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 And it's a beautiful crime

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Luke Kelley
Luke Kelley
administration
Personnage
And it's a beautiful crime Xxqq
Nature : Mutant, descendant.
Âge : 187 ans [11.11.1845]
Alias : Miseria.
Occupation : Crevure. Paladin, ils disent. Tortionnaire de Damoclès.
Statut : Myocarde crevé ; l'homme comme un spectre vorace. (Dans un avenir très proche, le retour des feux de l'amour italiens aka la telenova CLARUKE).
Zone libre : And it's a beautiful crime 9dvj

« Sac de viande abritant les pensées, l'espace d'un lent battement de cœur. Rien. Le corps ne servait à rien. On le pensait, on le croyait en imbécile  ; on le trouvait beau, agréable, on osait s'en vanter, le voir en vaisseau porteur de joie, et un jour il cassait, et il se révélait vain et creux autant qu'une conque, qu'un cor de guerre ; seul le souffle l'anime, et sa structure n'est qu'un cadavre. »


Mutation : [socle commun] (nv1)
-------------------
Thème : (UNE) LICHE [de l'allemand « leiche » : « corps/cadavre »] ; entité monstrueuse. Puissant sorcier ayant abandonné son humanité pour obtenir l'immortalité. Mort-vivant dont la conscience n'a pas encore été entièrement pulvérisée. Des dons associés à la manipulation du corps. Le sien ou celui d'autrui. Le sang, la chair, les os ; substance de l'existence qu'il absorbe, qu'il dévore. Afin de persister dans un état dit tangible.
-------------------
[socle singulier]
[Manipulation organique] (nv5) manipulation du sang, de la chair et des os (lui-même ou autrui). Par contact, ou dans un rayon de 20 mètres.
[Manipulation énergétique] (nv4) Absorption de l'énergie vitale (impalpable, ou par le sang) ; monstruosité anthropophage.
Entraves : Mort-vivant, conscience morcelée, pulsions mortifères. Parasite. (...)
Infos diverses : [Taille] 1m85 | [Poids] 78kg
Date d'inscription : 22/03/2024
Messages : 59
Dollars : 225
Faceclaim : Matteo Martari.
Crédits : (quote) J. Niogret, WarHall (av + crackship + sign) Selfmade (vid) Love (gifs) Matteomartaridaily-tumblr (img) unknow-pinterest (conneries) possibles dispersées, made in Clarissa l'apprentie sorcière.
Infos Rp : Présence régulière. Réponses en ordre aléatoire ; ne le prenez pas personnellement. Certains sujets me demandent moins de réflexions (et surtout de neurones) et sont donc màj plus rapidement.

Sujets en cours :
-- CLARISSA (I) - flashback XIX siècle
-- DOPE - flashback 2025
-- SHOGO - flashback 20xx
-- CLARISSA (II) - flashback nov 2032
-- VANCE - xx 2033
Thèmes abordés : Langage cru, toxic behaviors/masculinity, age gap, troubles psy, ptsd, violence physique/morale, religion/secte, sexe, gore, body horror, mort/meurtre, cannibalisme, guerre.
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Message(#) And it's a beautiful crime Empty22.04.24 20:01


AND IT’S A BEAUTIFUL CRIME
Italie, milieu XIXᵉ | Say you'll still be by my side. If I could take your hand, oh, if you could understand that I can barely breathe, the air is thin. I fear the fall and where we'll land. We fight every night for something. When the sun sets, we're both the same. Half in the shadows, half burned in flames.  

✦   ✦   ✦

Il y a de l'urgence, dans chacun de ses pas. Les semelles claquent, et l’écho griffe les murs, chute de nouveau aux pavés, s'évapore jusqu'au ciel qu'il ne regarde pas. Face baissée, Lorenzo n'est qu'un gamin fuyant ses responsabilités. Repas étiré sur la nuit et discussion qu'il a fuie. Il n'avait qu'une envie, c'était la retrouver.
Le rendez-vous, leur rendez-vous. Toujours à la même heure, jamais le même jour. Dans la discrétion qui ne doit fatalement plus en être une. Des années, à se tourner autour et s'effleurer. Ils se pensent intouchables, baignés par le secret. Mais ce sont les rues de Milan qui les dévorent et son peuple qui les observe. Des espions partout pour deux familles qui se haïssent – et pour quelle raison, et depuis quand. Lorenzo n'a jamais saisi l'intensité de leurs ressentiments, n'a jamais compris l’aversion après qu’on lui a pourtant promis sa main. À elle, rien qu'elle. Ils étaient trop jeunes. Désormais, il se sait presque trop vieux. Fiançailles brisées, l’éloignement brusque. Qui ne pouvait pas durer. Pas avec ces cours et ces parades que se font les lignées. De fêtes en réceptions et perpétuellement, son visage aimantant son attention. Son sourire, ce sourire qu'on ne lui remarque pas assez, qui à sa vue fracture sa pudeur en deux. Novella, incarnation féérique. Irréelle et lumineuse dans les ombres et la violence de leur monde.

Une heure de retard. Peut-être deux. Il l’ignore, n'a pas su prédire le temps écoulé comme du sable entre les doigts. Insaisissable pour lui. Et il redoute qu'elle ne soit plus là. Et il redoute l'avoir manquée, blessée ; l'incompréhension contre son silence. Aucun message transmis par le biais d'un des domestiques. Un des rares en qui Lorenzo peut avoir confiance. Tout n'est qu'un fatras d'émotions, en lui. Son cœur battant ses côtés, ses entrailles gargouillant de l'acide qu'est l'anxiété.
Ruelles et artères s'entortillent et sa cadence ne ralentit pas. Épaule percutée d'un inconnu auquel il adresse une excuse, rapide, minime ; presque agressive. Son arrogance et son rang laissant l'homme l'échine courbée, la parole muselée. Il en aurait quasiment honte, si tout son esprit n'était pas projeté ailleurs.
Lorsqu'il tourne à gauche, la révélation le frappe : l’absence.
Il se fige, au milieu de la venelle. Et il manque déjà faire demi-tour, peut-être rejoindre le bas d'une des fenêtres de sa maison aux courbures sévères, tel un chat. Comment pourrait-il l'appeler, sans que d'autres lumières ne s'allument aux carreaux, sans que l'agitation n'attire père mère sœur ou frère. Et soudainement le profil découpé au rebord d'un capuchon l'éveille. Il s'écorche pendant quelques secondes à la contemplation de sa fée nocturne. Son sourire creuse ses joues. Dévoile son émail, fait danser la lumière dans ses yeux noirs. Silhouette longue et gracile sous une arche de pierre, et le ciel d'encre derrière, tout juste troublé par le miroitement des flambeaux, çà et là. Il est hypnotisé.
Elle ne devrait pas être ici.
Lorenzo reprend la marche, accélère le pas, son souffle saccadé par l'effort ; sa presque course à travers le centre de la riche cité. Sur son manteau, déjà, l'humidité de la soirée s'infiltre, imprègne le sombre de la fibre. Sur le sien, à elle, il croit déceler des perles d'eau douce, autant d'offrandes de la déesse Luna.
Arrivé à sa portée, Lorenzo se coule à son côté. Ses bras animent les pans d'étoffe, écartent la cape lui dissimulant le corps. Dans les gestes, l'oubli des rares noctambules, l'oubli de la décence et toute la gravité qui l'entoure. Son sourire immole sa figure. Il l'approche, à quasiment toucher sa bouche. Nuque pliée, étirée vers elle. Le pouce et l'index saisissent son minuscule menton. Le soulèvent. Assez pour qu'il puisse lui regarder de plus près, trop près, si près qu'il le voit floue, son visage d'esprit des bois.
Le céruléen de ses deux billes étincelle et se mélange aux reflets des lumières. Lorenzo ravale son trop grand sourire, timide. Les lèvres dissimulent l'ivoire de ses dents et sa respiration cascade jusqu'à la bouche de Novella. Sans l'embrasser, il lui murmure.
Tu n'aurais pas dû m'attendre. Pas ici, pas toute seule.
Un faux reproche en remerciement et l’excuse ensuite.
Je te demande pardon.
Sylphide qui n'a rien d'angélique, rien de féerique – ou juste pour lui. Elle ne risque rien et il devrait s'en souvenir. Elle pourrait condamner le plus misérable des porcs d'une caresse semblable à celle de Dame la Mort.
J'ai été retenu, mon père voulait me parler... j'aurai voulu-
Il s'arrête, l'embrasse enfin. Un baiser dont il modère l'empressement. La pression sur le chaud et moelleux de ses lèvres lui fait pourtant revenir sa demi-lune en travers du museau. Lorenzo se redresse, légèrement. Les épaules voûtées et sa masse entière pour la dissimuler au monde.
C'est sans importance, maintenant.
C'est sans importance, puisqu'ils sont ensemble. Et c'est un mensonge. La discussion d'hier d'un mariage prochain, de son exil vers Naples ; tout lui contamine l'encéphale. Son refus catégorique et la colère de son père en souvenances obsédantes.
Aux layons de l'esprit autant qu'à travers sa chair ouverte, les conséquences de son insolence. Personne ne refuse quoi que ce soit à Cosimo Strozzi. Les mots d'abord, les regards, et les dons barbares du Dieu Noir pour imprégner le fils devenu offrande. Ce soir n'était qu'un rappel ; pour lui asséner les prochaines étapes, pour lui remémorer son rôle au sein du clan. Ses devoirs sacrés, auxquels Lorenzo se soustrait depuis dix-huit ans.
Il n'a pas voulu l'entendre. Il ne voulait plus rien en savoir.
Et il sait, qu'il trouvera un moyen d'y échapper ; il lui faut gagner du temps. Seulement du temps. Le temps. Continuellement, ce temps. Ce temps qu'il aimerait figer à cet instant ; et que tout s'évapore et qu'il ne reste plus que les prunelles-joyaux de Novella et son sourire-enchantement.
Ses doigts la relâchent, son bras retombe sous l'épaisseur de son manteau. Le sourire s'efface et le brasillement dans l'encre de ses yeux disparaît, se dilue aux couleurs de la nuit.
On devrait rejoindre le naviglio.
Le murmure en requête. Longer l'eau du canal, envelopper le corps de Novella.
Promenade sous les astres ou fuite en direction du vide.
On devrait quitter Milan. On pourrait vivre, vraiment.
Ses lèvres reviennent à sa peau, offrent des baisers à sa pommette puis sa joue. Remontent sur sa tempe. Lorenzo s'y appesantit, la respire.
Mon cousin pourrait nous trouver un moyen de transport... un bateau, ou des chevaux.
Dans son inflexion, une fièvre qui ne lui ressemble pas. Une angoisse qu'il camoufle sous sa fougue ordinaire, sous son désir perpétuel d'elle et lui, et d'une vie qu'ils n'auront pas. Des songes auxquels il s'accroche, se fichant des évidences qu'on lui assène.
On pourrait…
Songes perdus. Lorenzo se tait. Se rappelle des mots de Cosimo. Il n’y a que les enfants pour s’exposer comme il le fait, pour conter leurs rêves telles de délicieuses vérités. Et s’y noyer. Imbécile qui ne mérite rien des privilèges que le Puissant lui a accordés.

