Hell is coming (max)

- Hell is coming -

Sur une durée suffisamment longue, l’espérance de vie tombe pour tout le monde à zéro.

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Le thermomètre affiche 24 degrés. Temps idéal pour dévorer une glace vanille-chocolat durant une filature qui n'en finit plus. Santa Cruz, la ville où il fait bon vivre. En dehors du réseau privilégié de Seraph Inc. Population anticonformiste attachée à sa tranquillité comme un camé excité par son sachet.
Excepté qu'elle est devenue, au fil des années, le repaire de nombreux criminels. Coin de paradis salopé. Prix de la liberté.
"Regarde, on dirait ta fan fiction." La crème glacée agitée sous son nez en référence absolue. Et ton sourire pour le suggérer davantage. L'humeur édulcorée par ton humour coquin, toujours au rendez-vous. Ou presque. Parfois le manque s'infiltre et la déprime te nique le moral.
Le manque de tout.
Le manque de lui.
Ton ex qui écrit aussi des fan fictions. Sauf en ce moment. Tu crois. T'essaies de pas trop fouiner. Limiter les dommages. Prévenir la rechute. Huit mois de désintox ça pèse lourd dans la balance. Ou pas. Trop d'années à l'avoir dans la peau.
Rien que d'y songer, la saveur du chocolat devient merdique. Une merde ultra crémeuse. "Dégueu" le cornet chute à terre, s'écrase près de tes orteils couleur corail, un classique california beach "la glace pas ta fanfic" précision oblige, maintenant que vous entamez une relation respectueusement timbrée.

"J'ai hâte de lire la suite" lecture du soir ou du matin, les chapitres de Trinity se savourent à toute heure peu importe les circonstances.
Et après cette clarification de la plus haute importante, tu réajustes tes lunettes de soleil sur ton pif, amorces un long soupir d'exaspération se terminant par une évidence écrasante. "Je m'ennuie je m'ennuie je m'ennuie..." Il ne manque pourtant pas de distraction près de la grande roue de Beach Boardwalk mais voir les gens s'amuser te file la gerbe quand tes envies de meurtre, elles, te démangent de partout.
Des heures à poireauter. Jouer les touristes.
Le petit couple en vacances. Une comédie romantico qui s'éternise à te voir t'agiter sous ta casquette rose fushia. Pourtant les infos de la corporation sont bonnes. Trace des traîtres remontée aux abords de San Francisco une semaine auparavant.
Confirmation de leur présence ce matin dans cette station balnéaire corrompue. Dont il ne restera, probablement plus grand chose, une fois les hostilités entamées. Dommage collatéral dénuée de la moindre valeur. Rancoeur démultipliée. Partagée par ton partenaire de choc. Votre duo prêt à tout ravager.
Max t'a promis.
Max t'a promis que rien ni personne ne l'empêchera d'agir. De répandre le sang et d'achever l'ennemi. Ni sa réputation. Ni son contrat. Vengeance doit être menée, sentence exécutée. Et tu te languis de le voir à l'oeuvre.

"Là-bas." Silhouette désignée d'un mouvement de tête.
Pas les scélérats craintifs de s'exposer. Une complice ralliée à leur cause. Un futur nom à rayer des (sur)vivants du conflit armé. Tout le monde finit par clamser. Mourir de la main d'un primordial est un privilège exceptionnel. 
Elle n'imagine pas encore sa chance. Pourra bientôt s'en rendre compte.
Noyés par la foule de monde présent, vous passez quasiment inaperçus. Quasiment car difficile d'ignorer ton goût de la mode incroyable et la chevelure ensoleillée de Max ayant refusé de porter un bob. "Tu veux t'en occuper ou tu me la laisses ?" Traduction : à quel point ses pulsions lui ravagent le cortex ?
The Defender et Enchantress en roue libre. Pas de caméra grâce aux locaux. Pas de script à respecter. Juste une cible à saccager suivre et interroger en vue d'obtenir la dernière pièce du puzzle. Dénicher la planque du trio perdant.
Rendre une visite à vos anciens collègues. La dernière.
Tu choisiras une pierre tombale à l'image de Diana. C'est-à-dire, la plus vendue au monde. "Oh tu pourrais lui graver un truc sur la tronche..." Bras dessus bras dessous, vous réduisez la distance avec la malheureuse ayant choisi le mauvais camp. "Genre... next ?" c'est qu'à force de briser des nuques, il devient difficile de tenir le compte. Les cadavres s'empilent et parfument les souvenirs d'arômes plus délicats les uns que les autres.

