Comics Strip | ft. Harlan

Comics Strip @Harlan Cameron & @Dorian Parker

Le jardin secret du Trickster l’amenait souvent à jouer le mec banal et sans histoire pour pouvoir évoluer dans Los Angeles sans tout faire exploser. Pourtant, lorsqu’il s’éloignait du sud pour se rendre vers le centre-ville, l’envie contrainte de voir s’écrouler les grandes tours de verre et d’acier lui procurait quelques tics nerveux. De plus, la faune était particulière. Les hommes d’affaires aux dents longues côtoyaient les sirènes de police peu ambitieuses qui poursuivaient des petites frappes. Seraph Inc. avait fait de cet endroit une des nombreuses vitrines de sa politique urbaine où tout se ressemblait aux yeux de Dope. Les odeurs de hot-dog des vendeurs ambulants crachaient les fragrances de saucisse parfaitement grillée, de chou et de moutarde. On voyait des gens jeter des billets aux chauffeurs de taxis, des gens sobres et propres sortir des entrailles du métro, des feux tricolores fonctionnels qui laissaient le champ libre aux vélos et aux piétons dans un ballet bien ordonné. La population semblait aisée, transpirait le savon et le parfum, et la solidarité du pauvre, ici, n'avait plus droit de cité. EURK.

Dope ressentait de l’inconfort face à l’affairement bon chic bon genre du monde. Parfois, il supportait cette ruche. Souvent, il la portait en exécration et se frustrait de ne pouvoir tout gazer à l'envie. Il paierait cher pour que les stupides Héros n’existent pas, lui laissant tout le loisir de faire exploser ce restaurant en vogue devant lequel les étudiants aisés faisaient la queue des heures durant pour un donut fancy et un latte fade, ou encore cet hôtel qui recevait sans cesse les businessmen étrangers avides de constater la réussite des menteurs de Seraph, ou tout simplement éventrer les boulevards en faisant s’effondrer les galeries du métro souterraines et voir les bâtiments rejoindre les abysses dans les cris des badauds. Il eut un frisson de plaisir glissant le long de ses vertebres mais un bruit de klaxon le sortit soudain de ses rêves de chaos. Il se trouvait au milieu de la chaussée, emporté par ses délires. Revenant sur le trottoir, il se colla deux baffes violentes en se murmurant des ordres. Dope, calme-toi, tu vas passer pour un fou… Cette pensée le fit rire un peu, bruit criard trop aigu pour ne pas être malsain. Devant le regard affligé d’une vieille humaine, il se racla la gorge et resserra sa veste en jean noir contre son corps, accélérant le pas.

Avant d’atteindre sa destination, et après avoir bu beaucoup d’eau pour ne pas risquer la déshydratation liée à ses pouvoirs, il profita des ombres d’une ruelle pour uriner entre deux containers. Des passants lui adressèrent un demi-regard consterné, les traits creusés par le dégoût. Il eut un geste obscène en leur direction, les faisant passer leur chemin avec un petit juron tout à fait urbain. Bande d'imbéciles. Dans le calme et la puanteur de la ruelle, Dope retrouva un peu de sérénité et pu de nouveau se concentrer sur son personnage. Il fallait qu’il aie l’air parfaitement normal. Inutile d’attirer les regards. L’exercice était difficile mais maitrisé.

Le bruit de la clochette le fit sursauter quand il pénétra dans un des magasins de Comics les plus en vogue dans cette partie de la ville. Il avait entendu à la radio la réédition des premières aventures d’Atom dans un format collector. Hasard du calendrier, et il s’en serait bien passé, le même jour se tenait un rassemblement de cosplayer Marvel. Il s’en foutait évidemment royalement, comme des Super-Héros en général. Seul Atom et, depuis quelques années, Enchantress nourrissaient ses obsessions. Les Héros qui passaient de la gloire aux ombres, voilà qui présentait d’intéressantes perspectives. Il se gratta machinalement la joue, mal rasée, reniflant de dédain face aux déguisements moulant du Concours de Cosplay. A la place, il agrippa le bras de quelqu’un habillé normalement. « ‘Scuse mon gars, la réédition d’Atom, tu l’as en rayon ? ». La personne n’était manifestement pas un vendeur. Juste, il ne portait pas de costume moulant de Spiderman ou d’armure électronique en métal. Et puis c’était quoi ces cheveux longs et ce marteau ? On aurait dit un Defender viking, ridicule…

