Born to shine ft Max

born to shine @Maximillian Grayson & @Harlan Cameron avril 2023

20h - Hero Fest - 10 Avril

Évidemment ce ne serait pas une convention normale si je n’étais pas à courir à droite et à gauche avec le téléphone scotché à l’oreille. C’est toujours fantastique de constater que même si tout est écrit dans les moindres détails il faut quand même avoir le nez partout. Alors je laisse le pôle organisation gérer tout ce qui est lieu et public. Cela dit, j’avais moi aussi un bon bout à m’occuper. Autant des services médias présents ce soir, que de ceux qui s’invitent on ne sait même pas comment mais surtout de m’occuper de la star de la soirée. Il y avait quelques teenage mais la majorité était venue voir le Defender. « Monsieur soleil » comme je le surnomme affectueusement. J’adore sincèrement cette personne, que je connais sans doute un poil de plus que les fans les plus hardcore qui ont son nom tatoué sur les fesses. Je me glisse le plus subtilement entre les diverses personnes du staff pour me faire une place jusqu’aux loges où ils sont tous encore avant l’ouverture officielle de ce salon nocturne. Ou plutôt showcase … enfin on s’en fiche un peu de l’appellation officielle. Il était évident que chaque héros, jeune ou non, avait sa loge privative avec tout ce qui il fallait dedans et évidemment les coiffeurs et maquilleurs à disposition. Je me faufile dans le couloir, me heurtant à quelques techniciens ici et là, à du personnel à qui je répondais en coup de vent avant de me glisser jusqu’à la bonne porte. Toquant un peu fort pour qui il m’entende malgré le brouhaha assourdissant autour de moi C’est Harlan ! me présentant au cas où mais c’était forcément quelqu’un de l’équipe qui allait entrer ici de toute façon vu la sécurité.

Une fois la validation pour entrer, je me glisse dedans en refermant la porte bien soigneusement derrière moi J’espère que tout va bien ! Je voulais savoir si tu avais eu le temps de regarder le programme ? programme qui allait se toute façon le faire grincer des dents à un moment ou à un autre. Car en plus de se prendre un bain de foule digne de la plus grande rock star du monde,il allait avoir droit à un petit discours, une petite séance de dédicaces avant d’avoir sûrement sa partie préférée : les démonstrations pour faire hurler la foule en délire. Mais voilà, seule la dernière partie allait l’amuser le reste c'était juste pour la forme classiques des conventions de ce genre. Je te confirme que tu auras une petite interview télévisée en fin de soirée …. J’ai étudié les questions normalement rien ne pourra te mettre dans l’embarras dis-je en tirant un siège vide et de m’installer juste en face de lui. Bon, ce que je ne lui dis pas c’est que j’avais effectué énormément de retouches comparé aux questions originelles. Je n’avais aucunement envie qu’il déballe des éléments trop privés juste pour satisfaire la curiosité malsaine de certains. Si c’était une vie privée c’est bien pour une raison, et clairement je n’allais pas dans le sens de les vendre comme des animaux. J’avais une ligne directrice que je suivais depuis le début et en plus d’étouffer les petits scandales je m’arrangeais pour que d’autres ne se créent pas d’eux mêmes.

Je fouille alors le tote bag que je traînais avec moi et sort un petit paquet de bonbons. Ceux que je savais qu’il adorait Je t’ai apporté ceci avant de te lancer dans l’arène! J’espère que ça te plaira lui glissant sur la petite table devant lui. Bon, j’étais clairement trop attaché à mes Primo, j’aimais savoir qu’ils ne manquaient de rien et que tout allait bien pour eux. Sans doute que je surpassais un petit peu le périmètre de mon job, mais je tiens à eux sincèrement. Malgré la pression incroyable et le fait que tout soit extrêmement difficile à gérer quotidiennement, je suis heureux de pouvoir travailler avec eux. Il est certain que pendant certaines périodes j’ai envie de les envoyer deux semaines aux Caraïbes histoire d’avoir la paix. Mais je sais pourquoi j’ai signé après tout.

Born to shine @Harlan Cameron & @Maximillian Grayson

Lorsque le mur de son franchi claque un bruit terrible sur les environs, la foule n'a même pas le réflexe de se plaindre. Tout le monde a déjà les yeux levés vers le ciel et l'arrivée en fanfare du phare de l'humanité se fait sous les hourras, les hurlements de joie, les signes de la main, et les évanouissements de quelques groupies qui firent comprendre à l'organisateur de cette soirée que doubler voire tripler le nombre de secouristes sur place était TOUJOURS important quand il s'agissait de faire intervenir les membres des Primordiaux quelque part.
Sitôt posé, il a tout juste le temps d'échanger quelques mots et d'entendre ici et là quelques mythomanes compulsifs complètement possédés affirmer qu'ils étaient certains de l'avoir vu, lorsqu'il volait, leur faire un clin d'oeil ou un discret signe de la main. Ah... les fans.
Que serait-il sans eux hein ?

Probablement exactement la même chose qu'actuellement, mais en beaucoup moins riche.  

Soit.

Une véritable légion d'assistants l'accompagnent finalement tandis qu'il pénètre les lieux et prend la direction des loges en serrant ici et là la main de stars locales. Un petit Selfie avec The Rock, l'acteur qui jouera la future version d'Atom dans le prochain giga blockbuster, Atom Last Stand. Adaptation cinématographique du second comics le plus vendu. Finalement, après quelques mots ici et là, le voilà au calme, seul dans sa loge.

Maquilleuses coiffeuse et stylistes passèrent pour remettre du panache dans sa chevelure, empêcher ses joues de luire, frotter les dorures des revers de sa tenue et dépoussiéré sa cape sombre, après quoi il se retrouva là, dans un peignoir, assis dans le fauteuil face à l'énorme miroir qu'on lui avait placé, toutes les lumières – UV puisque c'était toujours sa demande dans les loges – allumées au max pour qu'il puisse se gorger de leur lumière.

Fond sonore ? Rien de moins que Toto Africa en mode repeat. Entre ses doigts, une tasse dans laquelle il avait mis un fond de lait qu'il faisait chauffer en projetant sur la surface du liquide les rayons que ses yeux pouvaient envoyer afin de bouillir le liquide dans lequel il avait placé une des pâtes fruitées ultra-énergétiques que Seraph Inc produisait exprès pour combler les besoins colossaux de nutriments que son organisme avait besoin d'avaler pour fonctionner à pleine puissance.
L'idée était évidemment de s'en faire une boisson. Sorte de cocktail un peu honteux que personne n'était supposé le voir avaler. Pas plus que le monde ne devait le voir dans son peignoir, à écouter Toto.