@Maximillian Grayson

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Le regard sévère du Solar descend vers la crème glacée. Ses super-sens le mettent en garde, et probablement que si Enchantress n'avait pas chercher à l'asticoter avec cette histoire de vanille chocolat, il aurait pris le temps de la prévenir que ce qu'elle s'apprêtait à lécher contenait des additifs en pagaille. Faux sucre, colorants de piètre qualité, sans doute un chouilla cancérigène d'ailleurs, et des exhausteurs de goût douteux.

« C'est les cinq dollars cinquante les mieux dépensés de ma vie. »

Répliqua juste le héros avec un sourire en coin. Car oui, à fond dans son rôle de boyfriend idéal, c'est lui qui avait payé la glace. À ça de tenir même le sac de plage. Déjà qu'il portait à son épaule les serviettes.
Ici, ils n'étaient ni Max ni Hazel. Et encore moins The Defender et Enchantress. Ici, et pour les prémisses de la mission, ils étaient un charmant petit couple venu dépenser sans compter dans la vie la plus surcôtée de la côte Ouest. Deux touristes venus depuis la grosse Pomme sur les plages ensoleillées de la région du soleil, afin de faire des milliers de selfies depuis les plages.

« Tu sais que je me demande pourquoi je me retrouve toujours avec The Architect dans les fanfics ? Et pourquoi est-ce qu'une fois sur deux je me retrouve attaché d'ailleurs ? »

Une fois, il avait laissé une conquête essayer de lui passer les menottes. Ceci dit, une simple contraction musculaire de la main avait suffi à faire sauter l'acier et à lui rendre sa liberté. Alors cette histoire de cravate pour lui lier les mains dans le dos, il trouvait ça effroyablement improbable.
« Si tu t'ennuies, tu peux envoyer un message au QG pour leur dire que les fausses identités qu'ils nous ont trouvées sont vraiment ridicules. T'as vraiment pas la tête d'une Elvira. Et y a que des débiles qui pourraient penser que j'ai une tête de Théo. »

En réalité, Max était chafouin parce qu'on l'avait forcé à porter un maillot des Knicks et une paire de lunette de soleil. Et probablement aussi parce qu'il détestait ce short hawaïen, les claquettes de touristes allemands, la banane autour de sa taille. Le seul refus qu'on lui avait toléré restait celui du bob. Mais on lui avait volontairement altéré sa formidable coupe habituelle en faisant retomber ses cheveux pour donner des allures un peu grungy.

Son seul contentement résidait finalement dans le soleil plutôt plaisant qui gorgeait ses pores de puissance et lui donnait l'impression d'être dans son élément. Bientôt l'heure serait à la guerre. Alors il profitait du moment pour recharger les batteries, sagement dans l'attente de la sanction qu'ils s'apprêtaient à administrer.
Les touristes n'en étaient pas vraiment. Si Enchantress et The Defender foulaient les pavés de cette ville, ce n'était clairement pas par gaieté de cœur. Non loin de là se cachaient trois ordures de la pire espèce. Le genre de boutons infectés qu'on ne peut soigner qu'en les crevant. Et ça tombait bien, c'est précisément ce qu'ils avaient prévu : les crever.

