not all heroes wear capes ▬ harliphas

not all heroes wear capes @Harlan Cameron & @Eliphas Summer avril 2023

Tu avais profité du soleil, te gorgeant comme une éponge des rayons de l'astre diurne, sentant ta carne s'échauffer agréablement. Les yeux fermés, aspect de chat aux pupilles closes, mains dans les poches, tu attendais patiemment ta commande - café glacé, supplément sirop de noisette, bagel végétarien. Le brouhaha alentour ne t'avait jusqu'ici que bercé, dans ton anonymat relatif, casquette vissée sur tes boucles brunes. Mais, comme une fleur radiante, tu t'épanouis sous le ciel où le soleil accroché fait fondre ses rayons. Et ta peau, se dorant légèrement, l'aura de halo couleur de blé mûr, et impossible alors de redevenir le simple jeune homme dans la foule. Déjà, les regards te toisent, les murmures se font écho les uns les autres, deviennent des cris d'admiration, ton nom épelé sans vergogne, et les flashs des téléphones. Tant de téléphones.

T'as les mirettes qui clignent, à moitié aveuglé. Où est passé la communion avec le dieu solaire ? Envolée, disparue, chassée à grand renfort de ce fanatisme qui te fait de plus en plus grincer des dents. Mais ton sourire, vaille que vaille, dévoile des dents parfaites. Yeux bleus qui se moirent de l'or promis, et déjà, on se glisse contre toi, demandant photos et autographes, prenant déjà des vidéos, tandis que des jeunes gens - et d'autres moins jeunes d'ailleurs - postent sur les réseaux. Tu voulais juste ton café. T'as ce sentiment de lassitude qui t'envahit, alors que tu essayes de ne paraître que charmant, allure de prince. On glousse près de ton oreille, on te donne cent noms, tu n'en retiens aucun, étourdi.

« Ma mère ne va jamais y croire, elle vous adore, dans la série The Walking Gods ! Je peux vous faire un bisou ? » et voilà deux lèvres qui heurtent ta pommette, sans attendre ton assentiment. Mais l'affolement ne te gagne pas. C'est ton quotidien, ce bain de foule. Le brouhaha zappe complètement les bruits de la rue. Même le soleil se cache, pour t'enlever sa force, pour ne te laisser que pantelant, à l'intérieur, comme un gosse. Et force à toi de continuer à sourire, même si t'en as mal aux joues. « Un autographe, Apollon ! » « Ne poussez pas, j'étais là avant » et tu lèves tes mains, le halo doré s'éteignant doucement comme une bougie dont on étranglerait la flamme. Tu veux juste les calmer. « Ne vous inquiétez pas, je ferai autant de photos que vous voudrez » et ta voix charrie le charme et la conviction. Les regards s'énamourent, les sourires se font plus précieux, quelques personnes remettent de l'ordre dans leur apparence, comme si tu allais rencontrer leurs parents ou les demander en mariage. « Attendez, écartez-vous, s'il vous plaît » mais on ne t'écoute pas, on veut te toucher, être près de toi, respirer le même air que toi. Tu étoufferais presque, comme maudit par cette grâce infinie qui étincelle en toi, poison à l'attirance trop pregnante. Tu recules d'un pas, et un serveur du café te tend ta commande, non sans sortir son propre téléphone. « Les mecs, y'a Apollon au café ! Je viens de servir LE dieu doré, j'y crois pas ! Vous venez souvent ici ? Vous pouvez nous faire de la pub ? » Tu fronces les sourcils, avant d'arrêter - tu entends d'ici la voix de ta chargée de comm, ça fait des rides ! Tu tires sur le col de ton pull trop grand, échauffé non pas de la douceur du soleil mais par la masse grouillante humaine.

Tu recules encore d'un pas et, pour essayer de te resaissir, bois une gorgée avant de sourire. Tu es obligé. T'as pas le droit de perdre pied, parce que Seraph'Inc te tuerait pour ça. Tu es comme leur mascotte, un grand golden retriever aussi doré et lisse que le soleil, aussi princier que le veulent les fillettes, leurs mamans et leurs grands-mères. Alors tu gardes ton sang-froid, ne désirant que te poser sur l'herbe d'un parc pour sentir le soleil, manger ton bagel et boire ton café. Mais ça n'arrivera pas - parce qu'il te semble qu'il en arrive toujours plus, de ces badauds, attirés par les premiers arrivés, et tu auras beau remettre ta casquette en place, camoufler ton visage, le mal est fait. Empêtré comme tu es, ton après-midi risque d'y passer. Tu retiens un soupir, le sourire toujours figé, ton regard parcouru de lueurs féériques dorées, sans que quiconque ne comprenne ou ne note ta détresse et ton envie de partir en courant. Qui le pourrait ? Tu es le Dieu Doré, celui que la foule aime et idolâtre, celui qui s'avance au bas du peuple pour leur offrir un instant de cette beauté infinie, venue, selon ta back-story, de ton père divin. Foutaises. Mais encore une fois, tu te dois de vendre du rêve. Alors tu acceptes une nouvelle silhouette près de toi, haleine contre ton oreille, proximité trop intrusive. Mais ce n'est pas comme si tu avais ton mot à dire, Apollon.

not all heroes wear capes @Harlan Cameron & @Eliphas Summer avril 2023

La matinée était enfin terminée, que ce fut long aujourd’hui, fort heureusement j’avais réussi à me dégager le reste de la journée pour faire le reste chez moi et non dans les bureaux de Seraph. Mais avant d’aller me caler dans mon appartement il était l’heure de manger. Je n’aimais pas particulièrement aller à la cafétéria de l’entreprise, préférant être tranquille dans mon petit coin, c’est ainsi que j’avais choisis un petit café restaurant rapide en terrasse au cœur d’eau centre ville. J’aimais bien aller chez eux et en plus j’avais un petit bon de réduction ça claquer pour un dessert supplémentaire alors autant en profiter. Installé à ma table avec ma petite salade et mon smoothie multi fruits, je savoure enfin la sacro-sainte déconnexion. Installé sur une table solitaire en terrasse, je lis tranquillement les messages des réseaux sociaux, prenant la température des derniers événements de mes petits primordiaux. J’aimais bien savoir les retours de presse et de fans. Déformation professionnelle sûrement. Le tout ponctué par quelques vidéos rigolotes de petits chats qui tombent et d'autres animaux adorables. De quoi m’amuser un petit peu le temps de prendre le repas et d’enchaîner le reste de la journée. D’un coup, mes notifications sur toutes les notifications que j’ai sous le nez commencent à devenir littéralement folles. Qu’est ce qu’il se passe. Oh pitié pas un soucis avec l’un des Primo quand je ne suis pas là, laissez-moi manger en paix pitié. Je me rends alors sur un live d’un inconnu avant de me rendre compte que la scène était littéralement à cinquante mètres de moi à l’intérieur du café. J’essayais de distinguer quelque chose dans la foule prise par un bras trop petit en bout de file. Comprenant assez vite qui était la cible de tous ces gens. Bon … décidément je ne finirais pas ma salade non plus. Je ne pouvais décemment pas laisser ce bordel arriver sous mes yeux et laisser ce pauvre garçon dans un pétrin sans nom.

Abandonnant à contre cœur mon plat à demi mangé, je récupère mes affaires rapidement et me glisse dans le café en question. Mais quel bordel. Alors en plus de ne pas être très grand si tout le monde se pose devant je ne peux pas voir grand chose non plus. Je soupire légèrement avant de me dire que activer mon pouvoir ici allait détendre tout le monde. Déjà me faire bousculer et manque de me prendre un plat de sauce sur ma chemise propre et blanche n’était pas extrêmement agréable. La configuration de la salle était cela dit optimale. Plutôt petite et tôt le monde agglutinė comme un troupeau de moutons. Quelques secondes plus tard, une odeur douce bien plus forte que celles des plats préparés envahit la pièce. Un mélange assez curieux entre petits bonbons et fruits. Cela appartenait à chacun de sentir ce que son esprit préférait. Mais au moins les bousculades devenaient quand même plus légères. Assez pour que je me fraye un chemin dans tout ce merdier pour arrive à hauteur du pauvre garçon avec son repas er sa boisson en main. Oh Apollon ! Je te recherchais justement ! Quelle coïncidence ! J’ai reçu un message de ton attachée de presse je dois t’embarquer complètement faux. De À à Z mais suffisant pour semer la confusion auprès des individus les plus proches. Je passe alors naturellement un bras autour des épaules de ce dernier pour pouvoir l’escorter gentiment en dehors de cette foule très très compacte. Je marmonne juste pour lui Joue le jeu. Tout ira bien je doutais fortement qu’il avait eu le temps de voir mon badge Seraph accroché à mon costume. Mais au moins pour les vidéos ce serait totalement validé. De toute façon personne ne me connaît et mes lunettes de soleil masquaient mon visage assez clairement pour ne pas passer en reconnaissance faciale.

Gardant le jeune héros à proximité de moi, je réussis enfin à sortir du café. Laissant le nuage invisible d’apaisement faire effet à l’intérieur. Je finis par le relâcher quand même avant de sourire un peu gêné par la situation Tout va bien ? Personne ne t’as bousculé ? Tu n’as rien perdu en route ? parce qu’il était facile de laisser quelque chose tomber. J’avais l’habitude avec les galas de Primordiaux de gérer des foules et bien plus grosses et denses que celle-ci. Mais ce n’était pas une raison pour le laisser se faire marcher dessus d’alors que concrètement il devait lui aussi être là juste pour prendre son repas. Une fois hors de portée des groupes de fanatiques, je lui avoue enfin J’ai menti. Personne ne te recherche ou ne t’attends c’était juste pour t’extirper sans trop de dommages. Je me présente je suis Harlan. Attaché de presse également mais des Primordiaux. Je t’ai reconnu via les réseaux et vu que je mangeais sur la table là-bas je me suis dit que petite aide ne serait pas de refus. désignant la chaise que quelqu’un avait déjà prise le temps que je m’absente. On repassera pour la pause déjeuner calme et discrète mais tant pis. Il y a d’autres jours dans la semaine. Je  finirais ce que j’ai pris à manger chez moi, de toute façon je ne suis à même pas dix minutes en voiture donc autant poursuivre le tout au calme.

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Tu t'asphyxies de l'intérieur. Comme une plante qui se raccornit. Tout sourires, toujours, l'apparence avant tout, mais en dedans, c'est le chaos. Depuis combien de temps ces bains de foule ne sont-ils plus un plaisir ? Depuis quand, exactement, tu rêves d'un peu de solitude, Apollon ? Tu ne saurais dire, ne sais plus compter, étourdi. L'accoustique réverbère les murmures, cris et exclamations comme autant de hurlements de guerre à tes oreilles. Que ne donnerais-tu pas pour un coin ensoleillé dans une bibliothèque, ou une plage idyllique et solitaire. Tu sens bien un changement dans l'atmosphère, comme un léger apaisement. Les cahots du premier rang s'adoucissent, les traits des inconnus semblent moins avides. Te voilà rassuré, tu ne finiras pas écrasé par une foule. Tu avais espéré pouvoir passer à Seraph'Inc après ton déjeuner, mais ton cerveau est tout tourneboulé. Tu ne sais ce qui t'arrives, toi qui a pourtant l'habitude de tout cela. Mauvais jour, mauvais moment. Tu es humain, magré ce que l'on raconte sur toi. Mais tes fêlures te semblent plus lourdes à porter, chappe de plomb sur tes épaules dorées.

Une silhouette sort de cette marée humaine. Son visage te semble familier, mais tu es bien incapable de mettre un prénom sur ses traits. La façon dont il t'apostrophe te fait hausser les sourcils ; un changement subtil, qui détend un peu tes traits. Est-ce une odeur de bonbon à la framboise, qui dilate tes narines ? Tu as l'impression, une seconde, de retomber en enfance, mais les paroles te ramènent bien vite à la réalité. La proximité du jeune homme - vous devez avoir sensiblement le même âge - te surprend mais tu tournes ton visage vers lui. « Oh, très bien » que tu anônes en te sentant stupide. Tu ne sais pas quoi ajouter de plus. Cela te surprend, que Jeremy puisse faire appel à un tiers plutôt que te contacter toi. Mais aussitôt, comme lisant tes pensées, il te rassure, chuchotis secret et tu hoches la tête imperceptiblement. Vous fendez la foule qui s'écarte finalement à regret. Tu lui es gré de t'avoir tiré de ce pétrin. Tu t'en veux un peu, même, d'avoir créé une telle situation. Si tu n'avais pas tourné ton visage vers le soleil, comme un accro naïf aux UV, tu aurais pu être plus discret. Une fois à l'extérieur, tu te détends ostensiblement. Comme si tu revivais, sous le ciel de printemps. La peau de tes mains s'illumine, comme pour chasser les pensées éperdues qui frôlent ton crâne. La gentillesse de l'inconnu te prend par surprise et tu clignes des yeux, avant de reprendre contenance. « Je vais bien, ça va. Je devrais avoir l'habitude, mais ... C'était plus dur qu'habituellement, aujourd'hui » expliques-tu d'une petite voix penaude, comme pour t'excuser. Tu hausses les épaules, légèrement confus. Vous vous êtes éloignés et la place autour de vous te permet de respirer plus amplement. Tes joues rosissent, ta pleine santé, ta pleine puissance te reviennent enfin. Tu lui offres alors un sourire désarmant de gratitude, sincère - et, involontairement, beau.