« ♫ I hear the drum echoing tonight... »

Finalement, la vie n'était pas si terrible dans ce genre de cas. Quelques lampées d'une boisson affreuse, dans un peignoir ridicule enfilée par-dessus son merveilleux costume de Super-Héros, en chantonnant quelque chose qu'il entendait souvent à la ferme quand il était simplement Max, et qu'il se faisait gronder parce que, Non Maximillian, on ne soulève pas le pick-up quand maman démarre pour que les roues ne touchent plus le sol et qu'elle ne puisse pas avancer.

Du reste, quelqu'un tapait à la porte, mais il s'en foutait, il mimait de ses mains les quelques percussions avant le refrain en s'apprêtant à serrer les cordes vocales pour faire en sorte que sa grosse voix rauque tombe dans les aigus des lyrics qui arrivaient.

« IT'S GONNA TAKE A LOT TO DRAG ME AWAY FROM Y... »

La porte s'ouvre. Peut-être qu'à chanter, ses paroles ont pu ressembler à une invitation. Il n'empêche que le plus grand des héros sursaute presque, manque de renverser sa boisson cheloue sur son merveilleux peignoir avant de jeter un regard vers l'arrivant.

Harlan !

« Le programme ? »

Il se raccroche aux branches, essayant de faire mine que rien d'étrange ne venait de se produire. Que rien ni personne ne venait de le surprendre en train de chanter comme ça, dans cette tenue, dans une loge.

« Non pas encore, je suis arrivé il y a quelques minutes, seulement. »

Bon... de longues minutes en réalité. Mais hé... au moins il était arrivé à l'heure et ça déjà, c'était une sorte de petit miracle.
Une interview. L'idée le fit tirer immédiatement la tronche. Il n'aimait pas qu'on lui impose ce genre de chose dans des galas de ce type. Parler aux journalistes sur les lieux d'une scène d'action était toujours plus simple, dans l'euphorie et les restes d'adrénalines, les choses étaient plus simples. Les interviews comme celle-ci, préparaient, l'ennuyaient totalement. Encore plus quand il devait prétendre être qui il était, et faire comme toujours au minimum un placement de produit pour des raisons contractuelles.

« Je me fiche pas mal que les journalistes essayent de me mettre dans l'embarras... »

Qu'il avait quand même repris en haussant les épaules en tournant sur son fauteuil pour essayer, du bout du pied, d'éteindre la musique qui continuait encore et qui rendait l'échange plutôt... bizarre.

«...Mais ça facilite la vie qu'ils n'essayent pas. »

Il s'étira un peu, totalement tourné vers Harlan qui s'était finalement installé face à lui en présentant quelques bonbecs toujours de rigueur quand il s'agissait de faire avaler des couleuvres à quelqu'un. Ceci dit, il n'y voyait pour le coup aucune espèce de tentative de le manipuler, parce qu'il était intimement persuadé que Cameron était tout à fait authentique dans son comportement. Presque candide.

Et c'est lui, naïf parmi les naïfs, qui le disait !

« J'imagine qu'ils vont vouloir quelques mots sur la nouvelle came à la mode dans les rues là ? Le Boost ? Je suppose qu'aborder le démantèlement du réseau à Del Amo Plaza n'est pas une bonne idée tant que Seraph Media n'a pas officialisé le fait que l'explosion de la grenade n'est pas de mon fait ? »

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Comment ça il n’a pas eu le temps d’étudier le programme ? Je me permets de relever un sourcil, témoignant de ma surprise ainsi que du doute que j’avais à cette affirmation. Mais ni lui ni moi n’avions le temps de nous perdre sur ces détails. C’est pourquoi je lui fais un rapide résumé. Cela dit, j’étais persuadé qu’il était arrivé il y a plusieurs minutes et à en déterminer par son installation terminée, cela ne faisait pas trente secondes qu’il était posé sur son siège. Enfin bref, passons, si ça peut lui faire plaisir. Je réprime un soupir mental à sa réponse. Oui, je sais que toi tu t’en fiche des questions embarrassantes mais moi pas tellement. C’est Bibi qui s’occupe des dérapages après alors je préférais éviter les plaques de verglas le plus possible. Je sais que ça ne te dérange pas mais je préfère quand même éviter les potentiels dramas inutiles tu vois ? … histoire de lui rappeler que même si c’était lui le héros de l’histoire, il y avait pleins de petites mains derrière lui pour s’occuper du reste. Cela dit, je faisais clairement mon maximum pour que les interviews soient brèves, que l’essentiel soit dit et que surtout aucun sujet trop glissant ne soit abordé. Pas facile, mais je fais ce que je peux. Ce n’est pas qu’ils évitent, c’est moi qui filtre en amont toutes les questions, les sujets et qui réajuste au besoin. Et crois-moi que selon qui est en face, les négociations peuvent prendre plusieurs semaines parfois pour seulement quelques minutes. Tu sais je fais vraiment au mieux pour que tout se passe bien. surtout pour lui et ensuite pour moi et le service com.

Je sais que tu n’aimes pas ce genre de moments, je fais au mieux pour les rendre le moins barbant possible, mais c’est dans tes contrats et je ne peux pas aller contre. Je n’aime pas obliger les gens à faire ce qu’ils ne veulent pas, ni te mettre dans l’embarras parce que tu es aussi une personne avant tout et que tu as le droit de ne pas être à l’aise, de ne pas avoir envie … mais toi comme moi on doit composer avec des variables qui nous échappent parfois. Tu sais je ne pense pas que tout le monde soit si conciliant dans le métier. et je doutais que certains feraient autant de délicatesses pour que le confort soit le plus élevé pour les Primo. Mais bon, tant pis, je sais qu’il n’aime pas ça et je ne vais pas lui faire un forcing éclair pour que ce soit le cas contraire. Mais sans doute qu’il n’avait pas vraiment idée d’à quel point je faisais tout mon possible pour qu’il ne soit pas dans des situations qui ne lui plaisent pas.