Max avait toujours opté pour des solutions aussi diplomatiques que possible, mais cette petite révolte commençait à vraiment leur porter préjudice. Les Sessionnistes avaient tués beaucoup de gens, dont des héros que le Phare de l'Humanité considérait comme des amis. Et il était fatigué de faire preuve de retenue. Hazel et lui avait donc passé un marché. Qu'importe les demandes de la Maison Mère, Diana, The Shield et Mantis ne survivraient pas à l'affrontement à venir.

Attiré par les paroles de sa comparse, le héros avisa la cible indiquée. Au travers des verres de ses Oakley, les yeux du dernier des Solars s'attardèrent sur la proie et...

« Elle a des dagues dans ses manches et elle est sur le qui-vive, son cœur bat un peu plus fort que la normale. Ils doivent avoir une taupe en interne qui les averti que quelqu'un préparait quelque chose. »

C'était une apprentie. Ancienne Teenage Kicks, reléguée au rôle de sentinelle pour les trois lâches terrés à l'intérieur.

« Je m'en veux un peu d'avoir à la tuer. » Commença-t-il tandis qu'ils approchaient, bras dessus, bras dessous, comme un charmant petit couple chiant à crever « … je veux dire... la dernière chose qu'elle verra, c'est ta casquette fuchsia et cette banane. C'est horrible. » Il souffla, presque navré à l'idée que l'ultime vision de cette raclure traîtresse soit d'un manque de goût aussi crasse, mais qu'importe. « Je vais te laisser la tuer... sans rien graver sur le front de qui que ce soit par contre. Rappelle toi qu'on est supposé tout faire pour essayer de les livrer vivants... » Et pyrograver le crane de quelqu'un est probablement une preuve très notable de l'exact opposé justement.

@Hazel Lane

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Max l'ignore certainement ou peut-être commence-t-il à s'en douter (après toutes ces années) mais tu es en grande partie responsable des nombreuses fanfics le concernant. Le plaisir de l'afficher au grand public sous un autre visage. Exit les postures héroïques, bonjour les positions sensuelles. De quoi ouvrir grand son champ des possibles aux magnifiques déviances.
Et t'es pas franchement étonnée que les gens adorent le voir batifoler avec The Architect. Des super-héros ensemble ça fait forcément de l'effet. Surtout quand ils dégagent autant de testosterone. "Parce que c'est excitant les rapports de force." Puis le parfum vanille-chocolat plait énormément. Surement en raison du contraste des deux couleurs ou du goût unique des saveurs entremêlées l'une à l'autre dans la bouche.
Sauf pour ta glace dégueulasse.
"T'as pas appris ça au Nebraska ?" La naïveté de ton collègue te donne envie de sourire. Tout un monde inconnu virevoltant autour de lui. Un monde où plaisance et souffrance s'entrelacent. Ne demeure que des nuances savoureuses.
Rien à voir avec cette filature interminable. "Et me frapper les excités du service primo" (consommant beaucoup trop de caféine) qui vont me filer les paresseux du service renseignements" (n'en consommant définitivement pas assez) "certainement pas !" Tu préfères encore compter le nombre de fleurs roses sur son short hawaïen orange assorti à ta paire de claquettes. Car vous ne pouvez décidément pas vous exposer en duo iconique si vos teintes diffèrent.

Heureusement, l'ennui touche à sa fin, la mission reprend sous le doux soleil de la cité craignos. Le couple phénoménal Elvirion peut à nouveau parader devant le petit peuple en admiration.
Ton minuscule bras autour du sien - beaucoup plus énorme - tu écoutes les informations récupérées d'un coup d'oeil. Amusée à l'idée que Max, le chouchou de l'Amérique, le garçon puritain par excellence, mate les dessous des gens à longueur de temps grâce à son filtre visuel. "Tu crois qu'elle sera surprise de nous voir ?" S'attendant surement à des agents lambdas de Seraph Inc. et non aux précieux dieux de l'Olympe en personne.
Tu manques de soupirer quand la culpabilité écorche ses lèvres, prête à lui rappeler votre promesse. Nul besoin. Il commence seulement à comprendre l'importance du sens de la mode et t'as presque envie de le féliciter. Toutes ces années à tenter de le sensibiliser ne sont pas vaines. "Ouais c'est vrai, ta banane est vraiment moche. Je sais pas pourquoi t'as accepté de porter ça et refusé le bob." Un manque crucial de goût mais tu ne l'en blâmes pas.
L'émotion des retrouvailles. Ces dernières approchent.
Une fois la cible interrogée, vous pourrez retrouver vos trois crevards. "Bien sûr" que tu vas tourner ça en mort accidentelle et laisser la corporation confectionner un speech adapté justifiant l'absence de survivants. L'habitude des dérapages en tous genre. Un de plus sur ton beau CV.

