (certes inutile mais) monopolisée. Enfin il se passe un truc intéressant, tu commençais à désespérer. "Vous pouvez me prendre en photo ?" Désireuse d'immortaliser la scène, tu tends ton portable tendu vers l'inconnue. "C'est pour ma page Mirror..." Tes fans aiment savoir de quoi sont constituées tes journées, tes nuits, quelle sauce tu mets sur tes frites, quelle teinte tu appliques sur tes paupières, des questions superficielles à la porte essentielle : leur donner un aperçu de ta fabuleuse vie. La base du rêve américain. Evidemment, tu comptes neutraliser ce metahumain puisque ton rôle de super-héroïne implique des actes de bravoure quelque part dans un paragraphe d'une page de ton contrat. Cependant, tu n'as pas l'intention de te presser non plus. Puis s'il fait beaucoup de victimes, tu seras davantage récompensée d'avoir mis un terme à cette barbarie sanguinolente.

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Pétrifiée, la nana ne daigne ni bouger ni parler, brillant par son inutilté flagrante. Certainement en train de revivre la scène traumatisante au sein de son esprit. Tu soupires face à cette réaction un peu trop ordinaire à ton goût. Dire qu'elle est en présence d'une primordiale et ne s'en rend même pas compte. Dans ta grande générosité, tu lui aurais même signé un autographe. Tant pis.
Tu prendras ta photo en mode selfie.
Soudain, au milieu du massacre, surgit une nouvelle personne. A ce rythme-là vous allez bientôt pouvoir former une équipe d'intervention. Tu reconnais immédiatement le costume de Sparte. "A ton avis." Question stupide. Réponse succincte. Suffit de mater le décor pour capter ce qu'il s'est passé. Alors ouais d'accord, tu fais abstraction de tous les détails réclamés mais tu ne les estimes pas importants sur le moment. Et puis d'où elle te donne des ordres ?
Pendant que tu l'évalues, la survivante demeure immobile, en état de choc. Le sang des victimes ayant recouvert une partie de son vêtement, qui de ton humble avis, semble un peu plus vivant.  
"Enlève ton masque d'abord." D'habitude t'es pas intéressée par les préliminaires cependant t'aimes savoir à qui tu t'adresses. Surtout quand il est question d'affronter un fou furieux ensemble et de ne pas trop saloper ta tenue à toi. "Je bosse pas avec des inconnues..." que tu précises avant de ranger ton téléphone au fond de ta pochette en velours vert émeraude assortie à tes godasses. Parure harmonieuse, toujours. "Comment tu t'appelles ?" La conversation n'est pas surréaliste. Vous prenez seulement le temps de faire connaissance. Et que des gens meurent durant ces précieuses minutes à papoter ne te fait aucun effet.
Les priorités, toujours les priorités.
Bras croisés, attendant d'obtenir l'identité de ta comparse, tu la toises de tes prunelles hautaines, le poison au bord des lèvres paré à se déverser. "Ou est Skye ?" Skye, ton mec, ton binôme, ton fantasme. Celui qui ne rechignerait pas à te prendre contre le mur de cette chambre si tu lui demandais. Skye dont les enjeux existentiels rejoignent souvent les tiens. Le Skye de ton royaume enchanté.
Ironique de savoir que ton alter ego ne le supporte pas. Enchantress lui trouvant les pires défauts au monde  car il est à même de niquer sa mutation. Néanmoins, elle ne voudrait d'aucun autre nemesis au monde. Un brin possessive la déesse.
"Tu le connais ?" Evidemment. Tout le service entier le connaît. Un gros connard aux tendances suicidaires, ça ne passe pas inaperçue. Surtout quand ce gros connard se tape une grosse connasse aux tendances destructrices. Sauf si la Spartan vient de débarquer. Bon sang, tu espères ne pas te taper une rookie. "Et Clayton il est où ?" Petite vérification s'impose. Histoire de s'assurer qu'elle soit véritablement de la maison. Clayton certainement avec Skye sur une autre mission.
Pendant que tu te coltines la stagiaire de service.

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Dona. Elle s’appelle Dona. Elle est bonne Dona. Un sorte de colère glamour suave - oui ce concept existe - émane de ses traits délicats comme une insulte ponctuée d’une caresse. Le genre dont tu raffoles sans modération. Satisfaite de cette vision, tu te montres un peu plus agréable avec Dona.
En d’autres termes : tu veux bien faire équipe.
Car oui, cela repose sur ta volonté et non la disponibilité des agents spartan. Ce n’est ni la première ni la dernière fois que tu exiges la présence de l’un d’eux. Abusant à tort et à travers de ton statut primordial au point de casser les couilles de beaucoup de gradés parmi l’agence gouvernementale. Une vraie salope(rie), qu’ils t’appellent. Et tu trouves l’image parfaite puisque tu aimes saloper tous ce(ux) que tu récupères dans ton sillage.
“J’en ai pas besoin.” Bon ok, le costume sur mesure est utile. Surtout lorsque l’ennemi possède une force supérieure à la tienne. Ça évite les bleus moches et les plaies douloureuses. Mais tu aimes également imposer ton look fabuleux. Sortir du script conçu par Seraph Inc. L'émancipation, un cri du cœur. Une voie poursuivie depuis que tu es entre les griffes du monstre géant. Ainsi, perchée sur tes talons de 13 centimètres, tu ne comprends pas pourquoi elle s’inquiète de ta robe super moulante. Cette dernière suit tes mouvements à la perfection, montre quasiment l’emplacement de tes côtes et met en valeur tes magnifiques fesses. Une valeur sûre.
Est-ce que tu sembles sortir d’une soirée arrosée ? A peine. La conversation mode est interrompue par le fracas au-dessus de vos têtes. Vous ne pouvez décemment rester ici. Parce que le plafond va s’effondrer d’une minute à l’autre et la poussière va se répandre en quantité astronomique. Une horreur à retirer des cheveux.
Dona se faisant l’exacte même réflexion, vous tire hors de la chambre. Et au passage, tu attrapes l'infirmière pétrifiée. Non pour la sauver d’une mort terrible mais pour t’en servir dans un futur proche. Stratégique, la salope. “Oh tu veux me refiler ta merde ?” Oui, elle propose que tu te tapes le sale boulot. Et pendant ce temps, madame s’occupe de la populace en brassant de l’air.
“J'crois pas non.” Ton air de pétasse placardé un peu partout sur ton visage, tu affiches un sourire des plus délicieux avant de saisir le bras de ta première rescapée. “Fais sortir un maximum de personnes de l’hôpital.” Enchantress apparaît au devant, pénètre l’esprit de la femme terrifiée afin de remplacer la peur au sein de son esprit par un sentiment encore plus grand, le devoir d’obéir. Consentement non demandé, non obtenu (à quoi ça sert de toute façon), ton alter égo impose sa volonté.
Ainsi, miss sparte ne peut plus se défiler.
Elle est obligée de passer du temps avec toi. “Au boulot Dona, on a un vilain mutant à punir ensemble.” Et tu glousses davantage avant de t'engouffrer au coeur du couloir de la mort, suivant la mélodie funeste causée par votre ennemi commun. Tu ne vois pas un meilleur moment d'interroger ta nouvelle comparse que celui-ci... “T’es arrivée quand à Los Angeles ? T’es aussi pâle que le cadavre de ma mère.” Ou comment piétiner ton traumatisme et lui balancer à la gueule un morceau pour la mettre dans les meilleures conditions possibles. Ah Marvella, tu mérites le prix nobel de la douceur de vivre.