@Clarissa Mooney
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https://darkasmidnightsun.forumactif.com/t143-fiche-de-luke#356
Clarissa Mooney
Clarissa Mooney
administration
Personnage
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Nature : (Descendante) issue du siècle dernier, magie de Novella court dans tes veines (vie antérieure).
Âge : Vieille âme (1845) prisonnière d'une enveloppe candide, (25 ans) consumés depuis la renaissance (01.11.2007)
Alias : (Fatum) prophète de sang, destin file entre les doigts.
Occupation : Nouvelle recrue de la cabale, (Damoclès) guide tes pas et crame tes pensées. Gardienne des secrets du Fabula Sacra, protectrice des paladins de la cour sacrée.
Statut : (Célibataire) palpitant apprend à battre pour une cause qui te dépasse.
Mutation :

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F A T U M

☾ ☾ ☾

Magie du sang, ni bonne ni mauvaise, dépend de l'utilisation. Autant offensive que défensive, sauver des vies ou remplir des cimetières, remonter l'histoire d'une lignée ou prédire l'avenir d'un individu. Capricieuse et dangereuse en raison de son caractère imprévisible. Une lueur rouge survient au creux de la rétine lors de l'utilisation de tes capacités.

| SOCLE COMMUN |

‣ Force et résistances surhumaines [nv 1].

| SOCLE SINGULIER |

‣ Haruspicine [nv 1]
Lecture du passé d'un individu avec son sang, courtes prémonitions d'événements proches // Visions souvent troubles // Migraines surviennent quand elles sont trop rapprochées.

‣ Sortilèges [nv 1]
Incantations et rituels avec ton sang ou celui d'un autre individu // Sorts tiennent max une semaine // Te prennent beaucoup d'énergie.

‣ Nécromancie [nv 1]
Capacité à ramener un organisme mort à la vie // A ce stade, uniquement des animaux de petit gabarit mort depuis 4 heures max // Besoin de l'immerger dans le carmin d'un autre animal.

‣ Hémokinésie [nv 1]
Manipulation sanguine du corps humain // Fonctionne par la pensée, individu doit être proche et visible // Durée variable de 5 à 15 minutes.
Entraves : Fatigue du corps. Ne pas en tenir compte détériore ton état physique, entraîne d'autres symptômes : saignements, courbatures, vertiges.

Frein de l'esprit. Pas capable de lancer un tout nouveau sortilège ou pratiquer un rituel de nécromancie sans avoir la formule sous les yeux.
Infos diverses : Sortilèges appris :
‣ Transférer les effets néfastes d'une personne sur un objet. Durée moyenne de 6 heures, variable selon ton énergie.
Date d'inscription : 24/03/2024
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Infos Rp : Réponse régulière, ordre selon l'humeur, écriture en français.

Luke (fb) // Luke // Calista

Thèmes abordés : Religion, fanatisme, alcool, drogue, tabac, sexe, violence, sang, meurtre, mort, sacrifices humains et animales, traumatismes, (auto)mutilations
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Message(#) And it's a beautiful crime Empty23.04.24 0:06

- AND IT’S A BEAUTIFUL CRIME -
We fight every night for something. When the sun sets, we're both the same. Half in the shadows, half burned in flames.
❖  ❖  ❖

Les minutes s’allongent et les pensées s’encombrent, sous le poids de l’attente d’abord, de l’appréhension ensuite. S’est-il produit un événement tragique ? Personne ne serait assez fou pour attaquer les Strozzi. Hormis les Strozzi eux-même. Pourtant, un nœud se forme au niveau de ton ventre et grandit au fil des souffles expirés entre tes lèvres.
Nerveuse, tu l’es à chaque rendez-vous. La crainte que votre petit secret ne remonte les canaux de la ville et vienne éclabousser les ombres de vos familles respectives. Il serait plus sage de renoncer mais tu ne parviens à t’y résoudre. Tellement heureuse avec lui. Avec Lorenzo. Il te procure un sentiment de légèreté et de liberté comme aucun autre être sur cette Terre n’en est capable. Il te fait te sentir en vie quand tu as l’impression de toujours, sentir la mort t’envelopper. Ta mère s’en assure depuis l’émergence de tes pouvoirs. Des nuits entières à pratiquer. Pas de la magie, pas quelque chose de fantastique. Des nuits entières à répandre le sang. Tenter de réanimer ceux qui sont morts de sa main. Des nuits entières à échouer et recommencer et prier pour le salut de son âme et de la tienne.
Avant de tout effacer au petit matin. Rincer frotter gratter griffer la peau. Jusqu’à ne plus apercevoir à la surface, les atrocités de vos tentatives voraces. Combien en faudra-t-il ? Combien d’innocents tués ? Combien de cadavres dissimulés ? Costanza Della Rovere ne s’en soucie guère. Ce sont, d’après elle, des sacrifices nécessaires sur le chemin de la toute puissance. Et s’en émouvoir est un signe de faiblesse. Les femmes ne doivent pas laisser l’émotion les affaiblir. Leur position, ta position, ne te le permet pas. Tu dois retenir tes larmes, éponger ta culpabilité, apprendre à vivre avec. Cacher ce qui te rend vulnérable. Or la vulnérabilité est, de ton point de vue, ce qui différencie l’humain de la bête. Sans vulnérabilité, comment peut-il y avoir de l’humanité ? Sans humanité, comment peut-il exister la poésie, la philosophie, la peinture ou l’histoire ?
Ton âme aspire à plus, qu’une vie, sous la tutelle de la mort.
Elle aspire, peut-être bien, à une vie aux côtés de Lorenzo Strozzi. Hélas, celui-ci ne daigne venir près de la Piazza Del Duomo où vous avez l’habitude de vous retrouver. Une petite ruelle sombre, à l’abri des regards médisants et des rumeurs prêtes à vous condamner d’avance. Le peuple de Milan buvant à la coupe de vos parents et arrières grands-parents et lignées ancestrales. Vous ne faîtes pas le poids face à eux, avec vos sentiments romantiques et vos rêves naïfs. Même si ces sentiments romantiques et ces rêves naïfs ont surgi par leur faute. Alliance prononcée, marché conclu, mariage prévu à l’aube de vos dix huit ans. Vous les avez fêtés néanmoins vous n’êtes pas mariés. Et tu regrettes de n’avoir ton mot à dire là dessus, comme sur le reste de ton existence.
Prisonnière, sans chaîne à ton cou.
Prisonnière malgré tout.

Voilà au moins une heure que tu attends ta délivrance.
L’impatience ou l’inquiétude, finit par te consumer. Silhouette vagabonde autour de la place, en partie dissimulée par sa cape. Sorcière que personne ne reconnaît car personne ne traîne dans le coin. Hormis des chats errants surveillant le quartier. Ils aiment sortir lorsque l’agitation de la cité est au plus bas. Elle devient presque une autre entité. Elle devient un songe partagé. Le vôtre. Le sien. Car tes rêves à toi sont trop sanglants. Des cauchemars funestes qui s’effacent à son contact. Lequel te manque cruellement ce soir. Chaque soir où la distance vous sépare mais ce soir en particulier, ton esprit ne cesse d’imaginer des scènes troublantes. Et si l’une d’entre elles détenait un fragment de réalité ? Alors tu n’aurais plus de raison de fouler les pavés milanais.
Tu décides de retourner près de votre point de rendez-vous. Juste pour vérifier qu’il ne soit pas arrivé entre-temps. Puis tu décides d’attendre encore un peu. Juste pour convaincre ton cœur qu’il bat la tempête en vain.
Quand un bruit survient dans ta direction, tu penses l’apercevoir au coin de la rue. Ce sont seulement des passants ivres de leur bêtise et tu t’engouffres sous une arche de pierre, les observant tracer leur route sans se douter que la mort est si proche d’eux. Ta mère te soufflerait certainement de les égorger vivants. Mettre fin à leur misère. Tu n’es pas ta mère. Tu ne désires pas lui ressembler. Te retrouver aveuglée par une soif de pouvoir terrifiante. Et tu feins de ne pas sentir tes doigts picoter à leur approche, ne pas les imaginer recouverts de leur sang chaud. Tu n’es pas ta mère. Tu n’es pas (encore) un monstre sanguinaire. Tu t’efforces d’être humaine, compatissante, empathique. De ressentir le vide sous tes pieds à la vision d’une œuvre remuant tes intestins. D’imaginer une fin positive à cette romance interdite.
Le destin semble en ta faveur. T’envoie un signe de grace.
Lorenzo apparaît enfin dans ton horizon et ton monde se remplit alors de promesses, d’envies, un amas de choses futiles devenant importantes avec lui. "J’ai cru que tu ne viendrais pas.” Le doute s’efface à son toucher et déjà, tu en réclames plus. Tes mains attrapent le tissu du vêtement, prennent soin de ne pas le serrer trop fort. En froissant néanmoins un morceau à l’approche de ses lèvres. “Tu n’aurais pas dû m’attendre.” Et partir sans avoir pu te délecter de sa présence ? “Je te demande pardon.” Ton sourire navigue d’un bout à l’autre de ta bouche, se presse de rivaliser avec le sien. Cependant tu ne sauras être aussi solaire que lui. “Ce n’est rien.” Rien en comparaison du soulagement de le retrouver.