Vous arrivez rapidement à hauteur de l'ancienne apprentie qui entreprend, non de vous affronter mais de s'enfuir. Un comportement indigne des Teenage Kicks. "Ne bouge pas." Enchantress s'esquisse au devant, contraint l'esprit pour mieux soumettre le corps à ton chant d'amour.
Y'a de la résistance en face.
Les muscles tremblent sous les efforts déployés et tu devines l'oeuvre de Mantis, ayant certainement utilisé en amont, son pouvoir dessus. "Tu sais pourquoi on est là." Pas de temps à perdre. La localisation du trio exigée par ton alter-ego, balayant les bases du consentement d'un coup de langue. Ça aussi, c'est une tendance marquée chez toi.
Tu soulèves délicatement les manches de son haut afin d'extraire les dagues remises à Max qui pourrait, d'une pichenette, lui filer une commotion cérébrale. "Oh j'ai une idée." Regard pétille, buste se tourne vers ton partenaire. "Une noyade ? C'est bien non ?" Pas de traces laissés par une lutte. Pas d'empreintes sur le corps. Un drame comme il en arrive tant aux touristes des stations balnéaires.
Sourde aux aboiements de la soumise s'épuisant encore à vouloir retrouver l'emprise de ses membres, tu explicites ta proposition à ton complice. "Je peux la forcer à nager jusqu'à l'épuisement ? Tu te demandes, quelle distance elle parviendra à parcourir avant de boire la tasse et de couler au fond de l'océan.
Ça ne pardonne pas un voyage à Santa-Cruz.

@Maximillian Grayson

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Max sembla songeur à l'affirmation d'Hazel. Les rapports de force étaient supposés être excitants. Il supposa qu'il était simplement incapable de ressentir ce genre d'attrait pour la bonne et simple raison qu'il n'y avait plus personne sur terre capable de représenter pour lui un obstacle digne de ce nom. Aucun rapport de force, puisqu'aucune autre force n'était capable de s'opposer à la sienne. Logique, non ?

« Et explique-moi pourquoi dans l'immense majorité des cas, c'est moi qui me fais... »

Une main pour former un cercle avec son majeur et son pouce, une autre pour tendre l'index et faire mine de le glisser dans le cercle formé. La manœuvre était claire. Et Max bien trop politiquement correct pour prononcer à haute voix et dans un espace bondé, le verbe qu'il avait en tête.

« Dans le Nebraska, j'ai surtout appris la vie à la ferme. Et le football. »

Ainsi que les aléas de la vie de lycéen, option flirt ridicule avec April et mains baladeuses lors des intercours. Rien à voir avec les folles aventures de la version fantasmée de lui dans les pages de Vanille-Chocolat.
Pour le reste, Hazel a le mot à tout. Comme toujours. Le Héros se contentant d'approuver ses derniers, sans grande conviction, mais d'approuver quand même.

L'instant d'après, ils cessaient un peu la légèreté pour en revenir à l'essentiel de leur mission et la première cible qu'ils avaient finalement repéré.
Est-ce que comme Hazel le demandait, elle sera surprise de les voir ? C'était évident que oui. Est-ce qu'il s'en fichait pas mal de sa surprise ? Oui aussi.