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Il y a des jours comme cela que je marque d’une pierre blanche. Des petites croix dans le calendrier que je ne veux louper sous aucun prétexte. Des semaines que j’attendais cette date avec une impatience non dissimulée, scrutant la moindre information sur mes groupes sociaux favoris. Aujourd’hui l’édition collector du dernier comic de The Amazing Spider-Man allait être mis en vente en très peu de quantité comparé aux nombres de fans prêts à tout pour se l’arracher. Le seul petit avantage que j’avais était que le gérant  d’une boutique très fréquentée de produits geeks en tout genre et surtout d’une grosse quantité de comics en tout genres, était devenu un de mes amis à force de me voir débarquer chez lui plusieurs fois par mois et repartir avec une somme astronomique d’objets. Je me pressais de lui envoyer un petit message pour lui demander si je pouvais passer à sa boutique malgré le rassemblement  de cosplay qu’il avait organisé à l’occasion de la sortie de ce numéro spécial. Il y avait de bons côtés à être dans les petits papiers de certaines personnes et il en faisait partie. Autant je n’étais pas spécialement le genre de personne à porter un costume et des collants en public, autant je trouvais cela sympa que d’autres vivent la passion jusqu’au bout de la perruque. J’étais plutôt fan des répliques d’objets des films et autres figurines collector que de vouloir enfiler la combinaison de l’homme araignée. Si j’avais pu avoir un pouvoir autre que le mien il est évident que j’aurais choisi celui-ci. Se balancer d’immeubles en immeubles, sauver les personnes qui en ont besoin, avoir des réflexes incroyables comme lui. Cela dit, je n’aurais jamais assez de courage pour me balader avec des tenues aussi ridicules que celles des héros des grandes licences. Les capes et les collants ce n’était clairement pas ma cam. Mais dans l’absolu oui, j’aurais pu être fort comme captain america, avoir le don du dieu de la foudre ou bien juste être incroyable comme Wanda mais non. Le destin a préféré me chier dessus pour me refiler un don invisible dont tout le monde se fiche jusqu’à en avoir besoin. Décevant de n’être que le spray sur pattes pour les gens angoissés ou énervés. La roulette des pouvoirs m’avait complètement loupé pour le coup.

Une fois sur place, je profite avec joie du spectacle des cosplayers qui pour l’occasion jouent bien leurs rôles. Même si nous avions trois Thor et sans doute deux copies douteuses du milliardaire philanthrope je trouvais l’ambiance plutôt sympathique. Entre poses avec leurs accessoires et petits moments complices avec quelques visiteurs pas au courant de l’activité du moment, cela donnait un souffle de bonne humeur constante à la boutique. Pour ma part j’avais pris le temps d’aller payer mon achat si précieux qui était d’ailleurs bien vite emballé dans un sac que j’avais fais mettre de côté le temps de flâner dans la boutique. Je pouvais passer des heures ici à relire encore et encore des comics que j’avais déjà chez moi. Échanger avec les vendeurs aussi passionnés que moi et accessoirement chopper des items en occasion qu’ils trouvaient et me mettaient de côté en sachant pertinemment que ça allait m’intéresser. Je rentrais dans la catégorie des meilleurs clients depuis une dizaine d’années alors il était évident que j’avais quelques passe droits plus importants que les nouveaux clients. Le nez dans les grosses caisses à trier les numéros que je n’avais pas lu et que je comptais acheter, j'entasse une pile assez conséquente de livres sur un petit tabouret que j’avais chipé dans un coin. J’allais encore repartir avec un bon paquet de bouquins je le sentais. Alors que j’étais aspiré dans l’un des derniers numéros de Iron Man je sentis mon bras se faire agripper. Pardon ? Quoi - qui ? - Où? Je ne comprenais pas ce qu’il venait juste de se passer. J’abandonne quelques instants la lecture que j’avais sous le nez pour me tourner vers le responsable de cette mini agression étrange.   Excusez moi … le .. je sais pas je ne bosse pas ici. est ce que j’ai l’air d’avoir la tenue du vendeur ? Je n’ai pas le petit pull bleu avec le logo du magasin dessus je suis en putain de sweat shirt avec un Hulk énorme dessus. À quel moment j’ai l’air de bosser ici?