“J'ai été retenu, mon père voulait me parler... j'aurai voulu…” l’excuse t’importe peu, du moment qu’il va bien, du moment que vous êtes ensemble et tu oublies complètement cette heure interminable à t’imaginer les pires scénarios. Tu oublies ces pensées maudites à t’imaginer les cadavres à ta suite. Tu oublies tout lorsqu’il t’offre ses lippes sucrées. Parfum framboise. Ton préféré. Dégustation de courte durée. Ton corps accuse le coup ou plutôt le manque induit par la séparation forcée. “On devrait rejoindre le naviglio.” Mouvement de la tête. Léger. Mouvement de recul. Infime. Trahi la surprise. “On devrait quitter Milan. On pourrait vivre, vraiment.” La confusion s’immisce au devant. Tu ne comprends pas.
“De quoi tu parles ?” Il parle de s’enfuir de vos prisons et de vos geôliers. Comme si c’était possible de s’enfuir si loin. “Mon cousin pourrait nous trouver un moyen de transport... un bateau, ou des chevaux.” Lorenzo n’a jamais mentionné cette alternative. Et dans son regard, quelque chose t’interpelle. La lueur qui d’habitude l’habite est absente. Refroidie ou noircie par une émotion à double tranchant. “On pourrait… “ hélas non. “Tu sais qu’on ne pourrait pas, si ce n’est pas ta famille, ça serait la mienne qui nous retrouverait.” Une certitude inéluctable. “Elle peut nous retrouver n’importe où… avec sa magie.“ Le retrouver lui. L’enfant de la vie. L’enfant du soleil.
Tu n’es issu ni de l’un ni de l’autre et tu as déjà goûté aux affres de la mort quand tu étais, justement, enfant. Une presque noyade à dix ans. Les battements de ton cœur ayant cessé durant une poignée de secondes. Un accident paraît-il.
Mais tu te demandes, parfois, si ta mère n’a pas volontairement détourné l’attention, compté les minutes afin de laisser le temps à l’eau d’immerger complètement tes poumons. Un sacrifice nécessaire, n’est-ce pas Constanza ? Le genre à accélérer la manifestation des dons. Forcer Dieu lui-même à intervenir sur la route des élus.
Sans compter le passage de Lorenzo ce jour-là, près du du naviglio Grande, accompagnée de sa mère. L’alerte donnée, le corps récupéré, tu as fini par cracher le surplus absorbé. Reprendre des couleurs. Un mal pour un bien. Devenant la seule de ta famille à ne pas être traçable grâce à ton sang. Depuis tu portes des bijoux, ensorcelés et les retires dès que tu veux disparaître, le retrouver. Ton sauveur. Ton promis. Ton interdit. “Qu’est-ce qu’il y a ?” L’inquiétude revenue bombarder ton palpitant. Le retard. L’excuse. La proposition. Il se passe un truc. Un truc grave. “C’est ton père ?” Ça doit forcément avoir un rapport. “Lorenzo parle-moi.” Ta main vient glisser sur le doux de sa joue où tu aimes laisser ta pulpe se perdre, où tu aimes t’imprégner de chaque centimètre de sa peau.

1864 | MILAN
@Luke Kelley
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« Sac de viande abritant les pensées, l'espace d'un lent battement de cœur. Rien. Le corps ne servait à rien. On le pensait, on le croyait en imbécile  ; on le trouvait beau, agréable, on osait s'en vanter, le voir en vaisseau porteur de joie, et un jour il cassait, et il se révélait vain et creux autant qu'une conque, qu'un cor de guerre ; seul le souffle l'anime, et sa structure n'est qu'un cadavre. »


Mutation : [socle commun] (nv1)
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Thème : (UNE) LICHE [de l'allemand « leiche » : « corps/cadavre »] ; entité monstrueuse. Puissant sorcier ayant abandonné son humanité pour obtenir l'immortalité. Mort-vivant dont la conscience n'a pas encore été entièrement pulvérisée. Des dons associés à la manipulation du corps. Le sien ou celui d'autrui. Le sang, la chair, les os ; substance de l'existence qu'il absorbe, qu'il dévore. Afin de persister dans un état dit tangible.
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[socle singulier]
[Manipulation organique] (nv5) manipulation du sang, de la chair et des os (lui-même ou autrui). Par contact, ou dans un rayon de 20 mètres.
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✦   ✦   ✦