Max n'était pas pour la violence inutile. Mais dans ce cas précis, il était question d'arrêter une guerre interne qui avait déjà causé plusieurs milliers de morts. Il était temps que la peur et la désolation changent radicalement de camps et qu'ils mettent un point final à toute cette histoire. Les choix douteux d'allégeance de la morte en sursis qu'ils approchaient l'avaient menée ici, dans un sale guêpier et il fallait maintenant qu'elle en assume les conséquences. Fussent-elles morbides et douloureuses.

« Si j'avais refusé la banane, on m'aurait forcé à garder le Bob. Le choix est vite fait. Au moins, la banane peut servir à mettre des trucs dedans... »

Et c'est justement à cause de ce genre de réflexion que cette mode immonde de la banane a pu voir le jour et atteindre son paroxysme dans les années 90, avec quelques tentatives visant à la remettre sur le devant de la scène. Max se disait même que si une photo de lui, officielle, avec ce genre de saloperie autour de la taille finissait par apparaître sur le net, le monde partirait à nouveau sur au bas mot dix ans de Banane-mania.

Et ce serait un cataclysme au moins aussi grave que la guerre qui faisait rage en ce moment.
Que valent quelques milliers de vie à côté du bon goût planétaire, après tout ?

Bientôt, ils atteignaient la cible. Enchanteresse fait parler ses pouvoirs et la cible a beau essayer de lutter, elle est prise dans les filets d'Aphrodite. Le Solar n'eut qu'à tendre les mains pour récupérer les deux dagues extraites des manches de la malchanceuse du jour. Il avisa les alentours, et à la simple force de sa poigne, serra les lames dans chacun de ses poings pour totalement les tordes jusqu'à les faire éclater en petits fragments inutiles qu'il laissa retomber et chassa du pied avec un désintérêt évident.

La question d'Hazel l'amena à prendre un air songeur. Une noyade, c'était mieux que parfait, même, songeait-il.

« C'est une bonne idée. Elle va nager loin au large, et mourir bêtement. Pas de combat glorieux. Pas d'épitaphe pour se rappeler son courage. Juste une disparition. Pas de postérité, rien, pas même de réels souvenirs. C'est tout ce que méritent les traîtres dans son genre. »

Max n'a jamais été de nature cruelle. Mais pour une fois, il n'avait pas envie de tendre l'autre joue. La voie diplomatique ne fonctionne pas avec ce genre de problème. Parfois, lorsqu'on traite un problème de cafard, il faut se dire qu'il n'y a pas d'autres solutions que l'extermination.

« Mais avant, il faut qu'elle nous dise où sont nos trois cibles. » Il tendit la main pour la déposer sur l'épaule de la victime du moment, la tapotant avec une forme de fausse bienveillance. « Ce sera, dans le fond, sa seule action bienveillante et utile. Dommage que personne ne le sache jamais. »
 
Il espérait qu'elle penserait à se mouiller la nuque avant de partir nager, tiens. Et qu'elle soit en grande forme aussi, histoire de nager si loin qu'il faudrait des semaines avant qu'on repêche sa dépouille, rongée par le sel et la faune marine.

@Hazel Lane

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D'habitude les directives viennent de Seraph Inc. Vingt ans à faire semblant de t'en soucier. Hocher bêtement la tête. Cligner des paupières pour ne pas bailler trop fort. Désormais tu peux allègrement les ignorer. Max te couvre. Max te suit vers la bouche de l'enfer. Déterminé à y expédier trois colis. Peut-être davantage. Il est difficile de prévoir le nombre d'alliés que les traîtres possèdent mais tu espères les atteindre rapidement. Trop de temps projeter la scène dans la tête afin de contenir ta colère.
Et tu n'es pas la seule. Ton coéquipier valide ta proposition sadique sans même rechigner, un semblant de cruauté accostant ses lèvres. De quoi étirer les tiennes en un sourire perfide. Tu vas définitivement apprécier votre vendetta ensemble. "Super on valide la noyade !" Excitée à l'idée de condamner à mort votre cible sous emprise, tu oublies presque le but de cet interrogatoire. Dénicher la planque des trois scélérats.
Heureusement ton complice veille et ramène l'essentiel au devant. Sa main écrasée sur l'épaule de votre otage telle une invitation à se confesser. C'est le moment ou jamais d'expier ses pêchés.
"Réponds à sa question." Tu finis par la contraindre, ne supportant pas d'attendre. Vous attendez depuis une éternité. Des mois. Pratiquement une année. Alors Enchantress (ab)use de sa mélodie d'amour et s'enroule dans les profondeurs de la conscience. Jusqu'à obtenir l'information que vous êtes venus chercher.