Mon regard se perd rapidement sur les caisses bondėes et le seul vendeur disponible totalement accaparé par un groupe de visiteurs qui ne savaient pas vraiment ce qu'ils voulaient. Je roule légèrement des yeux. Ma gentillesse me perdra, j'en suis à peu près certain. Mais je peux peut-être vous renseigner … ils sont quelque peu occupés pour l’instant. Vous parlez de la version classique ou bien la collector qui est sortie ce matin? Désolé je ne suis pas vraiment les sorties de ces séries si c’est la deuxième il va falloir qu’il se décide car il y a moins d' une demie heure il n’en restait que trente sur les étagères et vu le monde qu’il y a, j’avais peur qu’il ne trouve pas. Je lui fais signe de me suivre, non sans embarquer ma pile de futurs achats sur les bras avant de l’emmener à l’étage de la boutique. Les comics des héros réels n'étaient pas rangés au même endroit que les autres. Normalement Atom c’est par … par ici … voyons voir … balayant les étagères du regard. Soupirant quelque peu en voyant les produits dérivés des primordiaux que je me coltine à longueur de semaine sur le dos. Vraiment je n’étais pas un fanboy des héros existants. Je désigne une étagère avec plusieurs bandes dessinées classiques et un petit support de publicité cartonné avec l’édition collector. Il n’en restait que six, comme quoi le stock partait bien vite. Heureusement que plusieurs boutiques vendaient cet  objet sinon il n’aurait jamais rien eu.

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Dope détailla le pull Marvel porté par le pauvre bougre qu’il venait agripper en secouant un peu la tête mais il se ravisa assez rapidement. Il ne fallait pas vexer la bonne âme qui allait pouvoir l’aider. Puis au-delà du style vestimentaire un peu bancale à son goût, l’amateur de mauvais comics n’était pas dégueulasse à regarder. Il était juste serviable. La courtoisie et les égards dont il affublait le résident du sud arracha à ce dernier un sourire sarcastique qui étirait un coin de lèvres jusqu’à dévoiler une incisive. Tout était si politiquement correct dans cette partie de la ville que le Trickster ne pouvait s’y habituer. Son esprit tordu où se bousculaient les pensées délirantes ne présentait plus les conditions nécessaires pour trouver tout cela « normal ». Les cadres, les conventions, tout ce qui ordonnait la vie sociale lui était étranger et, s’il parvenait à jouer la comédie, cela ne restait pour lui qu’un rôle de composition absurde. Le masque mondain n’avait jamais autant de sens, et l’adage « on ne sait jamais ce que les gens ont en tête » lui collait au corps comme un slip sur les burnes de Superman.

« C… C… Celle sortie ce ma… matin ». Tocard. Bégayant pour se rendre inoffensif, une corde supplémentaire à son personnage, il allait lâcher une insulte, mais ça n’aurait pas été de bon ton. Quel imbécile, Dope possédait déjà un trésor d’éditions introuvables, de figurines sous blisters et d’autographes certifiés. Bien sûr qu’il venait pour l’édition collector, quelle question. Il renifla avec un peu de dédain, qui prenait les airs chez lui d’un spasme d’addict à la cocaïne. Alors qu’à la vérité, The Trickster ne touchait à aucune drogue. La bouillie névrotique de son cerveau suffisait à son état instable. Et puis, producteur d’agents chimiques, il ne connaissait que trop les compositions douteuses dont il abreuvait le marché des drogues de la ville. Les seuls choses qu’il avalait, c’étaient des médocs volés dans les asiles. L’accoutumance les rendaient inefficaces, mais il était accro au geste, un reste sans doute des années de camisole chimique.

