twisted nerve (nola)

- twisted nerve -

There's a room where the light won't find you. Holding hands while the walls come tumbling down. When they do, I'll be right behind you.

Les lumières de la ville commencent à scintiller lorsque tu débarques aux alentours du parc d'attractions. L'un de tes endroits préférés en ville. Surtout la maison hantée.
Tenue décontractée enfilée, le tee-shirt du Trickster raccord avec la paire de baskets du Defender. C'est important d'exprimer ton patriotisme en portant les têtes d'affiche de l'Amérique. Sans oublier le sourire mielleux glissé sur les lèvres comme une couche de gloss, ça brille, ça émoustille, ça séduit. Une vraie teenage dream dans son heure de gloire, représentant une génération resplendissante.
Le rôle te va à la perfection et tu aimes l'enfiler pour mieux tromper tes cibles. Elliot fait partie du lot, un étudiant mal dans sa peau, ne trouvant pas sa place parmi les candidats de la très prestigieuse SUCLA en raison du nombre phénoménal de concurrents souhaitant réaliser le même rêve que lui. Un rêve mis de côté depuis votre rencontre. En effet, tu t'assures de l'en détourner et cela s'avère plutôt facile. Sa famille ne le soutient pas. Son entourage se réduit à des amitiés peu nombreuses que tu es capable d'éclipser.
En d'autres termes, il sera bientôt des vôtres.
Cependant tu es surprise par son message, ne le sachant pas de retour à Los Angeles. L'occasion de passer à l'étape suivante. L'est temps de lui faire découvrir une autre facette de toi, de ta vie. Les soirées étant simplement une façade. Derrière se cache un monde fabuleux dont tu as la chance de voir les couleurs et de pouvoir y apporter tes teintes. Aussi tu enregistres le numéro filé avant de convenir du rendez-vous. Sur place, tu n'aperçois pas la recrue.
Probablement en retard, penses-tu quand un inconnu t'accapare. "Nola ? C’est Eliott” dit l'étranger. La tête pivote, le regard questionne, sillonne la silhouette. “Enfin non. Tu vois bien c’est pas moi”. Tu cherches à le remettre dans son contexte, impression de déjà-vu. “Enfin lui...” et ça finit par te revenir. Vague souvenir de son apparition sur les photos du véritable Elliot. Cependant tu n'associes pas son visage à son identité. Certainement peu importante si tu l'ignores.
Intriguée de l'approche, tu observes le hot dog tendu sans dire mot. “Je craignais que tu ne veuilles me voir si je t’envoyais un message depuis mon compte.” Effectivement, tu n'aurais pas pris la peine de te déplacer pour un inconnu absent de tes petits listings. Néanmoins son initiative réveille ta curiosité. Pas la première fois que tu te retrouves à converser avec un proche d'une proie. Généralement ça ne finit pas bien pour le proche... "Et tu m’accueilles avec ça ?" le sandwich est désigné d'un signe de la tête, accompagné d'une risette malicieuse "va falloir faire mieux si tu veux que je reste."
Lueur de défi à même la rétine, tu le décortiques en finesse. "Offre-moi des churros, on les partagera" Nulle question à la surface de tes lèvres. Une affirmation dans toute sa splendeur. Car c'est ainsi que fonctionnent les prises d'otage et tu aimes inverses les rôles d'un battement de cils. Les conseils de ton père appliqués en toutes circonstances. Une éducation borderline pour un résultat optimal. "Comment tu t'appelles, faux Elliot ? Et pourquoi tu voulais désespérément me voir ?" Y'a clairement une intention dissimulée derrière ce stratagème élaboré afin de te débusquer et personne n'obtient ton attention sans que tu ne te fasses un minimum désirer.

- twisted nerve -

There's a room where the light won't find you. Holding hands while the walls come tumbling down. When they do, I'll be right behind you.