Adresse enregistrée sur ton téléphone portable. D'après le GPS, le refuge des fugitifs ne semble pas très loin. Vous pouvez donc passer au plat de résistance. "C'est le moment de se mouiller." Aucune pitié ni considération à l'égard de la proie. L'instinct de prédation dicte la consigne. Nager le plus loin possible. Sans la moindre interruption. Jusqu'à ce que son corps, épuisé, l'abandonne en pleine mer.
Des heures de souffrance contre des centaines (voire des milliers) de vies gâchées. A bout du compte, vous êtes indulgents. Elle aurait mérité un sort plus atroce néanmoins vous destinez ce niveau de punition à vos prochains adversaires.
"Le plus pénible des trois sera assurément Mark" avec ses tours de monstre et ses jeux d'esprit, une vraie plaie saupoudrée d'un égo exorbitant que tu te languis de réduire à néant. "Il faut s'en débarrasser de suite." Couper la tête du monstre et l'empêcher de prendre d'assaut les vôtres. Mantis étant capable de s'infiltrer au creux des pensées, semer le doute d'un battement de cils, vous retourner l'un contre l'autre.
Voilà pourquoi il est si redoutable.  
Tu n'as aucune envie de t'en prendre à Max. Surtout pas à cause de ce gros connard se vantant d'être intouchable au point de se cacher dans une station balnéaire. Le comble du ridicule. "Tu me fais confiance ?" Tandis que vous quittez Beach Boardwalk et approchez petit à petit de votre destination, ton cerveau se met en quête d'une stratégie ensorcelante.

"Car si tu étais sous ma contrainte, tu ne pourrais pas être sous la sienne. Tu me suis ?" Logique implacable. Ou presque. Ce plan (oui tu le nommes ainsi) comporte un nombre infini de variables inconnues que tu choisis délibérément d'ignorer. Sorte de déni te comblant à merveille. "Et ça te donnerait l'opportunité de lui niquer sa race." Voilà ce qui compte, au final. Eliminer le seul obstacle sur votre route. Sur la route du Defender surtout.
Enchantress infiltrée au chaud de sa cervelle, rien ni personne ne serait en mesure d'arrêter le super-héros changé en arme nucléaire. Sa force surpassant de loin celle de n'importe qui, la victoire serait assurée.
Il perdrait certes, le lien avec la réalité, la notion d'humanité et tout un tas de trucs inutiles à cet instant précis (de ton point de vue) mais serait en échange totalement inarrêtable. Autant physiquement que mentalement. A l'épreuve des intrusions de ce taré de télépathe.
L'empêchant d'avoir un semblant de contrôle.
A condition d'accepter l'offre à double tranchant. "T'en penses quoi ?" Tes prunelles se suspendent aux contours de son visage, cherchant à déceler des signes d'approbation ou au contraire, de réserve, face à la perspective mise en avant. Tu n'iras pas à l'encontre de sa volonté malgré tes pulsions meurtrières. Car vous êtes ici en équipe et ne pouvez compter que sur l'autre.  

@Maximillian Grayson

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Le regard sévère de Max braqué sur son dos, la nouvelle future victime de la guerre civile marchait droit vers son sort. Le large comme futur linceul et juste l'oubli en guise de conclusion à une vie qu'elle avait choisi de rater en choisissant le camp des perdants. Le dernier des Solars n'était pas cruel de nature, mais on ne fait pas d'omelette sans casse d'oeufs. C'est ainsi. Et il y a des choix qui appellent à la sanction, dans tous les cas.