« Merci à vous, Harlan. Il me semble que nous avons déjà dû nous croiser, vos traits me sont vaguement familiers. Peut-être sur des plateaux ou à Seraph'Inc. Être l'attaché de presse des Primordiaux doit vous attacher aux locaux comme une ancre » que tu plaisantes gentimment, irradiant de cette aura dorée chaude et pleine de sympathie. « Reprenez votre repas, je m'en veux déjà bien assez de vous avoir poussé à vous interrompre » prononces-tu, voix de velours, au timbre souple et musical. Tu lèves un bras pour démontrer ton propre café et sachet de papier. « Nous avions eu la même idée. En tout les cas, vous avez eu toute l'attitude d'un héros, à porter secours à un inconnu sans défense » que tu dis, avec un petit sourire en coin ; même si sans défense est sûrement exagéré, il avait au moins apaisé ta détresse.

Tu songes à l'émotion douce qui avait parcouru comme des vagues ton corps, et cet arôme de framboise. Impossible de dire si cela venait d'Harlan ou non ; serait-ce trop indiscret que de demander ? « Je suppose que mon vrai attaché de presse va me gronder pour avoir eu l'air aussi penaud » soupires-tu avec une moue d'enfant. « Pardon, je bavarde, alors que vous avez peut-être plus important à faire. Je ne sais comment vous remercier - je vous aurais bien invité à déjeuner, mais vous semblez avoir déjà entamé cette option. » Tu lui lances un petit regard, mi navré, mi malicieux. Tu rabaisses la visière de ta casquette, prenant conscience que tu peux encore à tout instant être la cible de fans. Tu avales une gorgée de café glacé, et ça te requinques presque autant que l'air doux et le soleil sur la peau de tes mains, manches de ton gros pull un peu retroussées pour laisser tes avant-bras en profiter. « Désolé si c'est indélicat mais ... Il y a eu comme une ... odeur de framboise ? Vaguement acidulée, comme un bonbon. Et je pense avoir remarqué que la foule a eu l'air de s'apaiser un peu. Je me fais peut-être des idées. Cela pouvait venir de n'importe qui, voire même de mon propre cerveau » et tu hausses une épaule, invite à en dire plus ou à se taire s'il le veut, une non-obligation qui se lit dans ton regard d'or. Tu sembles avoir repris totalement tes esprits et, loin du jeune homme perdu, tu es redevenu l'Apollon des affiches, le teint et les yeux d'or, la beauté diaphane et la voix chantante d'une mélodie charmeuse.

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C’était toujours délicat d’intervenir là où je n’étais pas censé le faire mais j’avais senti que c’était  le bon moment de le faire. Le mutant était dans un écrin de fans souvent peu respectueux et je ne préférais pas savoir que quelque chose aurait pu déraper pour une raison ou une autre. Voilà pourquoi je ne regrettais pas du tout l’action. Une fois dehors à l’abri plus ou moins temporaire de la horde de fans, je le laisse reprendre son souffle. Je devais avouer que je ne connaissais pas spécialement ce garçon et encore moins tous ses dons, j’avais assez à faire pour ne pas me concentrer sur toutes les recrues de Seraph, aussi talentueuses soient-elles. Il était évident que les rayons chauds du soleil avaient un effet plus que positif sur lui, il brillait comme un sous tout neuf sous ces derniers. Il avait un truc solaire, très rassurant mais différent de mon autre monsieur soleil que je dois garder sous la main assez régulièrement. Je t’en prie, c’est normal je n’allais pas te laisser dans ce bazar alors que j’étais juste en face. Je mentirais en disant que je me souviens de tout, mais je sais que tu es très apprécié de Seraph, un vrai petit soleil si je peux me permettre. C’est vrai que les Primo demandent beaucoup de travail c’est pourquoi je ne me rappelle pas de tous les gens que je croise malgré ma bonne mémoire. Autant ne pas raconter n’importe quoi, de toute façon je ne savais pas mentir. J’avais conclu avec un beau sourire chaleureux et vraiment tout doux qui indiquait que j’étais tout de même heureux qu’il ai reconnu mon visage malgré le fait que je sois surtout quelqu’un de l’ombre. L’ombre des super-héros de la firme que je devais veiller comme le lait sur le feu que rien ne leur arrive.

Oh ce n’est rien j’aurais toujours un moment pour grignoter dans la journée ce n’est rien. parfois j’oubliais même d’aller manger le midi alors si je reportais ce déjeuner ce n’était pas un drame. Je penche doucement la tête avant d'acquiescer,  nous avons visiblement des goûts similaires c’est certain. En plus de ne pas être bien cher, ce restaurant proposait des plats bons et plutôt healthy. Oh un héros non quand même pas … juste un humain lambda qui comprend ce que c’est que de voir des gens se faire ensevelir par un groupe de personnes. Rien de particulièrement héroïque je trouvais ça plus humain que particulièrement exceptionnel à vrai dire. En tout cas, il s’en était remis assez vite ce qui prouvait qu’il avait quand même un peu l’habitude de ces mouvements brutaux de foule qu’importe où il se trouve. Je montre alors mon petit smoothie aux fruits et mon sac avec mes deux beignets aux cerises dans le sac. Parce que la salade avait fini dans une corbeille publique, de toute façon elle serait probablement tombée à cause du monde à l’intérieur.

Ne t’en fais pas je lui ferai une note tout à l’heure en mail pro pour lui expliquer la situation. Tu es un être humain, on ne te demande pas d’être parfait à tous les rangs possibles. Tu as le droit d’avoir des ressentis et des paniques, surtout dans des moments comme celui-ci. En plus tu es encore en apprentissage donc il sera compréhensif, ne t’inquiètes pas et je comptais arrondir les angles pour que tout se passe au mieux pour lui. Je m’entendais bien avec mon homologue du service d’en face, et je savais largement gérer les petites frustrations des gens alors je ne m’inquiétais pas pour lui. Je le regarde assez admiratif, cette aura était quand même forte et il était compliqué de détacher le regard de ses gestes. Je n’aimais pas me sentir comme ces gens-là, mais force est de constater qui il a un magnétisme incroyablement fort. Je remets mon col de veste correctement avant de rire gentiment Le bonbon c’est moi … enfin en partie. J’ai enveloppé tout le monde dans une aura de douceur et de bonne humeur pour dissiper un peu les mouvements de foule. Puisque tu étais dedans tu as aussi « respiré » ceci. L’effet dure une petite heure environ, selon les personnes. c’était assez curieux de savoir qui avait senti quoi, cela donnait parfois des indices sur les personnes. Certains sentaient des odeurs plus fortes et d’autres plus acidulées, c’était toujours aléatoire. Je peux te proposer de venir finir de manger chez moi ? Tu seras en paix. La résidence est surveillée et j’ai un petit balcon protégé pour que tu puisses profiter de la belle journée. J’ai la wifi évidemment et tout ce qu’il faut pour que tu sois en paix. J’ai peur que tu ais un mouvement de foule si tu te présente au siège. Ça circule fort sur les réseaux. et vu qu’on ne me connaît pas …. C’est plutôt peinard. Pardon je suis impoli. Tu peux me tutoyer on a sensiblement le même âge je crois …. Et puis je ne suis pas une star ou quoi. Je t’emmène ? dis-je en agitant mon trousseau de clés de voiture sur lequel pendouillait un petit porte-clés Spiderman en métal

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La situation sous contrôle, tu sembles à présent normal, ordinaire, si ce n'est cette aura dorée comme de l'or qui émane de toi, douce et légère comme une brise. Et ton vis-à-vis ne faisait que t'apaiser un peu plus, parce qu'il semblait si gentil que c'en était plus flagrant encore qu'il avait dû interrompre son repas pour toi, pour t'aider. Son aveu te fit sourire, et par-là même, le fait qu'il te connaisse de loin te rassura. Au moins, ce n'était pas un fan hardcore, du genre à t'envoyer ses rognures d'ongles - véridique, ton attaché de presse les avait fait incinérer, désolé, Miss Gerwood de Chicago. Tu as un mouvement de tête pour lui dire qu'il n'y a aucun souci. Tu comprends tout à fait ; dans la commune mesure où il est occupé à gérer les Primordials et leurs réseaux, leurs figures médiatiques et tout le reste, on peut facilement deviner que c'est un travail aussi épuisant que chronophage. Vous vous souriez gentimment, et si tu avais craint de ne pas être à l'aise, tu t'es trompé. Il diffuse une espèce de douceur, et ça te plaît bien.

« Pauvre salade, finir délaissée comme ça » tu plaisantes en voyant les reliefs du repas abandonné dans la poubelle. Tu regardes avec amusement le reste du déjeuner de Harlan. Au moins, il a encore de quoi se sustenter. Tu reprends néanmoins, prêt à insister sur son acte assez héroïque. « En attendant, vous avez été le seul à réagir. Lorsqu'un homme agit, sur un million, pour venir en aide à autrui, j'appelle ça un héros, même s'il ne porte pas de cape » rétorques-tu avec un petit sourire malicieux. Mais qu'il ne note pas son fait comme particulièrement brave ne fait que rajouter à ton jugement : c'est un mec bien, que des green flags pour le moment. Le genre d'homme à tendre la main aux gens, à aider les chats à traverser la route. Le genre de héros que certains peuvent rêver, à observer leurs affiches sur le mur, petits. Oh, toi, tu avais Maximillian comme preux chevalier. Tu l'avais aimé pour vos pouvoirs en commun, et qu'aujourd'hui, tu frôles ainsi cet homme plus solaire encore que toi, tu te dis que tu as volé le titre d'Apollon. C'est lui qui aurait dû être un dieu parmi les hommes. Ton respect envers lui a peu de limites. Sortant de tes songeries, ton sourire s'élargit un peu plus avant que tu ne ris tout bas, presque timidement. « Si vous arrivez à convaincre Jeremy de ne pas m'infliger moult galas et apparitions publiques pour me punir d'avoir paniqué dans un bain de foule, je vous fais ériger une statue. » Malice aux lippes, taquinerie de grand gosse, tandis que tes yeux pétillent d'amusement. Néanmoins, même si tu devines que Harlan fera ce qu'il dit, tu supposes que Jeremy essayera de gommer cet évènement avec autre chose de plus grandiloquent. Il ne faudrait pas que tu écorches ta belle image de prince charmant.

Tu ranges une boucle brune derrière ton oreille, avec un geste lent et précautionneux. Tes iris papillonnent vers Harlan, le dévisageant sans véhémence, au contraire. A présent que la situation est totalement calmée, tu peux le détailler. Il a l'air important, dans son beau costume, avec son badge de Seraph'Inc. Propre, soigné, la carrure souple et le visage avenant. Tu observes son geste, alors qu'il arrange son col, tu clignes des yeux lentement, mirettes dorées qui pétillent. Son explication te tire une moue curieuse et attentive. Tu inspires lentement, captant effectivement des relents sucrés, fruités. « Oh, quel pouvoir surprenant. » Tu penches la tête de côté, semblant réfléchir pesamment à tout ce que cela impliquait. Il pouvait donc apaiser, endormir les brutalités dans les coeurs, assouvir les soifs de bonheur. C'était là un don aussi puissant qu'il devait être recherché. Il était facile de deviner qu'une telle faculté attirerait bien des gens y voyant leurs intérêts ; un peu comme ton propre don, mais le tien était visible, peint sur tes traits. La proposition de Harlan était spontannée, aussi sincère que possible. Tu ne pus retenir ta réponse, ton sourire toujours accroché aux lèvres, tout aussi authentique, rien à voir avec celui offert aux foules, vaguement crispé, faux et trop lisse pour être vrai.  « Oui, volontiers. »

Une petite voix en toi te dictait que ce n'était pas une bonne idée, mais au diable la raison. Tu avais envie de faire plus ample connaissance avec ton sauveur du jour, quel était le mal ? Et tu pourrais repartir rapidement, si besoin était ; Jeremy pouvait toujours t'appeller ou t'envoyer un sms s'il avait besoin de toi sur les plateaux. Et l'empathie de Harlan, vis à vis de sa sécurité, était adorable. « Il vaut mieux attendre que cela se calme, oui. Je ne vous aurai pas toujours sous le coude pour me tirer de mes bains de foule » que tu plaisantes à nouveau. Une facette de toi rarement mise en avant ; un prince charmant, un demi-dieu ne se montre pas sarcastique ou taquin. Ta nature malicieuse bridée, tu pouvais passer pour l'homme idéal à tous les regards. Décidémment, il était plein de surprises - tu retiens un rire et tu repousses encore quelques boucles indisciplinée, avant de répondre. « D'accord, vous- tu peux m'emmener » que tu te reprends, en frottant le bout de tes doigts sur ta pommette échauffée de soleil. Puis, tu te penches et tu saisis agilement le porte-clé, air admiratif. « C'est pas le porte-clé exclusif qui n'a été disponible en précommande que, genre, huit minutes ? » Tu t'extasies. T'es fan de Spiderman, que veux-tu. On pourrait même dire que tu te sens proche du héros à l'araignée, par son côté blagueur et maladroit, parfois - bon, tu n'as pas de spider-sens ni ne lance des toiles. On ne peut pas tout avoir. « J'avais demandé à Jeremy de me le commander, mais il a oublié. Mais l'une de mes petites fiertés, c'est une figurine résine grandeur nature de Peter Parker. Elle orne mon salon. » T'as un grand sourire un peu bêta. T'as toujours aimé les super-héros, tu les as toujours respecté, tu as espéré un jour être comme eux. Et, hélas, tu es juste devenu une belle gueule sur les affiches. Mais tu camoufles cette pensée aigrie - Harlan n'a pas besoin de savoir combien tu peux être vacillant, de ce côté là niveau confiance.