Il est mignon, à tenir fermement le hot dog tel un trophée gustatif contenant un taux abusé de lipides et glucides. La malbouffe, une vraie tare nationale. A croire que les américains tentent de battre un record au nom du patriotisme. "Tu vois, la mie si moelleuse ?” En réalité, tu te fiches complètement des produits industriels favorisant le gras dans ce pseudo sandwich dégoulinant du surplus de sauces. Tu trouves seulement qu'il fait de la peine pour un premier rendez-vous. "T’es peut-être végétarienne ?” Les dents apparaissent par delà la risette, amusée de la question. Encore plus de la réponse que tu lui offrirais si tu souhaitais le mettre mal à l'aise car t'es carrément carnivore à tendance cannibale. Le cœur humain, un délice sanglant.
Mais tu te contenteras de churros ce soir.
Le garçon avale le présent, manque de s'étrangler avec. Joues cramoisies par la toux ou la timidité. Non. Personne de timide ne met en place un plan pareil. L'approche furtive et discrète, est la plus appropriée. "Emil, l'usurpateur" tu t'amuses, regardes la main tendue avant de la saisir. Ta peau froide glisse contre la sienne, tiède. Un choc atmosphérique accentuée par la température actuelle. Tu ne peux pas autant te réchauffer la nuit que la journée, voilà pourquoi tu portes un tee-shirt et une paire de chaussettes quand la plupart des gens arborent des tenues intégralement estivales.
Le contact dure un instant et puis s'estompe, alors vous vous mettez à marcher ensemble vers le stand de churros. Autour, une foule omniprésente. La saison parfaite pour les touristes, les étudiants et surtout les innocents. Tellement de choix. Un véritable festin. Tu t'amuses souvent à chercher, parmi les ombres, celles des partisans Loas. Soupçonnant tes parents de jeter à tes trousses bon nombre de dévots afin t'assurer ta sécurité quand tu n'as, clairement, besoin de personne. Ah la naïveté, elle s'accentue avec l'âge semble-t-il.
“Je n’arrive à te ôter de mon esprit depuis que je t’ai vu.” La déclaration surgit de nul part. Enfin pas exactement. Tu lui as réclamé une explication. Il te la donne. D'une façon plutôt inattendue. Tu souris davantage face à l'aveu d'Emil, tentant d'accaparer ton attention. Cela fonctionne. Regard scalpel le découpe lentement, l'étudie tandis qu'il poursuit sa valse romantique du bout de la langue. Et te le laisses t'embarquer, attendant la dernière note de musique pour répliquer.
"Tu ambitionnes de me voler mon cœur ou" tu te penches vers lui "ma petite culotte ?" Lueur malicieuse brille au fond de la rétine, carbonise tout sur son passage. Tu tiens assurément ton romantisme flagrant de ton père. Ta mère est plutôt du genre féroce et bestiale. "Je dois connaître tes intentions à mon égard" ajoutes-tu, buste reculé, bras levés en signe de paix et d'innocence. Un coup d’œil à droite te permet de repérer la baraque à churros vers laquelle tu te diriges, commandant une douzaine de ces merveilles sucrées.
En attendant la livraison, tu reprends la conversation. "Parle-moi de toi Emil. C'est quoi ton super pouvoir ?" Il en possède forcément comme 99% des élèves de SUCLA ambitionnant de rejoindre les rangs des super-héros de la firme. Tu es actuellement très loin de te douter des capacités et secrets de ton compagnon du soir. Ne le soupçonnant absolument pas d'être un membre des Teenages Kicks. Qu'il profite de ton ignorance au possible, cette dernière est provisoire... une erreur de sa part et tu le démasques. Parce que contrairement aux apparences, tu connais très bien les produits phares de Seraph Inc.

- twisted nerve -

There's a room where the light won't find you. Holding hands while the walls come tumbling down. When they do, I'll be right behind you.