Ramenant finalement son attention Hazel tandis qu'ils s'éloignaient des lieux du méfait, il écouta avec un air songeur les avancées de l'enchanteresse. Se débarrasser de ce sale petit enfoiré de Mantis en premier était effectivement une bonne idée. Mieux : c'était même une obligation. Parce qu'il fallait bien avouer qu'il était le seul capable de stopper Max en matraquant son esprit et en lui faisant changer d'allégeance.

« Effectivement. C'est lui qu'on doit mettre hors d'état de nuire en premier. »

Et par hors d'état de nuire il voulait évidemment dire tuer, sans plus de cérémonie. Max n'en était, de toute manière, pas à son premier métahumain de haut rang qu'il envoyait ad patres. Il doutait que Mantis ait le tiers de la résistance d'Atom.
En revanche, comme le soulignait son acolyte du moment, il serait pénible. Très pénible. Une chance que l'élue d'Aphrodite avait un plan.

« Tu sais bien que oui. »

Avait-il naïvement répondu lorsqu'elle l'interrogea sur sa confiance en elle. Pas l'ombre d'un doute. Il aurait pu mettre sa vie entre ses mains s'il le fallait. D'ailleurs, il s'apprêtait plus ou moins à le faire, à bien y réfléchir. Parce que ce qu'elle lui proposait était effectivement de la laisser prendre le contrôle de son esprit. Remplir le verre pour que personne d'autre ne vienne y verser un poison problématique, en somme.

« Est-ce que j'aurais des souvenirs de ce qui se passera ? »

Après tout... il n'avait jamais été atteint par les charmes d'Enchantress et n'avait jamais subi de contrôle mental  d'aucune sorte jusque là.
C'était par ailleurs sans doute pour cette raison que Seraph Inc avait toujours fait en sorte de le tenir à l'écart des conflits où Mantis se trouvait. Il aurait pu être beaucoup plus difficile de remporter cette guerre si le Leader s'était retrouvé sous contrôle à devenir l'arme de destruction massive des crétins infinis qui s'apprêtaient à découvrir le sens du mot conséquence.

« Mais tu me libères dès que je me suis chargé de lui. Je veux être totalement moi même quand on se chargera des deux autres. Ne pas avoir l'impression d'avoir une raison pour me dédouaner de ce qu'on s'apprête à faire. »

Parce qu'ils allaient tuer des gens. Des traitres, certes. Mais un meurtre reste un meurtre. Et en bon héros bercé par des torrents de clichés, il considérait qu'il devait à minima avoir le courage d'affronter l'ensemble des sentiments suivant la tuerie.

« Il faut qu'on se change. Si on intervient dans ces tenues, on aura juste l'air de barbouzes qui sont venus liquider des gens en s'incrustant en douce dans des tenues de touristes dans une station balnéaire. »

Bon, c'était précisément ce qu'ils faisaient jusqu'ici. Ceci dit... oui, il fallait que ce soit eux, les Tout-Puissants Primordiaux qui interviennent dans leurs atours héroïques. Capes, combinaisons moulantes, symboles et attitudes de Dieux modernes pour la postérité de ce moment d'une violence effroyable.

« Tu préfères t'occuper de Diana ou de Shield une fois que Mantis sera mort ? »

Il esquissa un sourire se tourna vers elle en tendant le poing... signe qu'il était prêt à jouer à shifumi pour décider du sort des deux crétins qui resteraient. C'est dire le niveau d'empathie du moment.

@Hazel Lane

- Hell is coming -

Sur une durée suffisamment longue, l’espérance de vie tombe pour tout le monde à zéro.