Le métahumain attrapa un des paniers en plastique qui s’entassait sur le côté du présentoir des éditions collectors, et il le remplit des six exemplaires restants. Heureusement, le nombre d’items disponibles était paire, lui évitant la nervosité inhérente à ses nombreux troubles compulsifs. Dope était content de voir qu’il ne raterait pas cette réédition, accomplissant sa curieuse obsession de collecter tout ce qui touchait à la figure de son héros d’enfance. « M… Merci » lâcha-t-il dans un sourire trop large dévoilant ses dents blanches parfaitement californiennes. « P… P… Pour te reme… me… mercier, prend-ce que t… t… tu veux. Je te l’a... achète. » Un élan de générosité le prenait comme un éternuement, imprévisible, motivé par la pureté de cette nouvelle connaissance. C’était assez rare. Le Trickster s’entourait de cinglés, abîmés gravement par la vie, ou motivés par l’anarchisme le plus amoral. Trouver dans un magasin de comics un jouet aussi propre que son bienfaiteur le poussait à tout faire pour le connaitre et le souiller un peu.

« D… D… Dope » annonça-t-il en tendant sa main pour attraper – cette fois-ci de manière plus chaleureuse et curieusement douce - le bras de son interlocuteur, plongeant son regard bleu clair, bien qu’un peu fuyant, dans ceux de l’inconnu au pull Hulk. « C’est mon nom… Et toi ? C’quoi t.. ton petit nom le f… f… fan de M… Marvel ? ». Il lui fit un clin d'œil digne du quaterback populaire de lycée publique.

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Ce gars-là était chanceux, je pouvais le renseigner sur à peu près n’importe quel produit en rayon ici. Même si je ne collectionnais qu’une infime partie de ce qui était mis à disposition que de soit des héros fictifs ou bien ceux qui débarquaient pour des raisons aléatoires dans mon bureau quand je n’avais pas le temps (sinon ce n’était pas marrant me direz vous). Je comprends, je cours aussi après la moindre édition collector ou réédition même si je les ai en cinq exemplaires à la maison. même parfois dans des langues que je ne parlais même pas mais qui avait des couvertures différentes selon les pays. Une vraie collection qui commençait à valoir un paquet d’argent mais je ne m’en étais jamais préoccupé. Je le laisse me suivre, dans  un coin beaucoup moins encombré que le rez-de-chaussée. Il y avait seulement deux ados sur une grande table en train de lire leurs achats, et un autre qui fouillait dans les étagères consacrées au Defender. D’ailleurs, faudra que je vérifie les informations concernant la future mise en avant des prochains numéros. Petite note personnelle. Je relève un sourcil assez curieux en voyant cependant qu’il était bien parti pour dévaliser le rayon. J’espérais qu’il ne faisait pas cela dans toutes les librairies de la ville sinon cela allait être compliqué de mettre la main dessus. Enfin je m’en fiche, mais j’imaginais sans peine la taille de la fanbase de Atom. Oh d’ailleurs si vous aimez bien Atom il y a quelques trucs sur lui qui ne sont pas forcément les mieux rangs car les gens ne savent pas remettre au bon endroit. J’étais tombé sur des petits book sympas l’autre jour. Je ne sais pas si vous les avez contenant un argumentaire qui m’aurais probablement permis de bosser ici si ce n’était pas chez Seraph.

Alors que j’allais embrayer sur d’autres détails, je fut pris de court par sa proposition. Il veut vraiment m’offrir un truc parce que je lui ai fait monter dix marches jusqu’à une étagère ? J’en reste quelques secondes sans voix, je ne vais pas demander à un inconnu de me payer quelque chose mais par politesse je ne vais pas aller lui dire de s’occuper de ses achats. A  la caisse ils ont rajouté des boites mystères avec des bonbons et une mini figurine dedans … si jamais je suis curieux de savoir ce que j’aurais c’est pas si cher et c’est vraiment un truc que je recherchais à essayer. Mon attention se porte quelques instants sur un enfant qui venait d’arriver et qui  tentait d’attraper un livre sur une des étages proches. Lui dégainant la nouvelle édition d’un comics de Defender. Le laissant repartir tout souriant juste après. Me retrouvant à nouveau dans la discussion avec … Dope. Dope … ça a plus une gueule d’alias que de prénom ça. Je serre sa main gentiment   Enchanté je m’appelle Harlan ! Et effectivement oui je suis fan de Marvel je pense que c’est assez visible entre la pile de Spiderman et le sweat shirt le doute n’était plus possible.