Je finis par fouiller dans mon sac, sortant un cahier avec plusieurs papiers dedans, concernant simplement le moment de ce salon. Lui glissant lesdits documents dans les mains. C’était le résumé des thèmes qui seront abordés. Cependant il me prends un peu à court en abordant l’un des sujets qui était effectivement dans l’une des questions. Alors, concernant le boost oui. Il y a effectivement une question qui sera sur le sujet. Je voulais justement aborder ça avec toi. Il faut impérativement que tu restes flou sur le sujet. L’objectif n’est pas de faire paniquer tout le monde mais au contraire de rassurer l’audience. En expliquant en gros que vous les super-héros ainsi que les services de protection civile seront sur place pour que les citoyens ne risquent rien. Mais rien de plus. Et … concernant cette explosion ne retenant pas un roulement d’yeux sous couvert d’un soupir invisible. J’avais reçu ça sur le bureau il y a quelques jours et je dois avouer que je n’avais pas eu l’idée du siècle pour gérer le « petit incident explosif » — Décidément il se passait toujours un truc que je dois glisser sous le tapis et faire en sorte que personne ne le soulève. Concernant ce sujet là on ne l'aborde pas. Je suis actuellement en train de rédiger un communiqué de presse en partenariat avec d’autres acteurs du secteur. Ce sera officiellement une fuite de gaz qui aurait fait exploser l’endroit. Ce sera la version diffusée au public donc on évite le sujet. De toute façon, l'interview ne dure que six minutes et je serais derrière à superviser tout ça. et j’étais clairement prêt à intervenir en cas de soucis. Cela dit, je n’avais pas les informations complètes concernant l’incident de cette usine. Je sais juste que les dégâts sont considérables, qu’il était présent avec des civils. Et ces quelques informations suffisent  à elles-mêmes pour ne pas lancer cette affaire aux yeux de tous. Officieusement c’est une intervention, officiellement ce sera un accident malheureux. Il est évident que je ne vais pas te mettre dans une situation délicate donc non. Tu ne seras pas à l’origine de l’explosion aux yeux des médias et de tes fans. parce qu'il fallait bien lisser l’image un peu cabossée parfois et que de toute façon Seraph devait rayonner alors ces dérangements n’avaient pas lieu d’exister.

Je le laissais lire l’ensemble des questions histoire qu’il se prépare mentalement à ses réponses, restant silencieux un temps. Les yeux rivés sur mon téléphone qui allait surchauffer à cause des notifications qui s'enchaînent. Le public était extrêmement enthousiaste, le parterre de photographes était judicieusement placés pour ne pas obstruer la vue des visiteurs. Il y avait évidemment tout le service com de Seraph aux premières loges ainsi que les services de sécurité qui une fois encore n’étaient pas suffisants . Ce n’était pas faute d’avoir fait remonter l’information plusieurs fois.   Est ce que cela te convient ? …. demandais je avant de quitter mon écran du regard et me focaliser sur lui. Comme ça si un détail de dernière minute n’était pas compatible, j’irais en parler avec les médias le temps qu’il fasse son petit spectacle auprès du public.

Born to shine @Harlan Cameron & @Maximillian Grayson

Les dramas inutiles, qu'on le veuille ou non, Max s'était convaincu qu'il y en aurait toujours. Les gens ne sont jamais contents et trouvent toujours mille et une raisons de pinailler, de s'insurger, de se sentir spoliés, vexés, agressés, et visés par tout et n'importe quoi. Alors avec le temps, il avait considéré l'idée de se contenter de s'en foutre et de faire ce qu'il avait envie de faire. Des gens comme Harlan étaient de toute manière là pour faire en sorte de gérer les emmerdeurs. Et parfois, c'est vrai, ils étaient aussi là pour l'emmerder un peu lui. Soit.

C'était dans l'ordre des choses, dans tous les cas. Alors en règle générale, il faisait en sorte d'arrondir les angles et dans de plus rares cas, il pouvait lui arriver aussi de faire preuve d'un peu de mauvaise volonté et de n'en faire qu'à sa tête. Or, ce jour était précisément de ceux-là.
Il était venu, c'était déjà une victoire. Il était à l'heure, ça, c'était un miracle. Et il était presque prêt. Presque parce qu'effectivement il n'avait pas lu le briefing, et ne comptait pas spécialement le faire dans l'immédiat. Il pouvait toujours improviser, non ?

« J'aurais quand même préféré être sur le terrain à botter des culs et à aider des gens... »

M'enfin, il était le leader des Primordiaux. Et parce qu'il l'était, il devait un peu plus que les autres s'essayer à ce genre d'exercice. Le plus souvent pour commenter ses propres actes ainsi que ceux des autres héros de la team. Et en essayant d'y mettre la manière à chaque fois.

« Et s'ils sortent du script et posent des questions que tu leur as interdit de poser d'ailleurs, qu'est-ce qu'il se passe ? »

Il venait d'y penser, maintenant qu'ils en parlaient. Seraph devait sûrement décider de simple blacklister les malheureux et la menace devait suffire. Ne pas être dans les petits papiers de Seraph Inc, sur la côte Ouest surtout, c'est la mort médiatique absolue.
Bref, il était déjà concentré sur la suite à savoir... les sujets abordés aujourd'hui.

Sa principale question restait le Boost, évidemment, puisqu'il s'agissait de la nouvelle psychose du moment. Drogue, pouvoir, catastrophes et chaos...
Pour être honnêtement, il trouvait que les gens exagéraient beaucoup. Quelques incidents à déplorer, rien d'incroyable.

Ceci dit, il fallait aussi avouer que s'il avait été un simple humain, mortel et fragile, alors oui, peut-être aurait-il été un peu plus enclin à s'inquiéter des risques d'une pareille menace.
En voyant le bon côté des choses, il se disait qu'au moins les épisodes psychotiques des consommateurs suffisaient à rappeler aux habitants l'importance des Héros de Seraph Inc dans le coin. Les petits nouveaux des Teenages Kicks pouvaient affronter de réelles menaces, briller et rendre service à la fois.

À croire que tout était fait pour que les héros brillent, tiens !

« Oui... le baratin habituel donc. Continuez à sortir, à vous amuser. Ne paniquez pas. La situation a l'air inquiétante, mais elle est parfaitement sous contrôle... Contrôle, c'est un mot que je peux utiliser ou ça fait un peu trop... autoritaire ? »

Il connaissait la chanson, parce qu'on lui avait fait répéter en boucle il y a quelques années maintenant, déjà, lorsque la Guerre Civile avait débuté. Et Seraph Inc avait tout fait pour le lasser sur le banc un long moment. Probablement par crainte que Mantis ne puisse s'infiltrer dans on esprit pour définitivement le retourner et faire de lui une arme de destruction massive.
Bref. Là où Max tique, c'est concernant l'incident plus récent.