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Cette histoire de héros me perturbait assez, j’avais passé littéralement toute mon enfance à être le produit défectueux de mes parents. Malgré les sommes reçues par Seraph, je n’avais pas hérité d’un pouvoir qui les avait rendus fiers. Au maximum ce n’était  « pas si pire » mais rien de plus glorieux. A leur grande déception je n’étais pas l’homme le plus rapide du monde, ni celui qui maîtrisait les océans ou les volcans. Simplement un gamin qui rendait les gens heureux quelques instants et c’est tout. Rien pour éventuellement briller aux yeux du monde, juste bon à être exploité dans une entreprise pour valoriser les vrais héros de ce monde. Je m’étais fait une raison depuis le temps, même si c’est toujours un peu douloureux de n’être pas celui que l’on voulait. Ou que les autres voulaient pour être plus précis. A côtoyer les grands héros de ce monde, il n'est de toute façon pas difficile de se sentir petit et relativement insignifiant. Même si certains étaient de grands gamins qu’il fallait canaliser parce qu’on ne passe pas son temps à faire « pew pew pan pan » partout. Je savais que j’étais apprécié pour mon pouvoir chez Seraph, mais uniquement pour ça, puisque personne ne s’intéresse à savoir ce que j’aime ou autre. Preuve. J’ai toujours ces collègues qui me proposent leurs éternelles sorties au restaurant asiatique alors que c’est l’une des cuisines que j’apprécie le moins et que je refuse ces invitations pour ce motif depuis plusieurs mois. Un jour ils vont retenir  … peut-être.

Je ferais mon maximum pour le convaincre. Après il est vrai que tu devras t’habituer aux galas et qu’en théorie c’est quand même beaucoup mieux organisé que la file de ce restaurant. Il est sympa il comprendra t’en fais pas. après tout, effrayer un jeune super-héros n’était clairement pas l’option la plus intelligente pour le conserver dans ses rangs ensuite. Nous sommes que des attachés de presse oui, mais il y a tout de même un gros pourcentage de compréhension psychologique quand on s’occupe de personnes aux cas si particuliers que ces recrues. Je sais de quoi je parle, j’ai littéralement les plus adulés sur les bras, et contrairement aux pensées des fans, ils ne sont clairement pas des idéaux de perfection. Je les aime bien mes petits héros, mais parfois il faut quand même les gronder pour leur expliquer qu’ils ont autant de devoirs que de droits. Pour certains ça passe pour d’autres il faut emprunter moulte chemins différents pour qu’ils acceptent. Mon attention se porte sur ses jolies bouclettes, je n’ai jamais eu le courage de faire pousser mes cheveux autant même si je sais qu’ils peuvent avoir un aspect similaire. J’aimais bien me coiffer rapidement le matin et ne pas passer un temps infini avec des produits hydratants et sculptants. Cela dit, j’aimerais bien glisser mes doigts dedans. Ils ont l’air si doux et rebondissants, un petit anti stress vivant ces choses là. Contrôler la météo … Lancer des boules de feu ou  bien voler, c'est surprenant. Le mien est terriblement … simple corrigeais-je avec un sourire tout doux.

Je lui fis alors signe de me suivre, continuant à bavarder tranquillement avec lui sur le chemin qui menait à ma voiture garée pas si loin que ça. Même si trouver une place en ville à cette heure relève d’un challenge olympique. Ne t’en fais pas tout se passera bien. J’ai ce qu’il faut pour t’occuper chez moi et … j’ai un balcon-terrasse plein sud. Avec ce soleil tu vas adorer c’était clairement le meilleur argument que j’avais pour lui à ce stade là. Je serais sûrement pas loin en train de gérer emails et coups de téléphone mais au moins je n’aurais pas le stress qu’une personne débarque dans mon bureau avec un air paniqué au visage. Je vois ensuite son regard concernant le porteclé. Je ris de bon cœur en l’écoutant parler de ce bout de métal. Bon rare certes mais c’était adorable. Exactement c’est bien celui-ci. Tu as l’œil !! J’avais réussi à le gagner à un concours. Pour une fois que j’ai de la chance déverrouillant ensuite une petite voiture électrique. Véhicule modeste, noir, absolument pas tape à l’œil et dont la taille criait haut et fort que j’étais célibataire sans enfants. Sans quoi il faudrait visiblement en attacher un sur le toit si je faisais les courses.Au rétroviseur se trouvait un petit lapin avec les oreilles brodées de l’intérieur d’un petit drapeau arc en ciel discret mais bien là. Tu as de la place pour tes jambes ? J’avoue que je ne transporte jamais personne et étant plus petit que toi … de pas de beaucoup sans doute. Oh si un truc te gène pose le sur le siège de derrière. Faut que je la nettoie de toute façon nettoyer alors qu’elle était prête à être remise en concession tant elle était nickel. Hormis les quelques papiers dans le petit fourre tout central, et des chewing-gum a côté du levier de vitesse, rien de spécialement sale. Démarrant tranquillement, de toute façon j’avais une bonne demie heure de fin de pause et j’habitais vraiment à dix minutes maxi, cela ne servait à rien de courir Je suis jaloux de ta figurine réelle … elle irait bien dans ma chambre je pense. dis-je en riant même si je doutais réellement qu’il reste de la place pour un objet aussi encombrant.

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Tu avais beau être jeune, la trentaine approchant, tu n'étais pas naïf au point d'ignorer que les héros de ce monde étaient pour la plupart des marionnettes aux mains de Seraph. Cela ne semblait pas un problème : ils aidaient les innocents, écrasaient implacablement les super-vilains sous la poigne chevaleresque d'une justice rutilante comme de l'or. Mais tu songeais aussi aux policiers, aux pompiers, à ceux qui oeuvraient pour cette même justice sans être à l'épreuve des balles - ou des rayons laser. Et c'était là une forme de courage bien plus précieuse encore. Tu avais parfois l'impression d'être terriblement amer quant à ta propre capacité à aider. Tu jouais le rôle de visage de la firme, apparaissant au public comme de la poudre aux yeux, de la jolie poudre comme des paillettes. Mais toi qui avais adulé Maximillian, The Defender, tu voulais plus. Avidité de faire rempart aux infamies de méchants sordides. Pourtant, tes traits de petit prince et ta voix de velours étaient relégués au statut de splendeur sur papier glacé. Frustration qui charrie dans tes veines une jalousie sans borne, hideuse et enfantine, pour ceux qui se démenaient à protéger et servir.

La remarque te fait rire doucement et tu rétorques, « Oh, mais j'y suis déjà habitué. Ce n'est pas comme si c'était mon premier bain de foule - même si ma surprise face à l'afflux a assez peu servi mon sang-froid habituel. Habituellement, je sais » forcer mes sourires, agiter mes boucles, faire la belle gueule et la fermer, « être le prince charmant que Seraph'Inc veut que je sois » annonces-tu après une seconde d'hésitation. Nul besoin que ce pauvre Harlan sache combien le jeune dieu doré pouvait être acerbe, parfois. « Au pire, ce ne seront que quelques galas et évènements de plus sur mon agenda de ministre » et le timbre est particulièrement monocorde. Tu hausses les épaules en roulant des yeux, avant de sourire. Quand était la fois où tu avais eu un weekend rien qu'à toi ? Jeremy te traînaît toujours dans ses pattes comme le joli marmot de Seraph. Attifé des vêtements que des créateurs de mode tissaient pour toi, uniques vêtures qui te paraient comme une armure, dans laquelle tu t'engonçais pour être protégé des regards énamourés, des sourires intéressés. Difficile de savoir qui s'approchait de toi pour ressentir de près la chaleur solaire de ta beauté, dans l'intention parfois de te draguer, de ceux qui, tellement trop rares, désiraient connaître la personnalité sous la façade polie, dans ce joli vernis asseptisé capable de plaire à tout le monde. Tu aurais dû être reconnaissant. Oh, combien tu l'avais été. Mais à présent que The Defender avait accepté de te servir de mentor, tu espérais que, bientôt, tu pourrais être libéré du poids d'être un divertissement sur pattes, et danser dans ces carnavals aux apprêts cérémieux serait bientôt de l'histoire ancienne.

Ton s'élargit gentimment. Tu tends un index théâtral. « Ce n'est parcequ'il y a les effets sons et lumières sur certains pouvoirs que le tien a moins de valeur. » La modestie, non feinte apparemment, de Harlan avait de quoi être respectée. Tu le suivis calmement, mains dans les poches, dans une attitude non calculée de charme nonchalant. Tu exsudais de toute façon, quoi qu'il arrive, une majesté splendide. Serais-tu attifé d'un sac poubelle que cela deviendrait la prochaine mode. Jeremy appréciait ça - c'était bon pour les sponsors et les publicités. Tes yeux s'aggrandissent alors que tu imagines le soleil inonder le balcon, et toi, au milieu, t'y dorant comme une pièce rayonnante. T'en as un petit frisson d'anticipation. « Je suis partant. Je suis content que le printemps soit aussi doux » que tu ajoutes, autant pour toi que pour lui ; une main sortie de la poche, menotte qui s'auréole du soleil comme s'il l'avalait et le rayonnait. Autour de toi, la douceur du printemps s'échauffe de quelques degrés, tandis que tu dégouline de l'or interne, distillation solaire de cette effervescence tiède.

Quelle surprise de voir quelqu'un avec un tel porte-clé. Est-ce que l'attaché de presse des Primordiaux ne devrait pas avoir plutôt du merchandising de ses clients ? L'idée te fait rire - t'avais une figurine de Maximillian, plus jeune. Hors de question que tu lui avoues, un jour, il te prendrait pour un fanatique un peu trop collant. Sans jugement aucun, tu observes la voiture de Harlan. Toi-même, tu ne sais pas conduire, pas de permis - mais une multitude de chauffeurs, capables de toujours t'emmener où tu le désires, dans les voitures noires à vitres teintées de Seraph. Alors que tu prends place, tu notes la figure pelucheuse d'un lapin. Les questions de Harlan te tirent de ton observation. « Oui, impeccable, je ne suis pas si grand que ça » même si tes jambes semblent souvent trop grandes, fines, le genre de gambettes que recherchent les mannequins. Tu les étires, comme pour montrer à Harlan que tu es à l'aise. La remarque sur la propreté te tire un sourire malicieux. « Je pense qu'il y a plus de choses capables de me déranger dans mes poches que dans ta voiture, elle est clean de chez clean » et tu poses les yeux sur les chewing-gum ; après avoir tendu un index enfantin vers eux, et demandé d'un regard pétillant au jeune homme sa permission, tu en glisses un entre tes machoires. Le mélange de saveur du café et celle fraîche de la gomme à mâcher est étrange. Avec un nouveau sourire de félin, tu coules un regard à l'attaché de presse. « Je t'enverrai une photo par sms si tu veux, comme ça tu pourras mieux imaginer » que tu dis, à moitié en plaisantant. Tu t'adosses au siège, retirant enfin ta casquette qui a empoissé tes boucles ; tu les repousses en arrière de ce geste devenu instinctif qui fait se pâmer nombre de silhouettes dans les publics. « Je ne vais pas te déranger, cet après-midi ? Si tu dois bosser, ou quelque chose du genre ... » L'impression de t'imposer faisait dérailler ton palpitant ; Harlan avait été si gentil que l'empêcher de se concentrer ou le forcer, d'une manière ou d'une autre, à te pouponner t'était désagréable. « Tu travailles depuis longtemps pour Seraph ? » Tu n'étais pas très bon en small talk, mais tu avais envie d'apprendre à le connaître, ce héros sans cape. Il travaillait pour Maximillian, et tu te demandais si vous ne vous étiez pas déjà croisé alors que tu venais le voir. Peut-être. Tu notas mentalement de demander l'avis de ton Soleil de mentor sur son attaché de presse, la prochaine fois.