Je souris un peu avant de désigner une étagère du bout du nez C’est sympa un fan d’Atom. J’ai plus souvent des fans du Defender a renseigner. me gardant bien de préciser que pour connaître le vrai, les histoires relatées sont sans doutes un peu trop idéalisées à mon goût. Jamais on ne me voit galérer dans mon coin à arranger leurs débordements. C’est HONTEUX moi aussi je mérite d’une petite case pour le sacrifice de la nation. Surtout après avoir supporté Miss Problèmes qu’est Hazel. Autant j’adorais Max mais il est vrai que parfois quand j’en recevais un ou deux dans la semaine pour corriger un truc, parce que la direction me les avait envoyé ou je ne sais quoi, je rêve d’être invisible et pouvoir continuer mes autres tâches absolument chronophages. Je lui sort tout en discutant un petit livre pas spécialement mis en avant, légèrement caché par d’autres ouvrages. Ce dernier était un petit recueil concernant les articles de journaux de Atom et autres informations diverses et variées Les 1001 secrets … je ne sais pas si vo… tu l’avais mais je trouve le format assez sympa. lui agitant l’œuvre devant les yeux, sans doute qu’il l’avait mais j’avais été content de trouver une ancienne édition cachée il y a quelques semaines. Mon regard se pose quelques instants sur l’étage sous nous. Tout le monde riait et se partageait des photos ou des anecdotes ici et là. Vraiment la meilleure boutique du coin. Le jeudi de la semaine prochaine il y a des ventes privées à l’hôtel des ventes sur la 36e. Je sais qu’il y aura des items d’univers comics si jamais … peut être que quelque chose attirera ton attention le nerd et ses bons plans bonjour.

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Dope avait un petit rire crispé à chaque phrase trop longue que Harlan semblait lui jeter à la figure avec une sympathie confondue d’innocence. C’était un truc détestable, le small talk bienveillant, comme si The Trickster était un fan de super-héros lambda, comme tout les autres, et qu’ils partageraient tous une passion commune avant de se boire des bubble tea au nouveau bar weeb tendance du coin. Il y avait logiquement de quoi gerber, ou en tout cas, d’être victime de remontées acides. Ce n’était pourtant pas trop le moment de dézinguer deux ou trois marginaux fétichistes des biceps de Captain America – nom débile – ou des gougouttes de Miss Marvel – bande de pervers ! La vénération que Dorian Parker avait toujours eu pour Atom relevait de plusieurs autres raisons que la simple passion régressive et réconfortante.

Atom, c’était le Super-Héros d’un âge d’or, aussi charismatique que séduisant, puissant et particulièrement lucide. Oui, lucide. Parce qu’il s’était rebellé contre Seraph et les petits cols gris de l’organisation. C’était un anarchiste qui avait tué tout un tas de gens et détruis une bonne partie d’une ville. Evidemment, parce qu’il avait bercé l’enfance d’une génération entière, Seraph Inc et sa bande de jeunes communicants avaient fait le taff pour maquiller l’échec du Triumvirat. Ainsi, les Primordials étaient nés, The Defender en proue, vainqueur d’un Atom soi-disant sous influence… D’autres théories – plus réalistes – jaillissent pour révéler des vérités dérangeantes sur les activités de Seraph Inc et ce pourquoi ses petits jouets métahumains se sont soulevés. Les médias, corrompus, parlent de complotisme. Les quelques manifestations furent bien vite étouffées, et Atom pu rejoindre le panthéon des héros de bande dessinée, figure mythique de la réussite de l’organisation, bien loin de la vérité sur la démarche du premier Super-Héros du projet Héraclès. Honneur sauf pour Seraph Inc. Obsession née chez Dorian Parker.