« Attends, tu veux dire qu'on va expliquer aux gens que les dealers transformés en Bolognaise c'est une fuite de gaz ? Personne ne va croire ça...  »

Enfin... si. Ils trouveraient une infini de gens très – trop – crédules pour avaler cette couleuvre. Max comprenait qu'il fallait calmer le jeu et éviter les vents de panique. Mais tout de même, un point de deal qui finit par exploser après l'intervention d'un Super Héros, c'est un peu gros.
D'autant que bon...

« … il y a une témoin en plus de ça qui a vu la scène. D'autant que techniquement, je ne suis pas totalement responsable. Le type avait déjà dégoupillé la grenade quand je lui ai tranché la main... » Il marquait une pose. « et un bout de la tête... et le bras de son acolyte... et un rétroviseur. »

Ouais, les rayons laser envoyés par les yeux, ça n'est pas aussi précis et minutieux qu'on peut l'imaginer. Et c'est une catastrophe quand on est fatigué et que les yeux ont des mouvements involontaires, d'ailleurs.

« Et le reste des questions donc ? Je me contente de faire comme d'habitude ? Ou la politique actuelle a changé et on veut que je change un peu de ton ? »

Il y a quelques années, le ton justement, était au sérieux et au pathos pour mobiliser autour de Seraph Incorporated. Aujourd'hui ? On lui autorisait un peu de liberté et de blagues. Mais sait-on jamais. D'autant qu'il y avait forcément une histoire de sponsoring derrière tout ça et qu'eux aussi avaient parfois un mot à dire sur l'attitude et le vocabulaire utilisés...

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Il était évident qu’il avait envie de faire autre chose, moi aussi si j’étais l’un des héros les plus demandés j’aimerais faire autre chose que parader comme une petite mascotte mais malheureusement c’était dans les obligations. Surtout quand on est le leader du groupe de héros en question.  Je ne fais que secouer les épaules face à sa réponse, je ne pouvais de toute façon pas accéder à cette requête ci, en temps et en heure. Malheureusement on n’a pas des gens à remettre sur le droit chemin en permanence et je ne pouvais pas lui sortir des méchants de mon chapeau non plus. Tu penses que je n’ai pas prévu le coup ? L’interview ne sera pas en direct, il y aura une diffusion une heure après. Je me réserve le droit de retirer les parties qui ne correspondent pas à ma ligne éditoriale. Tu n’as pas à t’en faire sur ce point. Jusqu’à preuve du contraire, ce ne sont pas eux qui décident de ce que j’ai à faire pour rester dans les lignes de Seraph. et malgré mon caractère très conciliant, je faisais mon travail comme il devait être fait. Qu’importe si telle ou telle chaîne était vexée. J’avais des devoirs et des directions générales à suivre, surtout concernant les Primo. Déjà que contrôler leur image en permanence n’était pas une partie de plaisir quotidienne alors si je n’avais pas un minimum de contrôle sur ce qui est fait, jamais on s’en sort. Et s' il y a une quelconque tension je suis là pour assurer les arrières. Je sais parfaitement détendre l’atmosphère. ce qui en soit était quand même bien utile quand les esprits devenaient conflictuels.

Je reprends rapidement mes notes, pour vérifier l’information avant de lui donner. Je n’avais pas eu spécialement de direction pour ce détail. J'ai pris un court temps de réflexion tout de même. Le message se devait être rassurant et prononcé par Defender ce le sera de toute façon. La majorité des gens boivent ses paroles comme si c’était l’eau la plus bénie du monde. Encore quelque chose qui me passait au-dessus de la tête. Je n’étais pas et ne serait jamais dans une quelconque idolâtrie d’un autre mutant.  Admirer ses dons oui, apprécier sa personnalité oui mais lui vouer un culte comme à un gourou de secte. Non. Oui ce genre de discours en effet. Cela dit, je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose comme formulation. Tu es le « phare de l’humanité » en soit tu as déjà une image rassurante auprès des citoyens. Dire que tu contrôles la situation est quand même selon moi très rassurant. Si tu montres une quelconque forme d’inquiétude c’est là qu’on aura de la panique tu vois ? Juste garder un ton neutre et naturel. Un joli sourire comme tu fais si bien et ça glissera tout seul auprès des spectateurs. Tu as mon entière confiance à ce sujet, soit juste rayonnant et rassurant. De toute façon, on attendait rien de plus de sa part que d’être l’image merveilleuse de Seraph prête à sauver la veuve et l’orphelin. Ne pas en faire trop tout en tant crédible était la tâche qui l’attendait et qu’il n’allait pas devoir louper.

Le « petit incident » de l’usine était en effet tragique pour l’image de l’entreprise et la sienne. Je n’avais cependant pas toutes les cartes en main dans cette affaire. Je finis par soupirer, volant un bonbon du paquet que je lui avais offert. Le mâchouillant comme pour activer une réflexion plus rapide et intense au sujet. Si tu veux mon avis sur la chose : tu n’as pas merdé. Tu as fait ce que tu avais à faire face à l’individu menaçant. Cependant le fait que des civils innocents aient été pris dans ce bordel fait malheureusement des risques. Je ne suis pas là pour te faire la morale parce que premièrement je ne suis pas bien placé pour le faire, et parce que ce n’est pas mon rôle de venir te dire ce que tu as à faire en moment d’urgence. voulant au moins clarifier ce point avec lui. Deuxième petit bonbon piquant pour la route et on reprend. Sache que sur cette affaire que je suis clairement en position de force. Je dois me contenter de relater ce que les experts et les personnes gérant sur place me disent de faire. Je sais que la crédibilité est moyenne mais je n’ai pas la main sur tout. Concernant le témoin …. J’imagine qu’une cellule d’interrogatoire et d’autres secteurs iront s’en occuper. Sûrement contre un paquet d’argent … c’est la solution la plus simple pour eux. De toute façon tu n’es pas seul dans cette histoire et je ne fais que donner les infos que l’on me dit de donner. Ce n’est pas une simple interview à gérer donc tu sais très bien que c’est compliqué. Mais une fois encore je ne t'abandonne pas sur ce coup. espérant qu’il ne m’en veuille pas trop de l’implication minime que j’ai dans cette affaire comparé à plusieurs autres auxquelles nous avions été confrontés tous les deux depuis plusieurs années maintenant.