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Il est vrai que j’avais du mal à considérer l’importance d’un don sans effet de son et lumière tant ce sont ceux qui sont mis en valeur. Encore j’aurais des pouvoirs télékinésiques incroyables je ne tiendrais pas le même discours, mais il était sûr que comparé aux grands mutants et aux petits nouveaux qui débarquent je fais pâle figure. Cela dit, ce n’était pas le moment ni le lieu de m’apitoyer sur mon sort et de toute façon rien ne pourra être changé. Tu as raison il fait un temps doux mais cet aprem on aura bien plus chaud, on sera bien avec la clim. parce que je tenais à mon petit confort frais quand il faisait des chaleurs à tomber. Ne vivant pas avec le soleil comme force principale, j’aimais garder la sensation de pouvoir respirer sans me sentir brûler de l’intérieur. Une fois encore, mon regard est attiré par ses petits gestes totalement anodins. Il avait ce don d’être incroyablement magnétique mais je ne voulais pas être comme tous les autres qui lui colle après juste pour ça. Je suis là pour lui rendre service, pas pour lui rappeler ces cinglés de tout à l’heure. Mes bagues argentées ne brillaient pas de tant de pépites d’or au soleil, mais leurs pierres noires faisaient aussi un petit effet. Plus dur, moins voyant mais tout aussi appréciable. J'espère qu’après la vague de bonheur sous laquelle tu es encore ne va pas compromettre la joie que tu as de rester avec moi cet après-midi pour te reposer loin des flashs car je savais que l’influence de ce don pourrait inclure des changements de direction une fois la dose de bonheur dissipée.

Je mettais un point d’honneur à ne pas me trimbaler avec trop de babioles qui peuvent rappeler ma place au sein de Seraph, c’est pourquoi à peine entré en voiture, je retire ma veste. La laissant en petite boule sur la banquette arrière, plus de signe du joli badge avec mon nom et ma fonction. J’étais sûrement le seul à répondre « Spiderman » à la question : quel est votre héros préféré ? Je n’arrivais pas à entrer dans un espèce de fanatisme envers des gens avec qui je bossais presque tous les jours de manière directe ou non. Déformation professionnelle j’imagine. Je souris en constatant qu’il avait assez de place pour se mettre à l’aise dans la voiture Parfait, je m’en serais voulu de te contorsionner durant la route. riant gentiment avant de démarrer calmement, relevant un sourcil curieux à cette histoire de voiture clean. Oh ça me stressait un peu mais si il ne trouvait rien à redire tant mieux. J'acquiesce en le voyant loucher sur le paquet de chewing-gum, mes goûts framboise mes préférés. Je te donnerais mon numéro perso une fois chez moi … le téléphone professionnel sonne trop à mon goût pour que j’apprécie des sms rigolos — Conduisant calmement malgré les symphonies de klaxons et de comportements relativement désagréables de certains aux usagers J'ai commencé en 2026 à faire du journalisme pour Seraph Media et je suis officiellement embauché pour veiller sur les Primo et leur com en 2028. Et depuis je m’occupe d’eux en permanence, je les aime beaucoup tu sais. Non pas comme un fan mais comme une personne. Ce n’est pas toujours simple de bosser avec eux pour pleins de raisons mais je tiens à eux et je fais le maximum pour que tout aille bien pour eux en prenant en compte les caractères et affinités de chacun, je réussissais à tenir la barque à flots depuis le temps.

Après une poignée de minutes et quelques embouteillages, nous arrivâmes dans une résidence privée dernier cri du quartier. Ma place privative m'attendait comme à son habitude. Tout était sous surveillance vidéo h24, avec en plus des digicodes pour avoir accès aux halls. Plus sécurisé, c'était quand meme difficile. Une fois mon code entré, je souris Ascenseur jusqu’au cinquième. Le toit. Avec une jolie vue l’invitant à me suivre. — La montée fut rapide et tout semblait sortir d’un magazine de décoration tant c’était neuf et propre. Les services de nettoyage venaient absolument tous les jours, la copropriété était gérée à la perfection. J’ouvre ensuite une porte à quelques mètres sur la droite de la porte de l’ascenseur Bienvenue à la maison … fais comme chez toi surtout ne t’embête pas. dévoilant un appartement très lumineux, spacieux et bien ordonné. Une décoration très moderne, un vrai petit paradis si on aimait ce genre d’endroits. Une fois la porte refermée, je viens prendre mon petit chat dans mes bras, le délogeant gentiment de son gros coussin Je te présente Marvel un petit chat roux et blanc que j’avais trouvé dans la rue et adopté depuis. Un an que j’ai cette petite boule de poils à la maison.

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De toute évidence, le sujet des pouvoirs pouvait être parfois sensible. Tu n'ajoutes rien, espérant simplement que Harlan avait bien compris que, qu'importe son pouvoir, l'important était ce qu'il en faisait. C'était là une idée bien chevaleresque de la vie de super-héros, mais c'était la tienne - tendre la main, aider et protéger, servir la veuve, l'orphelin, tout le monde. Si tu n'avais reçu ces dons à la naissance, tu aurais sans doute rejoins ces chevaliers du feu combattant les braises et les incendies, ou encore avocat, policier - quelque chose qui compte et qui pouvait améliorer la vie d'autrui. « La chaleur ne me dérange pas » réponds-tu avec une petite moue amusée ; étant donné que tu restituais littéralement une onde chaleureuse quand tu absorbais le soleil, il était naturel que tu sois tel un lézard, dragon miniature qui se pâmait sous les rayons de l'astre. Cela avait toujours amusé ta mère - combien tu t'exposais, petit, l'été, dans la chaleur moite et étouffante, et que tu ne bronzes pas d'un pouce. L'éclair argenté des bijoux de Harlan attire ton regard, le temps d'une seconde. Tu lui lances finalement une oeillade profonde, où l'azur partage l'or. « Ne dis pas de bêtise. Hormis si tu caches une cave de super-vilain ou que tu as pour projet de dominer le monde en faisant de chaque personne un fan hardcode de Justin Bieber, je devrais survivre à quelques heures passées près de mon sauveur. » Clin d'oeil malicieux - est-ce à cause de la vague d'euphorie que tu es aussi ... toi-même ? Où est passé le dieu d'or, lisse et poli, dont tout sarcasme et taquinerie ont été tuées dans sa gorge ? Harlan semble indifférent à qui tu es - à qui tu es héroïquement, et cela te change, rafraîchissante impression de pouvoir libérer Eliphas plutôt que de devoir tenir les rênes et être Apollon.

La politesse de ton hôte de la journée te fait encore sourire. « Je ne suis pas si grand. » Tu dois lui voler quelques centimètres, à peine. Vos physionomies sont assez différentes, et tu regardes à la volée le tracé de son visage, la force dans les menottes tenant le volant, l'espèce d'élégance racée qui émane de lui avec une simplicité exquise. Tu dérobes un chewing-gum et le goût te fais fondre de l'intérieur - trop de souvenirs liés à cette saveur de framboise. Ta madeleine de Proust à toi. Tu fais l'effort de ne pas mastiquer tel un bovin. Tu sais que Jeremy ne serait pas exactement d'accord que tu donnes ton numéro perso, mais il n'est pas là, et c'est presque amusant que de te dire que tu franchis quelques interdits. « Je note que je peux t'envoyer plein de memes et d'articles stupides que je trouve, en plus des photos, alors » tu souffles comme un gosse, riant sous cape. Tu es profondément à l'aise - parce que Harlan semble si aimable, souriant et positif, et que ça retire toute l'angoisse que tu pourrais ressentir. Tu hoches la tête au résumé de sa chronologie. Tu songes à Maximillian - il semble qu'il n'a pas officialisé que tu étais son apprenti, ou Harlan t'en aurait parlé. Ce n'est pas comme si vous aviez eu tant de temps pour en discutailler - mais tu avais rendez-vous avec lui plus tard dans la semaine, et rien qu'à y penser, tu avais des frissons d'excitation innocente et impatiente.

« Ca fait donc quelques années que tu es là. En tout cas, ça a l'air de te tenir à coeur, c'est charmant de voir quelqu'un aussi volontaire dans ses tâches, surtout quand il s'agit de t'occuper d'autres héros plutôt que de te montrer toi-même » et tu espères ne pas avoir touché du bout du doigt un autre sujet sensible. Combien de personnes connaissais-tu, qui rêvaient en secret non de maquiller un héros ou d'en créer le costume, mais de jouer des muscles pour être adulé à leur tour ? Trop. Tu sentais, parfois, cette espèce de jalousie ravalée, quand on t'aidait à te préparer pour monter sur un podium de mode ou avant d'entrer dans un gala. Tu n'avais rien fait pour mériter tout ça, mais tu étais né ainsi, et tu voulais, avec une puissance infinie, que tes actes puissent découler sur quelque chose de bien. C'était ta façon à toi d'être un héros, plutôt que de soulever des voitures et voler.

Tu suis docilement le jeune homme. Tes mirettes captent l'environnement, apprécient le calme et la sensation de sécurité, en voyant les différents équipements de surveillance. Tu as revissé ta casquette sur ton crâne, cependant, et tu fais attention à ne pas rayonner de trop, manches de pull rabaissées sur tes mains, visage camouflé par la visière. Tout était esthétique, et à ton goût, un peu asseptisé. Tu aimais ta vieille maison de famille, où tu vivais enfant, en pierre et en bois, de guingois, avec ses défauts mais tellement authentique. Hélas, vous aviez déménagé vite, trop vite, pour une maison aux murs blancs, droits, à l'atmosphère sans vie. Tu préférais largement quand les lieux semblaient habités : objet qui traîne, arômes de plats cuisinés. Lorsque vous entrez chez Harlan, la luminosité est telle que tu sens que ton corps en expulse la chaleur et l'or liquide. Tu détournes les yeux, essayant de ne pas regarder avec trop d'avidité curieuse les lieux - ce serait impoli. Presque timidement, tu retires ton gros pull pour ne garder qu'un simple t-shirt gris avec un logo de la NASA. Tout est d'une propreté méticuleuse. Tu poses ton vêtement plié sur un dos de siège, avant de te tourner vers Harlan et Marvel. Tes traits s'illuminent - non seulement à cause du soleil mais devant le petit bout de chat. « Salut toi » et tu lui tends ta main pour qu'il la renifle à loisir. « Marvel, hein ? Quel joli nom » et tu n'es pas du tout ironique. Le matou domestiqué se laisse finalement caresser et tu grattes le menton, tout joyeux de l'entendre ronronner, à moitié endormi. « J'adorerai avoir un animal, mais avec le train de vis que je mène ... Mieux vaut ne pas tenter l'expérience si c'est pour qu'il soit malheureux. » Mais cela t'avait énormément tiraillé, quand tu rentrais tard, dans cet appartement vide, terriblement vide. Mais ça, tu n'en diras rien - tu ne veux pas embêter Harlan avec ça.

Tu finis par t'approcher de la baie vitrée. Une douce chaleur - sûrement moins appréciée par ceux qui cuisent au soleil - se propage sur ta peau et tu lèves le visage, comme un chat, yeux fermés, pour en apprécier la caresse. Toi-même, tu as de grandes baies vitrées pour profiter pleinement de la clarté de l'étoile du jour. Tu rayonnes comme une lampe, la peau d'or presque scintillante, les traits déliés avec une beauté princière. « J'espère que je ne risque pas de déranger. Je veux dire - si tu habites quelqu'un » et c'est si maladroit, présenté comme ça, que tu as un petit rire de gorge. « Enfin, j'ai déjà rencontré ton petit colocataire à poils roux et blancs » et tu as un sourire, oeillade douce, vers le félin. Si ça ne tenait qu'à toi, tu passerais l'après-midi sous la chaleur printanière, à lui faire des câlins. « Est-ce que je peux t'aider, ou faire quelque chose pour toi ? Je m'en voudrais de simplement servir de luminaire sur le balcon » que tu ajoutes, pince-sans-rire, plein d'autodérision. Tu t'es approché de nouveau de Harlan, les narines encore pleines d'un effluve de framboise - son pouvoir ou le chewing-gum à présent sans goût ? Difficile à dire.