« Très bien, t… t… très bien. V… Va pour la boi… boi… boite mystérieuse alors, bégaya-t-il en souriant à son nouvel acolyte de comics store dont il connaissait désormais le nom. P… Pourquoi pas fan de S… S… Seraph ? ». Mine de rien, The Trickster se renseignait toujours sur celles et ceux qui, sans le savoir, avait fait un pas de côté par rapport à la toute puissante entreprise qui tirait les rênes de la ville et de la vie de ses habitants sans que la masse n’y voie trop d’inconvénient, abreuvés par les chaines d’infos en continu à la gloire de Seraph Inc. « The Defender, hein ? Les ge… gens n’ont aucun goût. Un hér.. r… ros f.. fade et n… navrant. ». Dope ne pouvait cacher son agacement pour le leader des Primordials. « 1001 secrets de… ». Il tenta de lire la couverture du livre qu’on agitait devant ses yeux quand son regard se perdit sur un autre opus de la même collection. En première page, The Trickster, pas lui, mais le premier Trickster, celui de la crise des missiles de cuba telle qu’elle fut racontée par les firmes commerciales… Un super-vilain fictif des comics marquant la culture populaire avec une telle force que l’effet Mandela rendait son existence historique pour une certaine partie de la population.

C’était lui, distorsion du réel qui avait fait jaillir de sa folie et de sa survie au Topalt, The Trickster, l’actuel, celui qu’il était vraiment derrière l’étrange mais inoffensif Dope. Ou encore derrière le bon voisin du Westside, l’écrivain raté Read Ori Prank – anagramme de son vrai nom. Dorian Parker était mort le jour où Trickster avait rejailli dans la tête de ce cinglé qu’il était. Alors, voir son nom sur un 1001 secrets le rendait aussi excité qu’un enfant hyperactif, avec une pointe d’agacement. Seraph se faisait du pognon sur lui, enfin sur la version d’avant lui, enfin, vous l’aviez compris, tout se mélangeait très vite dans son esprit. Peu importe l’hôtel des ventes de la 36e rue, peu importe les bons plans de nerds gentils, Dope n’avait d’yeux que pour cet ouvrage caché dont il n’avait rien su. Il le prit, et voulut en prendre un deuxième. Il n’achetait rien si ce n’était par paire. Mais l’exemplaire était unique.

Quelque chose changea sur son visage. S’il ne pouvait l’acheter par paire, il était obligé de le voler ou de se le procurer d’une autre manière. Ses traits innocents et avenants s’étaient évaporés, les pupilles s’étaient dilatées et un étrange sourire arrachait ses lèvres, s’étirant tellement qu’elle lui donnait l’impression de souffrir. Aucuns plis ne parsemaient ses yeux, preuve de la malhonnêteté de son expression. Un voile sombre était tombé sur son teint et il pressa l’exemplaire de 1001 secrets du Trickster contre la poitrine de son guide. « Achète-moi ça, Harlan. Rien ne me ferait. Plus. Plaisir. ». Son bégaiement avait disparu et il parlait les dents serrées, manifestement tendu par son TOC contrarié. Il semblait être aussi explosif qu’une bouilloire laissée trop longtemps sur le feu. Il se tordit le cou frénétiquement pour faire craquer ses cervicales, lui donnant encore plus l’air d’un fou…  