Dans le fond comme d’habitude pour la forme tu peux te permettre d’être un peu plus « solaire » cela permettra simplement de ne pas retenir que les données effrayantes aux yeux des autres comme cette histoire de boost. Oh et … tu dois aussi parler de tes futurs projets pour donner une dynamique sereine et commerciale que tu connais bien.  en soit, la technique du sandwich. Une mauvaise nouvelle enroulée dans deux bonnes nouvelles et cela passe généralement toujours mieux auprès de la population. Je lui tapote gentiment l’épaule pour lui donner un peu de courage pour cette partie qu’il déteste Mais avant tout ça tu as deux grosses heures pour faire ce que tu aimes le plus avec les démonstrations. Amuses toi et fait rêver les gens. Je préfère te voir avec le sourire que la moue blasée en t’imaginant sur un fauteuil à répondre aux journalistes. prenant le ton le plus enjoué possible parce que j’aimais sincèrement le voir dans sa zone de confort. C’était là qu'il était le meilleur. Et je voulais te féliciter personnellement de ta dernière campagne de publicité. Tu as été incroyable, on a eu de belles retombées. absolument toujours noter le positif.

Born to shine @Harlan Cameron & @Maximillian Grayson

Max plisse les yeux, et secoue simplement la tête de gauche à droite. Il ne doutait pas une seule seconde que le coup avait été parfaitement rodé à l'avance et que dans tous les cas, rien de fâcheux ne pourrait être retransmis sans que Seraph Media ne puisse mettre le point final et valider le tout d'un petit tampon attestant que l'interview était parfaitement conforme aux règles décrétées par la maison mère.

« Non, ce que je veux savoir, c'est ce qu'il advient des gens qui essayent de poser des questions qu'ils n'ont pas le droit de poser, initialement. »

Le reste, à dire vrai il s'en fichait pas mal. Il n'était pas spécialement intéressé par les manœuvres quasi politiques des instances de la firme. Pas plus qu'il n'aimait s'adonner à ce genre de moments plutôt ennuyants où il n'avait rien d'autre à faire que faire le singe savant à répéter bêtement des scripts et à parader pour faire le show. Parce que oui, même le fait de s'afficher devant le public et à montrer sourires et postures ne lui plaisait pas vraiment. Il aimait qu'on l'aime, ça, c'était évident. C'était d'ailleurs la seule raison pour laquelle il acceptait de s'adonner à ce genre de chose.

Mais imaginer qu'il appréciait être utilisé comme un morceau de barbaque qui doit s'exhiber pour faire beugler les fans et faire briller les yeux des groupies restait une colossale erreur. Max n'aimait réellement et sincèrement qu'une seule chose dans son job ; aider des gens. Et le reste lui passait un peu au-dessus.
Les gens avaient tendance à oublier qu'il avait abandonné sa vie rêvée pour embrasser cette carrière-là. Qu'il avait choisi, à vingt ans et quelques, d'abandonner jusqu'à son identité, sa fiancée, et ses rêves pour devenir le sauveur de l'humanité.

« Tu sais, toutes les tensions ne sont pas forcément mauvaises »

Avait-il fini par considérer, devant le commentaire de l'attaché de presse et sa capacité à effectivement apaiser les mœurs avec simplicité et... et sucre ?

« Parfois, c'est aussi bien de laisser les esprits s'échauffer un peu afin que les gens puissent entendre des choses plus péremptoire et sincère. C'est surtout bon pour fixer des limites. »

Et c'était d'après lui aussi le fonctionnement de l'humanité depuis... toujours. Gonfler les bras, avoir l'air solide et hausser le ton restant dans le fond, une des bases absolues de la diplomatie mondiale. Et The Defender restait avant tout un produit conçu pour être une force de dissuasion à lui seul. L'ensemble des Super Héros avaient ce but, en fait. Une dissuasion planétaire. Les plus grands pays possédaient les plus grands héros ( même si en coulisses, c'était Seraph Inc qui possédait réellement lesdits héros.)
Bref aujourd'hui comme avant, les rapports entre les gens se font toujours en bombant le torse et en grognant un peu.
Et Max, en bon américain moyen ayant grandi dans une ferme, abreuvé d'un terreau politisé républicain, aimait bien l'idée d'un monde où le plus fort a le dernier mot. ( Essentiellement parce qu'il était précisément le plus fort de la planète, d'ailleurs.)

« Mais soit, je ferais ce que je dois faire. On fait couiner les groupies, on serre la pince aux gens, on fait des photos. Ensuite... interview. Et le tour est joué. »

Et oui, il se plierait, sans grande volonté à ce qu'on voulait qu'il fasse. Rassurant, solaire, tout ce qu'ils voulaient pourvu que les choses s'arrêtent vite et qu'il puisse aller avaler une tonne de viande et aller survoler la ville à la recherche de problèmes à régler.
En parlant de problème, la destruction du point de deal par l'explosion de la grenade semblait en être un.

« Alors... techniquement aucun civil innocent n'a été blessé. Je me suis interposé. Le témoin a peut-être les tympans percés ou un truc de ce genre, mais je trouverais ça plutôt excessif qu'on déploie sur elle tout un organisme d'interrogatoire. »

Parce que son troisième œil et son sens aigu de la justice et heu... son sixième sens de Solar sans doute aussi, lui permettait d'être sûr et à 200% que la témoin était parfaitement fiable. Et ça n'avait rien à voir avec les atouts particuliers de l'intéressée. Non. Promis.

« Nan en vrai ce qui a l'air de déranger tout le monde c'est que les dealers en question sont mexicains. Tu sais ce que c'est... un blanc, responsable de la mort de Mexicain, ça fait toujours ultra tâche et c'est là tout le nœud du problème. Certaines presses ont tendance à oublier l'essentiel, à savoir que j'ai stoppé un trafic de drogue pour se concentrer sur des détails stupides de ce genre. »

Question d'habitude, dans le fond. Il fallait toujours que les gens trouvent des raisons de se plaindre. Et le voilà donc avec un faux scandale l'obligeant à expliquer pourquoi une grenade avait transformé des criminels dangereux en viande à Fajitas en bordure de Southside. Le monde à l'envers.