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Il était vrai que cela faisait longtemps que je n’avais pas songé au fait que je pouvais briller. Sans doute parce que je ne suis pas assez étincelant pour cet univers de paillettes et de semblants. Et pourtant, je prenais plaisir à m’occuper des héros adulés sans faire partie de ces fans. Je les avais toujours traité comme des personnes normales, des collègues en sommes avec un petit supplément de dramas quotidiens. Si il y a bien une chose que je n’étais pas c’était jaloux. Je n'envie pas leurs places, préférant de loin ma position. Être adulé par la terre entière était un coup émotionnel que je ne pouvais de toute façon pas encaisser de manière convenable. J’imagine que d’autres personnes sont dans le même esprit. Cela dit, j’ai été pris plus par rapport à mes qualités et mes savoirs dans le domaine que pour autre chose. Je n’ai aucun fanatisme débridé envers eux. Je les apprécie comme ils sont mais je ne les idolâtre pas. Le fanatisme, ce n'est pas mon truc je pense. en étant extrêmement sincère avec lui sur ce point. Autant je pouvais me sentir dépassé par beaucoup de situations et de pouvoirs, autant je n’étais pas comme mes parents à envier le voisin d’avoir mieux. Que la personne en face soit un mutant mondialement connu ou un type lambda comme moi, cela ne changeait pas la phase de mon monde. Je préférais la personne pour ce qu’elle était plutôt que pour les apparences.

Une fois arrivés chez moi, je n'ai pu qu'observer les effets des rayons du soleil sur le mutant qui m’accompagne. C’était incroyablement surprenant ces êtres solaires. Je comprenais que certains s’accrochaient à eux comme des papillons aux lanternes une fois la nuit tombée. Et toute cette aura d’or lui allait comme un gant, il était né pour resplendir lui aussi. J’espérais juste qu’il n’allait pas chopper le melon du siècle à force d’être plébiscité ici et là. Je le trouvais assez gentil et terre à terre pour le moment, ce serait une douce pensée qu’il reste ainsi. Un sourire doux étire mes lèvres quand je vis mon petit compagnon à quatre pattes venir renifler les doigts du jeune garçon. Sentant sans aucun doute les effluves du café dans lequel nous étions. Donnant un petit coup de langue râpeuse sur son index avant de réclamer à retourner sur son coussin. Il est mignon ce chat ne t’en fais pas. Ha le prénom j’étais obligé … je ris de bon cœur. Sans doute que j’accordais trop de passion aux héros imaginaires comparé à ceux qui vivent dans notre ville. C’était sans doute ça qui me permettait aussi de prendre du recul. Quand tu auras trouvé une stabilité tu pourras en avoir un. Tu sais je l’ai recueilli dans un vieux carton de pizza dans une rue proche d’un restaurant. Il était trempé à cause de la pluie alors je l’ai ramené chez moi. Personne ne l’avait réclamé alors j’ai décidé que ce serait mon bébé chat. Et depuis on ne se quitte plus. il m’avait fendu le cœur avec ses petits miaulements et ses pattes tremblantes de froid. Mais quelques semaines après il avait pris ses marques et était devenu le pot de colle qu’il est aujourd’hui. Je le laisse retourner faire sa sieste … sa dixième sieste de la journée plutôt avant d’aller rejoindre Apollon à la fenêtre.

Ne t’en fais pas. Cela fait bien six ans que je n’ai pas de compagnie. Tu déranges personne au contraire … je suis content d’avoir quelqu’un avec qui échanger un peu je lui sourit gentiment en entrouvrant légèrement la fenêtre. Juste assez pour que le chat n’aille pas jouer les équilibristes sur le balcon sans que je le surveille. Et oui. Six longues années depuis que j’ai grillé mon dernier compagnon aller faire des yeux doux à une jeune photographe de mode. Tant pis. Même si j’ai eu le cœur brisé pendant un bon bout de temps, j’ai appris à vivre dans ma solitude, ne cherchant que des interactions sociales au bureau. Oh non je n’ai besoin de rien en revanche je peux peut-être te proposer deux ou trois truc le temps de .. l’invitant d’un geste de la tête à me suivre jusqu’à ma chambre. Bon, rien de spécialement intime de toute façon je n’ai rien à cacher. Un grand lit aux draps très colorés contrastait avec une décoration sobre mais élégante. Un mini balcon exposé au sud donnait un air chaleureux à la pièce malgré tout. Un immense écran plat était suspendu au mur, faisant du coude à une grande vitrine remplie d’une multitude d’objets de collection de ma passion dont je lui avais parlé. Des figurines étaient en tête à tête avec des mugs, répliques et autres objets décoratifs. De l’autre côté de la chambre une très grande bibliothèque avec à la louche trois cent comics rangés avec beaucoup de soin. Juste dessous ces livres se trouvait une belle collection de vinyles neufs. Une autre passion: la musique. Sans doute rehaussée par la guitare acoustique qui se tenait en équilibre contre le côté droit du meuble. J’ai tous les services de streaming les plus sympas si tu as besoin … j’ai aussi une console si tu aimes jouer. De la lecture et possiblement de la musique pour le fond. un petit cocon que j’aimais tout particulièrement. Les murs étaient eux, entrecoupés de posters mais aucune photo personnelle ne s’y trouvait. Enfin si. Une petite épinglée derrière le lit, de Marvel tout petit qui me dormait dessus.

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Harlan semblait être totalement en paix avec l'idée de s'occuper d'héros plutôt que d'en être un lui-même. Toi, c'était ton rêve. Pouvoir protéger et servir, idéalement aux côtés de Defender. Tu avais souvent imaginé tes pouvoirs mutant vers des idéaux de chevalerie, progressant afin d'être en adéquation avec tes volontés sincères. Tantôt le songe de devenir, tel Apollon gravé dans le marbre, ailé de soleil et rayonnant, dangereux pour tes ennemis, rempart aux innocents, tantôt charmeur sirène, qui coulait sa diplomatie pour déminer une situation complexe. Tu ne convoitais pas l'idôlatrie des foules, non, toi tu voulais honnêtement secourir et défendre le peuple. Tu ne voulais pas la foule fanatique, ton nom scandé - tu vivais déjà ce genre de choses, à moindre mesure, et c'était frustrant que d'être adoré pour ta plastique et non toi-même. Mais tu ne jugeais pas ceux qui vivaient sans vouloir être des héros.

« Le fanatisme ne devrait être le truc de personne » que tu prononces distinctement, pensif. C'était effrayant, en réalité. Cette passion d'une multitude, foule adorant sans retenue, alors qu'elle ne connait nullement l'objet de son désir. Les paroles de Harlan ne faisaient que renforcer l'agréable sentiment que tu étais face à quelqu'un de normal et de sain. Peut-être que tu étais encore un peu sous l'amplitude du pouvoir euphorique, mais tu étais diablement conscient que la présence du jeune homme t'était agréable. Depuis combien de temps n'avais-tu pas ressenti ça, cette envie de découverte et cette sensation douce, facile, d'être avec un égal, de n'être pris ni pour un dieu ni pour un moins-que-rien ? Longtemps, trop longtemps.

Une fois chez l'attaché de presse, tu fûs flatté que Marvel vienne à lécher ton doigt, langue râpeuse. « Tu aurais pu l'appeller Spidey ou Peter » fais-tu, comme une suggestion, avec un petit sourire pour répondre au rire d'Harlan. Tu observes le chat retourner à sa sieste, un instant jaloux - quelle idée douce que celle d'un chat posé sur tes genoux, ta peau se gorgeant de soleil, loin du monde, loin de tout. Tu détournes tes mirettes et a un petit sourire incertain. « En réalité, cela fait des années que je suis en contact avec Seraph'Inc. J'ai participé à l'UCLA puis j'ai débarqué rapidement pour servir de visage à leurs pubs, slogan et séries, tout le tintouin. Je suppose que j'ai une certaine stabilité, mais - je dois souvent me déplacer, à droite et à gauche, et si j'en viens finalement à passer d'apprenti à héros pour de bon, m'occuper d'un animal risque d'être incompatible. » Tu dis ça calmement, mais tu baisses les yeux sur Marvel, pensif à nouveau. Tu n'avais pas prémédité de parler comme ça de toi, à Harlan, mais ça t'avait échappé. « Il a l'air trop mignon. Sauveur de héros, sauveur de chat - y a t-il quelque chose que tu ne sauves pas ? Les araignées peut-être ? » Nouvel éclat de cette taquinerie affectueuse, souvent cachée par ta façade d'Apollon. Tu sentais que tu pouvais être toi-même, et non plus ce chevalier blanc rutilant et sans fêlures que l'on voulait que tu sois. C'était épuisant, de retenir ses mots, de faire risettes et sourires sans vaciller, d'être toujours beau, charmant, charmeur - tes traits restaient toujours princiers, mais ta mascarade te pompait toute ton énergie.

« D'accord, très bien » et tu es rassuré de ne voler la place de quiconque. Tomber sur une compagne ou un compagnon pouvait se révéler difficile - tu te souvenais de Elliot, un membre de Seraph avec qui tu avais sympathisé, et qui, t'invitant à boire un verre, avait oublié de te parler de son petit ami. Ce dernier avait explosé de rage, en te voyant adossé à leur bar dans la cuisine. Comme quoi, Elliot aimait les minots, et tu avais fermé tes oreilles aux différents noms d'oiseau qu'on t'avait donné. Comment les gens pouvaient-ils imaginer que, où que tu ailles, tu étais là pour séduire ? Parce que la plupart espéraient que tu le fasses. Espéraient que tu leur accordes attention et charme, juste à eux. Elliot ne t'avait plus adressé la parole. Tu n'avais pas cherché à reprendre contact, découragé. De la fenêtre entrouverte, une légère brise charriant la chaleur te caresse le visage. La proposition de Harlan te fais le suivre docilement, te demandant ce qu'il va te proposer. La chambre est propre et nette, et tu fais des efforts pour ne pas y traîner ton regard curieux. Hélas, tu remarques rapidement la vitrine et tu fais deux pas de côté, en crabe, louchant sur les petits objets et les figurines de collection. Et quand tu vois les comics, dans la bibliothèque, tu retiens un sifflement de respect. Tu as trouvé ton égal en terme de nerd-attitude, semble t-il. Guitare et vinyles - eh bien, Harlan semblait avoir de multiples passions. Cela ne fit qu'empirer, le temps d'une secoude, ta propre sensation de vide. Quels loisirs avais-tu le temps de pratiquer ? Aucun, hélas.

« C'est ... » Tu t'interrompes doucement, t'approchant de la photo - et tu poses une main fébrile sur le comic posé sur la table de chevet. Le dernier numéro de The Amazing Spider-Man. Tu n'avais pas encore pu le lire - tu t'en empares et, faisant volte-face à toute vitesse, tenant le livre contre ta poitrine, t'as des étoiles dans les yeux comme un gosse à noël. « Je peux le liiiiire ? » et voilà que tu traînes une syllabe, véritable image du gosse surexcité. « J'ai pas eu le temps de le lire, je m'étais arrêté à son combat contre le Vautour, alors que Mary-Jane est ensevelie sous les gravats ! » Tu retournes le comic pour regarder la couverture, tes bouclettes toutes emmêlées sous un geste de la main. Tu retournes dans le salon où ton pull et ta casquette trônent ; tu t'empares de ton gobelet de café glacé et l'engloutit, apaisé par la chaleur de l'endroit et le calme. « Est-ce que je peux rester ici ? Je- Je t'avoue que je n'ai pas envie d'être seul, dans une pièce à côté » et pour plein de raisons, les premières étant que ça te gênes, comme si tu t'étais invité et que tu squattais, et que tu as envie de compagnie, même s'il travaille et qu'il fait du bruit, au contraire, ça te plairait bien. Le bruit ne t'a jamais gêné, sauf quand il s'agit de ton nom scandé par une foule. « Qu'est-ce que tu as, comme travail à faire ? » Tu t'es posé par terre, près de l'endroit où Marvel dort ; une main paresseuse vient lui flatter le dos, alors que le comic jonche tes genoux. Ton pantalon noir remonte le long de mollets dessinés et galbés, tes bras nus reflètent la lumière comme des paillettes d'or, ta chevelure brune et emmêlée est une publicité ambulante pour ta marque de shampoing. « Je trouve ça amusant - on travaille dans la même entreprise depuis des années, je t'ai sûrement déjà croisé plusieurs fois, et l'on ne s'était jamais adressé la parole. Il a fallu qu'on me colle alors que je voulais mon café pour que nous fassions connaissance. Le destin, peut-être » que tu souris, largement, rayonnant et sublime, comme le dieu dont tu as dérobé le nom.