Un échange de cœurs ? C'est bien la première fois que tu entends un truc aussi mielleux. Peu habituée à des déclarations tendres. Cependant tu ne laisses rien paraître de ta surprise. Pas envie de vexer le garçon en train de fondre sur place comme prisonnier d'un soleil carbonisant. Peau cramoisie par ton trop plein d’audace, tu décides de te raccourcir à la perception de ce qui semble être de la gêne.
“Ainsi tu es un romantique.” En d’autres termes, il est naïf. Ou utilise la carte de la naïveté. Il t’arrive également de la brandir selon la personne à tromper. Mais pour l’instant, tu lui laisses l’utiliser sans modération.
Et tu récupères ton sachet de churros en pensant à la réaction de ton père s’il pouvait voir ce que tu comptes t’enfiler. Le Baron Samedi ne reste pas longtemps dans tes pensées car très vite ton attention dérive ailleurs. Se demande de quelle façon fonctionne les pouvoirs du mutant. Ce n’est pas anodin de manier les émotions.
En fait, tu trouves les capacités mentales alléchantes au possible car elles permettent notamment de manipuler un individu. Au final, vous n’êtes pas si différents toi et lui. Toi tu utilises ton humanité, lui sa mutation afin d'agir sur l’esprit d’autrui. Le résultat est similairement le même : vous l’influencez. “Un garçon romantique et prévenant…” réponds-tu lorsqu'il annonce avoir pris les devants. Cela te donne une indication supplémentaire quant à son niveau de préparation. Un plan parfaitement ficelé donc. Quelle est la prochaine étape ?
Réflexion mise en attente, réponse attendue, à ton tour de divulguer ta singularité. Ou pas. Une fille ne révèle pas son secret au premier rendez-vous. C’est contre nature.
“Je compte bien l’utiliser à ton insu.” Petite étincelle se meut au creux de la rétine. Annonce la couleur. Tapisse l’horizon. Emil l’usurpateur n’est pas le seul à savoir préparer un coup. En guise de compensation, tu lui proposes de piocher des churros avant d'en choper un, le croquer, savourer le sucre recouvrant ta langue, mâchouiller la pâte de tes crocs. “J'adore les parcs d'attraction.” A nouveau, tu fais preuve d'authenticité. C'est certainement ce qui charme autant les recrues : ta pseudo sincérité. Tu te contentes à peine d'altérer la réalité, d'estomper la vérité. Nul besoin d'en faire beaucoup.
Il suffit seulement de toucher l'autre et de creuser un trou qui deviendra de plus en plus profond au fil du temps. Sa propre tombe. “Tu veux commencer par quoi ?” La messe ou l'enterrement ? La prêtresse se tient prête quoi qu'il décide. “Un truc à sensations fortes peut-être ?” Ça sonne comme un défi. Rectification : c'est un défi. Et une fois les tickets remis à l'entrée, tu regardes autour de vous. Le monstre tapis à l'intérieur dévore la vision des attractions, la sensation des gens, la mélodie des cris. Quel meilleur endroit au monde pour chasser une proie ? Mais qui est véritablement la proie ?

- twisted nerve -

There's a room where the light won't find you. Holding hands while the walls come tumbling down. When they do, I'll be right behind you.

"Je suis un livre ouvert." Affirmation ou provocation, nul ne le sait vraiment. Tu caches bel et bien des secrets sans pour autant dissimuler ta véritable nature. Humaine en quête d'authenticité, cherche et trouve à travers l'existence à saisir l'horreur du monde, la rendre encore plus belle et enivrante. Voilà ton ambition.
Et tu n'as pas besoin de mentir en permanence pour y parvenir. Parfois, la vérité est la meilleure des armes car elle force l'autre à se révéler aussi. Cependant, tu ne vas pas dévoiler tout ton jeu à Emil l'usurpateur. Comme pour tes recrues, des petits morceaux suffisent. De quoi captiver l'attention.
Un piège diabolique et fonctionnel. Ainsi, tu n'en dis guère plus sur tes méthodes, le regardes prendre un churros malgré les hot dogs précédemment dévorés. Premier repas échangé. Le rendez-vous romantique peut commencer.
"Non et toi ?" Les détails manquent cruellement à ta réponse car le regard s'égare aux alentours. Tu ne te rends pas souvent dans les parcs d'attraction pour apprécier encore plus chacune de tes venues. Cela ne loupe pas. Une lueur surgit au fond de la pupille comme une lentille posée à même la rétine et tu redeviens l'espace d'un instant, une gamine émerveillée par tant de manèges à la fois.
Puis la voix masculine te ramène au présent avec en supplément, un léger contact. Tu tournes la tête vers lui. "Je te suis" et vous arrivez rapidement au grand huit. Pas beaucoup de monde à la file parce que les gens se pressent aux attractions plus en vogue, contenant le logo ou la tête d'un produit de Seraph Inc.
"Vous pouvez nous les garder ? Merci." Ton sourire pour convaincre n'importe qui de ta bonne foi. Sauf peut-être ton compagnon du soir. En tout cas, il ne semble pas se plaindre de tes manières, aussi enthousiaste que toi par la perspective de gravir les montagnes russes. Après avoir laissé vos churos à l'entrée, vous suivez le chemin menant au départ du manège. Et comme il reste du choix parmi les places, tu prends naturellement le premier rang.
Ceinture de sécurité attachée, vous voilà prêt à partager quelques frissons ensemble. Le minimum requis d'après tes hautes exigences. "A chaque looping tu dois lever les bras et crier le nom d'un super héros. Si tu échoues, t'as un gage." Jeu proposé avant que le manège ne se mette en marche. La risette malicieuse accompagne la proposition, le défiant de remporter la partie.

- twisted nerve -

There's a room where the light won't find you. Holding hands while the walls come tumbling down. When they do, I'll be right behind you.