« Et merci pour la campagne de pub. Je suis toujours incroyable, évidemment, il est donc parfaitement normal. »

born to shine @Maximillian Grayson & @Harlan Cameron avril 2023

J’essaie de m’occuper le plus personnellement possible des conséquences de leurs hors pistes. Mais ce qui arrive dépend vraiment beaucoup de l’impact du virage qu’ils ont décidé de prendre sans la validation ainsi de qui a fait l’erreur de ne pas se conformer aux règles. Cela peut aller d’une suspension partielle ou totale des interventions auprès de vous à des manigances qui leur feront perdre leur carte de presse et donc leur job. et en tant qu’ancien journaliste je savais très bien que la perte de ce graal signait l’arrêt de fonction surtout si l’on voulait trouver une passerelle pour se rapprocher une fois encore de Seraph. D’autant plus que la liste des personnes à refuser ne diminuait jamais et était actualisée très régulièrement. Je n’étais pas un enfoiré, je préviens des conséquences du non respect des closes avant toutes interviews mais l’adrénaline de surpasser les interdits étaient hors de contrôle. Nous savons tous les deux que Seraph n’aime ni les soucis ni les bavures. C’est pourquoi je fais de mon mieux pour que tout soit en règle … cela dit je n’ai pas le contrôle de tout. C’est pour cette raison que je dois me tenir prêt à intervenir si le besoin s’en fait ressentir. Mon oreillette magique est très sollicitée quand vous faites les beaux auprès des gens. et je savais que je n’avais pas intérêt à faire la moindre connerie si je tenais à ma place. Rien n’était pris comme acquis dans cette société et on pouvait sauter à n’importe quel moment.

Je pousse un léger soupir, il a raison en soit cependant on ne peut pas toujours se permettre de laisser des débats éclater, surtout si l’issue nous est hors de contrôle. Je suis d’accord avec toi sur ce point. C’est parfois plus productif mais les règles sont les règles et je ne suis personne pour passer outre. jettent un coup d’œil rapide à mon téléphone pro qui allait finir par prendre feu à force de clignoter toutes les dix secondes. C’est incroyable de n’être jamais en paix dix petites minutes. Une fois encore je pioche dans son paquet de bonbons, j’aurais clairement dû en emmener deux. Chacun gère son stress comme il le peut et visiblement c’était ma manière de le faire. Seuls les plus naïfs seront prêts à gober tout ce que vous répétez comme des singes savants. Je suis d’ailleurs profondément triste que l’on vous résume parfois juste à cela. Autant toi que les autres cela s’entend. Je me demande sincèrement combien de temps tout cela tiendra. Mais je n’ai pas le droit d’avoir ce genre de discours alors oublions. parce que étrangement je lui faisais bien confiance depuis le temps que je bossais avec lui et les autres. Les débuts étaient difficiles le temps de s’apprivoiser mutuellement mais finalement c’était positif maintenant. Je remets nerveusement le col de ma chemise qui n’avait rien de mal ajusté mais c’était plus un tic qu’autre chose. Je n’étais qu’un bon petit soldat de Seraph mais je ne validais absolument pas tout ce qu’ils faisaient, mais je n’avais rien à dire et juste à faire ce pourquoi j’étais grassement payé. [cadetblue] Toi comme moi n’avons qu’à faire ce qu’on attend de nous de toute façon. [/color] ni plus ni moins.

Une fois encore je me contente de secouer les épaules totalement impuissant face aux décisions prises ici et là. C’était navrant mais de toute façon la réalité était ainsi Contrôle … assurance … pression. Comme toujours, pas de quoi être surpris en somme. Cela dit, c’est vrai que le protocole est un peu trop avancé pour ce type de situation je réponds rapidement à un message après plusieurs relances de « ??? » de la part d’un membre de l’équipe technique parce que je ne vais pas assez vite. Seigneur laissez moi respirer deux secondes et parler avant que ce soit la foire à la saucisse. Je ne sais que trop bien ce que les différences de couleur de peau peuvent engendrer comme soucis ici et là. Quelque soit le côté de la barrière duquel l’on se trouve finalement. Cela veut simplement dire que je vais me coltiner plusieurs semaines de débats internes avec x ou y associations. Mais comme toujours je m’occupe de votre image tu n’as pas à t’en préoccuper .. donnant un petit coup de main sur mon accoudoir je finis par me redresser. Abordant un sourire un peu amusé On reste solide sur les appuis et ne te laisse pas embrigader dans un surplus d’ego. Allez dans moins de cinq minutes tu es censé aller affronter la foule de groupies. Je te retrouverais dehors je ne serais pas loin de toute façon. volant un dernier bonbon au passage avant de filer et de me faire encore secouer par les autres équipes parce que ce n’est pas assez rapide. Mais je préférais que le briefing soit clair avant que toutes ne s’active autour de lui. C’était plus important que de gérer la foule cinq minutes de plus. De toute façon, elles attendraient des nuits devant le palais des congrès pour avoir un regard vaguement posé dans leur direction, alors cinq minutes c’était rien. J’espérais juste aucun couac de la part de l’organisation, malgré les centaines  de salons faits, il y a toujours des points qui laissent fortement à désirer.

Born to shine @Harlan Cameron & @Maximillian Grayson

Max opina lentement du chef avec une petite moue songeuse. Il ne savait pas vraiment quoi penser du sort réservé à ceux qui dépassaient les bornes. D'un côté, il était un peu idéaliste et considérait que la presse devait avoir le droit de faire ce que bon lui semblait. De l'autre, il n'était pas stupide et se doutait bien que Seraph Inc pouvait instaurer les règles de son propre jeu. C'est l'avantage de détenir la majorité des parts des organismes journalistiques invités sur zone. Le monde était ainsi fait. Les rouages n'étaient même pas réellement cachés. Après tout... la plupart des bonnettes des micros des interviewers portaient le logo de Seraph Media, un gala où l'image de la marque étaient omniprésente.

« Tout ça tient depuis un bon moment, Harlan. Et ça tiendra encore après nous. »

Assura Max, au sujet de Seraph et du fonctionnement actuel. Il doutait que la firme ne puisse un jour plie ne serait-ce qu'un genou. Seraph Inc est omniprésent. Presque Omniscient. Et pratiquement Omnipotent aussi. En moins de vingt ans, ils ont été en mesure de s'emparer de la Californie, et de retournement littéralement l'opinion politique. D'un foyer Démocrate libertaire, progressiste et de frondeurs vis-à-vis des idées Républicaines, Seraph avait fait un véritable centre d'idéologie radicalement opposé.
Les gens rêvent aujourd'hui de sécurité, bénissent l'ordre et la discipline que représentent les héros et son même prêt à concéder leurs propres libertés pourvu d'aider le bien commun.