– Tu sais qu’on ne pourrait pas, si ce n’est pas ta famille, ça serait la mienne qui nous retrouverait.
Novella lui rappelle les évidences de leur univers, lui remémore la tragédie des existences. Ses mots comme des comètes s'écrasent à son horizon, resplendissent à sa vue, embrasent ses espoirs. À y perdre la raison.
– Elle peut nous retrouver n’importe où… avec sa magie.
Magie, don, sorcellerie. Comment définir ce qui leur coule dans les veines et leur carbonise les doigts. Comment apprécier ce qu'ils font de leurs corps, du corps des autres ; Milan et plus encore le monde devenant un gigantesque théâtre de fantoches. Rien n'échappe aux phalanges expertes et aux sangs-venins.
Son regard chute et dérive sur les pavés. Sur les pierres de la bâtisse derrière elle, sur l'empyrée de cobalt au-dessus de leurs têtes.
Silence s'étire, s'allonge entre eux, sur eux ; putain étirant ses membres et coulant dans le caniveau. Des chats de gouttières prêts à laper la sueur et le miel de son entrecuisse. Le silence, il le hait.
De fait, Lorenzo lui revient, doucement. Ses doigts jouent avec le bord de sa cape puis le doux de sa robe. Il se raccroche au moment, il s'obstine à mémoriser chaque détail, chaque chose qui puisse lui rappeler qu'ils ont existé. Ici et maintenant. Quand il ne sera bientôt plus question que d'ailleurs et de rien. Tissu riche contre son épiderme. Les reflets de la robe de Novella même dans l'obscurité sont conservés. Pourpre intense, sanglant. L'éblouissement se tache. Tout le ramène aux derniers jours, tout le ramène à cette échappée qu'on lui refuse. Qu'elle lui refuse, elle aussi ; car tout n'est que pure folie. Mais il est fou. Fou d’elle, fou amoureux. Alors pourquoi lui dire non.
– Qu’est-ce qu’il y a ?
La question de Novella le tire hors du miasme de ses pensées.
Son regard remonte jusqu'au sien. Le sourire tente de se frayer un passage sur son portrait. Tout devient difficile puisque tout est devenu compliqué. Tout devient difficile car Lorenzo est écrasé par la fatalité. Et la culpabilité. Une culpabilité de se taire, de dissimuler ; quand il sait qu'elle apprendra tout. Si ce n'est de sa bouche, alors de celles des autres. Et elle verra. Elle verra qu'il n'est plus là, et sentira que l'affection qu'ils se sont portés ne sera qu'un souvenir piétiné.
– C’est ton père ?
Le sourire ne parvient pas à émerger et fleurir à ses traits. La bouche s'étire mais c'est d'une grimace, désormais. Contractions des muscles, froissements des nerfs. Tout son corps subit la crispation.
Lorenzo garde la bouche désespérément fermée. Il cherche les mots adaptés, il cherche les tournures et les détours, il cherche à prendre l'avantage sur les minutes et les heures. Les jours peut-être. À défaut des mois et des années.
– Lorenzo parle-moi.
La main de Novella grimpe jusqu'à sa joue. Sa paume contre sa peau réchauffe et console. Apaise au point que les paupières s'abaissent. Quelques secondes pour reprendre son souffle, profiter de la caresse et la chérir comme une toxine appelant à la ruine. La ruine de son âme, la ruine de sa volonté.
Tu sais que tout n'est qu'un jeu... n'est-ce pas ? Voix basse, il demande. Le secret appelle le secret.
Lorenzo attrape la main de Novella, sans l'éloigner de son visage. Visage détourné, à peine. Assez pour que ses lèvres embrassent la rondeur et le velouté. Gestes tendres, sensualité pudique et patiente. Tout en lui la réclame, tout en lui se retient. Perpétuellement.
Pour eux, précise-t-il enfin. Sa bouche éloignée de la paume.
Lorenzo enlace le poignet de Novella. Lui abaisse le bras.
Mouvance prudente, la main de Novella est retournée. Paume ouverte en direction du ciel. Entre eux, sa petite patte blanche et délicate dans la sienne deux fois plus grande, deux fois moins meurtrières ; il le sait. Il le sait sans qu'elle ait besoin de le lui avouer. Jamais. Le pouce de Lorenzo longe les sillons, les fils de son Destin. Celui dans lequel il n'est plus certain d'avoir sa place. Ligne de vie en mort et ligne d'amour en fléau ; desquelles on l'arrache.
Je pensais...
Il fouille en lui. Trouver les mots, les bons mots. Les phrases en méandres, autant de louvoiements possibles pour ne pas écharper son cœur.
Je croyais que j'étais un marionnettiste, moi aussi. Que j'avais ma place parmi eux.
Son sourire survient. Mélancolie et rancœur craquent à la surface. Le poison des Strozzi encrasse son rictus.
Mais je ne suis qu'une marionnette de plus.
Les dents se dévoilent. Lorenzo la fixe, sans plus ciller.
C'était stupide.
Il est. Minéral, sans éclat, tranchant comme du silex.
C'était. Stupide de penser ça. Stupide de se croire maître de lui-même et sans fil perçant ses extrémités.
Il m'a marqué. Il a marqué son investissement.
Plus de danse à travers l'invisible, obsécration et sortilège.
Autant d'informations qu'il n'est pas capable d'expliciter. Trop d'informations qu'il n'a même pas encore complètement digérées. Les plaies. Des symboles, des oraisons, des invocations. Ses bras, son bas-ventre, son dos, qui le brûlent et le démangent ; traçage, fertilité, soumission. Entendre, voir, trouver ; et protéger l'alliance par un mélange des sangs. Le sang des Strozzi baigné dans le sang divin. Lignée papale. Une enfant de treize ans en promesse d'une union féconde. Il ne sait plus s'il doit éclater de rire ou vomir. Cosimo veut voir et entendre, à travers son fils. Et Cosimo trouvera la voie de l'éternité à travers la semence de son enfant. Prolongement de lui-même jusqu'à une infinité qu'il n'aurait jamais crue possible.
Il doit finir durant la nouvelle lune.
Sa mère pour lui expliquer, pour l'empêcher de se rebeller. Pour le tranquilliser, aussi, lorsqu'elle l'a trouvé nu et ensanglanté sur le sol de sa chambre à s’acharner et pester comme un animal. Ses dons devenus impuissants, incapables de forcer sa chair à la moindre cicatrisation. La magie de son père comme de la lave imprégnant sa viande.
Le sourire s'étiole. Lorenzo soupire. S'esclaffe brusquement. Retient le rire la seconde suivante. Il ne peut pas garder son sérieux, il ne peut plus restreindre son malaise.
Alors, ça nous laisse...
Son regard carbone divague sur la chevelure de Novella. Son attention chancelle sur les vagues brunes. Paroles en suspens. Le temps. Le temps toujours le temps. Le temps que Lorenzo ne parvient à accrocher, quoi qu'il lui en coûte. Le temps en poussière sous sa pulpe.
Quelques jours ?
Le flou de ses perceptions. Sa joie revenue éclabousse sa face. Du soulagement. Ses jointures glissent sur le poignet de Novella. S'entortillent à ses doigts. Paume à paume. Il décide de marcher, de l'emmener. Sortir de la ruelle, rejoindre la place. Goûter à la lumière diamantine de la lune. S'adorer dans le calme de la ville endormie. Sa bouche cogne à sa tempe qu'il embrasse encore.
De sa main libre, Lorenzo retire le capuchon de Novella. Laisse se déverser sa crinière de crépuscule dans laquelle il enfonce son nez, frotte ensuite sa joue. Son parfum capiteux et sa chaleur envahissent sa figure. Il ne s’arrête pas. Les semelles claquent. Son ivresse est brute. Ils sont à deux. Chaque sensation l'emporte comme la marée.
Dis-moi un secret. Quelque chose que tu n'as jamais osé dire à personne.
Sujet évincé. Revenir à eux, à elle. Revenir à son plaisir et son bonheur. Risette fauve. Les prunelles ont basculé vers le profil de Novella. Blanc opalescent dans le clair-obscur. La lune jalouse, grise et pâle, les espionne il en est sûr.
Dis-moi quelque chose de terrible... de vraiment terrible. Quelque chose dont tu es dangereusement fière.
La risette se transforme en sourire immense puis rire. Un rire sauvage, lâché sans pudeur ; un rire sec, bruyant, affamé de vie.

@Clarissa Mooney
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Clarissa Mooney
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Nature : (Descendante) issue du siècle dernier, magie de Novella court dans tes veines (vie antérieure).
Âge : Vieille âme (1845) prisonnière d'une enveloppe candide, (25 ans) consumés depuis la renaissance (01.11.2007)
Alias : (Fatum) prophète de sang, destin file entre les doigts.
Occupation : Nouvelle recrue de la cabale, (Damoclès) guide tes pas et crame tes pensées. Gardienne des secrets du Fabula Sacra, protectrice des paladins de la cour sacrée.
Statut : (Célibataire) palpitant apprend à battre pour une cause qui te dépasse.
Mutation :

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F A T U M

☾ ☾ ☾

Magie du sang, ni bonne ni mauvaise, dépend de l'utilisation. Autant offensive que défensive, sauver des vies ou remplir des cimetières, remonter l'histoire d'une lignée ou prédire l'avenir d'un individu. Capricieuse et dangereuse en raison de son caractère imprévisible. Une lueur rouge survient au creux de la rétine lors de l'utilisation de tes capacités.

| SOCLE COMMUN |

‣ Force et résistances surhumaines [nv 1].

| SOCLE SINGULIER |

‣ Haruspicine [nv 1]
Lecture du passé d'un individu avec son sang, courtes prémonitions d'événements proches // Visions souvent troubles // Migraines surviennent quand elles sont trop rapprochées.

‣ Sortilèges [nv 1]
Incantations et rituels avec ton sang ou celui d'un autre individu // Sorts tiennent max une semaine // Te prennent beaucoup d'énergie.

‣ Nécromancie [nv 1]
Capacité à ramener un organisme mort à la vie // A ce stade, uniquement des animaux de petit gabarit mort depuis 4 heures max // Besoin de l'immerger dans le carmin d'un autre animal.

‣ Hémokinésie [nv 1]
Manipulation sanguine du corps humain // Fonctionne par la pensée, individu doit être proche et visible // Durée variable de 5 à 15 minutes.
Entraves : Fatigue du corps. Ne pas en tenir compte détériore ton état physique, entraîne d'autres symptômes : saignements, courbatures, vertiges.

Frein de l'esprit. Pas capable de lancer un tout nouveau sortilège ou pratiquer un rituel de nécromancie sans avoir la formule sous les yeux.
Infos diverses : Sortilèges appris :
‣ Transférer les effets néfastes d'une personne sur un objet. Durée moyenne de 6 heures, variable selon ton énergie.
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Faceclaim : Charleen Weiss
Crédits : (mars) avatar // (abyssal) crackship // (abyssal) code signature + (prima luce et ethereal) icons + (eliza grace) quote
Infos Rp : Réponse régulière, ordre selon l'humeur, écriture en français.

Luke (fb) // Luke // Calista

Thèmes abordés : Religion, fanatisme, alcool, drogue, tabac, sexe, violence, sang, meurtre, mort, sacrifices humains et animales, traumatismes, (auto)mutilations
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Message(#) And it's a beautiful crime Empty30.04.24 23:35

- AND IT’S A BEAUTIFUL CRIME -
We fight every night for something. When the sun sets, we're both the same. Half in the shadows, half burned in flames.
❖  ❖  ❖

Tu le regardes, de tes célestines assombries, non par le manque de luminosité mais l’incertitude de son annonce. Lorenzo cherche ses mots. Lorenzo trie ses pensées. Lorenzo passe trop de temps à méditer dessus pour que tu ne t’en aperçoives pas et surtout, ne t’en préoccupes pas. Salive avalée sans nouvelle salve lâchée, tu demeures immobile, à fixer avidement ses lèvres. Espérant les voir s’entrouvrir dans la seconde et absorber les battements de ton cœur, dont les remous piétinent ta poitrine. “Tu sais que tout n'est qu'un jeu... n'est-ce pas ?” Enfin il se livre à une confidence et tu comprends, à sa façon d’éviter ton regard, d’embrasser ta main, tu comprends que le sol de Milan va d’un instant à l’autre t’engloutir toute entière. “Pour eux.” Pour son père, pour ta mère, pour vos familles corrompues. Pour eux, la vie politique prime sur le reste et tant pis si vous vous retrouvez heurtés par leurs manœuvres sophistiquées.
Vos désirs, des caprices dont ils ne tiennent pas compte.
Et tu devines, dans la voix de Lorenzo la déception, le chagrin, la fatalité lui étourdir l’âme, peser sur ses épaules et pulvériser ses espoirs. Il n’en reste que des cendres. Les cendres d’hier, carbonisées par les rixes de demain. Quel nouveau démon doit-il affronter à cause de son bourreau ? Son sourire te fait miroiter le pire des présages et tu n’oses l’interrompre.
“Il m'a marqué. Il a marqué son investissement.” Soudain tout ton corps se fige, en proie à la tétanie. Tu voudrais pourtant remuer ciel et terre, abolir l’horreur se déroulant au sein de la maison noble Strozzi. Et tu contiens le cri remontant ton oesophage. Cri de douleur, cri de révolte, cri de démon. Un cri en écho de tes tempes à tes orteils. Un cri tel une vague d’insurrection cherchant une porte de sortie. Tu ne peux concevoir ce qu’il se passe. Tu ne veux pas. Peur lancinante explose lorsque le délai est énoncé. “Il doit finir durant la nouvelle lune.” Trois jours ? Il vous reste trois jours ? Trois misérables jours contre une existence captive ? L’orchestre de ton myocarde ne parvient à ralentir le rythme et tu n’entends même plus Lorenzo parler.