Tu proposes toujours aux gens des défis qu’ils sont capables de relever, même si en réalité, très peu d’entre eux parviennent à le faire. En effet, la plupart font totalement abstraction des paramètres de la situation quand toi, tu t'en sers à ton avantage.
C’est pourquoi tu proposes à un étudiant SUCLA de lister les noms des super-héros. Un étudiant venant de s’enfiler (au moins) deux hot-dogs et un churros. Les probabilités qu’il gerbe durant le manège ou se sente suffisamment mal pour louper sont considérables. Alors sans rien laisser paraître de manigance, tu grimpes dans le manège.
Emil l’usurpateur commence par les plus faciles. Ceux que le monde entier connaît, les Primordiaux. Tu es quasiment certaine d’entendre ensuite les noms de la relève, les Teenage Kicks mais les loopings assassinent sa victoire plus vite que tes pronostics. Tandis que tu gardes les bras levés et babines étirées, savourant chaque sensation, ton compagnon peine à endurer les prochaines secousses.
Tête en bas, estomac retourné, l’attraction devient pour lui un supplice. Heureusement, elle dure peu de temps et bientôt, vous êtes à nouveau sur vos pieds. “Attends-moi ici.” Tu disparais de son champ de vision sans rien ajouter de plus et reviens quelques minutes plus tard avec un granité au coca, remède miracle à la nausée. Bon c’est meilleur au rhum mais les stands du coin ne proposent pas de glaces alcoolisées alors faudra se contenter de caféine aromatisée.
“Tiens ça va t’aider” gobelet tendu, tu attends qu’il s’en empare avant de l’entraîner, bras dessus bras dessous, vers l’allée centrale où les lumières du parc donnent un petit air féérique à l’endroit. Ambiance parfaite d’un rendez-vous. Bien que tu trouves les cimetières plus romantiques à ton goût. Démarche légère et mine radieuse, tu ne sembles guère perturber par le désagrément.
Et pour cause, entre l’adrénaline du manège et la tête déconfite du garçon, la soirée correspond à tes standards particuliers. “Tu te sens mieux ?” Il paraît moins patraque mais est-ce vraiment le cas ? Peu scrupuleuse, tu ne lui octroies qu'un très court répit et finis par réclamer ton dû au perdant. "Montre-moi tes pouvoirs." Quoi d'autre ? Tu souhaites évidemment découvrir ce que le mutant est en mesure de faire. Sans te douter, toujours, de l'identité cachée de ce dernier.

- twisted nerve -

There's a room where the light won't find you. Holding hands while the walls come tumbling down. When they do, I'll be right behind you.

Pendant un instant, tu crois qu'il va se dégonfler. Trouver une excuse. Inventer un mensonge pour ne pas te montrer ses pouvoirs. En même temps, un gars usurpant l'identité d'un autre gars, y'a de fortes probabilités que le gars en question n'ait aucun pouvoir, s'invente une vie. Juste pour attirer ton attention.
Ce serait romantique ? Non, plutôt pathétique. Heureusement, ton date remonte dans ton estime d'un coup de langue. L'enfant désigné comme cible. Que va-t-il lui faire ?
Amplifier sa peine ? Le rendre intenable pour sa mère ? Absolument pas. La morve s'arrête de couler. Le môme se tempère, semble avoir oublié la raison de sa crise existentielle. Intéressant. Son pouvoir te rappelle celui d'une personne de ton entourage. Egalement capable d'apaiser les coeurs. Pourquoi des larmes noires ? Tu notes le détail qui te semble familier sans vraiment t'attarder dessus plus longtemps. La vérité se cache pourtant au creux des détails.
"Tu n'as jamais eu envie de savoir ? Jusqu'où tu pouvais aller ?" Tu t'imagines à sa place, dotée d'une mutation, déterminée à transgresser tes limites. Parce que tu le fais déjà, à ta façon. Incitant également les autres vers cette voie. "Merci de m'avoir montrée." Dévoiler un pan de son existence, crever la distance entre vous. Peut-être que tu vas arrêter de l'appeler Emil l'usurpateur. Te contenter d'Emil. Emil, le charmeur. Un peu maladroit.
"Oh je le fais déjà, depuis notre rencontre." Regard rieur, expression sournoise. Lueur de défi brille davantage. Tu attrapes le gobelet, aspires le granité et goûtes sa salive. Première fois que tu le fais de cette façon. Pas vraiment ton style.
Le parfum coca se répand dans ta bouche alors que tu t'arrêtes. Buste tourné vers lui, le profil devient portrait et ton souffle s'approche du sien. Des centimètres vous séparent. Puis des millimètres. "Mais si tu insistes..." Menace expirée. Mise en application quand tu recouvres ses lèvres. Un baiser offert comme les prémices d'un drame. Toujours. Tes baisers ont le goût des enfers.