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Le jeune garçon avait raison, en soit le fanatisme ne devrait être le mode de vie de personne. Je ne comprenais pas que l’on pouvait sacraliser des êtres humains pour un prétexte ou un autre. Jusqu’à preuve du contraire eux aussi vont aux toilettes le matin, il n’y a aucune différence entre eux et nous. Et à force de côtoyer les Primordiaux on se rend compte que derrière les jolis spectacles ce sont des humains comme les autres, avec leurs forces, leurs faiblesses et aussi leurs humeurs parfois pénibles à gérer. Je ne fais que secouer partiellement les épaules, validant son avis sur la question avant de sourire Si j’en adopte un autre ce sera un Spidey alors. Je ne suis pas à l’abri d’en récupérer un deuxième, ils feront des jeux et bêtises ensemble comme ça. et j’aimais beaucoup les animaux alors en avoir un ou deux n’allait clairement pas me déranger. Je l’écoute parler de son rythme qui a l’air aussi effrayant que le mien. C’est clairement inhumain d’imposer ce genre de choses à des individus et en plus il n’en était qu’au début. Ça ne m'étonne pas que dépassé les trente cinq ans ils vrillent certains. Le seul vrai conseil que je peux te donner c’est de négocier les contrats comme toi tu le veux. Avec tes closes et tes choix sinon tu vas te faire manger par le système. Et crois-moi, tu leur sera indispensable alors tu pourras te permettre des caprices. Parfois il faut faire sa diva pour avoir un semblant de vie. mais j’imaginais que Jeremy lui avait aussi expliqué cela. Enfin en théorie.

Pourquoi veux-tu que je tue des araignées ? … elles ne m’ont rien fait. Et elles débarrassent des moustiques en été. je n’étais pas certain d’avoir saisi le sous entendu mais non, aucune hostilité envers ces bêtes à huit pattes. Je souris en le regardant, vraiment il est sympa comme garçon. J’aimais la manière dont il était, naturel et sans chercher à dorer une image déjà bien éblouissante. Je comprenais pourquoi le public l’aimait bien. Malgré tout, je n’avais pas spécialement le temps de regarder les productions vidéos de Seraph. Sans doute qu’il était aussi un excellent acteur, je ne saurais juger. Cela dit, en réfléchissant à cette notion de publicité, il me semble avoir reçu des flyers dans ma boîte aux lettres et d’avoir vu quelques affiches accrochées aux murs des locaux. Je passe devant tellement souvent que je ne regarde même plus ce qui est mis en avant. Produits électroniques, produits de beauté ou encore une destination touristique. Tout était mis en avant par les têtes d’affiches alors il était évident que je ne portais plus spécialement d’attention aux nouveautés.

Une fois dans la chambre, je souris en le voyant regarder de partout. Je n’avais pas menti sur ma collection de comics et de figurines ici et là.  Sans compter les immenses affiches qui ornaient les murs. J’étais très heureux de ma petite bulle de héros fictifs que j’aimais depuis que j’avais appris à lire. Son attention se porte ensuite sur le numéro de ma table de chevet oui bien sûr ! Je l’ai déjà lu deux fois tu verras il est super ! Et la fin est vraiment inattendue sans trop le spoil, juste de quoi lui donner envie de se plonger dedans. Au moins j’avais une autre personne pour partager cette passion, pas comme mon ex qui me traitait de gamin parce que je n’avais pas des goûts assez « adultes ».  Et encore, à l’époque je n’en avais pas autant alors c’est pour dire qu’il n’aurait pas supporté l’avancée de la collection. Une fois de retour au salon je lui souris Évidemment que tu peux rester ici. Mais installe toi au moins sur le canapé. Je te promets qu’il n’a jamais mangé personne … et ne t’en fais pas, Marvel viendra te voir à un moment ou à un autre. Il est beaucoup trop curieux dis-je en allant récupérer mon ordinateur portable sur la table du salon avant de me glisser sur le canapé, voulant être à côté d’eux. De lui.  J’ouvre alors mon outil de travail avant de glisser mes lunettes de repos sur le nez, histoire d’éviter de me bousiller les yeux. Alors alors … je dois répondre à mes mails de demandes d’interviews … je dois vérifier les documents que l’on m’a envoyés concernant les Primo. Je dois programmer de fâcher Defender qui me fait encore un exploit pas spécialement réclamé par Seraph … et il me semble que je vais commencer mon communiqué de presse. Je pense que ce sera pas mal déjà. lui montrant quelques documents pas particulièrement confidentiels pour illustrer mes propos.

C’est vrai que c’était curieux mais Seraph était tellement tentaculaire que c’était difficile de connaître tout le monde. En plus, j’ai tendance à rester enfermé dans mon bureau ou à me faire trimbaler dans des salons alors hormis les discussions à la machine à café, je ne socialise pas tant que ça.   J’imagine que le destin est un petit lutin farceur parfois. Mais ne t’en fais pas, si jamais tu passes au siège et que tu veux dire bonjour je suis au quatrième étage, il y a des petits panneaux pour indiquer le département presse de toute façon. Je suis en face de la com et mon bureau était entièrement vitré depuis le couloir alors c'est assez compliqué de me louper pour le coup. Et cela ne me dérangerait pas. En plus s’il va voir Jerem nous sommes à quelques salles l’un de l’autre alors il ne devrait pas se perdre

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Avoir un animal te manquait cruellement. Une présence honnête, sincèrement heureuse de te voir. Etant donné que tu n'avais droit à aucune vie privée, selon ton contrat, avoir une boule de poils à câliner le soir, cela aurait dû être une priorité. Cependant, tu n'avais pas menti - combien de fois t'avait-on kidnappé à l'improviste pour aller dans telle ou telle région, pendant trois ou quatre jours ? Maintes fois tu avais dû dépasser les horaires prévus pour un engagement social, maintes fois tu avais dû faire des heures supplémentaires, et sans te plaindre. Alors, même si les chats sont indépendants, tu doutes qu'un minet serait ravi de ton absence. Quand bien même quelqu'un serait là pour s'en occuper - ce ne serait pas toi. Sans présence ni affection, ou trop peu, le lien ne se crééerait pas. C'était don dommage, mais mieux ainsi, réfléchi. Quand Harlan te donne quelques conseils, tu rougis imperceptiblement. Les mots se coincent dans ta gorge - comment lui avouer que tu as signé si jeune que tu n'avais pas fait attention à énormément de détails ? Que tes parents t'ont poussé à vendre ton âme et ton corps à Seraph'Inc ? Tu ne veux pas passer pour un ingrat ou un idiot. « Faire ma diva, c'est au-dessus de mes forces. Je ne suis pas là pour faire des esclandres ou exiger quoi que ce soit. Mais ça va, je veux dire, je ne me plains pas, j'ai un cadre de vie hors norme et je côtoie des gens géniaux » et si tu le penses, y'a un creux en toi qui palpite d'être un vrai héros.

Tu pouffes à la réponse de Harlan avant de secouer la tête d'un air profondément amusé. « J'aurai dû me douter que t'écrasais pas les araignées. La plupart des gens écrabouillent les insectes, menu fretin zonzonnant ou ennuyant à leurs yeux. » Comme l'image pouvait se superposer à diverses situations ! Qui était l'araignée, dans cette société dévorante, qui ne faisait pas attention où poser ses multiples pattes de géante ? Qui payait les pots cassés, qui devait subir en silence ? Dure interrogation - pour en faire toi-même partie, tu savais que héros comme humains normaux avaient tous leur lot de difficultés. Mais ce n'était pas une pensée douce à avoir, et tu la chasses. Tu n'as pas envie de philosopher plus que ça, ce n'est ni l'heure ni l'endroit, et tu préfères amplement profiter de la compagnie d'Harlan. Tout gamin, tu attends alors impatiemment qu'on t'autorises à lire le comics qui trône entre tes mains comme un trésor. Tu offres ton plus éclatant sourire, et ce n'est pas rien de le dire, comme remerciement. Une fois retournés dans le salon, l'acceptation du jeune homme te détend un peu. Tu connais les effets que tu peux faire - et aussi surprenant que cela soit, parfois, les gens ne t'aiment pas, se méfient de toi, de tes airs princiers, de tes éclats d'or et de ta voix de velours, crainte d'être manipulé peut-être, et d'autres encore ne désirent nullement être seuls avec toi. Cela arrivait-il à Defender ? Est-ce qu'il lui arrivait de faire face à des gens refusant de se tenir avec lui ? Tu reviens à la réalité en pouffant. « Je t'avoue que finir dans l'estomac pelucheux d'un canapé n'est pas dans mon emploi du temps. Disons que j'aime bien être par terre - adossé au canapé, avec une vue basse, ou parfois je m'allonge simplement sur le sol dalé de mon appartement, dans une flaque de soleil, et je réfléchis. » Pourquoi tu t'ouvrais comme ça, en donnant de-ci de-là des miettes de ta vie réelle ? Tu viens cependant poser ton fessier sur le canapé, par intérêt envers Marvel que tu ne déranges pas, attendant simplement qu'il vienne à toi. Harlan installé près de vous, tu clignes des yeux devant le sérieux que donnent les lunettes à son faciès délicat. Tu trouves ça mignon. « Sacré poids de travail, dis donc » tu murmures ; une partie de toi se sent imposteur, pour avoir tant de libertés et de facilités dans ton propre travail. Pourtant - toutes ces heures à ne pas dormir, pour jouer les visages dans les publicités ou l'acteur dans les séries de la firme, tout ces weekend au repos gâché, pour te montrer comme une babiole à un gala, ces moments dérobés, parfois presque intimes, quand on te vend pour quelques millions, espèces sonnantes et trébuchantes contre ta voix, tes traits, tes boucles. Tu observes l'écran et les documents, en te demandant comment Harlan arrive à s'y retrouver. « Ca m'a l'air aussi passionnant que chronophage. Je serai incapable de faire le tiers de ce que tu fais. »

Forcément Harlan devait se trouver près du bureau de Jeremy. Spontanément, tu dis : « Je viendrais te saluer un de ces quatre, si tu veux. » Comme tu vas régulièrement voir Jeremy pour finaliser des évènements, prévoir des séries et accepter ou refuser des contrats, tu n'auras qu'à faire quelques pas pour venir rayonner dans l'espace d'Harlan. « Est-ce que je peux te poser une question ? » Marvel s'étant légèrement éveillé, il baîlle et se roule en boule, juste hors de portée de ta main pour les caresses. « Qu'est-ce qui t'as fais choisir cette branche ? Je veux dire - tu as été journaliste, puis maintenant, attaché de presse. Est-ce que tu étais attiré par tout ça ? Qu'est-ce qui t'as renforcé dans tes choix ? » Tu lui coules un regard curieux avant de baisser les yeux. T'es presque penaud - toi, tu n'as jamais vraiment eu de choix de carrière. Toute tracée, ta voie, car il aurait été criminel de ne pas se servir de ta beauté. Tu te souviens vaguement avoir rêvé, bambin, être vétérinaire, comme nombre de rejetons de ton âge. Mais tes parents avaient rapidement coupé court - tu serais un héros, de ceux qui aident, protègent servent. On te l'a tellement assénée, cette ritournelle. Aider, protéger, servir. Elle doit être gravée dans ton ADN. Oh, tu ne regrettes pas - mais tu es juste curieux de savoir comment les autres, ceux qui ne veulent pas devenir des héros, choisissent leurs parcours. Le comic sur tes genoux, clos, tu admires la couverture pensivement, pour éviter de trop dévisager Harlan, en te promettant que tu vas arrêter de l'ennuyer.

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Après un rapide aller retour jusqu’à la grande table du salon pour y récupérer mon gobelet de café devenu froid mais pas encore terminé, je pose un regard assez doux et amuse sur mon camarade d’aujourd’hui. Je ne saurais l’expliquer mais je trouvais sa manière d’expliquer les choses assez spontanée et drôle. Pendant un instant je me suis imaginé mon canapé le croquer avec une grosse voix comme les monstres dans les dessins animés et c’était plutôt cocasse comme visuel. Tu sais je suis le genre de personne à aimer s’installer sur un gros pouf moelleux plutôt qu’un siège en cuir parce que j’ai l’impression qu’il va m’engloutir en guise de goûter et je trouve ça marrant. apportant un paquet de chamallow au passage que je glisse entre nous deux avec l’invitation silencieuse qui il pouvait taper dans le paquet sans problèmes. Plus je restais en sa compagnie, plus je me disais qu’il était franchement gentil et que l’image que les gens devait se faire de lui était enjolivée voire fausse. Il n’avait rien d’un prince capricieux, ni d’une personne imbue d'elle-même, j’aimais son humour et sa décontraction. C’était pour cela que j’aimais connaître les héros en dehors des scènes, des films ou autres événements publics. Certains étaient de vraies surprises agréables, loin des flashs scintillants.