Ton esprit se met à rêver, de ces tourments que tu t’interdis d’exprimer. Ces fantasmes sanglants nourrissant le monstre en sommeil. Ton esprit rêve de marquer Cosimo Strozzi du sceau de la mort. Une mort lente et douloureuse, une agonie sans pareil. Ton esprit divague comme il ne l’a jamais fait avant.
C’est la main de ton tendre qui te ramène à l’instant présent, au milieu de la ruelle dégagée où les ombres se dispersent à votre arrivée, n’osant plus s’immiscer entre vous. Il te force à revenir quand tu ne penses maintenant plus qu’à fuir, il te force à réinvestir cette réalité abjecte dont tu souhaites simplement t’évader. Ses gestes ont le goût du funeste, le parfum du désespoir, derniers relents de votre histoire. Tu ne peux pas l’accepter. Tu ne veux pas d’une fin écrite en amont. Et tu souhaiterais revenir à la minute précédente, à sa proposition indécente. L’accepter, sans réserve ni condition. Dire oui plutôt que non. Dire partons loin, plus loin encore, là où les lueurs du ciel brillent jour et nuit.
“Lorenzo” souffles-tu près de son visage mais son élan te prend d’assaut. “Dis-moi un secret. Quelque chose que tu n'as jamais osé dire à personne.“ Des secrets, tu en as tellement. Réserve personnelle déborde. Ta vie est confectionnée par des secrets, tous plus inavouables les uns que les autres. “Dis-moi quelque chose de terrible... de vraiment terrible. Quelque chose dont tu es dangereusement fière.” Sa demande résonne en toi. Ou peut-être son rire. Il semble te supplier d’envoyer valser la lourde sentence qui l’attend au bout de cette soirée. Au prochain croisement de son parcours. Mais la parenthèse enchantée doit-elle vraiment se finir si tôt ? Tu te rends compte que vous avez à peine vécu ensemble, à peine partagé vos sentiments, vos envies, à peine touché vos corps et embrassé vos lèvres. Ce n’est pas assez. Vous méritez plus.
Vous méritez de vous aimer à en perdre la raison, de vous consumer sous le feu du désir, de vous embrassez à oublier de respirer, vous méritez d’honorer vos sentiments plutôt que de les bafouer afin d’honorer vos familles. “Trois jours ça ne suffit pas” à vous donner ce que vous méritez “ça ne me suffit pas Lorenzo” la conclusion frappe le palais et tes doigts se referment sur les siens, le tirent vers ta masse ébranlée par la nouvelle avec une fureur inédite avant de les enrouler autour de son visage. Son si beau visage.
Son visage autrefois solaire. L’éclat du soleil s’en est allé.

Pression exercée sur sa nuque pour mieux percuter sa bouche, l’étreindre de ta colère, l’épouser de ton amour, rejeter la convenance et goûter sa langue qui annihile complètement ta retenue. A quoi bon se retenir ? A quoi bon se priver ? Tous vos efforts sont vains, des minutes épuisées à faire attention. Dans quel but ? Vous avez réussi à conserver le secret et après ? Après rien du tout. C’est le néant à perte de vue. Après c’est la chute sans fin, le déclin de votre romance. Un échec que tu ne parviens à cautionner.
Autant brûler en enfer si tu n’es pas autorisée à te rendre au Paradis avec lui.
“Je ne peux” courte pause, tout juste de quoi reprendre ton souffle, le redonner à Lorenzo et éponger ensemble la peine à venir “je ne veux pas” pensée parasite une nouvelle fois l’étreinte alors que tu t’efforces pourtant d’en prolonger le plaisir “vivre sans toi.” L’aveu est complet, le baiser achevé, par le tourment de ton âme, le tracas de la sienne. Pourquoi vous infliger tant de souffrance ? Vous pourriez être tellement heureux ensemble, vous l’étiez lorsque nulle échéance ne menaçait votre idylle. Vous pouvez encore l’être. Vous devez l’être. Trouver un moyen de contrecarrer les plans du destin. “Je préfère mourir tu comprends ?” La mort en libération, la mort préférable à une vie dénuée de sens. Une vie à le regretter et l’aimer et le languir et l’imaginer aux bras d’une autre.
“Montre-moi” le visage enfin se recule, la main coule jusqu’à l’emplacement de son cœur où un crime contre l’humanité a été commis “montre-moi les marques” de son ignoble père. Les marques en présage d’une union. Il ne l’a pas dit car il n’a pas besoin de le dire. Cosimo est trop prévisible et imbus de sa personne, désireux de conserver son pouvoir en vendant son fils au plus offrant. Stratège souhaite non seulement en tirer un bon prix mais également obtenir une lignée qui vivra à travers lui. Il pense pouvoir te voler ta raison d’être sur terre.
Tu ne le laisseras point rafler la mise. “Et je te dirai ce que j’ai fait de plus terrible.” Un secret contre un secret. Lequel tu n’aurais pas forcément consenti à lui dévoiler, craignant que son regard ne se voile en découvrant tes fautes. Mais tu n’as plus rien à perdre car si tu n’interviens en sa faveur, tu le perdras définitivement.

1864 | MILAN
@Luke Kelley

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☾ ☾ ☾ We treated dreams like cell reception. So we held them to the sky. And I know that you can't fly from here. But I can find you there if I try.
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Luke Kelley
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Nature : Mutant, descendant.
Âge : 187 ans [11.11.1845]
Alias : Miseria.
Occupation : Crevure. Paladin, ils disent. Tortionnaire de Damoclès.
Statut : Myocarde crevé ; l'homme comme un spectre vorace. (Dans un avenir très proche, le retour des feux de l'amour italiens aka la telenova CLARUKE).
Zone libre : And it's a beautiful crime 9dvj

« Sac de viande abritant les pensées, l'espace d'un lent battement de cœur. Rien. Le corps ne servait à rien. On le pensait, on le croyait en imbécile  ; on le trouvait beau, agréable, on osait s'en vanter, le voir en vaisseau porteur de joie, et un jour il cassait, et il se révélait vain et creux autant qu'une conque, qu'un cor de guerre ; seul le souffle l'anime, et sa structure n'est qu'un cadavre. »


Mutation : [socle commun] (nv1)
-------------------
Thème : (UNE) LICHE [de l'allemand « leiche » : « corps/cadavre »] ; entité monstrueuse. Puissant sorcier ayant abandonné son humanité pour obtenir l'immortalité. Mort-vivant dont la conscience n'a pas encore été entièrement pulvérisée. Des dons associés à la manipulation du corps. Le sien ou celui d'autrui. Le sang, la chair, les os ; substance de l'existence qu'il absorbe, qu'il dévore. Afin de persister dans un état dit tangible.
-------------------
[socle singulier]
[Manipulation organique] (nv5) manipulation du sang, de la chair et des os (lui-même ou autrui). Par contact, ou dans un rayon de 20 mètres.
[Manipulation énergétique] (nv4) Absorption de l'énergie vitale (impalpable, ou par le sang) ; monstruosité anthropophage.
Entraves : Mort-vivant, conscience morcelée, pulsions mortifères. Parasite. (...)
Infos diverses : [Taille] 1m85 | [Poids] 78kg
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Faceclaim : Matteo Martari.
Crédits : (quote) J. Niogret, WarHall (av + crackship + sign) Selfmade (vid) Love (gifs) Matteomartaridaily-tumblr (img) unknow-pinterest (conneries) possibles dispersées, made in Clarissa l'apprentie sorcière.
Infos Rp : Présence régulière. Réponses en ordre aléatoire ; ne le prenez pas personnellement. Certains sujets me demandent moins de réflexions (et surtout de neurones) et sont donc màj plus rapidement.

Sujets en cours :
-- CLARISSA (I) - flashback XIX siècle
-- DOPE - flashback 2025
-- SHOGO - flashback 20xx
-- CLARISSA (II) - flashback nov 2032
-- VANCE - xx 2033
Thèmes abordés : Langage cru, toxic behaviors/masculinity, age gap, troubles psy, ptsd, violence physique/morale, religion/secte, sexe, gore, body horror, mort/meurtre, cannibalisme, guerre.
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Message(#) And it's a beautiful crime Empty04.05.24 13:27


AND IT’S A BEAUTIFUL CRIME
Italie, milieu XIXᵉ | Say you'll still be by my side. If I could take your hand, oh, if you could understand that I can barely breathe, the air is thin. I fear the fall and where we'll land. We fight every night for something. When the sun sets, we're both the same. Half in the shadows, half burned in flames.  