Les différences n'étaient alors mises en avant que pour mieux vendre, et pour mieux offrir à chaque caste de la société des héros et héroïnes qui leur correspondaient.
La violence commise au nom de la loi était déraisonnable par ailleurs. Ceci dit aucun des pays membres de l'ONU ne souhaitait prendre de mesure dans ce genre de cas, pour la bonne et simple raison que s'ils le faisaient, Seraph Inc pouvait contractuellement leur retirer l'ensemble de leur protecteur et les faire redevenir des pays considérés comme étant à l'âge du bronze...

« Oublie tout ça, va. Restons sur ce gala... »

Il se redressa lentement, déployant son mètre quatre-vingt-dix. Il poussa sur ses bras pour s'étirer, faire craquer ses vertèbres. L'afflux sanguin vers sa tête firent s'illuminer l'ensemble des ramifications veineuses de son visage, le bleu de ses yeux fut un temps remplacé par deux donuts lumineux. Il aurait pu être impression de force et de puissance... s'il ne s'était pas trouvé être drapé dans un peignoir.

« Bon allez. Trêve de mauvaise nouvelle. On met de côté la terrine de gangster, les journalistes désobéissants et le stress qui est lié à tout ça. J'ai un bain de foule à prendre. Des yeux d'enfants à faire briller. Des groupies à faire hurler. Et des sponsors à rendre encore plus riches qu'ils le sont et qu'ils ne le méritent réellement. »

Il chassa d'un geste de la main son fameux peignoir, s'ébroua pour faire un peu claqueter sa cape noire et prit la direction de la sortie après avoir avalé cul sec le jus saturé en nutriments de ses pâtes de fruits spécialement conçues pour ses besoins énergétiques.

« Je vais innover un peu. Me rapprocher du public, tu vas voir. »

Un truc parfaitement intelligent encore, à l'évidence, mais qui lui permettrait d'avoir des contacts avec ses fans. Ça oui.

« Allez, en piste Happy ! »

Il craqua sa nuque, ses doigts, ses épaules et poussa la porte pour quitter sa loge, fin prêt à redevenir le modèle tout puissant. Le symbole d'espoir et de bienveillance. The Defender en personne.
Devant lui, les assistants, régisseurs et et le personnel en général se courbait, saluaient, ou manquaient même de tomber sur le cul devant le Tout Puissant Solar qui s'avançaient dans les couloirs techniques pour finalement surgir devant la foule, sous les torrents d'applaudissements, de larmes et de couinements de joie – et sûrement même un peu plus héhé – de ses ses fans en délire qui s'écrasaient contre les barrières et tendaient vers lui des mains suppliantes comme autant d'Adams essayant de toujours le divin du bout de l'index. Sa chapelle Sixtine à lui se trouvait à Los Angeles, et la fresque à défaut d'être peinte était immortalisée par des milliers de caméras de téléphones et les objectifs professionnels des employés de Seraph.

Et les choses commencèrent comme toujours : des poignées de main. Des bisous un peu trop proche du coin des lèvres à son goût. Des tapes sur l'épaule. Une photo avec un gosse dans les bras. Une groupie à extraire de la foule parce qu'elle était tombée dans les pommes.
Mais Max avait décidé de voir les choses en grand. Et sitôt que quelqu'un avait eu la formidable idée de lui donner un micro, il avait proposé d'organiser un gigantesque concours de bras de fer, invitant le plus de monde possible, avec l'aide d'une sécurité désespérée, à passer les barrières et à venir tenter leur chance, à vingt contre un, afin de prouver une fois encore à tout l'univers à quel point il était simple imbattable et que sans forcer il était capable de mettre sur le cul des fils d'attente entière.

Début de chaos. Les gens voulaient tous être ceux dont la main toucherait celle du héros. Les empressés qui n'avaient pas pu passer de l'autre côté des barrières s'agitaient comme des fous pour continuer. Personne n'était agressif, ou mauvais. Au contraire. Ils étaient tous... effroyablement ravis, justement. Euphoriques, même.
Incontrôlables...

born to shine @Maximillian Grayson & @Harlan Cameron avril 2023

En soit, Max avait raison, si l’on devait s’attarder sur absolument tout ce qui est gênant, manipulateur, abusif ou que sais-je encore concernant Seraph.Inc, il était évident qu’on allait y passer la soirée, hors nous ne l’avions pas cette soirée. Je me contente une nouvelle fois de remuer les épaules, avouant silencieusement mon accord implicite avec lui sur ces sujets. Nous aurons tout le loisir de revenir sur les incidents avec les mexicains et les conséquences médiatiques plus tard dans la semaine. De toute façon je n'étais pas dupe, cela arrivera en top liste des dossiers qui vont traîner sur mon bureau et mes boîtes mails.  De toute façon, ni lui et encore moins moi, ne pouvons changer le fonctionnement interne de Seraph, et je doute fortement qu’il ait actuellement envie d’atomiser le siège social avec ses yeux lasers. Et je n’ai pas non plus envie de perdre ma jolie place dans mon beau bureau du septième. Oui tu as raison, on a autre chose à s’occuper ce soir. et ce gala était encore une source de stress non annoncée mais tout aussi explicable pour moi. Tout était à forte probabilité de nous péter dans les doigts au dernier moment à la vue de tous et cette idée m’était totalement insupportable. Je me rassurais comme je pouvais en me disant que par les grandes grâces du ciel je n’étais pas le seul à tout avoir à porter sur mes épaules, mais je craignais toujours des désastres à rattraper d’une manière ou d’une autre. Mon regard se pose sur lui quelques instants, relativement songeur après notre discussion. Je ne sais pas si je devais me méfier de sa bonne humeur et de son attitude très sûr de lui ou bien si c’était une bonne chose.