Alors ça semble énorme dit comme ça mais ce sont pour la plupart du temps des dossiers qui datent d’un certain temps. Simplement que les gens ne sont pas capables de lire des mails surtout quand certains points sont volontairement écrits en gras et systématiquement ignorés. Comme si j’avais de la place pour la négociation dans mon quotidien. et c’était sincèrement la partie la plus épuisante du job, de devoir répéter encore et encore les mêmes choses parce que certains espéraient que du jeudi au mercredi suivant les choses pouvaient changer. Bien sur que si .. si on te donne les clés pour le faire tu serais apte. C’est juste long et chronophage comme tu le dis. Il faut surtout une énorme dose de patience pour certains collaborateurs fort heureusement j’étais livré avec une dose conséquente. Et c’est dans certains cas de rencontres physiques que j’avoue user et un peu abuser de mon pouvoir pour faciliter les choses et que certains documents aillent plus vite. C’est mal mais c’est ce que Seraph attends implicitement de moi. Je savais que j’avais été recruté aussi pour ce pouvoir. Quel merveilleux don que celui de pouvoir influencer positivement les collaborateurs. Je n’étais pas naïf à ce point, de toute façon ce ne seront pas les derniers à profiter de mon pouvoir pour leurs propres intérêts.

Avec plaisir. De toute façon tu ne peux pas me louper et si je suis absent je colle une affiche sur ma porte pour indiquer l’heure de mon retour ou mon contact commençant donc à mettre le nez dans ces satanés mails. Roulant des yeux plusieurs fois avant d’entamer des réponses assez rapidement. Ayant une vitesse de frappe sur le clavier apparemment assez impressionnante d’après mes collègues. C’est simplement l’habitude. Sa question me fit décoller le nez de mon écran quelques secondes le temps de réfléchir. Sa question était pertinente et il est vrai qu’on ne me l'avait pas posée depuis un certain temps. La réponse était cela dit assez évident pour moi J'ai toujours été attiré par ce domaine. Je pense que c’est parce qu’au lycée je tenais déjà le petit journal de l’établissement. C’était sympa et j’ai continué dans cette voie. Cela dit, finir aux fesses des Primo était simplement énormément de chance. Un enchaînement de bons contacts au bon moment mais à l’origine je voulais travailler à la télévision. Cela dit, je suis bien ici. et j’avais le bonheur de faire ce que j’aimais au quotidien avec quelques inconvénients à gérer ici et là mais globalement c’était bien. Ma main vient chercher au hasard un chamallow, entrant en contact avec la sienne au même instant dans le paquet Ooups pardon venant chiper un bonbon moelleux que je glisse vite dans ma bouche. Mâchouillant comme si j’étais seul chez moi. Levant ensuite un sourcil en écoutant des « gratte gratte » à côté. Tiens monsieur chat vient poser sa truffe près du paquet qui fait du bruit. Voyant ensuite la dite bête venir poser ses pattes sur le poignet de Eli. Attiré par le bijou brillant et légèrement bruyant. Je souris en trouvant la situation plutôt rigolote. Je savais qu’il n’allait pas le griffer mais simplement vouloir comprendre ce qui faisait cette curieuse lumière dorée. C’était le premier à jouer avec n’importe quel objet brillant ou sonore de toute façon. C’est d’ailleurs pour ça que je me disais que lui trouver un compagnon de jeu lui ferait passer le temps pendant que je ne suis pas avec lui.

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Il est vrai qu'un tel canapé ne faisait qu'ouvrir ses bras pelucheux et ses coussins moelleux dans une invite où vous vautrer. Même si tu aimais les dallages frais des sols, les tapis rembourrés où t'enfoncer, tu ne boudais pas t'installer confortablement. Répondant à l'appel du sucre - et ce, même si tu entendais la voix de Jeremy te dire qu'il fallait éviter les sucreries, parce qu'un Apollon chubby, ça n'existait pas - tu piques deux énormes bonbons au toucher velouté avant de les engloutir, comme pour dire à un Jermey absent, et toc. Tu n'avais pas besoin de faire semblant, de paraître parfait et d'être aussi lisse et souriant que d'habitude. Harlan semblait ne pas faire grand cas de tes pouvoirs, de ta célébrité, et tu lui en étais reconnaissant. D'un autre côté, il cotôyait les Primordiaux, alors il est vrai qu'un héros de ton acabit, gabarit apprenti, ce ne devait être rien à ses yeux. Tu écoutes avec attention ses explications, avec un soulagement grandissant de ne pas devoir gérer tes propres réseaux sociaux et les mails qui te sont envoyés. « C'est Jeremy qui fait ça à ma place. Le courriel des fans, les cadeaux reçus - souvent un peu bizarres - ou les dossiers qui me concernent ... Et à voir la montagne de boulot que c'est, je suis content de laisser à un autre mon image » que tu glisses avec une petite grimace. Même si Jeremy avait tendance à un peu trop sur-stimuler TikTok et Mirror. Avec un sourire, tu renchéris : « Tu touches du doigt quelque chose. Je ne sais pas si je serai réellement capable d'autant de patience que toi » et tu hausses un sourcil, imaginant sans peine les cabochards, les grandes gueules et les hypocrites, sonnant aux portes, criant à l'urgence ou esquivant les questions auxquelles ils ne souhaitaient pas répondre. Tu observas Harlan, curieux de savoir s'il allait faire le parallèle entre toi, le vrai toi, ici et maintenant, qui avouait sans peine manquer parfois de patience, et l'Apollon parfait aux yeux du monde, véritable roi d'or aux qualités si rutilantes. Une façade, que tu jouais en imprimant dans cette mascarade un peu de toi, épuisante pourtant, ne jamais faire un pas de travers.

Innocemment tu ne songes pas qu'Harlan puisse user de son pouvoir dans son travail. Ou plutôt, tu t'en moques. Parce que même si tu as le mot héros gravé dans ton cerveau, les pouvoirs d'autrui peuvent être autant un fardeau qu'une bénédiction. Et tu savais, mieux que quiconque, que ramener quelqu'un à son pouvoir était extrêmement restrictif. « Je viendrai en paix, avec du café » que tu glisses en souriant, en le laissant travailler un peu. Tu observes ses doigts onduler sur les touches. « Tu es superman pour taper aussi vite ? Ils ne prennent pas feu sous la friction, tes doigts ? » plaisanterie qui coule de tes lippes amusées. T'essayes de ne pas le dévisager effrontément, mais c'est compliqué - le reflet de l'écran sur ses lunettes camoufle, quelques secondes, ses prunelles sous ses longs cils. Gentil et mignon ? Tu ne doutes pas qu'Harlan croulait sous les demandes à sortir - difficile autrement. Par intérêt, tu le questionnes et tu ressens une espèce de passion dans sa réponse. « Tu n'aurais pas dépareillé à la télé - les producteurs aiment les beaux mecs dans ton genre » que tu le complimentes sans y penser, en tendant une main vers Marvel, l'autre occupée à chercher un chamallow. C'est une autre texture qui apparaît sous tes doigts, carne tiède et mâle, tu retires rapidement ta menotte, un peu gêné. Marvel vient, s'approchant du paquet puis de ton bracelet. Les breloques dorées attiraient le félin et, joueur, tu les fais tinter pour l'inviter à s'amuser. Le soleil offrait une chaleur agréable, mais tu avais cessé de rayonner comme une lampe. Ton pouce et ton index viennent taquiner le matou, par divertissement. Puis, ne voulant pas embarasser Harlan dans son travail, continuant de jouer paresseusement avec le chat, tu ouvres le comic pour en lire les pages, mais distrait, tu finis par abandonner et t'occuper entièrement du petit félin. Le contact avec une créature aussi douce et amicale t'avait manqué.

« Je sais ! » tu t'exclames soudain, sortant de tes songeries en portant tes yeux d'azur, de mer et d'or sur Harlan, un grand sourire sur les lèvres comme si tu avais fait la découverte du siècle. « Qu'est-ce que tu aimes manger ? Tu as interrompu ton déjeuner par ma faute, voilà ma façon de te remercier - je vais te faire à manger ! J'adore cuisiner, je n'en ai jamais l'occasion. Mes spécialités, c'est le chili con carne, la tarte aux pommes et le risotto de champignons » tu babilles d'une voix enjouée, espérant qu'il va t'accepter - et que tu ne te montres pas trop intrusif. « Enfin, je - je ne veux pas m'imposer. » Tes doigts caressent la couverture du comic, dans un geste lent et presque timide. « J'ai peut-être déjà exagéré » tu ajoutes avec une épaule qui se hausse ; t-shirt qui se plie, se meut pour dévoiler un bout d'une omoplate. Carne pâle, laiteuse, loin des ors chatoyants du dieu. « En tout cas, je trouve ça fascinant combien les gens peuvent choisir une voie et s'y tenir. Je veux dire - on a, basiquement, décidé pour moi de mon propre chemin, et même si je m'y retrouve, je me demande dans quoi j'aurai été bon » fais-tu, soudain songeur. Ce n'était pas le moment de faire un point sur ta vie, mais qu'est-ce qui t'aurait plu ? Aider, protéger, servir, hein ? Sûrement la police, ou avocat, quelque chose dans ce goût là.

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Concernant mon implication dans la vie des Primordiaux je n’étais peut être pas aussi envahissant que Jeremy mais je veillais au grain tout de même. Il était d’ailleurs très fréquent que je reçoive les emails langoureux de certains fans qui finissaient directement à la corbeille. Je n’ai pas le temps pour répondre à ces choses là. En revanche, les cadeaux bizarres n’arrivaient pas chez moi. Tu n’as pas idée des bizarreries que l’on peut recevoir par mail parfois. Mais Jérémy est vraiment très doué également pour s’occuper de tout ça. et nos journées étaient sûrement assez similaires sur le papier mais les activités réelles devaient elles, différer selon qui fait quoi. Me concernant je prenais beaucoup sur moi pour pas mal d’événements me disant que de toute façon une fois la journée terminée tout cela sera derrière et que ce n’était pas des médias indépendants qui allaient m’apprendre mon métier. Mais il est vrai que parfois je remercie la patience légendaire dont je peux faire preuve. Surtout quand la journée est relativement moisie et qu’on m’annonce encore une folie faite par l’un des héros que je dois masquer le plus vite possible avant que tout ne parte en éclat dans les articles sur le web. Et il s’agit parfois d'une poignée de minutes avant que n’importe quelle erreur ou mensonge ne devienne viral. Se battre contre la rapidité des réseaux sociaux est réellement épuisant. Personne ne peut blâmer quelqu’un sur un manque de patience dans des métiers comme le tiens ou le mien. Nous ne sommes pas des machines. Et je te le redis. Tu n’as pas à être parfait. La perfection en plus de ne pas exister est ennuyeuse. préférant de loin avoir des gens pleins de défauts que des faux idéaux de perfection qui sont en réalité pire que la première catégorie. Tu verras qu’avec le temps les défauts c’est presque plus mignon que les personnes qui mentent sur ce qu’ils sont pour plaire aux médias. Je préfère une personne ronchon, pas patiente, un peu tatillonne que quelqu’un qui donne l’impression que tout va bien et que rien ne l’atteint. Généralement ce sont eux qui sont le plus problématiques . Cultive ce qui fait de toi qui tu es, qu’importe ce que pensent les gens. Faire des concessions pour les activités médiatiques est une chose, vouloir l’approbation permanente du peuple en est une autre. Ne te ferme pas dans cette case. dis-je alors que je ne quittais pas mon écran des yeux. Tapotant ce fichu communiqué de presse concernant un démenti que j’inventais sur le tas pour ne pas inculper The Defender dans l’explosion de l’usine. Il ne m’aide pas non plus des fois lui aussi.

Un long moment passa, jonglant entre quelques coups de fils qui après l’appel coupė me faisait échapper quelques soupirs d’agacement ou de lassitude. C’était incroyable la manière dont les personnes pouvaient se sentir puissantes de par leur position, quitte à être à demi insultantes. Je m’excuse légèrement d’avoir mis ce fichu téléphone pro en haut parleur, histoire de me libérer les doigts. Je ris un peu concernant la remarque sur ma vitesse d’écriture Je crois que j’ai trop l’habitude … sans doute la raison. faisant une petite pause dans mon rapport pour récupérer une autre chamallow. Je me demandais bien ce que ça aurait pu donner le fait que je passe à la télévision Je pense que je ne suis pas assez lisse. Mon image ne passerait pas pour une chaîne d’informations, et de toute façon je ne pense pas être très bon derrière une caméra. j’avais beaucoup trop d’encre sur la peau pour avoir une place à une heure de grande écoute sur une chaîne d’informations. L’image publique est tellement importante que je ne serais jamais passé aux sélections. Et en soit cela me convenait. Je finis par cligner des yeux quelques secondes après. Attendez il m’a fait un compliment là ? Je suis dans la catégorie des beaux mecs moi ? … demandais-je en posant mon regard sur lui et sur Marvel qui était encore en plein jeu extrêmement intéressant intéressant avec le bijou doré. J’étais sincère dans ma réaction. Celui de nous deux qui était une ode à la beauté ce n’était pas moi mais lui, je ne comprenais pas spécialement.