✦   ✦   ✦

Suspendu à ses lèvres. L'attente d'une réplique qui saurait lui faire oublier le reste, qui saurait incendier son horizon et faire resplendir la lumière de sa fée.
– Trois jours ça ne suffit pas.
La réponse n'est pas celle qu'il espérait. La réponse le ramène immédiatement au présent et au présage d’obédience. La fée n'illumine plus le noir de la nuit. La fée propage un peu plus les ombres autour d'eux. Manteau fuligineux maculant la moindre surface de la piazza.
– Ça ne me suffit pas Lorenzo.
Et que souhaite-t-elle ?
Fugues et déroutes. Il en a créé des tonnes dans son crâne. Des scénarios à n'en plus finir. Des récits plus déments les uns que les autres. Il lui a proposé le moins excentrique. Et c'était déjà trop. Trop pour elle et l'enclume qu'est leur ichor. Sang des dieux.
Si seulement.
Son sourire ne s'efface pas. Un coin de bouche soulevé. À s'imaginer leur dissidence. L'indiscipline qu'ils n'ont jamais ouvertement exposée. Leur indiscipline en rêverie douceâtre, vulnérabilité des sentiments. L'attirance irrépressible, la valse de leurs âmes.
Son sourire est avalé par Novella.
Doigts quittant ses doigts. De longues tiges marmoréennes glissées à sa nuque. Elle l’attire à elle. Contre elle. Sur elle. Sa bouche à sa bouche et la barrière des dents franchie par leurs langues qui tout à coup se mettent à danser. Fureur de vivre, faim d'exister. Les haleines se mélangent et le souffle manque. Qu'importe. La respiration est une cavalcade dans le thorax et l'esprit s'évide de toute retenue, s'évade hors des barreaux de la vertu.
Les mains de Lorenzo encadrent le visage de Novella. Les paumes couronnent ses tempes, la font devenir impératrice de sa fougue, de ses désirs croissants. Perspective d'un adieu, prédiction de la séparation. L'urgence le libère, la fièvre de Novella le consume. Sa fée n'irradie plus qu'à l'intérieur. Sa fée propage sa lumière à sa bouche, du bout de ses doigts sur sa peau. Ses entrailles prennent feu.
Respiration brutale, respiration animale. Il suffoque à ses lèvres lorsqu'elle brise le contact.
– Je ne peux... dit-elle.
Je sais.
Il ne sait rien.
– Je ne veux pas.
Les voix en murmures, les murmures haletants.
– Vivre sans toi.
Novella...
Quête de sagesse.
– Je préfère mourir tu comprends ?
C'est un péché. Tu ne peux pas...
Il comprend mais ne l'accepte pas.
Il comprend mais ne lui avouera pas.
Car le comprendre serait accepter un acte définitif, effroyable. Un acte dont il redoute les conséquences. Pour elle, pour lui. Pour eux tous. L'imager loin de lui mais vivante comme un baume à l'âme. Sa mort, comme une guerre déclarée, ouverte. Et une damnation. Qui pourrait ruiner Milan, déséquilibrer les grandes cités alliées. Provoquer un tremblement qu'il n'est pas certain de pouvoir assumer. Combien d'innocents, combien de victimes collatérales à ce désastre. Lorenzo s'efface devant la masse, Lorenzo se coule au décor. On le lui a appris. Sans le peuple, sans leurs serviteurs ; que deviennent les dieux ?
– Montre-moi, exige-t-elle précipitamment.
Impérieuse. L'expression ne considérant aucun refus.
Les marques qu'elle devine. Les marques charcutant sa viande.
– Et je te dirai ce que j’ai fait de plus terrible.
Je ne peux pas.
Pas ici, pas comme ça.
Libérer et dévoiler son corps, même ici, même dans le silence, à l'abri des astres nocturnes. Sa pudeur et son éducation, tout le cloîtrant dans ses couches de tissus. Dans ses vêtements lourds et serrés. Sa peau dissimulée selon les dogmes qui ne lui ont jamais paru oppressants qu'en sa présence. La proximité de Novella morcelant mesure et convenance.
Et puis à quoi bon ?
Menton s'abaisse. Ses mains capturent de nouveau ses mains. Lorenzo caresse la délicatesse de son revers. Le majeur et l'annulaire s'égarent sur l'intérieur de son poignet. La texture de sa peau le subjugue. Une finesse qu'il imagine semblable aux pages de la Bible. Tellement mince que l'ongle pourrait l'ouvrir.
La risette ne quitte pas son portrait. Les sourcils se haussent, à peine, lorsqu'il relève ses deux basaltes à ses flaques de ciel.
Profitons juste de nos... combien ? Il pouffe, tout bas. Enfantin, détaché des angoisses qui devraient l'enlacer à l'étouffer. Quatre jours, hasarde-t-il.
Lorenzo fouille à sa mémoire les dernières minutes en secondes. Ne perçoit que le goût de ses lèvres, de sa langue, encore sur les siennes. Il dérobe un jour au Destin. Il dérobe des heures à Saturne.
Novella, profitons s'il te plaît.
Une supplique expirée alors qu'il la relâche. Enfonce sa dextre sous un pan de son manteau.
J'ai failli oublier.
De sous le charbonneux de l'habit, son battoir s'extirpe. Sans lui adresser un mot, la bague d'or épaisse surmontée d'une pierre opaque. Lorenzo relève le visage, rencontre de nouveau celui de Novella. Sa bouche dérive et s'échoue au coin de sa bouche. Puis son regard redescend vers son ouvrage. La bague est glissée au majeur, et avant qu'il ne la libère tout à fait, pouce et index caressent son voisin qu'il n'aura jamais.
- C'est un rubis, explique-t-il. Le plus sombre que j’ai vu.
Les prunelles gelées sur la bague et le contraste avec sa peau.
Je l'ai achetée à un marchand venu de Florence.
Lorenzo relève la figure, lui sourit. La main de Novella hissée entre eux. Le noir de la pierre virant au rouge sang.
On raconte que c'est une pierre de protection. Elle repousse tout ce qu'il peut y avoir de mauvais ici-bas. Je me suis dit...
Sa honte et sa timidité s'entrecroisent.
Elle représente le feu et le courage, tu le savais ? Et tellement d'autres choses.
Ses lèvres rencontrent les doigts de Novella.
Je me suis dit que tu devais l'avoir pour te souvenir de qui tu es. Et de ce que tu dois devenir.
Devenir celle qu'il voit s'épanouir et mûrir depuis des années. La petite fille discrète et mutique, réticente à la parole ; à présent incandescente et puissante.
Tu surpasseras ta mère, Novella. Et tu changeras les choses. Tu dois les changer. Que je sois ici ou ailleurs, ça ne compte pas. Tu n'as pas besoin de moi pour ça.

@Clarissa Mooney
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Occupation : Nouvelle recrue de la cabale, (Damoclès) guide tes pas et crame tes pensées. Gardienne des secrets du Fabula Sacra, protectrice des paladins de la cour sacrée.
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Manipulation sanguine du corps humain // Fonctionne par la pensée, individu doit être proche et visible // Durée variable de 5 à 15 minutes.
Entraves : Fatigue du corps. Ne pas en tenir compte détériore ton état physique, entraîne d'autres symptômes : saignements, courbatures, vertiges.

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❖  ❖  ❖

Lorenzo refuse de se dévoiler dans les ténèbres de la nuit où il t’embarque pourtant depuis deux ans. Deux ans à se croiser et frôler durant les réceptions, bals, festivités de la ville. Deux ans à s’aimer secrètement le long des ruelles vidées de ses habitants. Deux ans à retenir ton cœur en otage. Tu n’as jamais cherché à le récupérer, ne saurait même pas comment t’y prendre. Ni à quel moment tout a basculé. Vous étiez amis avant, tu supposes. Amitié timide et chaste comme la convenance l’exige. Des conversations échangées sur des sujets validés par la noblesse. Quelques écarts de conduite sans brusquer les mœurs. Juste de quoi stimuler l’esprit, maintenir l’attention. Et puis tu t’es retrouvée du jour au lendemain, privée de lui.
Ses sourires, ses présents, ses regards.
Privée du soleil de ta vie, le jour menaçait ne plus se lever. Heureusement, tu as pu récupérer ton tendre, ton précieux. Celui qui donne un sens à tes pensées car il en fait intégralement partie.
“Et puis à quoi bon ?” Sa question te heurte, sourcils froncés face au refus émis. Lorenzo s’évertue à repousser le problème quand tu tiens désespérément à t’y confronter. “J’ai besoin de voir.” Te faire une idée de la gravité de la situation. Une des nombreuses. Une des plus urgentes. Tu manques de retirer ta main pour ne plus lui offrir aucune diversion mais il revient te cogner avec son rictus épris de la vie. Quelle vie au juste ? Une vie où vous serez malheureux séparés ? “Profitons juste de nos… combien ? Quatre jours.” Son visage n’est pas défiguré par le décompte. Le tien oui. Le tien se contracte. “Trois jours, dans trois jours il y aura la nouvelle lune.” Tu le sais car ta mère le sait, suivant les phases lunaires afin de maximiser la réussite de ses sortilèges.
“Lorenzo” la lourdeur de ton soupir annonce la suite de ton apostrophe. Et il n’attend pas que tu le formules pour t’interrompre. “Novella, profitons s'il te plaît.” Profiter ? Profiter d’un temps écourté ? D’une date butoire ? Profiter de quoi ? D’un mensonge ? D’un chapitre seulement ? Vous pourriez avoir l’histoire entière à dévorer ! En toi, l’agitation grimpe, atteint des sommets quand d’habitude tu parviens à la contenir et l’évacuer avant qu’elle ne prenne le dessus. Cette fois, c’est trop fort, ça te démange, ça palpite, dans ta poitrine, ta tête. Jusqu’au bout de tes doigts. Même ton sang double de température  