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Mon cerveau se coupait par petites fractions de micro secondes, juste le temps d’intégrer tous les éléments de la discussion qui était de plus en plus lunaire. Comment on est arrivé réellement d’une recherche d’un livre à une boîte de bonbons gratuite ? Je clignais des yeux histoire de réaligner les planètes quelques instants. Cependant sa question me vrilla légèrement l’esprit. Qu’est-ce que cela peut sincèrement lui foutre ce que je pense de Seraph et de tout ce qui est lié à la firme?  Même moi je ne suis pas encore certain de ce que je pense vraiment de tout ce bordel. Non je ne les détestais pas parce qu’au final ils me filaient un bon salaire mine de rien, mais je n’étais pas non plus en béatitude face à eux. Surtout quand on sait les pratiques derrière, il est difficile d’apprécier ce genre d’environnement Seraph.inc est ce qu’elle est. Je n’ai pas d’avis tranché sur la question. et ça ne te regarde pas mon p’tit pote. Puis Max arrive sur le tapis. Enfin, métaphoriquement bien évidement, je ne le voyais pas faire du slide carpet dans une boutique. Idem, concernant le grand protecteur du monde je n’avais pas d’avis hyper tranché. Je l’aimais bien en tant que personne, même si j’aimerais parfois qu’il me ponde moins d’ennuis au mois, mais bon, on ne sauve pas le monde avec de belles paroles. Defender … il tient son rôle comme les autres. Ni plus ni moins j’imagine. non j’imagine pas je le sais quand même mais bon, passons Avec sa notoriété il est évident que des avis sont divergents, pour être tout à fait honnête, ça me passe bien au-dessus de la tête. Comme tout à chacun il fait des actions parfois qui laissent à désirer. bon, ok j’arrangeais largement mon avis. Ça ne me passe pas du tout au dessus parce que sans lui je ne serais pas à cette place ci et qu’en plus de ça, il est évident que sa petite vie m’intéresse particulièrement cinq jours sur sept.

Je finis par remettre les bouquins que j’avais pris correctement sur l’étagère, c’était ça de moins à faire pour les vendeurs. D’autant plus que vu comme c’était parti, la boutique allait se retrouver dans un beau merdier avec cet événement de cosplay organisé. Je restais quelques instants songeurs sur les différents livres que je voyais. Même Dam avait le sien, en plus petite série évidemment mais il était là avec d’autres teenage, entouré des autres héros de la firme. Je ne les enviais tellement pas. Jamais je n’aimerais qu’on écrive des choses sur ma pomme, et encore moins en plusieurs volumes. C’est mon job d’écrire sur les gens pas l’inverse, et je le faisais bien.je pose alors un regard assez perturbé sur l’individu quand à son changement d’attitude. Il a pas tous les ballons dans le même but celui-ci … pourquoi je tombe toujours sur le type chelou quand je vais faire mes courses ici. A croire que c’était le destin de me coltiner les weirdos de LA sur mes jours de repos.   Ouais je te le prends … viens on retourne en bas y a plus rien ici reprenant mon lot de comics avant de reprendre le petit escalier pour retourner au rez-de-chaussée de la boutique. Faisant un petit signe du regard au gérant qui retourne l’air de rien au comptoir.

Salut Nick ! Écoute je te prends tout ça plus ce que je t’ai mis de côté et … celui-ci que j’ai pris en haut ajoutant le livre de Dope à la pile déjà assez conséquente. C’est bon, si pour $12 il est content avec son machin tant mieux, moi j’attendais juste de lire mes bouquins pépère chez moi avec Marvel qui vient me ronronner dessus comme la bonne locomotive qu’il est. Je procède au paiement avant de glisser mes affaires dans mon sac papier et de tendre l’autre au gars qui m’avait demandé de le prendre Et ça c’est pour toi ! J’espère que le contenu te plaira, je ne connais pas ces éditions tout bonnement parce que je ne lisais rien qui pouvait concerner de réelles personnes. Vu le nombre sur l’étagère j’imaginais que le succès avait été existant et que par conséquent la lecture serait sûrement sympathique. Sans trop comprendre je me fis embarquer dans un selfie avec un de ses employés et un type qui avait une vague tentative de ressemblance avec Thor. Pourquoi cette journée n’a aucun putain de sens ? Pourquoi je n’ai pas le droit à un peu de normalité dans ma vie. Un peu gêné par le move mais pas assez agacé pour le faire remarquer, je glisse un petit pouce en l’air dans la direction des deux autres, histoire qu’ils soient contents. Je suis piégé dans un univers parallèle je pense, je vois pas trop d’explications. Mon regard se pose sur ces stupides boîtes à bonbons, finalement je ne sais même pas si ça me faisait extrêmement envie pour le coup.