Quand faut y aller faut y aller après tout … toi d’abord sortant à sa suite de sa loge. Esquivant sagement les personnes qui se trouvaient sur notre route jusqu’à arriver dans ce que je qualifie sans honte : l’enfer. A savoir, le début du spectacle, l’entrée en matière de Max dans la foule. Comme à chaque fois, j’avais l’impression de perdre une demie fonction auditive toutes les six secondes à intervalles extrêmement réguliers. Bon, l’avantage c’est qu’en plus d’être grand, on ne loupe pas son accoutrement de héros. Pardon … excusez-moi .. par… BOUGE finissant par me frayer un chemin tant bien que mal à sa suite, outrepassant les barrières de sécurité aidé de deux agents, légèrement peinés de voir que même le personnel ne pouvait pas passer. Je n’étais pas du tout mais pas du tout en phase avec l’idée d’innover dit avec un si grand sourire et une assurance à nous faire croire à n’importe quoi. Je ne portais que très peu d’attention aux gens qui me transperçaient allégrement les tympans de chaque côté, restant juste assez proche de Max pour voir un quelconque problème de fans en furie qu’il faudrait contrôler rapidement. Mais assez loin pour ne pas être malencontreusement sur une photo d’un article de presse. Pas envie de me photoshoper moi-même c’est une perte de temps. Je me rends rapidement au carré des journalistes et photographes, leur intimant de suivre le par terre préalablement fléché et que d’essayer d’escalader les grilles de sécurité était une très mauvaise idée, et que la plus belle des photos ne méritait clairement pas de se faire mettre dehors.

Et vient la fantastique idée de Max qu’est de proposer un bras de fer avec ses fans. Mon expression était partagée entre le désarroi et la tristesse profonde. Pourquoi dès qu’il à une idée merveilleuse elle est foireuse dans sa réalisation. Je regarde les membres de la sécurité à deux doigts de nous claquer trois AVC à la suite pour gérer la foule. Redressant un sourcil perplexe face à ce chaos. Pourquoi je lui ai pas demandé sa brillante idée avant qu’il ne passe cette foutue porte ? Je constate simplement que la majorité des journalistes avaient entamé leur pèlerinage jusqu’au lieu demandé préalablement, avant d’aller m’installer non loin de Max. Tirant lascivement un siège, restant simplement proche au cas où …. Pourquoi j’ai la terrible intuition qu’un truc cauchemardesque peut arriver d’un instant à l’autre moi ? Plusieurs fois je tente d’intimer aux gens d’essayer de faire une file d’attente un minimum correct, mais autant ne rien dire j’aurais eu le même impact. Durant quelques instants je pose un regard sur mon téléphone, utilisant les hashtag utilisés pour le salon, voyant simplement à quel point tout cela part très vite. Par contre les gens qui lui refilent leur bébé moche dans les bras vous n’êtes pas obligés de mentionner Seraph dans vos posts. Vraiment tout le monde peut s’en passer.

Born to shine @Harlan Cameron & @Maximillian Grayson

La foule autour de lui est un véritable océan. Lorsqu'une barrière est ouverte, chaque fan s'y engouffre comme une molécule d'eau composant un fluide. Tout à l'heure, l'océan était calme. Et maintenant qu'il était là, c'était tout l'inverse. Les flots se déchaînent. Il y a des vagues. Il y a des remous. Il y a du bruit aussi, presque semblable à des rouleaux d'eau qui claquent et des flots qui rugissent. Et Max est en quelque sorte la tempête responsable de la houle/foule.

Et son idée prodigieuse risque de déraper à chaque instant. La sécurité débordée peine à contenir les fans. Les malaises surviennent même sur scène lorsqu'une groupie parvient à effleurer de sa main l'épaule de son idole avant de tourner de l'oeil. Max ironise un peu en l'empêchant de tomber d'une poigne qui la maintient par le bras.

« Vouloir toucher le soleil en a fait chuter plus d'un. »

Et ça amuse la galerie, et ça dédramatise la situation quand la pauvrette est traînée vers une civière par les formidables agents du service de sécurité et médical.

« C'est vous les vrais héros. »

Qu'il tonne en les désignant de l'index avant d'exiger un tonnerre d'applaudissements. +5 points minimum dans les sondages chez les forces de l'ordre, fonctionnaire et le personnel médical. Seraph Media doit être aux anges. Les hashtags pleuvent. #youretrueheroes grimpe déjà en flèche.
Harlan devrait être content, songe le héros qui ne voit pas le mal à organiser une simili émeute dont le but n'est pas de dévaster des quartiers d'une ville mais simplement obtenir le droit de venir perdre ridiculement à plusieurs contre un seul dans une compétition de bras de fer improvisée au cœur d'un événement bondé de monde.

Les prétendants s'enchaînent, incapables de résister. Certains finissent même le cul par terre. Tout est bon enfant, d'après Max, mais la sécurité est saturée. Des gens se sont fait à moitié marcher dessus. Le nombre de malaises dépasse l'accueil possible des paramédics qui paniquent un peu et se retrouvent à gérer les installations comme s'il s'agissait d'un hôpital de campagne militaire.

« Allez, allez, un peu de calme. »

Qu'il finit par demander, vertueux et plein de raison... alors qu'il est le cœur même du problème qui a lieu. Les barrières ont fini par céder. Les agents de sécurité ont renoncé à l'idée d'essayer de faire barrage et c'est un bain de foule que se retrouve à devoir prendre le Tout Puissant Defender qui resplendissait au cœur de la foule, les bras écartés comme la figure messianique qu'il était indubitablement.

Le fait est qu'à l'inverse des simples humains présents ici, lui ne risquait pas vraiment de finir pressé, comprimé, dépourvu d'oxygène.
Sans parler de l'excitation des fans, dont certains en périphérie avaient décidé d'en venir aux mains. Ici un début de pugilat pour une histoire de selfie. Là-bas un catfight parce que « Non c'est mon mec – non c'est le mien. »
The Defender, générateur de paix et d'amour entre les gens. C'est évident.
Et tant pis si sa paix et son amour l'obligèrent à extraire à une main une gamine de dix piges pour lui éviter une mort certaine, broyée sous... le poids des sentiments et de l'euphorie, ou un truc dans le genre.

Finalement, lorsqu'il s'arrache de tout se bourbier, la foule dans une effervescence à deux doigts du vrai délire hurle et monte dans des aigus dangereux. Les services d'ordre sont désemparés, largués, rincés. Le staff médical ne sait plus où donner de la tête. Et pourtant Seraph Media a des tas d'images et de clips fous. Lorsqu'il revient au niveau d'Happy, c'est avec une moue satisfaite. Celle d'un type fier de lui et de sa prestation.

« Bon et bien... on ne pourra pas me reprocher d'avoir fait un peu de zèle non. Hâte de rencontrer les journalistes, maintenant ! »