Et tu manques de perdre le contrôle lorsque Lorenzo parvient à colmater la brèche. A peine. Court répit. Un pansement sur une blessure profonde. Les lèvres s’égarent, les prunelles s’émerveillent. De la bague enfilée à ton doigt. Elle est magnifique. Pas seulement car la teinte du rubis se rapproche dangereusement de la couleur de ton âme mais car ce bijou vient de lui et représente l’expression de votre amour. Ou presque. Il habille le mauvais doigt. Réouvre la fissure. Le pansement saute. L’hémorragie reprend. Le palpitant s’agite.
Tu tentes d’écouter ce qu’il te dit. C’est important. Pour lui. Pour toi. C’est important de t’accrocher à sa voix. Te faire violence, te retenir. Te focaliser sur sa façon d’enrouler les syllabes, marquer les pauses, alterner les tonalités. Penser à respirer, tu dois penser à respirer. Mais comment respirer alors que la semaine prochaine, le soleil pourrait à nouveau disparaître du ciel de Milan ? “Tu surpasseras ta mère, Novella. Et tu changeras les choses. Tu dois les changer. Que je sois ici ou ailleurs, ça ne compte pas. Tu n'as pas besoin de moi pour ça.” Trop c’est trop. Ou pas assez. Surement les deux à la fois. Et cette fois l’émotion te submerge, tu n’arrives plus à la dissimuler derrière le voile de tes expressions. Quelque chose en toi craquelle.
“Je ne veux pas la surpasser, je ne veux pas changer les choses, je… “ tu ne veux rien s’il n’est pas à tes côtés “je ne veux pas de cette bague si je ne deviens pas ta femme !” Voix déraille, troublée par l’horreur d’un destin pareil. Gorge nouée et cœur bouleversé. Les larmes absentes du décor, consumées par la colère coulant à ton visage. Tu tentes de retirer l’anneau offert. En vain. Il demeure fermement accroché au majeur, ne bouge pas d’un millimètre. Ce qui t’agace davantage. Bientôt le rouge du rubis te monte aux joues. Trahit le poids de ta détresse. “Comment peux-tu croire que je me contenterai de ça ?!” Reproche et indignation résonnent dans la ruelle.
Tu te fiches des fenêtres ouvertes ou des portes battantes, en mesure de suivre votre conversation. Quelle importance ? Plus rien n’a d’importance. Ton corps s’éloigne du sien, se détourne, impose une distance afin de le prémunir d’un potentiel dérapage. Respirer. Tu dois respirer Novella. En dépit des nœuds de ton corset. Tu dois retrouver un semblant de calme. La panique n’est pas digne de ton rang. Pourtant la panique est la seule réponse te paraissant évidente.

Les pensées fourmillent au sein de ton esprit, murmurent au creux de ton oreille. Si nombreuses et meurtrières. Te poussent à considérer la disparition de Cosimo Strozzi comme solution adéquate. Éliminer la menace. Le fautif. Le responsable de ta peine. Hélas, ce n’est pas la solution idéale. Un tel crime condamnerait Milan au chaos, les affaires dont s’occupent la famille Strozzi sont des affaires importantes. Politiques. Tu t’en soucies si peu à cet instant. Crains seulement que ton acte ne blesse ton tendre. Ne pousse sa fratrie à réclamer vengeance et creuser, définitivement, une tombe entre vous. Ce serait terrible. Plus terrible encore que la perspective de s’enfuir ensemble et risquer de tout perdre. Qu’il en soit ainsi.
“Tu as raison, on devrait partir.” Tête se relève, buste se tourne dans sa direction. Bouche s’ouvre afin de rectifier la conjugaison. “On doit partir.” Maintenant, d’ici une heure, au lever du soleil. Vous devez partir pour échapper au sort qui vous attend.
Animée par l’impulsion de ce scénario, tu reviens vers Lorenzo, contre Lorenzo. Les mains attrapent les boutons de sa veste, manquent d’en arracher par maladresse. “Je trouverai un moyen.” Il le faut. “Je trouverai un moyen d’empêcher ton père d’aller au bout du processus” en utilisant les phases lunaires à ton avantage. Le dernier croissant, la phase actuelle, n’est pas la plus propice au lancement de nouveaux sortilèges. Pour cause, phase de méditation, réflexion, prévision. Cela signifie que le sort de Cosimo peut encore être rompu. Avant de se solidifier à la nouvelle lune. “Et d’empêcher ma mère de remonter notre piste.” Plus compliqué, cependant tu es capable de vous faire gagner du temps si tu t’y prends bien.
“Ton cousin peut vraiment nous fournir des chevaux ?” Première nécessité. Partir en calèche est exclue, trop facile à pister. Et voler des montures dans vos écuries aussi considérant la loyauté du personnel envers vos familles. L’alerte serait donnée si vite, vous n’auriez pas le temps de galoper loin. “Nous irons à Venise, ma sœur nous cachera.” Malheureuse en mariage et privée de son enfant élevé par sa belle-mère, Ippolita maudit le jour où ta mère a prémédité cette union. Sachant pertinemment que c’est elle, non ton père, la coupable. Par ailleurs, Costanza ignore ton rapprochement avec ton aînée au fil des lettres échangées en toute discrétion.

1864 | MILAN
@Luke Kelley

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☾ ☾ ☾ We treated dreams like cell reception. So we held them to the sky. And I know that you can't fly from here. But I can find you there if I try.
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Luke Kelley
Luke Kelley
administration
Personnage
And it's a beautiful crime Xxqq
Nature : Mutant, descendant.
Âge : 187 ans [11.11.1845]
Alias : Miseria.
Occupation : Crevure. Paladin, ils disent. Tortionnaire de Damoclès.
Statut : Myocarde crevé ; l'homme comme un spectre vorace. (Dans un avenir très proche, le retour des feux de l'amour italiens aka la telenova CLARUKE).
Zone libre : And it's a beautiful crime 9dvj

« Sac de viande abritant les pensées, l'espace d'un lent battement de cœur. Rien. Le corps ne servait à rien. On le pensait, on le croyait en imbécile  ; on le trouvait beau, agréable, on osait s'en vanter, le voir en vaisseau porteur de joie, et un jour il cassait, et il se révélait vain et creux autant qu'une conque, qu'un cor de guerre ; seul le souffle l'anime, et sa structure n'est qu'un cadavre. »


Mutation : [socle commun] (nv1)
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Thème : (UNE) LICHE [de l'allemand « leiche » : « corps/cadavre »] ; entité monstrueuse. Puissant sorcier ayant abandonné son humanité pour obtenir l'immortalité. Mort-vivant dont la conscience n'a pas encore été entièrement pulvérisée. Des dons associés à la manipulation du corps. Le sien ou celui d'autrui. Le sang, la chair, les os ; substance de l'existence qu'il absorbe, qu'il dévore. Afin de persister dans un état dit tangible.
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[socle singulier]
[Manipulation organique] (nv5) manipulation du sang, de la chair et des os (lui-même ou autrui). Par contact, ou dans un rayon de 20 mètres.
[Manipulation énergétique] (nv4) Absorption de l'énergie vitale (impalpable, ou par le sang) ; monstruosité anthropophage.
Entraves : Mort-vivant, conscience morcelée, pulsions mortifères. Parasite. (...)
Infos diverses : [Taille] 1m85 | [Poids] 78kg
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Crédits : (quote) J. Niogret, WarHall (av + crackship + sign) Selfmade (vid) Love (gifs) Matteomartaridaily-tumblr (img) unknow-pinterest (conneries) possibles dispersées, made in Clarissa l'apprentie sorcière.
Infos Rp : Présence régulière. Réponses en ordre aléatoire ; ne le prenez pas personnellement. Certains sujets me demandent moins de réflexions (et surtout de neurones) et sont donc màj plus rapidement.

Sujets en cours :
-- CLARISSA (I) - flashback XIX siècle
-- DOPE - flashback 2025
-- SHOGO - flashback 20xx
-- CLARISSA (II) - flashback nov 2032
-- VANCE - xx 2033
Thèmes abordés : Langage cru, toxic behaviors/masculinity, age gap, troubles psy, ptsd, violence physique/morale, religion/secte, sexe, gore, body horror, mort/meurtre, cannibalisme, guerre.
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Message(#) And it's a beautiful crime Empty10.05.24 12:18


AND IT’S A BEAUTIFUL CRIME
Italie, milieu XIXᵉ | Say you'll still be by my side. If I could take your hand, oh, if you could understand that I can barely breathe, the air is thin. I fear the fall and where we'll land. We fight every night for something. When the sun sets, we're both the same. Half in the shadows, half burned in flames.  

✦   ✦   ✦

– Je ne veux pas la surpasser, je ne veux pas changer les choses, je… Novella se perd.
Déstabilisée par ses mots, par ses gestes, par ses promesses ou ses volontés.
– Je ne veux pas de cette bague si je ne deviens pas ta femme !
Sa voix plus encore que sa parole le statufie. Les paupières battent sur les orbes, la bouche est refermée. Les traits sont lissés. La réalité le claque de nouveau si durement qu'il en a le souffle coupé. Elle n'a jamais abandonné l'idée. Elle n'a jamais cessé d’espérer. Et il se maudit de n'être qu'un lâche, de l'avoir peut-être encagée.
Relation vouée à mourir, d'une façon ou d'une autre. Une question d'années, vague, lointaine. Dont il se fichait éperdument, en se croyant assez solide pour l'endurer. Elle mariée à un autre que lui. Et peut-être heureuse. Résignée. Obéissante à sa famille. Lui marié à une autre. Et tous deux pour s'oublier. Oublier comme on oublie tant de choses. Déposer leur histoire sur une étagère ; celle de l'existence. Y revenir quand la mélancolie assaille. Sans jamais néanmoins y distinguer une réelle finalité. Ils n'étaient, ne sont, qu'un vœu chimérique abandonné avec le reste. Ils ne sont pas venus au monde pour s'épanouir ; ou seulement dans les tripes et le sang de leurs ennemis.