Un appel me coupa dans ma concentration, retournant bien malgré moi dans les méandres des coups de fils pro. J’ai déjà répondu à votre email il y a trois heures. Non il ne sera pas disponible ce soir là je vous invite à consulter le PDF que j’ai joint pour le planning des disponibilités …. Et ce n’est pas en me criant dessus ou en me harcelant dix fois par jours que je vais pouvoir pousser les heures et les jours. De toute façon vous n’avez pas rempli les conditions de confidentialité et questionnaires préalables donc je ne peux rien faire …. Oui voilà bonne journée. allez le troisième pénible depuis ce matin. Je ne vois pas ce qui est compliqué à comprendre dans « il n’y a pas de place ce jour là  — bref. Une petite exclamation me fit revenir sur terre. Attends pourquoi on parle de repas … mince j’ai oublié ou pas entendu quelque chose? J’essaie de me raccrocher à quelque chose qui ne me revient pas en tête avant de répondre avec un sourire assez gêné Je serais un très mauvais assistant de cuisine je fais tout cramer …. et il faudra commander les ingrédients je n’ai rien dans mes placards. Enfin j’ai que des conserves et autres plats minutes mais je pense que tu imaginais de vrais repas. et c’est là que les illusions s’arrêtent. Je ne sais pas cuisiner. Je fais tout cramer au mieux sinon je me coupe quelque chose. Une catastrophe en soit. Mais non tu n'exagères rien du tout !!! On va trouver un truc pour ce soir ne t’en fais pas. Je te promets que je réfléchis à tout ça d’accord ? lui ayant mis une main amicale sur l’épaule comme pour le rassurer. Comme je le faisais à mes Primo quand ils en avaient besoin. Je me demandais .. demain on est dimanche donc off pour moi … je ne connais pas ton planning mais je me disais qu’on pouvait se regarder un film peut être ? Ou une série ? … enfin je n’impose rien je demande si jamais. Nous sommes donc destinés à nous excuser mutuellement. Belle équipe. Je finis par enregistrer mon document avant de le glisser dans un coin du bureau. Tu trouveras ce qui te plait un jour et tu verras ce sera une évidence.

not all heroes wear capes @Harlan Cameron & @Eliphas Summer avril 2023

Ton sourire s'aggrandit un brin, alors que tu rétorques, « Oh si, je crois que j'ai une petite idée. Je crois que le pire que Jeremy a reçu, c'était des ongles de pieds. Ou une fiole de sang menstruel. Génial, hein ? » Sur le coup, quand il t'en avait parlé, tu n'avais pas fait le fier - oh certes, quatre-vingt dix neuf pour cent du temps, il s'agissait de poèmes, de lettres parfumées et de peluches, mais le pourcent restant, quelle horreur. « On a de la chance de vous avoir, vous, les attachés de presse » et tu fais un petit clin d'oeil amical. Tu es totalement sincère. Tu serais perdu sans Jeremy pour jouer les tampons contre tes fans. Il t'aidait à t'organiser, il était celui de qui tu avais un soutien convaincu, même s'il était peut-être trop à cheval sur quelques domaines. Votre discussions dévie, et les mots d'Harlan enserre ton myocarde contre tes côtes pétrifiées devant le conflit interne. Tu n’as pas à être parfait. Mais si tu n'étais pas parfait, si tu n'étais plus le dieu d'or, la belle gueule de Seraph, que pouvais-tu te targuer d'être ? Tu papillonnes de tes longs cils, un peu songeur. La perfection était-elle ennuyeuse, comme le disait le jeune homme ? Etais-tu ennuyeux, quand tu jouais Apollon ? « Hélas, il y a ce fossé entre la vie de paillettes que l'on montre, et ce que l'on est. Je n'ai pas le droit à l'erreur, et ne pas être parfait, c'est rayer mon image de marque - je dois sûrement avoir un contrat qui stipule que je dois être parfait » que tu sussures avec une touche d'aigreur dans la voix, avant de secouer la tête ; boucles brunes, serpentines, qui viennent camoufler ton regard par trop philosophique.

C'était étrange de parler de tout cela avec Harlan. Le matin même, vous ne vous connaissiez pas, hormis vaguement de vue. Tu n'avais jamais soupçonné sa nature douce, profondément généreuse et lumineuse. Tu en étais tout à tes réflexions, échangeant quelques mots avec le brun, impressionné par sa vitesse de frappe. C'était plutôt ça, son super pouvoir, non ? Tu as une moue peu convaincue quand il dénigre qu'il aurait fait un bon journaliste sur plateau télé. « Je ne sais pas. Je pense que tu ferais largement l'affaire, moi - tu dégages un p'tit truc qui te rend sympathique. » Tu accroches ses prunelles quand, semblant tomber du ciel sur ses fesses, il pointe du doigt ton compliment comme s'il n'en avait jamais entendu. Tu hausses un sourcil, légèrement sceptique. « Bien sûr. » Ce n'était pas évident ? Est-ce qu'il ne réalisait pas le potentiel, en se voyant dans la glace ? Il avait l'air réellement surpris. Tu n'insistas pas, espérant ne pas l'avoir gêné ou ne pas l'avoir fait s'imaginer des choses. Un appel mit fin à ton embarras et malgré ta tentative de concentration, tu ne pu qu'écouter. Difficile métier que celui-là. Tu avais perçu sans mal les grognements mécontents, le timbre à deux doigts de l'irrespect. Cela te hérissait. Peut-être pour le remercier, autant que pour l'apaiser, tu te mis à babiller sur le repas. « Oh, mais je comptais sur toi pour mettre uniquement les pieds sous la table, pas pour m'aider » que tu plaisantes, avant de sentir sa main sur ton épaule nue - le contact chaud est presque aussi agréable que les rayons du soleil. Il essaye de te rassurer et tu lui souris, éblouissant. Alors que tu listais déjà ce que tu voulais préparer, non sans mettre de côté l'idée de vérifier ses placards telle une petite fouine curieuse, sa proposition te laisse silencieux, un peu ahuri. Toi qui avais eu l'impression de t'incruster comme un mollusque à son rocher, il t'invitait à rester ? Tes cheveux s'emmêlent sous ta main gracile, repoussant ta masse bouclée en arrière pour dégager tes traits fins. « Je n'ai rien de prévu, demain » que tu réponds, un peu lentement, comme si tu avançais sur un terrain dangereux ; l'idée était tentante, terriblement, mais n'était-ce pas préjudiciable pour vous deux ? Mais personne ne savait que tu étais là. « Je m'occupe du repas et tu nous choisis quoi regarder, deal ? » Tes doigts quittent ta chevelure pour se tendre, en attendant la poignée de menottes pour sceller votre accord.

Harlan continue de travailler, non sans t'encourager et tu sens quelque chose qui te fait frissonner. Jeremy, tes parents, tes maquilleurs, tout ceux qui bossent avec toi, ils t'encouragent aussi, mais d'une manière intéressée. Ils attendent de toi que tu agisses comme ils le veulent, que tu apportes célébrité, argent, relations. Mais Harlan n'y gagne que ta compagnie, et même pas rutilante, en plus. « Je me suis toujours rêvé héros. Pas - pas comme ça, mais du genre à aller sur le terrain. Mais Jeremy craint que je ne sois guère utile, et puis, abîmer mon joli visage ? » Tu frottes ta joue d'un index furieux. « Mais je veux sauver des gens. Je réussirais à mener ça à bien. Cela ne me sert à rien de rêver, je suis lié à Seraph'Inc et je me dédierai corps et âme à protéger et servir » et ton timbre, passionné et bas, gronde de cette envie de faire tes preuves. Tu rougis un peu, carne qui se fait rose. « Après, ce n'est pas comme si j'avais des pouvoirs très utiles. » Tu espères que Defender pourra t'aider. Véritable phare de l'humanité, soleil étoilé de la voûte du genre homo sapiens, il tirait lui aussi sa force du soleil, et tu désirais plus que tout que son tutorat te guide vers une voie où tu serais plus utile. Avec un soupir, tu t'allonges près de Marvel, sans faire attention au désordre de tes cheveux, de ton t-shirt, tout aux caresses sur le petit félin qui ronronne avant de venir se lover contre ton flanc droit. Moucheté du soleil de l'après-midi, l'appartement se dore et s'échauffe lentement, et tu en tires une sensation douce, comme le baiser d'un amant sur la peau. Tu fermes les yeux, serein et détendu.

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Un petit truc qui me rend sympathique… qu’est ce que c’est ?  Je ne parvenais pas à saisir ce dont il parlait. Quant au fait qu’il me trouve beau idem je ne saisissais pas. La dernière fois que ces paroles m’ont été adressées je n’avais pas prêté attention au reste et tout était allé trop vite pour moi. Mensonges, douloureux et épineux comme un baiser brûlant de lave sur mon cœur. Si ardent qu’une partie de mon âme s’était embrasée elle aussi, sans retour en arrière possible. Un sentiment d’impuissance et d’amour déchu qui avait détruit tout bourgeon d’espoir d’une vie apaisée faite de passion et de confiance. Mon cœur n’était qu’une bougie dont la mèche cramoisie n’avait toujours pas terminé de se décomposer malgré les années. Fuyant comme la peste les compliments que je ne pouvais comprendre et accepter. Venant de lui, je savais que ce n’étais pas une mauvaise intention mais je n’arrivais pas à comprendre ce qu’il pouvait voir. J’aimerais voir ce que les autres perçoivent de moi au travers de leurs pupilles. Mais pour être sincère, la vérité me terrifiait. Habitué à être un objet de déception de la part des personnes qui m’ont côtoyé, je ne comprenais pas ce qu’il pouvait déceler de si … sympathique. De si … petit truc. Je pris quelques secondes pour regarder mon reflet au travers de mon écran, ne voyant que l’ombre d’un héros raté, d’un humain socialement inconfortable et d’un homme illusionné par son don. Je savais être avenant avec les personnes autour de moi au bureau mais en dehors de cela, je ne savais pas. Ni quoi faire, ni quoi comprendre ni qui croire. Parce que j’avais été assez naïf pour servir de médicament portable pendant plusieurs mois pour être jeté une fois la date de péremption venue à terme. Pour les beaux yeux d’une brune avec qui je n’avais pas su rivaliser. Et que je n’avais pas su voir venir.

Après être resté le nez dans le vide à essayer de comprendre tout ce qui m’arrivait nous étions déjà revenu à ce repas. Oui voilà, la cuisine. Autre domaine dans lequel je ne sais pas du tout exceller. Je l’écoute parler à grande vitesse, visiblement il agit comme une petite poupée qui bouge sous les rayons du soleil, tout me semblait si rapide. J’en perdais un peu le fil mais tentait de raccrocher les idées pendant que les miennes s’envolaient encore bien loin. Hormis quand j’étais enfant, personne n’a jamais cuisiné pour moi … c’est tellement curieux j’ai honte de dire oui. Parce que au final cela me fait plaisir. Parce que pour une fois une personne depuis longtemps a décidé de prendre soin de moi quelques instants même si ce n’est que pour un repas. Tu pourras … m’apprendre un peu ? demandais je hésitant vu le boulet que je pouvais être en cuisine. Je ne voulais pas le faire devenir chèvre pour rien. Je finis par serrer sa main doucement pour conclure le pacte. C’était parti pour choisir un film qui allait nous convenir à tous les deux, même si j’avais une petite idée de sur quoi nous allions partir pour ce soir. Je finis par refermer le capot de mon ordinateur portable. C’est terminé pour aujourd’hui. Téléphone pro en offline, je pouvais enfin reprendre avec le monde normal et quitter Seraph.

Mon regard se pose sur lui alors qu’il s’allonge doucement. Je ne savais quoi lui répondre. Les attentes de la firme étaient souvent bien au-delà de ce que la personne aimerait. Cela dit, il avait l’âme du héros ça se sentait. Ce ne sont pas les pouvoirs qui font le héros mais ses convictions et son mental. Tu seras un héros lumineux et tu sauveras des gens. J’ai confiance en toi et je sais que tu y arriveras. et en pouvoir un peu moisis je me plaçais la. J’étais un peu mal placé pour lui dire le contraire de toute façon. Le mien n’était qu’un spray de joie, lui pouvait captiver les foules et resplendir comme le plus somptueux des astres solaires. Je finis par avancer un index un peu timide, remettant l’une de ses sublimes boucles en place avant de me relever Mais pensons à ce soir et non à ce que tu feras dans dix mois. C’est plus proche récupérant mon téléphone avec une application pour commander de la nourriture. J’avais un compte que j'exploite quasi régulièrement, je n’avais que guère le temps de flâner dans les supermarchés. Va y je te laisse faire la liste tu as l’air de mieux gérer le problème que moi. rangeant mes lunettes dans leur petit étuis avant de m’étirer, poussant un léger grognement le temps que mon dos s’aligne correctement.