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Evidemment qu'il meurt d'envie de sentir les griffes d'Enchantress lui ouvrir le crâne en deux et dévorer la substance de ses pensées pour en faire un petit encas. Tout être vivant devrait avoir la chance de connaître cette sensation. Mais tu n'as, hélas, pas le temps ou l'envie de satisfaire la planète entière.
"Oui t'inquiète pas" la première mise en garde, dissimulée sous un trop plein de confiance déborde de ton sourire ravageur car des ravages vous allez en faire à grande échelle. "Ce sera comme regarder un film au cinéma, une partie de plaisir." L'idée de voir Maximilian embrasser sa nature sauvage t'enthousiasme un peu trop et tu accélères le pas tandis qu'il se prépare à la suite de votre aventure. "Bien sûr" que tu vas le libérer de ton emprise une fois Mantis mort.
Parce que tu n'as pas envie de t'amuser toute seule.
Enivrée par votre plan diabolique, tu fredonnes un air festif du bout des lèvres. L'impatience chatouille tes phalanges qui se resserrent un peu plus autour du bras de ton coéquipier préoccupé par vos tenues. "J'aime bien mon look" comment pourrait-il en être autrement ? Tu portes le dernier maillot de bain tendance de Victoria's Secret harmonisée à ta casquette vintage Von Dutch assortie à tes sandales indémodables Gucci.
Un véritable défilé aux teintes rosées.

"Le tien en revanche..." ne respecte pas les codes de la mode alors tu comprends son désir de relever le niveau. Ainsi vous retournez dans la boutique Rodeo Tour où vous avez, quelques heures plus tôt, enfilé vos déguisements. "Je te laisse choisir..." quelle proie il préfère réduire à néant du moment que tu peux t'amuser sans modération. L'intention de prendre ton temps. Faire de cette rixe un supplice mémorable.
Tu espères presque que la scène soit filmée et diffusée en ligne pour pouvoir remater le massacre à volonté.
De retour à l'échoppe, vous récupérez vos sacs avec vos affaires, précieusement conservés par le vendeur dont le nom t'échappe. Pourtant ce n'est pas faute d'avoir visité son esprit afin de le contraindre. Seulement tu t'en fiches. Son existence demeurant insignifiante à côté des vôtres prêtes à changer le cours de l'humanité.
Direction les cabines en compagnie de Maximilian qui semble songeur. Certainement préoccupé par sa situation personnelle. Toi tu l'es. Et quand tu termines d'enfiler ton costume, tu tires le rideau te séparant de lui pour parler à coeur ouvert. "Tu sais..." Non il ne sait pas. "Je m'inquiète" à propos de la lutte phénoménale qui vous attend ? Presque. "Tu commences à prendre de l'âge" ce n'est pas une critique, loin de là.

Elu l'homme le plus sexy de l'univers une centaine fois (minimum), le super-héros reste une référence en la matière. Cependant il perd petit à petit son capital vitalité et diminue ses chances de devenir père.
"Et t'es toujours célibataire..." Aucune compagne de longue date. Aucune progéniture à l'horizon. Un trop grand vide pèse sur sa vie. Un vide alimenté par tes propres angoisses. "Je peux te présenter des nanas cools" cinglées, elles sont forcément cinglées pour avoir retenu ton attention au point d'être encore dans ton répertoire "et on pourra se faire des rendez-vous à 4." Voilà que l'air de rien, tu tentes de l'entraîner au sein d'un autre de tes plans foireux sans vouloir admettre la vérité.
Admettre ta difficulté à tourner la page.
Cinq ans (et demi) de romance acidulée laisse forcément des marques, des regrets, des remords. Et tu peines à tirer un trait dessus. "T'es d'accord hein t'es d'accord ?" Max est ton coéquipier donc il doit te soutenir peu importe l'épreuve et t'escorter peu importe l'endroit et t'accorder du temps, de l'attention, en faire bonne usage au lieu de la dilapider auprès de ses fans ou groupies qui vont finir par se tourner vers un héros plus jeune, plus photogénique ou plus blond.

@Maximillian Grayson