Sylphide se métamorphose sous ses yeux. Il sent le pouvoir fluctuer en elle. Il la sent sur le point de se déchirer et l'anéantir ; elle pourrait tout détruire. Lui et peut-être les rues autours ; toutes les vies qui s'y tapissent. Lorenzo se tait.
Il la contemple, fasciné.
– Comment peux-tu croire que je me contenterai de ça ?!
Colère lui coule sur le museau. Pas une larme. Une fureur incendiaire. La bague, Novella tente de la retirer. Quitte à s'en arracher le doigt. Tout se dérègle, tout se délite. Les derniers jours avec elle, balafrés par sa bêtise. Et violemment les mots de Cosimo lui reviennent en mémoire. Lui cognent entre les tempes. Aussi denses que des diamants. Lui découpent les ultimes morceaux de son optimisme crasse.
Et elle s'éloigne encore. Novella l'abandonne là où elle l'a aimé. Là où il a goûté à sa bouche, à son haleine, à ses doigts sur sa peau et sa fièvre en lumière. Distance respectée. Il s'oblige à ne pas bouger, il s'oblige à ne pas davantage la blesser. Et peut-être que sa propre mort l'effraye. Peut-être que les plaies suintant sous les linges propres lui ont rappelé la fatuité de la vie et le gouffre de la mort. La frontière mince, le vertige sur le bord. Un filet de bave poissant l'essence de chaque être ayant eu le malheur de son premier cri.
Lorenzo regarde le dos de Novella, et dérape sur les hauteurs de la cité. Le calcaire et les colonnes, les fenêtres aux vitres ouvertes, les toits confondus à la voûte céleste.
– Tu as raison, on devrait partir.
Novella se retourne et lui revient. Elle scelle leur destin.
– On doit partir.
Mais tu as dit...
Elle lui a dit que c'était de la folie, elle lui a dit que c'était impossible. Elle lui a refusé cette pensée, pour leur bien. Elle lui a refusé cette échappée. Et maintenant elle l'imbrique à leur futur, à leur présent. La hâte entremêlée au danger de ne plus pouvoir s'aimer.
– Je trouverai un moyen, argue-t-elle. Fière et furieuse.
Il ne veut pas être la cause de son malheur, il ne veut pas être sa chute et sa disgrâce.
– Je trouverai un moyen d’empêcher ton père d’aller au bout du processus et d’empêcher ma mère de remonter notre piste.
Il avait presque oublié. Il s'était oublié dans cet interlude où sa beauté l'a ébloui. Précipice faite femme. Les mots lui manquent, sa langue se presse contre son palais. Ses sourcils se froncent et l'angoisse de la condamner avec lui l'empêche de la suivre. De la récupérer. Novella plongeant contre son buste, tirant ses vêtements. L'appelant au vide dans lequel il sait la jeter, s'il ose faire un pas en avant.
– Ton cousin peut vraiment nous fournir des chevaux ?
Lorenzo hoche la tête, sans y faire attention.
– Nous irons à Venise, ma sœur nous cachera.
Et son époux ? Il ne voudra pas se dresser contre votre famille. Ni la mienne.
Ce serait signer son arrêt de mort. Ce serait signer leur mort, à tous.
Novella, réfléchis. Quand je t'ai demandé... c'était une folie. Toi-même tu me l'as dit.
Les mains retrouvent son visage, l'encadrent, l'enserrent. L'obligent à le regarder. Dos arqué, bouche soufflant des secrets à la sienne. Sans plus toucher, sans plus étendre l'incendie propagé dans sa poitrine. À ses paumes, sa chaleur. À ses paumes, une presque brûlure croit-il. Il ne la lâche pas, il ne peut pas. La raison se dispute à ses émotions. Son intelligence est assassinée par sa magnifique tragédie.
Je ne veux pas te condamner. Je ne veux pas-
Et il sait que ses mots sont absurdes, creux. Que ses grandes déclarations ne l'arrêteront plus. Novella ne veut pas exister ; et il lit dans son azur que le trépas ou la survivance lui importe peu. Ne lui importe plus. Tant qu'elle se sait aimée à jamais. Par lui et seulement lui. Lui qui n'est même pas capable de trancher l'instant, d'abandonner les oripeaux de sa couardise. De l’appréhension dissipée lorsqu’il rouvre la bouche.
Nous n'aurons pas les chevaux avant le lever du jour. Il faudra que je lui fasse parvenir un message. Mais ici... maintenant.
Son nez se dresse, son regard navigue sur les lieux emplis d'une nouvelle quiétude. Tout devient clair malgré la nuit noire. Profondeur des heures.
Rentrons... il hésite.
Son attention retourne à Novella.
Rentre avec moi. Personne ne te verra à cette heure-ci. Et avant le lever du jour, nous partirons, je veillerai à ce que les chevaux soient prêts.
Les doigts sinuent jusqu'aux siens, les capturent. Les emprisonnent. Il ne peut plus la lâcher, désormais. Lorenzo comprend qu'elle devient sa responsabilité. Son magnifique serment. Son triste crime. Le seul qu'il accepte sans que la peur ne le foudroie, sans qu'il ne redoute l'issue qu'il présage pourtant fatale. Qu'il sait fatale. Mais les trois jours de Novella pourraient devenir une semaine. Un mois. Seulement une poignée d'heures, peut-être. Mais les plus belles et intenses qu'il puisse espérer.
Déjà, ses pas les transportent, les enfoncent dans les rues de Milan. Venelles empruntées, alcôves où se nicher lorsque des ivrognes ou des putains s'esclaffent et s'amourachent. Sont-ils différents ? Sont-ils plus laids ? Renier à ce point tout ce qu'ils prétendaient respecter rend-il leur amour pur ou abject ? Quels dieux accepteraient leur crachat ?
Figure chute, sans que la marche ne ralentisse. Baisers abandonnés à sa tempe, à sa crinière fauve.

La gigantesque villa des Strozzi émerge au bout de la rue. Lorenzo s'arrête, observe sa demeure et serre plus fort dans sa main celle de Novella.
Te chercheront-ils ? Son profil chavire en direction du sien. Vont-ils s'apercevoir de ta disparition ?
Les questions se bousculent dans son crâne. L'évasion qu'il doit prévoir, chaque détail pouvant être décisif. Tout compromettre.
Ils ne te chercheront pas ici, mais je crains l'agitation dès l'aurore.
Et sans attendre, il l'emporte. Bras tiré, tendu dans sa course. Lorenzo file non par l'entrée principale mais glisse à la droite de la bâtisse. Une volée de marches est avalée, une voûte aussitôt les recouvre. La lune et les étoiles disparaissent. Un corridor puis une grille qu’il pousse. Les gonds grincent et gémissent dans la nuit silencieuse et derrière, un individu émerge, les recueille, les accueille.
Le domestique les guide et les amène sans bruit à une porte de service. Pietro en seul et unique allié, croit-il, depuis son enfance. Figure stable et rassurante dans le désordre du monde.
Labyrinthique dédale de pierres, d'ardoises. Couloirs sinueux, entrailles de la demeure. Des carreaux de marbre et des tableaux abandonnés. Pietro qui avant l'aube scellera les chevaux et retardera la levée de l'alerte, il le lui fera promettre.
La dernière porte est franchie dans un silence religieux. Novella encapuchonnée, ils émergent dans les cuisines, traversent un salon et se glissent entre les ouvrages par milliers de la bibliothèque. Les rayons de la lune jalouse continuent de les éclairer. Poignardent les immenses vitres. Crèvent l’obscurité.
Enfin, les escaliers menant à l'étage, l'aile sud, celle dans laquelle plus personne ou presque au déclin du jour ne met les pieds. Son royaume. Lorenzo gravit les marches, presse Novella ; les craintes se blottissent contre son cœur et dans le chaud de son ventre. Son cœur bat si fort sous les côtes qu'il pressent les entendre craquer.
L'étage rejoint, les portes d’ébène s'enchaînent et la hantise d'en voir une s'ouvrir sur quiconque qui ne devrait pas s'y trouver lui fait monter le rouge aux joues. Brûlure d’appréhension cavalant sur tout son visage et son visage.
Il s'arrête. Son antre. Poignée qu'il attrape, porte qu'il pousse. Le bois appuyé contre son épaule et la silhouette de Novella lui passant devant. Il pénètre à son tour son univers et referme doucement la lourde. Dos collé à la surface, l'arrière du crâne s'y dépose. Du soulagement filtre hors de son gosier. Un long soupir et son sourire brasillant dans la seconde à sa face.
Bienvenue, articule-t-il. La voix éteinte mais la joie creusant ses joues.
Et sans attendre, son corps retrouve celui de Novella. Esprit nocturne qu’il assiège. Ses mains cherchent sa peau, sa bouche cherche l'air qui lui manque à la sienne. L'avaler, la dévorer, et son rire échappé entre deux respirations, entre deux baisers quand ses doigts la soulagent de sa cape. Un drap noir à leurs pieds.
Sa bouche délaisse celle de Novella. Sa bouche cherche la chair de Novella. Lèvres amoureuses se réfugient dans son cou, savourent les battements de son cœur. Jugulaire explorée. Lorenzo s'empêche de montrer les dents, s'empêche de lécher. Pouls contre le tendre de sa lippe. Son parfum submerge ses narines, ranime sa voracité qu'il essaye, maladroit, de contenir. Contraignant ses jointures à se détendre sur ses flancs, ses ongles à ne pas se planter sur le lisse de sa robe, le dur du corset qu'il devine au-dessous.
Il parvient à se redresser, à retenir sa substance de recouvrir et envahir la sienne.
Tu peux dormir... tu dois dormir.
Ils doivent dormir. Demain sera interminable.
Il sait qu'il en sera incapable. En lui, tout flambe.

@Clarissa Mooney
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